
rouleau de papier imprimé, qu’ils appellent leur Mani padmei. C’est leur
prière Oum mani padmei oum.
Le langage est absolument différent de celui des parties inférieures du
Kanawer. Les femmes cependant, sans en tenir compte, vinrent dans l'après
midi s’accroupir en cercle près du camp de mes gens établis sur la place
du village, et s’obstinèrent à leur parler, faute de pouvoir parler avec eux.
Elles étaient d’une loquacité et d’une gaieté excessives. Parmi plus dune
trentaine, il n’y en avait pas une qui ne fût excessivement laide. Les traits du
visage diffèrent ici beaucoup de la ressemblance moyenne à Soungnum. Il y
a un pas immense de fait vers la figure mongole. La face est très-plate, le nez
à peine saillant dans le profil au devant des joues ; les yeux sont très-fendus,
mais nullement relevés vers les tempes. Très-fréquemment la barbe est absolument
nulle ; " et le costume des hommes et des femmes étant le meme à peu
près, je ne savais souvent distinguer les uns des autres. Il y a cependant de
ces figures absolument imberbes, qui ont des traits européens. Le peu d’expression
de leur physionomie est de douceur et de timidité.
Comme elle ne messied pas à l’adolescence, les jeunes garçons de 12 à 13 ans
sont presque jolis. La jeunesse, au contraire, chez les femmes, n’est pas une
exemption de laideur. Il y a des hommes qui portent les cheveux longs, sans
les tresser en queue. Jamais ils ne se peignent ni ne se lavent. Leurs cheveux
pendent en longues et larges mèches cimentées par la poussière et la malpropreté,
exactement comme la laine des moutons ou le poil des chiens de ce
pays. On dirait qu’ils ont la pl/c a polonica.
Géologie. — Description du terrain entre Soungnum et Poyé.— On suit
d'abord, à une hauteur variable au-dessus du torrent, les pentes des montagnes
qui flanquent la rive gauche du Rouskalang, lequel descend vers le
Setludje dans la direction du S .E . sensiblement; Lapann, halte intermédiaire,
est une bergerie d’été élevée de 5oom à 600" au-dessus de ses eaux. De
là le chemin continuant à s’élever encore, traverse l’arête de montagnes qui
descend au confluent des deux rivières, et l’on rentre dans la vallée du
Setludje. On marche 2 ou 3 mil. (f ou| 11) à une grande hauteur au-dessus du
fleuve, sous les cimes des montagnes qui s’élèvent entre sa vallée et celle d’Oum-
son, et l’on en descend ensuite au village de Poyé, dont l’élévation au-dessus
du fond de la- vallée n’excède sans doute pas 200”, si elle est aussi grande
même. ' .
Les roches verdâtres de Quartz argileux des environs de Soungnum dans
tous les fonds des vallées et sur les pentes inférieures de toutes les montagnes
environnantes, ont un développement considérable dans la vallée du
Rouskalang. Les pentes des montagnes de sa rive gauche jusqu’à plusieurs
centaines de mètres au-dessus de ses eaux, sont composées, pendant 3 à 4
milles (5 à 1 1„) , de leurs variétés exclusivement. Elles dominent encore autour
de Lapann.
Mais à mesure qu’on s’éloigne de Soungnum, leurs principes constituants
sont plus également mélangés, et leur stratification devient plus sensible.
Elles ñe forment plus bientôt que des couches médiocrement contournées
sensiblement dirigées au N .O . et inclinées au S .O . de 15° moyennement.
Le Quartz ne s’y montré plus en amas amorphes, mais en veines ou en
petits filons : les unes et les; autres, souvent d’une finesse extrême, y sont
innombrables.
Vers Lapann, les variétés-les plus quartzeuses sont fréquemment parsemées
de points pyriteux. C’est aussi autour de ; ce lieu que je vis d’abord
des roches singulières dont la pâte, en général assez argileuse, peu. coloré
e , douée d u n faible éclat nacré, identique enfin à maintes variétés de
Quartz très-argileuses des environs de Soungnum; est lardée de petits amas
brunâtres. On dirait que ce;sont des Grenats décomposés; peut-être sont-ce
des nodules ferrugineux? Ici, la régularité de la stratification se dérange, et
les rapports de ces roches avec celles d’alentour ne peuvent plus être déterminés
avec la même exactitude: il est seulement évident qu’elles y sont subordonnées
; mais c est plutôt en grands amas qu’en couches régulières.’ Les contournements
de la stratification sont extrêmes.
Quand on passe l’arête sus-mentionnée qui sépare, près de leur union, le
bassin du Rouskalang de celui du Setludje, ce désordre augmente encore. La
teinte verdâtre dominante jusque-là , commence en même temps à passer, à
une teinte grisâtre : c’est la même transition qu’on observe en montant- de
Soungnum au col de Hangarang. Graduellement, on arrive à des roches noirâtres
et micacées, les unes très-argileuses et schisteuses, d’autres très-quart-
zeuses et fissiles seulement, qui ressemblent oryctogndstiquement à des Grau-
wackes quelques-unes d’entre elles offrent des indices de cuivre ; d’autres plus
fréquemment sont couvertes, entre leur plan de séparation naturelle, d’enduits
cristallins de Pyrite ferrugineuse. Il n’est pas une de leurs variétés, dans
la vallée de Hangarang, vers le col et au-dessus, qui ne se retrouve ici. L ’Ardoise
y est également ; ses bancs alternent brusquement avec des masses d’une
autre roche noire moins feuilletée, mais très-quartzeuse, d’une couleur
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