
l’entour, au-dessous. Il est probable qu'il constitue la masse entière de la montagne.
Ses couches sont dirigées au nord et plongent à l’ouest de 15° à ao°.
Nul doute que les montagnes voisines, et également très-élevées, dont les pentes
s’abaissent vers .-la vallée du Soupine et de la Tonse, ne soient formées de
la même roche pareillement stratifiée.
Avant que d’arriver au sommet, sur la crête qui y conduit, j avais vu plusieurs
amas de pierres posées à plat les unes sur les autres, e t, sur ce piédestal
informe ; quelques grands feuillets de Schiste dressés sur la tranche- Les gens
qui m’accompagnaient étaient tous Hindous; ils profitèrent des piédestaux
vacants pour y élever leur petit autel, et les plus savants d’entre eux marmottèrent
dévotement quelques prières. Un de ces frêles et grossiers édifices
couronne le sommet même de la montagne; mes gens cueillirent des fleurs
à l'entour pour l’en décorer. Elles ne manquaient pas. Les Primula atrovwlacea
eicrassipes N., XAnemone rarmnculifolia, la Gentiana variegata fleurissaient
autour, et, dans les fentes des rochers de la cime elle-même, le Saxifragapunctata
développait ses thyrsés superbes. Toutes ces plantes sont communes sur cette
cime; Au mois de juillet, on doit y en apercevoir une plus grande variété,
car.on ne voit encore que les plus vernales. La Gentiana variegata et la
Primula atroviolacea ne se montrent ici qu’au-dessus de 35oom ou 36oom; cest
la ’hauteur où je commençai à les rencontrer toutes deux, sur les cimes qui
dominent Cursali. Une Euphorbe monte jusqu’à cette élévation et me semble
même ne pas se trouver au-dessous. C’est ï Euphorbia frigida N., très-petite
herbe vivace, dont le port rappelle celui des Primulacées, dans la région
desquelles elle croît ici. Je citerai encore une autre plante, la plus commune
de toutes à la cime et sur ses abords, le Ficaria acaulis N. ; celle-ci
ne dépasse jamais om,o3 à om,o4 , et atteint rarement o^oi de longueur ; elle
émaille de ses petites fleurs d’un jaune d’or, le maigre tapis de gazon que les
neiges découvrent, et fleurit sous le bord aminci de leurs voûtes, quand la
lumière peut pénétrer au travers.
gauche du Buddiar, que l’on traverse à deux petites lieues de marche de Seraô. Le Mica prend
ici la place du Talc, et sans exclure celui-ci, domine désormais jusqu’au sommet du Kédar-Kanta
formé de :
(G . h. 99. ) Micaschiste, partout de cette variété. Le Mica abondant en enduit continu et
en amas lamellaires bronzés. Je n’y ai pas vu de Grenats, ni aucuns bancs de Gneiss ou de Pro-
togyne. Cependant, sur les pentes, à une hauteur très-considérable, j ’ai rencontré des fragments
rares de cette dernière roche, semblable à celle de Jumnoutri. Ces Micaschistes sont dirigés
N. et S . , et plongent à l’Ouest de i 5° à 20°.
La forme et les déchirures des montagnes voisines, dont les pentes s’abaissent vers le vallon
du Soupine, indiquent la même stratification dans leurs roches.
Il serait extrêmement facile de faire de tous les pics accessibles de l’Himalaya
un nivellement barométrique aussi exact que le comporte cette méthode de mensuration.
Il s agirait seulement de déterminer par la comparaison des moyennes
hauteurs du baromètre, à midi, pendant une couple d’années, l’élévation
de Saharunpour au-dessus du niveau de la mer ou de Calcutta. L’énorme
distance de plus de4oo lieues qui séparerait, en ligne directe, les deux instruments,
ne devrait point faire suspecter la fidélité de leurs indications
touchant la différence de leurs niveaux. Car, malgré cette distance, les climats
des deux stations .ont la même marche. Les vents généraux soufflent
au pied de 1 Himalaya, dans les plaines de l’Hindoustan , comme daus le Ben-
gal ; à peine y a-t-il quelques jours de retard dans leur établissement, à ces
deux limites extrêmes de la contrée sujette à leurs retours et à leurs alternatives
périodiques. Ils y affectent pareillement les instruments météorologiques
; leur influence sur eux s’exerce toujours, du moins, dans le même
sens. Les vents du N .O . soutiennent tout l’hiver le baromètre à sa plus
grande hauteur; ceux du S .O . dépriment la colonne de mercure dès les
premiers jours où ils commencent à souffler, et pendant toute la période
qui s écoule entre leur établissement, après l’équinoxe du printemps, jusqu’au
solstice d’été, où se déclare la saison des pluies, durant laquelle la pression
atmosphérique est réduite à son m in im um
La hauteur absolue de Saharunpour établie de cette façon, les sommets
de Mossouri et de Landaor, qui sont tous habités, formeraient une seconde
station dont on déterminerait la hauteur relative avec une grande exactitude
par un nombre assez limité d’observations. L ’atmosphère jouit autour d’eux
de toute sa liberté ; leur distance horizontale de Saharunpour n’est que médiocre,
et aucune barrière ne s’élève entre eux et cette ville, si ce n’est la petite
chaîne du Keyri-ghaut, trop basse sans doute pour troubler le décroissement
régulier et de la température et de la pression. Rien ne s’opposerait d’ailleurs
à ce que les instruments fussent observés simultanément à Saharunpour,
sur un des sommets des collines du Keyri-ghaut, et sur les cimes de Landaor
et de Mossouri. Disposés ainsi sur trois points si favorables de l’échelle des
hauteurs verticales, leur marche se confirmerait réciproquement. Jamais les
observations barométriques ne conduisent à des résultats aussi justes que
lorsqu’elles se correspondent ainsi de sommet à sommet.
Le niveau d’une des maisons de Landaor ainsi établi servirait à déterminer
très-exactement celui de plusieurs autres points, et chacune de ces stations,
presque indistinctement, pourrait servir de base aux opérations que les