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rent au pain. Ils mangent auffi du macha, qui n'eft
autre chofe que de Forge rôti, jufqu’à ce qu’il fe
réduife en farine. Le maïz grillé de la même maniéré
fe nomme Cameha.
MATELAS, f. m. la partie du lit fur laquelle on
étend les draps. C ’eft un grand & large couffin de
coutil, de toile de coton ou de toile, qui eft remplie
de laine ou de plume, & qui occupe toute l’étendue
du lit.
MATELASSER, v. aû. (Gram.) c’eft rembourer
de laine, de foie & de coton, & pour ainfi dire garnir
de petits matelas.
MATELASSIER, f. m. {Gram, artmèchaniq.') ouvrier
qui carde la laine ou le coton , ou qui trie la
plume deftinée à des matelas, & qui fait auffi les
matelas & les fommiers de crin ou d’autre matière.
MATELOT , f. m. vaifeau matelot, vaifeau fécond,
(Marine.') II y a deux fortes de vaiffeaux à qui
on donne le nom de matelot : premièrement, dans
certaines armées navales, on affocie deux à deux
les vaifl'eaux de guerre pour fe prêter du fecours
mutuellement en cas de befoin, & ces vaiffeaux
font matelots l ’un de l’autre ; cette façon n’eft pas
ordinaire': fecondement, dans toutes les armées navales
, les officiers généraux qui portent pavillon,
comme amiral, vice - amiral, & chaque commandant
d’une divifion ont chacun deux vaiffeaux pour
les fecourir, lJun à leur avant appellé matelot de l'ayant,
& l’autre à leur arriéré appellé matelot de l'arriéré
; ou fécond de Carrière, Quelquefois quand l’amiral
tient la mer , il n’y a que lui qui par prérogative
ait deux vaiffeaux féconds : 6c les autres pavillons
n’en ont que chacun un.
Ma t e lo t , f. m. (Marine) c’eft un homme de mer
qui eft employé pour faire le fervice d’un vaiffeau.
Ce qui regarde les fondions , les engagemens , &
les loyers 6c falaires des matelots, fe trouvent dans
[’ordonnance de 1681. ôV. I L lit. 7 . & liv. I I I .
tit. 4.
Chaque matelot eft obligé d’aller à fon tour fur
l’ordre du capitaine, faire la fentinelle fur la hune
pendant le jou r, & on fait quelque gratification à
celui qui découvre quelqu’une des chofes qu’il importe
de fa voir, comme vue des terres, de vaiffeau,
&c. '
Matelots gardiens. Il y en a huit entretenus fur les
vaiffeaux du premier rang, fix fur ceux du fécond
rang, 6c quatre fur ceux du quatrième 6c cinquième
rang , defquels gardiens'il y en a toujours le
quart qui fout calfats ou charpentiers. Les matelots
gardiens étant dans le port couchent à bord, 6c font-
divifés pendant le jour pour le fervice du po r t, en
trois brigades égales.
Ma te lo t , ( Marine ) il eft bon matelot, fe dit
d’un officier ou tout autre qui entend bien le métier
de la mer, 6c qui fait bien la manoeuvre..
MATELOTAGE , f. m. ( Marine ) c’eft le falaire
des matelots.
MATELOTTE, f. f. ( Cuifine ) maniéré d’accommoder
le poiffon frais. Ce ragoût qui eft fort
à la mode dans les auberges fituées fur les bords de
la riviere, fe fait avec du fe l, du poivre , des oignons
, des champignons & du vin.
MATER UN vaisseau , ( Marine ) c’eft garnir
un vaiffeau de tous fes mâts.
MATERA, ( Mythol. ) c’eft un des furnoms de
Minerve , à laquelle étoient confacrées les. piques ,
6c en l’honneur de laquelle on en fufpendoit quelquefois
autour de fes autels & de fes ftatues. (D . J.)
Matera , (Géogr.) ville du royaume de Naples,
dans la terre d’Otrante, avec un évêché fuffragant
de Cirenza. Elle eft fur le Cânëpro , à 11 lieues S.
O. de Bari, 13 E. de Cirenza , 14 N. O. de Taren-
te. Long. $ 4, 18. Int. 4 0 .46. (D . /.)
MA T
MATEREAU ou MATEREL, (Marine) c’eft tin
petit mât ou un bout de mât.
