
à tour, avant l'occupation anglaise, les Sikes et les Marattes. Depuis quelle
jouit de la paix profonde que les Anglais garantissent à toutes leurs conquêtes,
elle s’accroît rapidement.. Les habitations des quelques Européens qui gouvernent
son vaste et riche territoire, sont, comme partout, éloignées de la ville
indienne, mais plus rapprochées les unes des autres qu’en beaucoup dautres
lieux; ou bien, bâties sur un terrain plus découvert, on les aperçoit toutes
ensemble ; leur aspect me rappelle vivement 1 Europe. r
Un régiment provincial, principalement formé de Musulmans, appuie les
décrets de ce petit gouvernement. Mille hommes, commandés par un vieux colonel
européen, invalide, et un lieutenant, son adjudant, coûtent 800 roup.
, (120,000 fr.) par mois, et par conséquent 240,000 fr. par an. Linexactitude
dans le service, et les fautes, légères, sont punies pârdes exercices multipliés.
La prison est inusitée. Les cas graves de désobéissance ou les crimes vulgaires,
les vols, sont punis des verge s, que suit toujours le renvoi du service. Cependant
cela n’arrive pas une fois l ’an dans un corps de cette force, nonobstant sa
composition, mauvaise relativement : on parait préférer, pour le service militaire,
les; Hindous aux Musulmans; mais pour 4 1 roup. ( i i ' , 25)par mois, on
en trouve peu de haute caste: v i ■ ■ t
Les environs de Saharunpour sont plats et découverts. Une petite rivière
qui descend des montagnes, et un canal nouvellement percé, dont la prisé
d’eau est au débouché de la Jumna hors des montagnes, y portent une fraîcheur
favorable à la végétation. Le sol sablonneux se couvre de quelque gazon
î I Dactflon, Jndropogon, etc. ) , et çà et là de beaux groupes d’arbres étendent
leurs ombrages. Ce sont des Manguiers qui végètent presque avec la meme.
magnificence qu’au Béngal, mais dont les fruits restent toujours médiocres,
sans doute par un défaut de maturité suffisante. Deux des espèces de Dattiers
signalées dans les Flores indiennes, se montrent çà et là , le Phoenix nana et
le Phoenix splvestris. Je doute qu’elles diffèrent essentiellement 1 une de 1 autre,
mais jè les distingue bien, par leur port, du Phoenix dactylifera, que je ne vois
nulle part ici; le noyau de l’une et de l’autre.espèce n’est recouvert que d une
peau dure et épaisse, sans aucune chair. On entoure les jardins et quelques,
champs avec deux sortes de plantes, la première, un Cactus que j ’ai observé
jusqu’à ce jour, ne conlient rien sur sa marche depuis Dehli jusqu’à son arrivée à Saharunpour,
le 1 avril. En quittant cette première ville , il se dirigea sur Khitul, dans le pays des Sikes,
pour assister à une grande chasse sur laquelle on trouve quelques détails dans sa correspondance,
page a i3 , tome 1er, »* édition (chez H. Foqrnier, libraire, à Paris), fae Khitul, il se
rendit à Saharunpour, où il arriva le a avril, en passant par Kurnal.
souvent, cultivé partout pour le même objet, Cactus indica de Roxburgh(P);
l’autre, un Euphorbe candélariforme à tiges anguleuses, à 6 , 7 ou 8 côtes
aphylles, et portant deux épines recourbées sous chaque fleur, lesquelles naissent
tout le long de la crête des côtes, vers le sommet des pousses. Il existe à
Saharunpour un air de soin et d’intelligence, rare dans l’Inde, et qu’on 11’y
rencontre jamais sans plaisir.
C’est à Saharunpour que les capitaines Hogdson et Herbert commencèrent
leurs travaux géographiques dans la partie occidentale des montagnes de
l’Himalaya. A 3o mil. ( 8 1 1. ) de leur base, on en découvre parfaitement les diverses
chaînes pendant la saison des pluies. En celle-ci, la première et la seconde
chaîne seules s’aperçoivent facilement. Le défaut de transparence de
1 air cache les snowjr mountains. Le Chur, une des montagnes les plus élevées
de la seconde chaîne ( selon la distinction imaginaire que tout le monde
admet dans l’Ind e), montre seul distinctement les neiges qui couvrent encore
sa cime, élevée de près de 4000 mètres.
La proximité des montagnes a fait choisir Saharunpour pour y établir
ùn jardin botanique, horticultural, économique, succursal du bel établissement
de Calcutta. Le catalogue des plantes des montagnes et des plantes
du Bengal qu’on y cultive en pleine terre, les unes auprès des autres, est
encore à faire. A défaut de cette donnée indirecte, mais si intéressante, sur
le climat, M. le Dr R o y le , directeur de ce jardin, y fait, depuis plusieurs années,
des observations météorologiques, dont on pourra extraire la moyenne température
du lieu, la répartition de la chaleur dans les diverses saisons de l’année,
le nombre des jours de pluie, sa chute annuelle et mensuelle. La petitesse des
variations horaires du baromètre, nonobstant la distance à l’équateur qui
est presque de 3o°, permet assez difficilement de les apprécier sans erreur
notable avec des instruments aussi médiocres que ceux que j ’ai trouvés
dans son cabinet, même en les observant dans les circonstances les plus
avantageuses, et avec critique et discernement. J’ai néanmoins déterminé
par une dizaine d’observations simultanées, l ’accord des instruments de
M. Royle avec les miens et établi leurs divergences moyennes. Elles sont
faibles absolument; et comme leur moyenne se tient à une faible distance
des extrêmes, j ’accorde aux observations de M. Royle à peu près la même
confiance qu’à celles du surveyor général à Calcutta. Lorsque j ’en posséderai
le tableau, je serai à même de déduire la hauteur de Saharunpour au-
dessus deo Calcutta, et de juger en même temps du degré de correspondance,
de parallélisme, qui existe dans les perturbations accidentelles de l’atmosphère