
Un des vizirs du Rajah de Bissahir réside à Ranum, dont il est en quelque
sorte le seigneur héréditaire; ce n’est qu’un paysan plus riche que les autres.
Il me conduisit à une grande maison carrée, isolée au milieu de petits champs
qui séparent les diverses parties du village, et où il m’installa beaucoup plus
commodément que je n’aurais pu être dans ma tente. Cette demeure qu’il
m offrit est un temple bouddhiste. Il est divisé en deux pièces : un long et spacieux
vestibule où j ’habite, et le sanctuaire qui doit être de même forme,
mais éclairé seulement par une ouverture faite au toit, tandis que le vestibule
a trois fenêtres, les seules dignes de ce nom dans tout le pays de Ranawer,
je pourrais dire de Bissahir, car je doute que le Rajah puisse passer la tête
par celles de ses palais, soit à Sourann, soit à Rampour.
Ranum comprend une soixantaine de familles; mais comme sa population
(G. h. 195, A,B. ) Schiste micacé, fibreux, en couches très-contournées, autour de Zongui.
(G. h. 196, A,B.) Le même avec grands cristaux mal dessinés de Disthène et de Grenat. Le
Disthène est plus reconnaissable dans B. Entre Zongui et Kanum.
Ces roch'es.schisteuses retournent ici à l’apparence qu’elles offrent communément à Simla et dans
d’autres parties de l’Himalaya , éloignées du Granité.
Cependant elles continuent ici à alterner avec lui, comme les autres roches schisteuses plus
quartzeuses observées entre Tchini et Zongui. De même elles renferment, comme à Simla une
multitude d amas lenticulaires de Quartz jaunâtre. — Les variétés du Granité qu’elles contiennent
en amas ( souvent formant des montagnes entières ) sont les mêmes que celles décrites entre
Tchini et Zongui.
(G. h. 197.) Quartz grenu, micacé, fissile, à Mica noir. La même roche qui domine autour
de Pangui et qui se retrouve abondamment associée à d’autres variétés de roches schisteuses
(G. h. 195), (G. h. 199). Sur l’une et l’autre pente des montagnes qui enferment le vallon latéral
dû Téti.
Elle alterne avec les Micaschistes ; enferme une multitude de veines, de filons droits ou flexùeux,
de la roche suivante. Elle est tellement contournée que sa stratification est obscure. Incline cependant
plus souvent de io° N .N .O ., et dirigée à l ’E.N.E.
(G. h. 198.) Fragment d’une petite couche de roche quartzeuse, grenue, mouchetée d’amas
d Amphibole vert et d’autres taches soit roses, soit jaune-olives. Ce fragment montre l’épaisseur de
la veine. Ces veines sont rarement plus épaisses et souvent plus minces. Elle ne se trouve jamais
dans les roches précédentes en amas amorphes, mais toujours en filons ou veines droites ou
flexueuses. Du même lieu que (G. h. 197), sur la rive gauche du Téti.
Laroche (G. h. 197) passe, vers le sommet de cette arête, à (G. h. 199).
(G. h. T99. ) Quartz grenu , fissile , micacé : recouvre ( G. h. 1 9 7 ). v*
Sa stratification est indéterminable et il passe à cette roche par des. nuances, mais ne renferme
plus les filons et les veines de (G. h. 198 ).
( G. h. 200. ) Quartz grenu, schisteux , micacé , argileux , qui passe à ( G. h. 199) insensiblement
stratification également indistincte, sur le versant N.E. de l’arête du Téti, en face de
Kanum, et plus loin il passe a des Phyllades bien caractérisés.
(G. h. 201. ) Concrétions analogues à celles que j ’ai trouvées partout dans l’Himalaya au voisinage
des masses calcaires.'— En fragments épars dans les éboulements de l’arête susdite dans le
lit du Téti, parmi les débris des mêmes roches qui y sont empâtés en menus fragments par de
là chaux carbonatée.
J’ai cherché vainement des fragments de Calcaire dans les éboulements.
est tout agricole en même temps que marchande et voyageuse, et que le
climat est extrêmement rigoureux en hiver, elle a besoin de maisons, non pour
elle seulement, mais pour son bétail et la conservation des fourrages et
des récoltes diverses. Ce besoin, qui lui est commun avec tous les villages
élevés de l’Himalaya, et particulièrement de Ranawer,, leur donne à tous
une apparence plus importante que leur réalité. Chaque habitation a de nombreuses
dépendances, bâties sur le plan de.la demeure des gens, ce qui ferait
croire les villages bien plus populeux qu’ils ne. sont.
En cette saison, ils paraissent déserts. Presque tous les bestiaux sont au
pâturage d’été, dans les montagnes plus élevées. Une partie des habitants
les y a suivis. n autres sont en voyage. Il ne reste au village, que le nombre
de bras nécessaire aux travaux de la moisson et des semailles, car celles-ci
succèdent immédiatement à la première. Jusqu a cette élévation d environ 3ooo",
il y a deux récoltes, une de blé ou d’o rge, l’autre de menus grains ou de
Polygonum paphoeur IV,.; mais pour que la seconde ait le temps de mûrir,
il faut que la première ait été enlevée de bonne heure ; aussi la coupe-t-on
avant maturité. Le sol, libre vers la fin de juillet ,.est aussitôt labouré légèrement
et ressemé. Cependant la récolte à peine jaunissante qui vient d’être
moissonnée, exposée en masses assez épaisses au vent et au soleil, achève
de mûrir."L’épi absorbe les sucs sucrés du'chaume et le grain durcit; mais
il est petit, ridé et mal formé.
Sur la pente méridionale des montagnes, il est, comme dans les plaines
de l’Inde, invariablement foulé,aux pieds des boeufs sur une aire durcie. Ici,
où les chevaux ne sont pas rares, ce sont eux qui le foulent. On se sert aussi
du fléau pour le battre; mais cet outil est si mal fait et si mal employé,
quun batteur européen fait plus d’ouvrage en un jour que i5 ou 20 batteurs
kanaweris.
Maintenant que la première récolte et que les secondes semailles sont faites
généralement, chaque famille commence à s’occuper du soin de rassembler du
fourrage pour la nourriture de son bétail pendant l'hiver ; opération longue et
pénible, car les montagnes d’alentour sont bien arides. Le bois de chauffage
est également, rare. Au-dessus du village même est un petit bouquet de
Pins néozas très-clair-semés. On les respecte comme des arbres fruitiers. Il
faut monter assez haut dans le vallon pour trouverquelques Cèdres rabougris,
et plus haut des Genévriers qui rampent à peine au-dessus des herbes. Au
reste, quoique la terre soit poüverte de neige pendant 4 mois au moins, le
froid n’esf pas très-vif. Les habitants s’en défendent surtout par une énorme