MATERIALISTES, f. m. (Théol.) nom de feéte*
L’ancienne églife appelloit matérialifes ceux q u i,
prévenus par la Philofophie qu’il ne fe fait rien de
rien, recouroient à une matière éternelle fur laquelle
Dieu avoit travaillé, au-lieu de s’en tenir au
lyfteme de la création, qui n’admet que Dieufeul,
comme caufe unique de l’exiftance de toutes chofes.
Voyt^ Monde 6c Ma tière.
Tertullien a folidement 6c fortement combattu
l’erreur des matérialifes dans fon traité contre Her-
mogene, qui étoit de ce nombre.
On donne encore aujourd’hui le nom de matéria-
liftes à ceux qui foutiennent ou que l’ame de l’homme
eft matière, ou que la matière eft éternelle, 6c
qu’elle eft Dieu ; ou que Dieu n’eft qu’une ame
univerfelle répandue dans la matière , qui la meut
6c la difpofe, foit pour produire les êtres , foit pour
former les divers arrangemens que nous voyons dans
l’univers. Foye%_ Spinosistes.
MATÉRIAUX, terme d'Architecture ; ce font toutes
les matières qui entrent dans la conftruftion d’un
bâtiment, comme la pierre, le bois & le fer. Latin,
materia, félon Vit-ruve.
MATÉRIEL, ELLE, adj. (Phyf.) fe dit de tout
ce qui appartient à la matière ; ainfi on dit principe
matériel, fubftance matérielle , &c. Foye^ Matière.
MATERNEL, adj. (Gramm.) relatif à la qualité
de mere. On dit l’amour maternel, la langue ma-
ter ne lie.
MATEUR, f. m. ( Marine. ) c’eft un ouvrier qui
travaille aux mâts des vaiffeaux, 6c qui fait toutes
les proportions qu’ils doivent avoir. La maniéré de
les placer, &e.
MATHEMATICIEN,ENNE, (Mathémat.) fe dit
d’une perfonne verfée dans les Mathématiques.
Voye^Mathémat iques & G é om é t r ie ,/».6 30 .
du VII. vol. col. ) . .
MATHÉMATIQUE, ou MATHÉMATIQUES ;
f. f. ( ordre encyclop. entend. , raifon , philofophie ou
fcience , fcience de la nature, Mathématiques.) c’eft la
fcience qui a pour objet lès propriétés de la grandeur
entant qu’elle eft calculable ou mefurable.
Voye{ Grandeur , C alcu l , Mesure, &c.
Mathématiques au pluriel eft beaucoup plus ufité
aujourd’hui que Mathématique au fingulier. On ne
dit guere la Mathématique , mais les Mathématiques.
La plus commune opinion dérive le mot Mathématique
d’un mot grec, qui lignifie fcience ; parce
qu’en effet, on peut regarder, félon eux, les Mathématiques
, comme étant la fcience par excellence,'
puifqu’elles renferment les feules connoiffances certaines
accordées à nos lumières naturelles ; nous
difons à nos lumières naturelles, pour ne point comprendre
ici les vérités de fo i , 6c les dogmes théologiques.
Poye^ F o i & T héo lo gie.
D ’autres donnent au mot Mathématique une autre
origine, fur laquelle nous n’infifterons pa,s, & qu’on
peut voir dans Yhifoire des Mathématiques de M.
Montucla, pag. x. & 3 . Au fond, il importe peu
quelle origine on donne à ce mot, pourvu que l’on
fe faffe une idée jufte de ce que c’eft que les, Mathématiques.
Or cette idée eft comprife dans la définition
que nous en avons données ; & cette défi-,
nition va être encore mieux éclaircie.,
Les Mathématiques fe divifent en deux elaffes ; la
première, qu’on appelle Mathématiques pures , con-
lidere les propriétés de la grandeur d’une maniéré
abftraite : or la grandeur fous ce point de vû e , eft
ou calculable, ou mefurable : dans le premier cas ,
elle eft repréfentée par des nombres ; dans le fécond,'
par l’étendue : dans le premier cas les Mathémati-
MA T
quis ptires s’àppéllent Arithmétiques ; dans le fécond,
Géométrie. Voye^les mots Arithmétique & Géométrie.
