
Les escarpements des montagnes de Quartz donnent à la vallée de la Jumna,
au-dessus de Rôtneur, un aspect nouveau. Les seuls arbres qui s aventurent
sur leurs étroits gradins de retrait sont des Pins : dans le vallon, ou plutôt sur
les pentes très-inclinées de la rive droite, au-dessus des eaux du torrent, ce
sont les mêmes arbres et les mêmes plantes qu’hier. Un Carpinus, que j ai
oublié de nommer hier, est ici très-commun.
A i heure de marche au-dessus de Rôtneur, et à peine à plus de iooo“
en ligne directe, on passe de la rive gauche à la rive droite, sur un Sanga des
plus sûrs. Il a 20“ de longueur; l’élévation absolue des eaux de la Jumna au-
dessous est de i 535m ( 5o36p “ 5).
paraît y manquer. La substance lilas, lamellaire, fusible en verre verdâtre (Feldspath) forme des
nodules. Amas fibreux et aiguilles disséminées d’une substance noire, fusible en un email noir
boursouflé, Amphibole (?).: . " l
Ces roches (G. A. 55) et (G. A. 56, A,B) forment de très-grandes masses non stratifiées, couches,
filons ou amas enclavés dans le Schiste (G. A. 53). Leur connexion avec lui paraît être la même
que celle du Quartz suivant et du Trappite (G. A. 5a). Sur les bords de la Jumna.
(G. A. 57.) Quartz grenu, alternant avec le Schiste talqueux âpre (G. A. 53)» et formant des
masses immenses, des montagnes entières sur les deux 'rives de la Jumna, entre lhanao et
Kôtneur. Aucune substance étrangère ne lui est intercalée, soit en veines, soit en filons.
( G. h: 58. ) Schiste talqueux âpre ($:)•, analogue au n° (G. A. 53), décomposé , ou plutôt variété
schisteuse du Trappite (G. A. 5a ) , dont la texture, plus fine encore, paraît être altérée-
Je n’ai pu le fondre. . j 1
Au contact du Quartz précédent, formant une arête de montagnes qui descend en avant de la
chaîne déployée le long de la vallée, sur la rivé gauche au-dessous de Kôtneur, dans son fond.
Dans quelques parties où ces roçhes sont peu schisteuses , leur apparence se rapproche beaucoup
du Trappite ( G. A. 5a). Ici, où la structure schisteuse'est bien prononcée , elles sont sensiblement
stratifiées. Dirigées au Nord (un peu plus loin des roches identiques sont dirigées au
N.N.E.) et inclinées à l’Est de 3o°. Elles renferment des veines et des amas de Quartz, éxacte-
tement à la manière ordinaire de la roche dénommée ci-dessus maintes fois Schiste talqueux.
(G . h. 59.) Variété de la précédente. Du même lieu.
(G . A, 60.) Trappite compacte, très-tenace, altéré, terreux, en grandes masses polyédriques
non stratifiées. Du défilé de la Jumna au-dessus d’Oudjerighur.
(G. A. 6 1 ) , (G. A. 62.) Variétés schisteuses de la même roche. Peut-être passent-elles in,-
sensiblement au Schiste talqueux (?), qui reparaît ici en minces lambeaux, en même temps
que le Trapp, après avoir entièrement cessé de se montrer depuis Kôtneur.
Ces Trapps forment la masse principale d’une longue et large arête qui descend, en avant des
pentés des montagnes dans la vallée de la Jumna, depuis les sommets qui dominent Oudjerighur
jusqu’au ¿confluent de ce torrent avec le Bundtchuttcheki. Auprès, comme au voisinage du Schiste
talqueux, le Quartz manifeste une tendance schisteuse.
(G. A. 63. j Granité, à Feldspath gris, à Mica brun, Quartz compacte blanc ou diaphane, en
masses polyédriques, non stratifiées, auprès des Trappites précédents.
(G. A. 64) , (G. A. 65.,) Gneiss, ou Protogyne gneissique. La présence du ta lc n’y est pas évidente
, mais la substance noirâtre ou verdâtre qui contourne les cristaux lenticulaires de
Feldspath ressemble à celle des Schistes d’alentour que j’ai appelés Schistes talqueux. L’Amphibole
n ’y est pas étrangère; elle y forme (d an s le n° G. A. 64) des veines noires. Bords de
la Jumn a, au-dessus d’Oudjerighur.
Des éboulements immenses, dans lesquels on ne trouve que des blocs anguleux
de Quartz, recouvrent, jusqu’à plus de 1 oom au-dessus des eaux du torrent *
les pentes des montagnes sur la rive droite. La végétation s’en est emparée ;
elle y est active.
Apres 3 h. de marche, a partir de Rôtneur, j ’arrivai en facë du village
dOudjerighur, sur un plateau étroit, au détour de la vallée qùi se coude là de
quelques degrés. Je n avais aperçu encore vers son sommet qu’une haute montagne
conique, qu’on relève de Rôtneur au N .E . ; elle est boisée jusqu’à sa
cime. Mais ici, sous le confluent de la Jumna avec le Bundtchuttcheki, la
scène change entièrement; ce sont des cimes neigées qui terminent l’un et
1 autre vallon, et elles semblent très-voisines. Le vallon du Bundtchuttcheki monte
droit au Nord. Les montagnes qui le dominent de part et d’autre, extrêmement
élevées, sont couvertes de forêts; leurs cimes mêmes paraissent èn être revêtues:
j aperçois distinctement les troncs noirs des Cèdres qui se dessinent sur les neiges.
Puis la vue est incertaine, et plus loin et plus haut, je ne vois plus aucune
tache sur leur manteau éclatant.
Les cimes neigées que 1 on découvre d’ici et d’Oudjerighur sur la vallée
de la Jumna, s’écartent de la direction de cette vallée.- Ce ne sont pas lés
sommets au pied desquels le fleuve prend sa source, mais seulement des pics
ou des mamelons plus élevés de la chaîne qui descend du sommet véritable
de Jumnoutri sur la rive gauche de la Jumna. L ’un d’eux, de forme arrondie,
est d Une très-grande élévation, si l’on en juge par la hauteur du chapeau de
neiges dont il est coiffé. L ’autre, beaucoup plus voisin et moins haut, n’est
que saupoùdré de néiges, sans doute récentes, car une forêt de Cèdres monté
jusqu’à sa cime.
Oudjerighur est un pauvre hameau situé sur la pente affaiblie des montagnes,
au-dessus du confluent de la Jùmna et du Bundtchuttcheki. Il est
élevé de 1772” ( 58i 3 p ang ). On découvre d iverses cascades; une, sous laquelle
on a presque passé pour y arriver : elle tombe des escarpements de Grès de la'
rive droite de la Jumna sur les pentes moyennes. A peine distingue-t-on son
court filet des roches blanchâtres d’où elle se précipite. Vers la partie supérieure
deda vallée de la Jumna, dans les forêts épaisses que couronnent les
neiges, au-dessous de celles-ci, on distingue deux autres cascades, dont une est
sans doute très-haute ; la distance cache leurs beautés, si elles en o n t , je veux
dire leurs détails; mais leur ' effet est étrangoe.
La Jumna, au-dessus d’Oudjerighur, ne semble pas moins' considérable qu’au
pont de Thanao; cependant le Buddiar, le Kâtneurgâd et le Buridtchutîkheki