
Les assises inférieures de ce système sont donc cellés que l’on rencontre
les premières, quand on arrive des plaines au bord du torrent à Mohun ; elles
sont aussi les mieux consolidées. Leur texture est, en général, moins grossière.
Les bancs de sable endurcis alternent plus fréquemment avec ceux de
galets empâtés (ils ne méritent le nom ni de Grès ni de Poudingues^Plus
h au t, ces bancs arénaeés deviennent plus rares, et vers les sommets on ne
trouve que des amas de galets empâtés dans une terre grossière; leur stratification
néanmoins continue d'être marquée. Ceux qui sont de forme aplatie
reposent tous sur le plat, suivant un plan incliné, comme les bancs
plus distinctement stratifiés qui les supportent. —>(G. h. t.) (r) Grès tendre et
grossier effervescent, en couches d’un mètre subordonnées à des strates sablonneux
à peine endurcis et des bancs de conglomérats rarement cimentés ;
les unes et les autres inclinées de 20° à 2 5° vers la base des montagnes de l’Hi-
malaya, et dirigées selon la direction générale de ces montagnes. Dü K,eyri-pass.
Le 18 avril, au soir — Malgré sa solitude et son élévation, Dehra me rappelle
plus les scènes du tropique que j ’admirai en Amérique pour la première fois.
qu’aucune autre partie de l’Inde que j ’aie encore vue. Les formes hardies des
montagnes, les teintes variées des forêts dont elles sont recouvertes, me
rappelleraient plutôt les scènes des Alpes, mais la profusion des Bananiers
dans la vallée me reporte à Haïti. lies productions de tout genre de la nature
se montrent ici merveilleusement soumises à ses conditions diverses. Un grand
nombre des formes végétales tropicales des plaines de l’Inde montent ici, où le
climat diffère de celui des plaines par son humidité constamment plus grande,
sa température quelque peu plus froide en hiver, la suppression partielle des hot
winds, mais s'en rapproche par un des traits les plus marqués de la météorologie
intertropicale, les pluies solstitiales. Ces pluies, qui régnent sur toute la
pente méridionale de l’Himalaya jusqu’aux plus grandes hauteurs, sont sans
doute la cause pourquoi des formes tropicales de la végétation se retrouvent
jusqu’à plus de 2000“ d’élévation absolue, mêlées aux formes alpines.
Dehra est un fort grand village, formé de hameaux à peine continus, au
milieu desquels s’avance la plus belle plantation que j aie vue dans 1 Inde :
c’est une véritable forêt de Mangotiers. Une ombre humide règne constamment
sous leur épaisse et somhre verdure. Le Justicia adhatoda et le Verbena trifolia,
espèces des plus répandues dans tout le nord de 1 Ind e, fleurissent sous
fr) Les numéros des échantillons de roches qui se rapportent au voyage dans l’Himalaya et le
Tbibet, sont précédés de la lettre h.
ces ombrages, associés à une Ortie en arbrisseau, haute de 2" à 3”, que j ’y
vois pour la première fois. Une espèce frutescente de Solarium (catalogue:
Dehra, le 18 avril i 83o) y sert de support à deux Bubus (herborisation de
Sansidareh, le 17 avril i 83os), A terre, un Boerhavia et un Sida fleurissent
parmi lé gazon du Poa annua et les touffes lâches de l'Alsine media.
Le jour où j ’arrivai, cette noble forêt de Mangotiers semblait n’ombrager
qu un seul camp. Plus de 40 tentes étaient tendues dessous, chacune avec ses
vastes dépendances pour les serviteurs qui sont si nombreux, les porteurs
qui surpassent le nombre des domestiques, les chevaux, les chameaux, les
chars à boeufs, les chèvres que les riches Anglais traînent, après eux en voyage,
pour etre surs (lavoir du lait dans leur thé, les éléphants, etc.; c’était un
des spectacles les plus pittoresques qui se pût voir. Toute cette foule est
presque écoulée. La plupart sont montés dans les montagnes,; quelques-uns,
qui s y sont fait porter et qui s'en sont fait ramener rapidement, pour dire : J’y
suis allé., sont redescendus dans les plaines et retournés à leurs stations respectives.
Maintenant, il n’y a plus que 6 à 8 tentes éparses dans la profondeur
de ces magnifiques ombrages. Chaque camp se distingue; c’est un spectacle
moins animé, mais plus pittoresque encore.
Mossouri et Landaor, dont on aperçoit de la vallée les maisons bâties sur
la crête des montagnes, sont comme les bains à la mode en Angleterre. Il est
du meilleur ton d’y avoir une maison pour y passer l’été, ou le pouvoir faire,
si on ne le fait pas. Tous les employés civils de la Compagnie qui peuvent
laisser leur besogne à un assistant, les militaires qui obtiennent de leur médecin
un certificat de maladie, viennent ici, affluent de tous les points de la
présidence. Ceux dont les femmes sont malades , obtiennent un congé Jor
prwate affairs, et les y amènent. Il n y manque pas non plus de femmes sans leurs
maris. Quoique l’hépatite, la gastrite et la gastro-entérite chronique persécutent.
les Anglais , 1 ennui cependant leur fait une guerre plus impitoyable que
ces maladies; ils viennent ici pour en changer seulement. C’est ainsi que font
les ennuyés par tout le monde. Il y a peu de plaisir à leur usage dans ces
montagnes : leur recréation favorite, leur promenade à cheval ou en voiture,
du soir ou du matin, est impossible. Il n’y a d’autres montures que des mules
ou des ghôuntes, bidet au pied sûr, mais de la plus triste apparence., et d’autre
allure que le pas; mais on a le plaisir d’avoir froid le matin. Dès brouillards
fréquents rappellent le climat de la terre natale; quelques mauvais fruits,
les types sauvages de ceux que l’Europe cultive, rappellent ses productions; on
maudit de plus belle les plaines de l’Inde, et l’on a encore le plaisir peu cha