
blanche verdâtre, et très-abondante dans les parties inférieures du système
autour de Soungnum. Elle est subordonnée, ic i, à des roches dont quelques-
unes sont assez chargées de principes colorants noirâtres pour être légèrement
tachantes.
Topographiquement, les roches noires recouvrent assez constamment les
roches vertes; et dans l’impossibilité de préciser souvent les superpositions
géologiques que déguise le contournement de leurs masses, il me parait
naturel de les considérer aussi comme géognostiquement supérieures ; mais
il ne faut pas perdre de vue leurs passages graduels et leurs alternances répétées.
Du niveau très-élevé où serpente, sur une longueur de 2 à 3 mil. (Là l 1.,,
le chemin sous les sommets des montagnes composées principalement de roches
noirâtres , 011 traverse, en déscendant vers le Setludje, une zone assez épaisse
de roches verdâtres, en général très-quartzeuses ; dans la plupart, ces deux
éléments sont si intimement mélangés, qu’à peine les peut-on distinguer à la
vue. A ces roches dominantes sont subordonnées, avec une évidence complète,
des masses fort étendues, également un peu micacées, où le quartz ( qui y
domine et leur donne une cohésion extrême ) se sépare de la matière argileuse
en grains hyalins ou grisâtres, demi-opaques, enveloppés d Argile. Cependant
l’A rgile aussi y forme des grains noyés dans une pâte quarlzeuse,
caractère qui n’appartient pas aux Grès. -
Cette texture, est exagérée dans des amas lenticulaires moins considérables,
qui ne se trouvent disséminés que dans les parties les plus homogènes ( en
apparence), et en général les plus argileuses de la roche. Ces amas sont formés
d’un véritable Porphyre à base de Quartz argileux verdâtre et à noyaux de
Quartz. Peut-être le Feldspath n’y est-il pas entièrement étranger? La matière
argileuse s’y sépare aussi comme le Quartz de la pâte, mais beaucoup plus
rarement, en nodulès lenticulaires d’une teinte sombre.
I c i, les caractères de la cristallisation sont évidents. C’est la petitesse des
parties seulement qui les rend moins apparents dans la roche décrite précédemment
(G. h. 23g).
En descendant plus b a s , on voit les roches de Quartz1 verdâtre argileuses
reprendre graduellement leur couleur la plus claire, leur texture grenue la
plus fine, leur éclat nacré; elles*sont aussi parsemées de points ocreux, comme
il arrive fréquemment autour de Soungnum, mais elles se criblent peu a peu
de paillettes de Mica noir ou bronzé. La stratification en même temps paraît
moins tourmentée : elle est sensiblement horizontale.
Le M ica, malgré son excessive abôndancé dans quelques-unes de ces roches,
n y forme pas de surfaces continues. Il n’y a point parmi elles de véritables
Micaschistes.
L ’origine cristalline y est cependant plus manifeste encore que dans aucun
des termes supérieurs : autour de Poyé, ces roches quartzeüses grisâtres, nacrées,
grenues, parsemées de Mica, sont traversées de nombreux filons blancs
( sans doute de Quartz ?), compactes , lardés de grands cristaux prismatiques
Amphibole?? Ailleurs, ces filons se renflent en amas lenticulaires : ils sont
généralement droits, cependant on les voit quelquefois se courber : enfin, ce
qui établit surabondamment leur contemporanéité avec la roche qu’ils traver-
sént, manifeste déjà par leur fusion intime dans la pâte de cette roche,, c’est la
disposition que m’a offerte l’un d’eux. Il est épais d’un mètre, et droit : il'est divisé
en deux par une veine de la substance de la roche elle-même, qui en occupe
le centre. Ces veines de Quartz, lardées de prismes amphiboliques, sont identiques
à celles qui affectent exactement la même allure dans des roches assez semblables
à celles-ci, entre Zongui et la rivière de Téti, mais surtout à la base des montagnes
qui flanquent la rive gauche de cette rivière : mélange de Quartz et de
Mica qui s’est éloigné progressivement du Micaschiste, depuis Rarang, par la
disposition de ses principes, et qui supporte, au sommet de cette arête, des roches
schisteuses blanchâtres, minéralogiquement identiques à quelques-unes de
celles des environs de Soungnum, de celles même qui se trouvent enclavées
ici dans la masse des roches supérieures noirâtres, carburées.
D’après la signification restreinte que M. de Humboldt a donnée au mot de
formation, et que de toute part on adopte, souvent même renchérissant sur
lu i, on peut distinguer ici diverses formations. Ces subdivisions peuvent être
commodes , mais je ne vois pas l’utilité scientifique qui peut résulter de la
distinction de ce que ïa nature a si étroitement uni. L’acception géognostique
de ce mot, formation, a été évidemment, dès le principe, géogonique. Qn a
distingué les roches par formation, sans nul doute parce qu’on leur attribuait
ou un mode ou une époque de formation distincts. Quoi qu’on ait fait, pour
éloigner du sens de cè mot, en géologie, celui de son acception usuelle, il
s’y retrouve encore, parce que les roches, dont le mode de formation a été
différent, constituent les formations géognostiques les plus distinctes.
Les roches’ de Quartz argileux verdâtre, sans Mica, et pareilles à celles
de Soungnum , se retrouvent à Poyé même, évidemment au-dessous des roches
micacées traversées de veines quartzeuses et amphiboliques. Il y a dans tout
ce terrain une surabondance de preuves de la connexion et de l’alternance
de ses termes divers. Si néanmoins on les distingue comme formations dis-
36.