
exposé à l’appétit des hôtes du bois, eu un lieu des plus favorables à 1 effet
de la mousqueterie; mais en vain.
Lp i3 avril i83o. — A. Churpour, 4 mi}- :( 1 i l* :) de Tunbarah,
A une heure de marche au-dessus de Tunbarah, le lit du torrent qui a
servi de route jusque-là, s’efface presque entièrement, e t l’on continue de monter
par une bonne route, fort roide, tracée sur les pentes d’une ravine; en
une demi-heure on en atteint le point culminant, que dominent de 15o" à 200”
les plus hautes collines de cette petite chaîne. A dix minutes de distance, sur
le versant opposé qui regarde le Dehra-Dhoun et fait face aux montagnes dites
«■énéralement de la seconde chaîne ( d’i c i , leur apparence justifie cette dénomination),
est un poste, ou Choki, pour la sûreté et la commodité des voyageurs
qui y campent. Une double observation du baromètre aux mêmes heures
et dans les mêmes circonstances favorables qu’hier, m’en donnera la hauteur
(783“ au-dessus de Calcutta). J’estime que le point culminant du passage est
élevé d’une cinquantaine de mètres au-dessus de cette station..
J’ai trouvé peu de plantes aujourd’hui que je n’eusse observées déjà hier
ou avant-lüer. Le Pirms longifolia est plus commun et plus beau sur le sommet
de ce petit système : sa hauteur excède 20". Le Phaemx (B. 3 4 3 ) se montre
aussi plus fréquemment, mais avec tous ses caractères d’en bas. A mon étonnement,
un de mes domestiques, jardinier de profession, que j envoie à la
découverte sur les sommets, m’en rapporte le Phoenix acaulis que M. Royle
m’avait dit particulier à la zone boisée des plaines étendues immédiatement
au pied des montagnes , et avec lui une espèce très - extraordinaire d’Eu-
phorbe (B. 34<»),
| .es Paons sont communs dans ces montagnes. Rarement o n . les trouve
isolés; un mâle est toujours suivi de 5 à 6 femelles ; quand le m âle s’éloigne,
les femelles ne se séparent pas. Je parvins ici, pour la première fois, à en
tuer un.
C’.est aussi pour la première fois que j ’entendis dans l’Inde le: chant du coq
sauvage. Cet oiseau passé pour être commun à l’Est de la baie du Bengal, et
souvent j ’ai entendu dire à Calcutta qu’il abondait dans les jungles d’alentour.
Je doute fort de son existence: dans le plat .pays, et n’en suis assuré, hors
de la ceinture de l’Himalaya, que dans les montagnes du Rajemal. Je ne
saurais dire l’impression-singulière que me fit éprouver cette voix sortant
des solitudes des montagnes et répétée parleurs échos, elle qui, dans: le monde
habité, nous éveille chaque jour à l’aurore. Jamais je ne sentis autant combien
j'étais loin de la patrie.
Le 14 a v n Q M o . — A Dehra, q mil. ( a l . ) deCharpour, et séjour et excursions dans les environs jusqu’au 2a.
Je montai, au lever du soleil, sur le sommet des collines qui dominent le col
de Keyri. Des vapeurs grisâtres altéraient la transparence du ciel; néanmoins
j ’aperçus parfaitement la vallée de Dehra, et les montagnes de la seconde
rangée, Mossomi, Landaor, qui s’élèvent derrière en une chaîne parfaitement
continue, faiblement sillonnée de vallons transversaux, et dont la ligne du
sommet, quoique fort tourmentée, se tient généralement à une hauteur à
peu près semblable dans toute son étendue, Pl. X X II , fie. 3.
Le Dhoun de Dehra est ime vallée longitudinale parallèle à cette chaîne
et à celle sur le sommet de laquelle je mé trouve placé. L ’une et l’autre,
entre le Gange e t la Jumna, méritent ce nom par la régularité de leur direction
et de leur élévation, et leur continuité. Quelques mamelpns, plus
élevés que celui où je suis monté, me cachent les plaines de Saharunpour.
La valléë de Delira ne semble pas à plus de 200” ou 3oo“ au-dessous de la
ligne moyenne des sommets de la première chaîne. Celle de la deuxième
rangée;,' Mossomi, Landaor, etc., ne paraît la dominer que de 1200“ à 1400” .
Je ne trouve pas dans les Alpes de point exact de comparaison, parce qu’il
n y a point dans les Alpes de vallées qui aient les proportions de celle de
Dehra, à 1 exception peut-être de l’Oberland de Berne, qui est aussi parallèle
à ia direction des montagnes. Ailleurs, les vallées longitudinalescomme le
Valais, sont trop larges, et les vallées transversales sont trop étroites pour
lui ressembler ; mais les montagnes de la chaîne septentrionale des Alpes,
au pied desquelles est creusé l’Oberland, sont au nombre des plus hautes de
1 Europe , elles n ont pas moins de o.,ooom à 3,ooom d’élévation relative, le double
de celles qui dominent le Dhoun, et les formes de leurs sommets sont les
plus déchirées.
Lés pentes de la première chaîne de montagnes (que j ’appellerai les montagnes
de Dehra'j). sont plus douces au nord vers le Dhoun qu’au sud vers
les plaines ; elles descendent de ce côté en un talus régulier que sillonnent
à peine quelques torrents, entièrement à sec dans cette saison. Leur végétation
ne diffère pas sensiblement, par ses espèces, de celle du versant opposé;
mais les mêmes espèces d'arbres y atteignent des proportions beaucoup plus
grandes. L e P inus longifòlià y dépasse a5m, et le Shorea robusta, qui domine
dans les futaies , en atteint i 5 à 16. Le Saccharum sponlaneum, le P unicum
dactjrlon et quelques autres graminées d’un port européen, croissent sous ces
futaies, associées à un petit nombre d’arbrisseaux dispersés çà et là, comme