
grains de Quartz miliaire se distinguent par leur v if éclat, dans la pâte
gréseuse et presque compacte de la roche mouchetée de points ocreux, et
qui exhale une odeur argileuse. Cependant cette moucheture d’un jaune rougeâtre
très-pâle, s'était montrée auparavant dans les masses qui paraissaient
le plus cristallines. Reviennent les couches supérieures avec leurs couleurs
claires et leur aspect cristallin ; puis , au milieu d’elles, se montrent des
lits de véritable Schiste argileux, un peu quartzeux et compacte, alors légèrement
micacé, pyriteux, qui passe tantôt à l’Ardoise et tantôt à l’Am-
pélite.
A une médiocre distance du col, ces alternances du Quartzite (?) avec des
Grauwackes compactes et schisteuses, et du Schiste argileux, sont déjà communes.
En s’avançant davantage à l’Ouest, les couches de Quartz grenu
deviennent successivement moins communes; çà et là elles sont supprimées
entièrement sur des espaces considérables, et la Grauwacke alterne seule avec
le Schiste argileux. Les variétés compactes (non fissiles) de la Grauwacke sont
généralement d’une couleur verdâtre assez claire, qui rappelle singulièrement
celles des premières masses (masses supérieures) de Quartz grenu. Il n’est pas
rare d’y trouver empâtés des fragments de ces Quartzites ou violets ou verdâtres
compactes, e t, comme il est fréquent dans les roches élastiques de transition
( feldspathiques [poudingues de Valorsine et deSalvan] et quartzeuses),
ces fragments bien distincts, dans une partie de leur contour, du tissu de la
pâte où ils sont enchâssés, s’y fondent tellement par d’autres parties, qu’il est
douteux si ce ne sont pas des noyaux contemporains qui s’y sont développés
par une cristallisation confuse.
C’est en face d’Yurpo que le terrain de Thonschiefer acquiert la plus grande
régularité de stratification. Je l’y ai observé avec soin en gravissant jusque sur
les cimes qui dominent la vallée sur la rive gauche du torrent, et entre lesquelles
se sont formés les premiers glaciers que j ’aie eu occasion de voir dans
l’Himalaya. Les Grauwackes schisteuses, gris - noirâtre, et diverses variétés,
toutes également sombres et fortement carburées, du Schiste argileux, dominent
ici à l’exclusion des couches de Quartz grenu, si abondantes au sommet de la
vallée; elles alternent sans ordre, sans retour périodique, et leurs couches,
quoique assez régulièrement horizontales ou faiblement inclinées au S .E .,
ne paraissent pas avoir une grande continuité. L ’Ardoise est commune, et ses
masses seules sont obscurément stratifiées. Les Pyrites de fer abondent dans
les Schistes argileux plus compactes, où elles forment des veines et même des
couches de quelque étendue, et jamais de filons. La surface de certains de ces
Schistes, ou la Pyrite forme, çà et là , de minces enduits, prend fréquemment
à la ir l’éclat irisé le plus vif. De petits nodules, des masses lenticulaires ou
des couches peu épaisses de Quartz compacte et hyalin abondent pareillement
dans le Schiste argileux. La même substance se développe également dans les
Grauwackes, dont la couleur habituelle est verdâtre; mais la Pyrite y est
très-rare. C’est dans les variétés de Grauwacke grisâtre que la moucheture
ocreuse dont presque toutes ces roches sont plus ou moins marquées, a le
plus de développement, et ce ne sont pas seulement des taches dans le tissu
quartzeux de la roche qu’on y distingue, mais de petits amas d’une substance
étrangère, que je soupçonne être des cristaux décomposés de carbonate de
fer. Voilà donc un nouveau motif de douter de la nature élastique de ces
Grauwackes.
Les variétés plus compactes du Schiste argileux renferment aussi des nodules
aplatis de Schiste plus noir, qui laissent sur la surface dont ils se sont
détachés, des empreintes lisses que l’on prendrait au premier aperçu pour
des empreintes organiques (de bivalves); mais cette apparence est dénuée de
fondement. Ces amas lenticulaires de Schiste très-carburé se trouvent également
dans les Grauwackes grisâtres et verdâtres à gros grains et à petits grains,
et y sont, comme dans les Schistes, souvent si aplatis, qu’ils sont réduits
à un feuillet courbe, ovale ou arrondi. Ils donnent à quelques-unes de ces
Grauwackes un aspect porphyrique des plus singuliers. Ils sont dus certainement
à un développement intérieur de la matière argileuse dans la roche, car
jamais les contours de feuillets de Schiste argileux aussi minces ne peuvent
s’arrondir de cette manière : le frottement qui les arrondirait, les aurait longtemps
auparavant brisés et réduits en poussière.
Dans aucun des termes de cette série, je n’ai vu de débris organiques.
A l’ouest d’Yurpo, en descendant vers Rici, la stratification de ce terrain
commence à se contourner légèrement. Les couches inclinent d’abord à 1 0 .
ou au S . O ., puis elles cessent d’être droites. La PI- X X X X V et la coupe générale
de Poyé à Békoeur, Pl. X X X X , montrent avec fidélité leurs inexplicables
contournements en face de Rici. Elles acquièrent en même temps, mais graduellement,
des caractères minéralogiques nouveaux. La couleur sombre des
Schistes s’éclaircit, leur aspect souvent terreux prend un faible éclat, phénomènes
dus l’un et l’autre à une pénétration talqueuse, prouvée d’ailleurs
surabondamment par leur toucher onctueux. C’est surtout dans ces Schistes
argilo-talqueux qu’abondent les petits amas ocreux (cristallins) que j ’ai indiqués
avec doute comme des cristaux décomposés de fer carbonaté; le
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