
où l’on voit des Micaschistes perdre graduellement cette structure, et passer à
une roche compacte de Quartz grenu micacé.
Il est peu de couches qui ne renferment des grenats, et partout ces grenats
sont décomposés ; on ne trouve ordinairement qu'une matière ocreuse , emplissant
la cavité qu’ils occupaient. La Tourmaline est moins commune sans
être rare.
Dans ces Micaschistes qui passent, à Tchini même, au Quartz grenu compacte
et micacé, on observe fréquemment des distributions très-inégales du
Quartz et du Mica, des amas de Quartz, et près d’eux , des masses de Mica
sans mélange. Ces amas de Mica ( toujours bronzé ) sont identiques à ceux
qu’on observe entre Sourann et Trandah.
De minces filons feldspathiques (granitiques plutôt, car il y a toujours
quelques nodules de Quartz et quelques grandes lames de Mica mêlées aux
cristaux du Feldspath) traversent les couches de ces Micaschistes et de ces
Quartz compactes, grenus et micacés.
Enfin tout autour de T ch in i, vers l’Est, on voit ces roches disparaître sous
d'autres dirigées et inclinées semblablement, où le Feldspath reparaît dans la
masse, et dont il fait des Gneiss, mais où le Disthène est si abondamment répandu
qu’il ne paraît pas moins essentiel à leur composition.
J’ai observé ces Gneiss disthéniques à plusieurs centaines de mètres au-dessus
et au-dessous de Tchini, en descendant au nord vers le Setludje. Us forment de
si grandes masses qu’ils ont plus de droit certainement à une appellation spécifique
particulière, que plusieurs autres roches peu répandues qui en portent une.
Je ne terminerai pas sans faire une remarque que suggèrent également
toutes les autres contrées où j ’ai observé des terrains primitifs. Il n’est plus
contesté désormais que les montagnes ne doivent leur exhaussement qu’à des
phénomènes de soulèvement : avec quels ménagements cette force a - t-e lle
donc dù agir, pour que l’on puisse parcourir de si grandes distances sur un
terrain primitif, sans y rencontrer fréquemment d’immenses crevasses, ou du
moins d’immenses failles qui indiquent où les roches se séparent en s’exhaussimplement
grenatique, qui supporte les couches ( G. h. 177), (G. h. 178), (G. h. 179), qu’elles
recouvrent immédiatement, par exemple avec ( G. h. 176 ).
(G. h. i 85. ) Variété du précédent, où le Disthène excluant presque entièrement le Quartz,
forme des lits continus à la manière du Feldspath. La couleur rougeâtre de celui-ci est tout à fait
accidentelle, et tient probablement à la décomposition des Grenats dispersés dans la roche. Dans
tout le système de ces roches, depuis Rampour, le Feldspath est invariablement blanc.
(G. h. 186.) Filons en amas quartzeux avec Tourmalines dans les Gneiss disthéniques. Les
Tourmalines y acquièrent quelquefois un grand volume , mais en cristaux très-courts et très-mal
définis. Près de Tchini.
sant ? Il est vrai que dans les montagnes les plus favorables à l'observation
géologique, la végétation et les éboulements cachent souvent la vue des
roches, et qu’on ne peut suivre leur succession avec continuité. Il est constant
aussi que si des crevasses telles que celles qui me paraissent avoir nécessairement
dû se former à l’époque du soulèvement des montagnes ont existé
réellement, elles ont dû devenir les premières vallées qui les aient sillonnées,
et, sous les débris accumulés par les eaux dans leur fond, leur nature originelle
demeure ensevelie pour nous. Cependant, malgré les obstacles que j ’ai reconnus
à la continuité des obsecvations géologiques, on peut quelquefois les
prolonger sans interruption sur une distance de plusieurs milles ; comment se
fait-il qu on n’ait jamais observé une seule de ces grandes fissures dont j ’ai
parlé ?
1 Les roches que je viens de décrire m’ont paru continues les unes aux autres
sur tout le vaste espace qu’elles recouvrent. Leur alternance répétée par couches
, e t , plus que cela, leur empâtement les unes dans les autres, me rendent
impossible de ne les pas considérer comme une seule formation* et malgré les
phénomènes très-clairs de superposition quelles offrent dans une étendue
considérable, je ne saurais dire lesquels de ces termes géologiques’ sont les
plus anciens, et lesquels sont les plus nouveaux. L’âge relatif est exprimé avec
évidence par l’étage de chaque roche dans les terrains secondaires ; mais dans
les terrains primitifs, là où ce phénomène est si ambigu , on ne saurait même
tirer une conséquence semblable des cas où les superpositions sont régulières
et incontestables.
Le 36 juillet i8 3 o .— AK a n um , et séjour jusqu’au 3 i juillet-.’
L e a3 juillet i83o. — De Tchini à Pangui, 4 h. de marche lente.
Le 34 juillet i83o. — De Pangui à Rarang.
L e s5 ju ille t i83o.|^-i2)e Rarang à Zongui.
Le 36 juillet j83o. — De Zongui à Kanum, et séjour jusqu’au 3 i juillet. == [L a b ra n g .] - ^
Description des terrains entre Tchini et Kanum.
Le 23 juillet i 83o— De Tchini a Pangui, 4 h. de marche lente Le chemin
peu montueux est tracé généralement au travers des forêts de Cèdres et de
Néozas, sans mélange d’aucun autre arbre. Le sol est stérile, et les Cèdres
sont rabougris, presque tous bifurqués à hauteur d’appui. Leur souche est
très-large, mais leur tête multiple est basse et grêle. Sous leurs ombrages,
comme entre Rogui et Tchini, fleurit l'Impatiens minuta N ., espèce qui ne
s’éloigne pas moins du genre, auquel elle appartient cependant, par les proportions
des parties de ' sa fleur que par son habitat.
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