
que éducation à ces petits princes , celle des gazettes au moins, puisqu’il s’en
imprime à Calcutta dans leur langue, et leur faire la charité d’un abonnement
gratuit à chacune. Les durbars de Sourann et de Rampour nont pas
d’historiographe, et le Rajah ne reçoit aucun ukbar des cours voisines. Il ne
lit donc que ses prières. Il ne fume pas, ne mâche pas d’opium; que peut-il
donc faire? Mais Pottranme ajoute qu’il cause ; et sans doute il passe le temps
à se faire conter des histoires par ses domestiques et ses vizirs de service.
Pangui èst le dernier village sur cette rive du Setludje où il y ait des Lamas;
mais ils habitent un couvent ou Takhourdouar, à quelque distance, et quoiqu’ils
aient bâti autour du village plusieurs Mani et quelques Tchôktens, le temple
et l’idole qu’il renferme sont absolument semblables à ceux des villages inférieurs
, et les Lamas les laissent desservir par les habitants. Ceux-ci se disent
de la religion de Kh ôti, Tehini et autres villages inférieurs. Cependant c’est aux
Lamas qu’ils achètent les amulettes qu’ils portent au eou, et ils les assistent dans
la construction des Tchôktens. Ils me laissèrent entrer sans façon dans leur temple
et toucher leur idole, qui est composée de plusieurs rangées de têtes en bas-reliefs,
disposées en pyramides les unes au-dessus des autres, les unes dorées, les
autres argentées, le tout surmonté d’un énQrme panache de queues de Yâk teintes
en violet. Ces têtes ont été faites très-grossièrement, à Rampour. Ma visite au
temple avait attiré presque toute la population du village ; et comme un des hommes
qui m’accompagnent depuis 3 mois, et que j ’entends parfaitement bien, était
un de ses notables, et que les interprètes d’ailleurs ne me manquaient pas, j ’en
profitai pour disserter avec eux sur leur théologie. N’ayant rien à répondre à
mes objections contre leurs dieux, objections qui étaient fort brutales, il est vrai,
ils se prirent tous à la fois du fou rire, et comme ce mal est contagieux, jamais
argument théologique ne finit si gaiement. Mes domestiques indiens, hindous
et musulmans, conclurent que les Kanaoris étaient un peuple de Tchamars ou
àe, Parias, Hindous, peut-être, mais Parias, parfaitement méprisables, attendu
qu’ils mangent tous ensemble et n’ont pas de Brahmanes. Leur saleté les avilit
aussi dans l’opinion des Indiens.
Les maisons de Pangui sont dispersées par groupes à diverses hauteurs sur
les pentes de la montagne, et plusieurs de ces petits hameaux forment des
points de vue très-pittoresques. Ils sont entourés de quelques cultures, de vergers
composés de Noyers et d’Abricotiers, et. de forêts de Néozas et deDéodars;
plus bas, en descendant vers le Setludje, sont quelques vignobles.
S’il y a un type d’organisation et de manières qui distinguent les Kanaoris
et leur appartiennent en propre, Pangui est leur limite vers l’ouest.
Géologie, r- Les Schistes micacés et les Gneiss quartzeux de la partie inférieure
de la vallée du Téti passent graduellement à des roches mieux cristallisées
vers sa partie moyenne, à des Gneiss et à des Granités. Le Schiste
micacé disparaît, et la roche dominante est une sorte de Micaschiste. Le Dis-
thène y abonde, ainsi que dans le Gneiss. Dans certaines couches de Micaschiste,
le Quartz paraît manquer entièrement, et ce minéral seul, en tenant la place ,
est associé au Mica. Ces roches se désagrègent avec facilité, et vers le sommet
du col de Rarang notamment, où elles sont plus développées, la terre végétale,
dans les interstices des rochers, n est composée que d’une poussière dorée de
Mica, parsemée de cristaux de Disthene. Ceux-ci, en général, sont très-imparfaits.
Le Disthène est ici remarquable par sa faible et inégale coloration, caractère
qu’il montre, au reste, dans tout l’Himalaya. Lui et le Feldspath semblent
s exclure. Dans les Gneiss quartzeux où il est si commun, on le voit souvent
se fondre dans la pâte du Quartz, et je ne doute pas que plusieurs de ces
roches, où il n’est pas discernable, et dont la teinte est faiblement bleuâtre,
ne lui doivent leur couleur. Il n’y forme toutefois que très-rarement des veines
distinctes ; et je ne l’ai observé sous ce gîte qu’autour de Chango.
La stratification vers le col de Rarang est, comme sur la pente moyenne de
ces montagnes, indéterminable, quoique les roches soient en général veinées
ou schisteuses ; mais ces accidents de leur cristallisation n’ont pas de continuité.
Il y a des masses immenses à structure granitoïde, dans le prolongement
d’autres masses qui semblent stratifiées. Plus loin, vers Pangui, et au
meme niveau d environ a,ooom au-dessus du Setludje, les contournements
sont plus prononcés, et les arborisations, que forment les veines de Quartz
dans la masse gneissique ou micaschistoïde des montagnes, ressemblent à
celles que j ai décrites en face de Dabling - Doubliug, et que j ’ai figurées
près de Lio, Pl. LUI.
L e 3o septembre i83o. — A. Bouroune, et séjour le i er octobre.
L e 27 septembre 183p.'— De Pangui à Khôti.
L e 28 septembre i83o. — De Kh ô ti à Pouari. ==[Khongui.].
L e 29 septembre i83o. — De Pouari à Suntuag.
La: vigne en KanavOer.
Le 3o septembre i836 ,—rD e Suntung à Bouroune, et séjoilr le i er octobre. = [ Ralli. ]
Le 27 septembre i 83o. — De Pangui à Khôti. — Quand on descend de
Pangui vers K h ô ti, Tehini et tous les autres villages situés au-dessous du
torrent qui coule sous Pangui, l’allure des habitants n’est plus la même: