
à l’air, se dégradent lentement en protubérances mamelonnées d’une âpreté
extrême.
Ils recouvrent d’une épaisseur considérable une montagne basse, située
au N .E . de Soubhatou, à cime plate, et dont la base est formée du Schiste
argileux verdâtre, çà et là pyriteux, des environs de ce village. Le Schiste,
qui ne renferme aucune trace de Calcaire à la base de la montagne, devient
graduellement et de plus en plus effervescent à mesure qu’on s élève
vers le sommet de la colline. De larges rognons tuberculeux d’un Calcaire
d’abord argileux, s’y montrent dans le Schiste; puis ils deviennent plus
étendus, plus abondants, moins argileux, et c’est d’un épais manteau de
Calcaire que la colline est couronnée.
Ce Calcaire ne ressemble pas moins par son gissement, que par ses caractères
minéralogiques, au Calcaire des cimes de Mossouri. Son mode de décomposition
est le même : ses connexions avec le Schiste qu’il recouvre (et ces t le
même) sont semblables : comme lui enfin, il n’est pas recouvert; sa masse
principale du moins n’est pas recouverte : d’ailleurs, comme à Mossouri, on
voit d’abord dans l’épaisseur de la montagne quelques bancs de Calcaire
argileux, qui alternent avec les Schistes et les Grauwackes. De même à Soubhatou
, il y a des lambeaux calcaires enclavés dans les mêmes roches. Un de
ces lambeaux, qui est à nu sur le sommet de la colline qui porte la maison
du capitaine Kennedy, se prolonge à l’Est, et pénètre entre les strates incertains
de la montagne plus élevée qui domine immédiatement le village.
C’est dans cette couche que le docteur Gérard m’a dit avoir observé des
coquilles fossiles. Il ajoute que Gowin a fait la même observation. Je la révoque
en doute. J’ai vu un des fossiles qu’il assure y avoir trouvés; il ressemble
tellement à un des fossiles du Spiti, que je soupçonne dans l’assertion
de Gérard une confusion de localités.
A 12 milles (3 I I .) à l’Est de Soubhatou, au sommet d’une montagne appelée
le Craule, que son isolement et son élévation (plus de 7,ooop*a* ou 2 i 34m)
rendent fort remarquable, on exploite un Calcaire blanc saccharoïde (magnésien
sans doute) ; il sert à faire la chaux qu’on emploie dans les constructions
à Simla. Je n’ai point examiné cette montagne, mais j ’ai tout lieu de croire
que sa composition géologique est la même que celle des montagnes du
voisinage immédiat de Soubhatou ; c’est-à-dire, qu elle est formée de Schistes
divers et de Grauwackes. Le Calcaire de la cime y représenterait celui des
environs de Soubhatou, nonobstant la différence de ses caractères minéralogiques.
Soubhatou est bien près des plaines; une seule vallée l’en sépare, celle
du Gumba, rivière profondément encaissée qui se jette dans le Setludje. Le
Gumba et ses divers affluents (qui portent tous le même nom) coulent
sur les Schistes et les Grauwackes décrits précédemment.
De Soubhatou à Nahan, je marchai dans la direction, ici très-nettement
marquée, des premiers gradins de l’Himalaya, vers le S .E ., et à une très-
médiocre distance des plaines.
Ces premiers gradins de l’Himalaya forment tous de longues croupes à
cime très-étroite, d’un niveau assez égal, dirigées, comme le système tout
entier des montagnes, du N . O . au S . E .
La Pl. XLVIII montre le parallélisme de ces premiers gradins de l’Hi-
malaya et des vallées qui les séparent. La fig. i en représente la coupe à
angle droit de leur direction, depuis le Tchour jusqu’aux plaines de l’Inde.
A' est une chaîne très-régulière de collines de sables et d’argiles avec des
strates endurcis en Grès. Elle sépare des plaines les divers Dhouns de Dehra,
dePinjor, etc., etc.
A , B , C , D,.... sont des croupes parallèles, dont la plus méridionale, A ,
domine immédiatement le Dhoun. Elles s’élèvent graduellement à mesure
qu’elles s’avancent davantage dans l’Himalaya,, comme le montre la coupe
% . i.
La position de Nahan est en w, fig. i.
La route que je suivis est.tracée en général sur le sommet des montagnes,
et en laisse tantôt deux, tantôt trois rangées au sud, c’est-à-dire vers les
plaines.
Les montagnes de cette bande sont formées des mêmes roches qui dominent
autour de Soubhatou. C’est une grande variété de Schistes, ou plutôt de
Grauwackes, compactes ou schisteuses.
Il n’y a aucun de ces Schistes, micacés ou argilo-talqueux, avec amas lenticulaires
de Quartz compacte, si développés autour de Simla.
La stratification est en général manifeste. Les strates sont dirigés au S . E , ,
exactement comme le grand axe de chacune des montagnes , et inclinés au
N .E . L ’inclinaison est toujours très-forte et souvent verticale, particulièrement
dans la montagne qui porte le hameau de Bhaul.
Cette montagne et plusieurs autres, situées dans son alignement, ou fort
près de cette ligne, sont en grande partie composées d’une Grauwacke
schisteuse ou compacte, rougeâtre, analogue à celle que j ’ai décrite près de