
ainsi le Calcaire, dans d’autres -couches qui alternent avec les Cipolins et
les Schistes talqueux, se montre presque sans autre mélange que celui
d’enduits noirâtres, assez rares, qu’on prendrait pour du Schiste talqueux
carburé. Il forme des bancs épais, saecharoïdes, grisâtres. Du reste, la présence
du Calcaire n’exclut pas le Quartz, qui se montre comme précédemment.
Ces alternances se voient distinctement, au-dessus de Seraô et au d e là ,‘ en
montant à Kédar-Kanta, enfin sur toute la pente des montagnes qui bordent
la rive gauche de l’affluent du Buddiar (si ce n’est le Buddiar lui-même),
que l ’on traverse à là base de cette montagne, dans la composition de laquelle
d’autres roches dominent et où le Calcaire ne s.e retrouve plus.
Indépendamment de ces Calcaires, sur les pentes ¡des montagnes que leurs
couches affleurent, à Seraô même, on en voit épars de nombreux quartiers.,
descendus des montagnes supérieures , et qui se rapprochent plutôt de la
texture compacte- de ceux de Mossouri que de la texture saccharoïde ou
grenue. La ressemblance de ces masses déplacées avec celles de Mossouri est
augmentée par les mêmes concrétions dont elles «ont empâtées, et quelquefois
unies les unes avec les autres;
Ces concrétions calcaires, dont la texture est généralement grossière et
terreuse,- et qui empâtent indistinctement des fragments toujours anguleux
de toutes les roches voisines, enferment aussi çà et là des parties.caleair.es
également concrétionnées, mais cristallisées, fibreuses et rayonnées le plus
souvent. Leur formation offre ici pour moi la même énigme qu’à Mossouri. Aucunes
sources ne coulent actuellement sur la partie des pentes des montagnes
où elles se trouvent, et aucune des sources voisines n’est incrustante. Peut-être,
autrefois, des eaux douées de cette propriété coulèrent-elles abondamment sur
les pentes actuellement couvertes de ces concrétions.
J’omettrais le dernier trait de ressemblance géognostique entre Seraô et
Mossouri, si je ne disais que la couleur noire, puis cendrée, et l ’exfoliation
de diverses couches de Schistes, y dénotent la présence de Pyrites ferrugineuses.
De ces ressemblances, doit-on conclure que les formations des deux localités
soient les mêmes? Les Calcaires de Mossouri sont tous compactes; ici, au contraire,
la texture saccharoïde domine. Quelle est la valeur de cette différence ?-
Puis enfin, les roches quartzeuses auxquelles ils sont associés à Mossouri sont
ambiguës : sont-cedes Grès ou du Quartz grenu? Ici, elles sont formées évidemment
par cristallisation ou agrégation, mais non par sédiment. Quoi qu’il en soit,-
et malgré la diversité des roches feldspathiques et micacées que j ’ai observées
dans les bases de l’Himalaya, autour de Cursali, malgré ces Calcaires compactes ,
ces Schistes, ces roches quartzeuses ambiguës du premier étage des montagnes
au-dessus du Dehra-Dhoun, je ne saurais, sur la lim e très-flexueuse
que j ’ai suivie, marquer un seul lieu que l’on puisse regarder comme la li-
mite de terrains divers (r).
Le 27 Mai i 83o. ^ D e Seraô au Camp dans la forêt, sous les cimes de
Kédar-Kanta. 5 h. de marche. — Le. Buddiar, de Seraô jusqu’à la Jumna,
coule en général au S .S .E . Kédar-Kanta n’est pas dans cet alignement, et
malgré sa proximité, on ne l’aperçoit qu’un peu au-dessus de Seraô, en passant
sur les pentes des montagnes qui s’élèvent au-dessus d’un affluent médiocre
de la rive gauche du Buddiar; le vallon de ce torrent, qui s’élève
presque directement au Nord, est creusé à la base septentrionale et orientale
du massif dont Kédar-Kanta forme le comble. La vue de cette montagne n’a
rien de saillant. Les divers sommets des cimes voisines de celle qui surmonte
toutes les autres, s’alignent de loin, de manière à former jusqu’à celle-ci
une ligne médiocrement ondulée, et non moins médiocrement inclinée à
l’horizon. Ce n ’est pas un témoignage à dédaigner, de laforme adoucie des cimes
de l’Himalaya, que le nom même de cette montagne. Kanta signifie pointe,
épine, éperon, fourchette. C’est le même mot, dans son acception primitive
et radicale, que le Pic des Français, le Horn des Allemands; et très-certainement
si cette montagne se trouvait dans les Alpes de l’Oberland-Bernois,
près de la Youngfrau, du Schreckhorn ou du Wetterhom, dont la hauteur
égale la sienne, elle n’eût pas reçu cette dénomination.
Sa cime est entièrement déblayée de neige à l’aspect du Sud, elle est nue ;
HHBB h. 94-) Schiste talqueux des environs de Seraô. Roche dominante des montagnes de la
rive gauche du Buddiar; elle y alterne avec des Schistes, où le Quartz est plus ou moins abondant.
Ce sont exactement les mêmes roches, les mêmes associations, Iës mêmes alternances irrégulières
dont j ’ai recueilli des exemples dans la vallée de la Jumna. Dirigées du N. au S, , plongent
à l’Ouest de i 5°.
(G. h. 95.) Cipolin en couches alternant avec celles du Schiste talqueux, autour de Seraô. La
disposition du Calcaire dans cejte roche est identiquement celle du Quartz dans les couches voisines
; le Calcaire en pénètre toutes les parties et se rassemble çà et là éq couches minces- et
(luxueuses, renflées en amas lenticulaires.
( G. h. 96.) Calcaire sacôharoïde gris de fumée , divisé par des veines de Calcaire blanc et des
enduits talqueux carbures ê?o). En -couches épaisses subordonnées comme les précédentes au
Schiste talqueux , près de Seraô. Ces couches complètent la ressemblance de l’allure du Calcaire
avec celle du Quartz, dans cé système.
(G. h. 97:) Schiste talqueux, que la prédominance du Quartz rend compacte : alternant avec
les Calcaires précédents.