
count of an embassy to Caboul) l’a observé, et d'où l’on exporte ses graines dans
l’Inde avec les pommes, les raisins, les noix et les prunes desséchés de ce pays.
Les limites de sa végétation en Kanawer paraissent s’étendre de 2000“ jusqu’à
35oom de hauteur absolue ; de même que la Vigne, il se refuse à croître dans les
lieux soumis à l’influence des pluies solticiales, quel que soit d’ailleurs leur
niveau ou leur exposition.
Un Ephedra (Ephedra biligulata N. [B. 1172]) que je n’ai pas retrouvé depuis,
couvre cette crête, qu’ombragent les premiers Néozas, ainsi qu’un Dianthus
( Dianthas scariosus N.) que je n’ai "cessé de rencontrer depuis partout. Je remarque
aussi une Sauge (Salvia membranaçea N.),et divers Arenaria qui manquent
plus bas sur la rive opposée du Setludje.
Le Quercus iücifolia constitue presque à lui seul une assez vaste forêt entre
Tchégaon et Mirou. J’avais rencontré fréquemment cet arbre sur la pente
septentrionale del’Iiimalaya, mais presque toujours autour des villages, en massifs
isolés. Ici il est fort rabougri. Quelques Néozas et quelques DéodarS y sont
mêlés. Le Quercus castanoïdes a disparu.
Mirou, village assez semblable à Tchégaon, mais un peu moins considérable,
est élevé d'environ 2600“ . Les toits en terrasse y sont plus communs. Il y
a aussi des Vignes cultivées pareillement dans la partie la plus basse de son
territoire. La Vigne prospère en Kanawer jusqu’à 33oo” d’élévation absolue,
pourvu que ce soit dans le fond d'une large vallée. Sa récolte est ici un peu
précaire. L’été n’y laisse pas que d’être encore pluvieux.
Le i3 juillet i83o. — A Rogui.
Marche longüe et pénible. Le chemin atteint et dépasse la hauteur de 3ooom,
souvent tracé au pied d’escarpements qui descendent vers le Setludje d’une
manière presque abrupte, etlà soutenu par de légers échafaudages, sans lesquels
il serait impraticable. On y monte et l’on en descend par de rudes escaliers formés
de pierres posées les unes au-dessus des autres et retenues grossièrement
par des pièces de bois.
A quelques milles d e . Mirou finit le chemin que le Rajah construit de
concert avec la Compagnie , qui lui remet pour ces ouvrages utiles une
partie de son tribut. Trois à quatre cents ouvriers travaillent à le continuer ;
il doit s’étendre jusqu’aux limites du Kanawer. Je ne trouvai plus ensuite que
le sentier tracé depuis des siècles par des montagnards.
Tantôt celui-ci passe sur des pentes herbeuses, tantôt il traverse des forêts de
Déodars ou de Néozas ; enfin, comme je l’ai dit plus haut, il est supporté quelquefois
par des échaufaudages, le long des escarpements.
Avant que d’arriver à son point culminant, je vis les nuages qui couvraient
la cime des montagnes de l’Himalaya se dissiper partiellement et découvrir
tout à fait le col de Bourendo, que je relevai à l’Ouest. L ’esquisse ci-
jointe, Pl. X X X IV , en montre le profil avec la disposition des neiges qui y sont
encore accumulées,. ainsi que sur les pentes des montagnes entre lesquelles il
est creusé. Malgré la grande quantité de neiges dont il est encore encombré, ce
col est praticable depuis le commencement de ce mois.
Cette vue est belle; divers gradins chargés de forêts épaisses s’élèvent les uns
au-dessus des autres, des bords du Setludje jusqu’aux cimes couvertes de neiges
éternelles. Çà et là d immenses déchirures de terrain opposent à la sombre verdure
des pentes dont la végétation s’est emparée, les teintes grisâtres de leurs
roches nues. De profondes ravines sillonnent les montagnes, et les neiges qui
s y sont accumulées descendent jusque bien au-dessous de la limite des forêts.
A 1 Orient de ce col est celui de Gounâsse, puis un grand nombre d’autres également
élevés (4900“), que les sommets de cette partie de la chaîne ne dominent
que d’environ 600“ '; ils n’y forment donc que de faibles dépressions. J’en;
ai distingué plusieurs. Malgré la médiocrité relative de leur élévation, les Alpes,
sur un si petit espace, n’offrent nulle part un aussi grand nombre de passages.
De ces cols, situés à l’orient du Bourendo-pass, on descend dans la vallée de la
Buspa. J ai vu l’embouchure de cette rivière dans le Setludje. Sa vallée se contourne
et se cache bientôt derrière un premier plan de montagnes; ce que l’on
en voit est désert et sauvage.
Vers le point culminant du chemin, je rencontrai un assez grand nombre de
plantes que je n avais pas encore observées. La plus intéressante est la Rhubarbe,
ou du moins une espèce de Rhubarbe. Une espèce de ce genre se trouve sur
le sommet du Tchour; j ’ignore si c’est la même, mais l’une et l’autre sont très-
différentes du Rheum palmatum.
Rogui est un assez grand village, entouré de beaux vergers, où je remarquai
pour la première fois une grande quantité de Pommiers. Les pommes, dit-on, y
sont fort bonnes. Cependant les arbres ne me semblent pas greffés; la pratique de
la greffe est inconnue dans ce pays. Toutes les maisons à Rogui ont leurs
toits en terrasse. Les toits surbaissés en planches y sont l’attribut exclusif des
temples.
En face de ce village, sur la pente des montagnes opposées, deux grandes
cascades se détachent le long d’escarpements considérables qui dominent presque
le Setludje. Dans un autre cadre, on les admirerait sans doute; mais ici
leur hauteur est effacée par celle des montagnes.
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