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de cette partie de la vallée du Guirri et des affluents qui y débouchent. C’est,
comme la résidence du Rana de Deohra, un entassement de très-hautes maisons
de pierre et de bois, qui de loin semblent ne former qu’un seul grand bâtiment
, au sommet d'un monticule qui s'élève au confluent du Guirri avec un de
ces torrents. La nudité des montagnes sur la rive droite du vallon, les forêts de
Pins (Pinus attenuata) et de Cèdres sur la rive gauche, leur roideur de ce côté,
qui domine de très-près le roc et la forteresse du Rana, car ici on voit quelques
restes de faibles murailles extérieures, font un cadre sauvage à cet étrange
palais.
Au-dessus de Khôtikaye, le Guirri reçoit d’abord deux affluents sur sa rive
gauche, puis un plus considérable sur sa rive droite, dont le vallon que l’on voit
s’élever au nord est bien cultivé. Néanmoins ce n’est encore lui-même qu’un médiocre
torrent, quand, grossi de ces divers affluents, on le traverse pour arriver à
Perali : un pont de bois, un sanga, de 4° " de longueur et de 2“ de largeur, le
plus solide, le plus massif que j ’aie encore vu, est jeté d’un bord à l’autre sur
de très-hautes roches qui resserrent ici le lit de cette rivière. Mais il est plus
commode de la passer à un gué au-dessous. Le volume de ses eaux n’est pas la
moitié de celles du Roupine, et leur vitesse, en beaucoup de lieux, est médiocre.
Sonlit est creusé en plusieurs points de cavités profondes où elles semblent dormir.
Ailleurs, sur ses bords, sont de petits espaces plats, où partout on cultive du riz.
Du reste, comme dans toutes les autres vallées, les pentes inférieures des montagnes
sont trop roides pour admettre aucune culture , et c’est vers leur hauteur
moyenne que sont disséminés les hameaux : le domaine de quelques-uns remonte
presque jusque sous les sommets, qui, je pense, atteignent généralement 2500” .
MEuphorbia sourou réparait dans le fond de la vallée, aux expositions chaudes,
à 1400“ de hauteur absolue
Depuis sa source jusqua Perali, le Guirri coule sensiblement à l’ouest; mais
au-dessous, il tourne bientôt au sud-ouest, puis au sud, pour couler ensuite dans
une direction opposée à celle qu’il a suivie d’abord (1).
(1) (G. h. i i i . ) Roche à base d’Amphibole noire et lamelleuse, pénétrée de Feldspath ou de
Quartz, peut-être de l’un et de l’autre, en très-grandes masses au sommet des montagnes, au-
dessus du Micaschiste suivant. Rapports de gisement obscurs.
(G.'A. 11a.) Micaschiste contenant de petits Grenats décomposés, presque blanchâtres, en
couches assez régulièrement inclinées au N.E. de io°. Sommet des montagnes sous lesquelles
passe le chemin de Deohra à Khôtikaye. ^
C’est de la même roche, souvent bien distinctement grenatique et n’alternant que très-peu ave
le Schiste talqueux, alors également grenatique, que sont formées les montagnes de la vallée de
Deohra, depuis son embouchure dans celle du Pâbeur jusqu’aux montagnes de ce sommet, élévation
de plus de 3ooo mètres,
-Ej - T A n . 1 l ü .
Le *3 juin i83o. —Au Bungalow de Fagou.
Le ia juin -i83o. — Camp à moitié chemin de Perali à Fagou.
Un nouvel accès dn mal dont je n’avais guère cessé de me ressentir depuis
mon entrée dans les montagnes, m’affaiblit tellement que je dus rester un
jour a Perali, faute de force pour continuer ma marche. Ce Heu m’était fâcheux
à tous égards; mais le gouvernement y a fait construire, comme à Kh ôtikaye
et à Deohra, un petit bungalow pour les voyageurs européens et
ans mon état de maladie, ce m’était un abri d’autant plus précieux que lé
temps était très-incertain. Le 1 1 , à 3 heures, il survint des cimes un coup de
vent si terrible qu’il fallut en toute hâte plier les tentes ,lqn’il eut mises en
pièces quelques instants plus tard. La matinée avait été superbe. Cette tem-
pete se répéta le lendemain, mais sans la même force.
Je vins de là camper hier { le 12) à moitié distance de ce lieu-ci , près d’un
hameau composé de deux maisons, sur les pentes des montagnes entre lesquelles
coule un ruisseau qui tombe dans le Guirri, à sa courbure vers le S . O . •
et ce matin,{le 13), continuant à gravir leurs arêtes', je montai sur cette petite
chaîne, élevée d’environ 2700“, cultivée en quelques places jusqua plus de
24° o", aiHeurs couverte d’herbages grossiers et de bois, où domine le Quercus
ihcifolia (lequel me semble ici très-différent du Quercus diversifolia) , avec
quelques Cèdres et quelques Abies circularis épars çà et là ; mais pas un
Quercus castanoïdes, ni ses acolytes, le Rhododendron arboreum et l'Aza-
lea venenosa. Le Bungalow est à 256o” d’élévation.
On aperçoit bien d’ici la confusion des montagnes d’alentour, parce que
1 élévation fait dominer les plus basses, et que d’ailleurs elles sont bien plus
ouvertes. Leurs pentes sont plus douces, les eàpaces qui séparent les cimes
opposées les unes aux autres bien plus larges. Peu de celles-ci s’élèvent au-
dessus de 3ooo” , et comme le fond des vallées excède i 3oom, leur élévation
relative surpasse à peine 1600".
H i M È PaSSa?e 1 Mi(;a“ histe •» Schiste argileux,, en couches flexueuses, mais dbtinc
et que ieur — ** ^ p -
,er3r,,B,^ et< H i _i, • . , , ^ G. A. n 3) , pms forniâiit une épaisseur considérable de ter-
7 g ¡ H B H E Q I B S de la vallée du Guirri eutre Khôtikaye et Perali.
• j> P Steaschiste argileux alternant avec le précédent et formant au-dessous de lui des
terrains d’une très-grande épaisseur. A Perali. ' u-uessous ae lui des
U ü I ' f ' )f PhyIIade e" banCS t ais incIi'1& au p j f l comme les roches précédentes, alternant
7,TinV ^ 11 —