
le plus; mais les Kanaoris, pour s’en défendre, ont en général de meilleurs
vêtements que les montagnards de l’Himalaya méridional, Pl. LVI et LVII ; et
quoique les cols des chaînes situées au nord de celui-ci soient plus élevés
moyennement de 2,ooop**' (6iom) au moins, la neige y est moins abondante, et
la distance à franchir sans combustible n’est pas plus grande. L Azalea sùl-
phurea N. et l'Éricacée que j ’ai mentionnée plus haut, qui, entre toutes les
plantes ligneuses de la région sujette aux pluies solsticiales, atteignent à la
plus grande hauteur absolue, ne dépassent pas i 3,ooop-‘ - (3,962"), tandis que
le Cytisus rubescens monte jusqu’à 16,ooop-*-(4,877"), et davantage.
Les neiges qui obstruent plus ou moins les abords des cols de l'Himalaya
méridional sont assez inclinées pour glisser sur le sol qui les supporte, et
ce doit être là l’origine des crevasses qui les divisent. Quand la saison des
pluies cesse, ces fissures en général ont disparu. Cette circonstance ne doit
sans doute pas être attribuée à un rapprochement des parties disloquées de ces
manteaux de glace, mais à la chute des neiges nouvelles qui tombent fréquemment
sur les cimes durant les pluies, et qui recouvrent ces crevasses
d'une épaisseur suffisante pour porter le poids d’un homme. La p luie, qui tombe
alors alternativement avec la neige imbibe, celle-ci, et les gelées nocturnes
consobdent en glace ces neiges pénétrées d’eau. Elles peuvent acquérir ainsi
une résistance considérable, sans avoir, une grande épaisseur.
Les neiges du Bourendo-pass, qui sont en toute saison exemptes de ces
fissures, sont cependant beaucoup plus inclinées que les grands glaciers des
Alpes, où elles sont si nombreuses.
Au 3 octobre, elles étaient recouvertes d'environ o",20 de neige nouvelle ,
tombée depuis la terminaison des pluies et dont les cimes d alentour étaient
encore légèrement saupoudrées. La surface de cette neige récente était gelée
en une croûte mince de glace, assez forte en quelques parties pour ne pas rompre
sous le pied, mais qui ailleurs s’effondrait, Le vent emportait alors, comme
de la poussière, la neige sèche et granulaire qui était au-dessous. Quant à la
neige ancienne, elle formait au-dessous de celle-ci une aire impénétrable.
G é o l o g i e . _ Vallée de la Buspa, col de Bouroune et vallée supérieure du
Pâbeur.— Je m’étais promis beaucoup d’intérêt de lobservation des roches
de la statiqn élevée du Bourendo-pass. J’ignorais encore les contournements
du terrain cristallisé de l’Himalaya, e t , mal instruit de la topographie
de la chaîne méridionale, je partageais l’erreur naturelle à ceux qui
ne la connaissent que par les descriptions de M. Gérard et d’Herbert surtout,
de croire, que la vallée du Setludje s’ouvrait au travers comme une énorme
crevasse. S’il en était ainsi, il y aurait au-dessus de ses bords, à.Rampour, un
escarpement de 4,000“ environ, tandis qu’au contraire l’Himalaya s’abaisse
doucement de ce côté. La distance horizontale du Bouroune-ghauti à Sou-
rann et Trandah, où Herbert fait passer l’axe de l’Himalaya, est considérable;
et la comparaison des roches d’une de ces localités avec l’autre n’a
réellement aucun intérêt particulier, aucune valeur pour déterminer la composition
de l’épaisseur de la chaîne entière.
Au reste, c’est dans du Micaschiste grenatique, et très-rarement disthénique,
qu est ouverte la vallée de la Buspa, qui participe ainsi, par là nature schisteuse
de ses roches, de la structure et de la composition géologique de la base des
montagnes entre lesquelles coule le Setludje, au-dessous de Pouari. Celles-ci
sont formées de roches assez semblables, essentiellement quartzeuses, micacées,
grenatiques et schisteuses. Mais la disposition des lamelles de Mica
et la nature granulaire ou nodulaire du Quartz en font plutôt des Gneiss
quartzeux que des Micaschistes. Souvent, ce n’est que du Quartz grenu avec
du Mica noir, dont les paillettes extrêmement petites sont disposées en tous
sens. J’ai signalé ces roches entre Mirou et Tcbini, et jusqu’à la rivière
Téti vers Kanum, où j ’ai eu occasion de les observer à un niveau généralement
supérieur de 1,000" à celui où je les indique maintenant.
Entre Pouari et l’embouchure de la Buspa dans le Setludje, leur stratification
est assez régulière; elles penchent faiblement au N .E .
Leur inclinaison est semblable dans la vallée de la Buspa. Elle paraît
moindre en général vers les cimes, où souvent elle devient à peu près nulle.
Au sommet du col de Bouroune, elle est encore très-sensible, et plutôt
occidentale. C’est entre des montagnes de Micaschiste que ce passage est
ouvert, et c’est cette roche que l’on trouve partout dans le vallon qui descend
vers la Buspa, comme dans la haute vallée du Pâbeur. Çà et là , il y a
quelques bancs feldspathiques, mais ils sont rares ; ce minéral, en général,
est aussi peu répandu ici qu’il est abondant en d’autres parties assez voisines
de l’Himalaya, par exemple, entre Trandah et Mirou.
Les phénomènes de gissement sont en général si obscurs dans les terrains
vulgairement appelés primitifs, que M. de Humboldt, quelles qu’aient été
pour lui les occasions d’observer, n’a guère p u , à mon avis, en déterminer
un si grand nombre dans son Essai sur le gissement des roches, sans forcer
le langage ambigu de la nature. Ce serait déjà, je dois l’avouer, me départir
d’une scrupuleuse bonne fo i, que de décrire plusieurs formations distinctes,