
sibles, mais aucune assez tranchée pour être aperçue par un observateur vulgaire,
sans goût et sans réflexion.
Mais le moins clairvoyant, en regardant autour de soi, ne pourra pas ne
point voir les fleurs écarlates des Eryihrina; çà-.et là le feuillage des Bananiers
échappés des jardins de la vallée dans les bois du premier gradin des
montagnes; ailleurs quelques touffes maigres de Bambous\Bambusa spinosa).
Le superbe Rosier, dont j ’ai parlé déjà, domine, il est vrai, dans les haies
qui ombragent les sentiers de la vallée, et parfume l’air. Le Grenadier et
un Laurier que je rencontre aujourd’hui pour la première fois, y luttent
d’éclat, l ’un par ses fleurs, l’autre par son brillant feuillage. Hier j ’étais campé
sous un Noyer, deux jours auparavant sous un Cèdre, aujourd’hui c’est sous
un bouquet de Mangos que ma tente est plantée; et tous les arbres et les
arbrisseaux que je viens de citer, fleurissent alentour.
Les tables de Ramond rendent si expéditif le calcul des observations barométriques
pour la mesure des hauteurs, que je me décide à l’effectuer pour
les points principaux de ma route, et je continuerai de le faire à l’avenir. La
seule approximation grossière à laquelle je puisse parvenir dans l’ignorance
des observations correspondantes faites à une médiocre distance dans les plaines,
suffit entièrement aux considérations de la géographie des plantes.
Je ne m’écarte pas beaucoup de la vérité en supposant que le baromètre,
à Calcutta, se tient en cette saison (pendant les hot winds) à 6“, 7.61, et la
température à 3o degrés centésimaux, à l’heure de midi. Adoptant ces nombres
comme ceux des observations quotidiennes, de midi, je déduis de mes observations
faites depuis Saharunpour, la table suivante :
NIVELLEMENT APPROXIMATIF OU TABLE DE HAUTEURS AU-DESSUS DE CALCUTTA.
En mètres. En pieds angl.
Du 2 au io avril i83o. — Saharunpour; Jardin b o ta n iq u e ................................................................. 294 g65-
Le 12 id. id. — Tumbarah; Camp............................................................... 589 i
Le i3 id. i<2.^P^É'Churi>our ; Camp . . .................... ................... ..'.V. 78$ 256g
Du 14 au 22 ' id. id.' && Dehra ; Camp : • *> -¿G • 669 2195
Le 23 id. id. — Radjpour; Pagode du village. . . ' . ........................................... 1068 35o3
1 Tombe du capitaine Farrington, sur les pentes de Mossouri. ............ i565 5i34
Mossouri; Camp..,.. M ¿i. ao65 6773
Sommet de Mossouri. .................... . . . . . . ; . . . . . . . 2171 7123
Sommet de Landaor. ..................................................................... 23io . 7579
Le 2 mai id. — Lagressou ; Camp près de la demeure du Zémindar et au même niveau. x33g 43g3
Le 3 id. id. — Bouhânne; Camp près du temple.................................................... x33g 43g3
Ì Limi te inférieure du Rhododendron, du Quercus, et de X Andromeda vers
le sommet de la vallée de l’Âglaur, au-dessous de Marara 1768 58oo
Marara ; Camp. .........; .......................................................... j g i 4 6295
I Col au-dessus, entre Marara e t L a l o u r i . . . / . . . . . . . . . ; ......................... 2186' 7172
Limite supérieure de YEuphorbia, citée page 48. .................... ...........‘. .1 3 9 0 456i
Lalouri; Camp près de la jontaine, à quelques mètres au-dessus du
hameau......................................................................... ; ............................. 1188 3898
Le 6 id. W. — Clamali; Camp auprès et au niveau du v i l l a g e . . .. 897 »942
Chaque saison, dans Unde, a sa moyenne pression atmosphérique, qui ne
laisse pas que de différer assez fort l'une de l’autre. Je présume, par exemple,
que la moyenne de janvier surpasse de o”,oi au moins celle d'août. Mais dans
chaque saison, les écarts qu'on doit seuls considérer comme produits par des perturbations
accidentelles, sont très-faibles. Les météores influent sur la hauteur
dubaromètre, et certes les météores dont l’atmosphère de Calcutta est le théâtre,
ne font point varier la pression atmosphérique à 5oo lieues de là; mais si
leur action est généralement sensible sur la marche de l’instrument elle est
renfermée dans de si-étroites limites, qu’elle ne dépassé presque jamais l’action
des marées atmosphériques. Ainsi, jusqu'à ce que Ion ait prouvé qu’il
existe un parallélisme constant ( et je ne doute pas que la comparaison des
registres météorologiques de Calcutta avec ceux de Bénarès et de Saharunpour
ne prouve le contraire) entre les variations accidentelles du baromètre de Calcutta,;
qui sert ordinairement de base aux nivellements barométriques de
1 Himalaya, et celles d’un baromètre sédentaire dans ces montagnes; tant
que Ion naura point une station inférieure rapprochée à une distancé quî
admette l’existence d'une corrélation semblable, le calcul des hauteurs ne L
gnera rien en justesse à changer les nombres de cette station inférieure pour
chaque opération, Il y a plus : l’adoption d’un nombre constant, celui qui exprime
la moyenne de la saison, exposera à de moindres erreurs chaque résultat
individuel, et assurera à l'ensemble des résultats, le même degré d’exactitude
Je me propose donc;,: plus tard, ,de déduire des’ registres météorologiques de
Calcutta la moyenne de la saison pendant laquelle j ’aurai observé le haro
mètre de ce côté des montagnes, où la circonstance caractéristique des pluies
solsticiales qui s’y déclarent en même temps que sur toute la surface des plaines
de 1 Hindoustan et du Bengal accuse une grande similitude et une coaction
parfaite dans les causes qui décident du cours et de la coupe des saisons. Je
calculerai une à une, d’après cette base constante, toutes mes observations
des montagnes. Je les calculerai ensuite d’après les observations correspondantes
pour chaque jour, et je comparerai les résultats de l’une et l’autre méthode
avec ceux obtenus par le calcul de mes observations avec les observations
correspondantes de Saharunpour.
En tout cas , l’erreur que j ’a i pu faire ic i, en adoptant les nombres o" 761
et 3o degrés centésimaux pour base constante, est indifférente pour l’objet
que je me propose, puisqu’elle affecte d un exéès ou d'un défaut égal tous
les résultats que j ’obtiens par elle, et n’altère par leurs rapports.