
ferrifère, sans fossiles, qu i, en se répétant plus haut, perdent successivement
leur nature calcaire, et passent à des Grès ocreux à peine effervescents.
C’est aussi à tous les étages de cette masse schisteuse, qu’on voit des lits
fort minces d’un Grès effervescent très-carburé, mais plus pyriteux encore
que carburé, tendre et friable, dépourvu de fossiles.
J’ai dit que les Ammonites pétrifiées en Lydienne et empâtées dans des
boules de cette substance, formaient comme des lits dans le Schiste : je dois
ajouter cependant que dans aucune de ces boules, que j’ai tirées moi-même de
leur gissement et que j ’ai brisées, je n’ai trouvé d’Ammonites ni de débris
organiques quelconques. Mais c’est dans des fragments de boules semblables,
épars à la surface de la masse schisteuse ou rassemblés dans des ravines,
qu’on voit les empreintes ou les moules en relief de ces coquilles. Je conclus
de là , qu’elles existent dans tous les rognons de Lydienne à peu près, mais
qu’elles ne peuvent s’en dégager que par l ’action des météores atmosphériques,
qui dégradent avec une vitesse très - différente les parties diverses de ces
pierres, lesquelles nous paraissent cependant parfaitement homogènes.
Il n’y a d’ailleurs aucunes couches de transport dans ces vallons alpins, dont
le sol ondulé montre partout à nu le Schiste noir avec les roches diverses que
je viens d’y mentionner.
Dans un autre quartier de montagnes, à 9 ou 10 milles (2 \ à 3 1.) environ
au nord de Ghuyoumoeul, les assises supérieures du Calcaire que surmonte
la masse schisteuse à Ammonites, ne sont pas composées de la variété très-
compacte et très-fine, d’un noir uniforme, empâtant des Ammonites elle-
même, que j ’ai observée immédiatement sous le Schiste en montant de
la vallée du Laloungtcho à Ghuyoumoeul; circonstance sans laquelle je ne
manquerais pas encore de motifs pour établir que les couches de ce terrain
coquillier n’ont pas une extrême continuité.
Dans cette localité, le banc calcaire qui surmonte tous les autres,, est donc
grisâtre et entièrement pétri de coquilles, dont quelques fragments ressemblent
à des Térébratules, et d’autres à des Bélemnites.
Au-dessus est une masse épaisse de Grès compacte, grisâtre, à peine effervescent,
sans fossiles; tout à fait semblable, dans ses variétés , à celui que j ’ai
observé en montant de Békoeur à Houkio-ghauti, et qui m’a paru, en ces lieux,
placé entre le C a l c a i r e et le Schiste coquillier, sinon avec certitude, du moms
avec une extrême probabilité. Ic i, ces rapports de gissement sont évidents : on
voit le contact du Grès avec le Calcaire qui est au-dessous, et plus haut le
Schiste à Ammonites recouvrir ce Grès. Cette superposition est .la seule qui
se montre avec évidence sur le sommet des collines dont est ondulé le plateau
de Houkio-ghauti ; elles sont couronnées de lambeaux ( non déplacés ) de Grès
non coquilliers, semblables à ceux qui se montrent au-dessous dans une position
moins évidente. Mais au-dessus, je n’ai observé, près de Békoeuo, aucune
autre roche. Ces lambeaux de Grès sont le sommet de l’édifice géognostique.
Ils sont loin de le terminer ici. Au-dessus d’eux s’élève un terrain parfaitement
et horizontalement stratifié, qui a plus de 6oom d’épaisseur.
Cependant à peine offre-t-il, dans cet énorme développement, aucun terme
étranger à ceux que j ’ai déjà indiqués dans la masse inférieure du Schiste à
Ammonites. Ce sont des alternances diverses, mais sans périodicité, ni régularité
quelconque, de ce même Schiste avec des Grès non coquilliers; quelques
Grauwackes terreuses ou friables, pyriteuses; et des bancs de Calcaires gréseux,
ferrugineux, à texture très-grossière, entièrement pétris de coquilles, où je ne
reconnais avec certitude que des Bélemnites ; mais d’autres genres seront déter-
minables, et peut-être même quelques espèces, par un examen comparatif.
Les Schistes deviennent plus pauvres en Ammonites à mesure qu’on s’élève,
tandis que les assises de Calcaire gréseux, qui en séparent les masses diverses,
sont d’autant plus riches en autres débris organiques.
Des bancs de Grès très-compactes et non coquilliers sout intercalés cà et là
entre ces assises diverses, et ce sont eux qui les couronnent toutes. La stratification
de l’intérieur des masses de ces grès ne laisse pas d’être obscure, là oii
elles acquièrent une très-grande épaisseur; ceux du sommet de la montagne
sont divisés par une multitude de fissures verticales.
C’est le même mode de dégradation qu’à Houkio-ghauti. Au-dessous de ces
Grès immédiatement, et par conséquent dans le lieu le plus élevé où j ’aie eu
occasion de rencontrer des débris organiques, j ’ai observé d'autres Grès grossiers,
carburés, micacésglGrauwackes), qui renferment des impressions végétales
de Monocotylédones, analogues à celles que j ’ai indiquées dans des
roches tout à fait semblables minéralogiquement, mais situées à un niveau
bien inférieur, sur les bases orientales de Kioubrong-ghauti.
Il est évident d’ailleurs que c’est le même terrain que je viens de décrire.
C’est aussi sur le même terrain qu’il repose, et il est remarquable qu’il atteint
sensiblement au même niveau.
Une coupe transversale de la vallée du Laloungtcho, vallée-très-large et
très-profonde, montrerait les couches du terrain coquillier se relevant légèrement
à la rencontre les unes des autres, de part et d’autre de la vallée,
comme celles du terrain de Thonschiefer, entre Gumdo et Paukh (Planche L ).