La fécondé claffe s’appelle Mathématiques'mixtes;
elle a pour objet les propriétés de la grandeur concrète
, en tant qu’elle eft mefurable ou calculable ;
nous difons de la grandeur concrète , c’eft-à-dire, de
la grandeur envifagée dans certains corps ou fujets
particuliers. Foye^ Concret.
Du nombre des Mathématiques mixtes, font la Mé-
chanique , l’Optique , l’Aftronomie, la Géographie,
la Chronologie, l’Archite&ure militaire, l’Hydrof-
tatique', l’Hydraulique, l’Hydrographie ou Navigation
, &c. Foye^ ces mots. Foye^ auffi le fyftème figuré
des connoiffances humaines , qui eft à la tête
de cet ouvrage , & l’explication de ce fyftème,
immédiatement à la fuite du difeours préliminaire ;
toutes les divifions des Mathématiques y font détaillées
, ce qui nous difpenfe de les rappeller ici.
Nous avons plufieurs cours de Mathématiques ; le
plus eftimé eft celui de M. W olf, en 5. vol. in-40.
mais il n’eft pas exempt de fautes. Foye^ Cours &
Élemens des Sciences. A l’égard de l’hiftoire de
cette fcience , nous avons à prélènt tout ce que nous
pouvons defirer fur ce fujet, depuis l’ouvrage que
M. de Montucla a publié en deux volumes in-40.
fous le titre d'hifoire des Mathématiques , & qui comprend
jufqu’à la fin du xvije. fiecle.
Quant à l’utilité des Mathématiques, 1>oye{ les dif-
férens articles déjà cités ; 6c fur-tout les article
Géométrie & Geometre. (A )
Nous dirons feulement ic i, que fi plufieurs écrivains
ont voulu contefter aux Mathématiques leur
utilité réelle , fi bien prouvée par la préface de
l ’hiftoire de l’académie des Sciences, il y en a eu
d’autres qui ônt cherché dans ces fciences des objets
d’utilités frivoles ou ridicules. On'peut en voir un
léger détail dans Yhifoire des Mathématiques de M.
Montucla, tome I. p. 3 7 . & 38. Cela me rappelé
le trait d’un chirurgien , q u i, voulant prouver la
néceffité que les Chirurgiens ont d’être lettrés, prétend
qu’un chirurgien qui n’a pas fait fa rhétorique,
n’eft pas en état de perluader à un malade de fe faire
faigner lorfqu’il en a befoin.
Nous ne nous étendrons pas ici davantage fur ces
différens fujets, non plus que fur les différentes
branches des Mathématiques , pour ne point répéter
ce que nous avons déjà dit, ou ce que nous dirons
ailleurs. Foye{ auffi Y article Physico-Mathématiques.
Différentes branches des Mathématiques fe divifent
encore en fpéculatives 6c pratiques. Foyer Astronomie,
Géométrie, & c. ( O )
Mathématique , adj. fe dit de ce qui a rapport
aux opérations, ou aux fpéculationsmathématiques;
ainfi on dit un calcul mathématique, une démonftra-
tion mathématique, &c. Foye^ DEMONSTRATION,
&Ci
MATHÉO, SAN (Géog.) petite ville d’Efpagne en
Arragon, fondée par le roi D. Jayme, en 1237, fur
les frontières de la Catalogne. Elle eft dans un terroir
fertile, & arrofée de quantité de fontaines; mais
ce font les habitans qui lui manquent. CD. J.)
MATHIOLE, mathiola, (Botan.) genre de plante
à fleur monopétale,. tubulée, 6c en forme d’entonnoir
; fon calice devient dans la fuite un fruit arrondi
qui contient un noyau rond, dans lequel il y
a une amande de la. même forme. Plumier, nova
plant, amer. gen. Foyeç Plante.
M ATI ANE, Matiana , (Géog. anc.) contrée d’A-
fie entre l’Arménie 6c la Médie, mais qu’on range
plutôt fous la derniere de ces deux provinces. Hérodote
dit que le Gynde avoit fa fource dans les
montagnes Matianes, par oii il entend les monta-
M A T 189
gnes dé cette même contrée* Dans un autre endroit
, il appelle Matiane le pays traverfé par le
grand chemin, qui conduifoit de l’Arménie â la ville
de Suze, en paffant près de Gynde. Foyeç, fi vous
voulez, les Mém. de l'acad. des Infc. t. X I . in 120.
p . 6 3 1 . (D . J ) .
MATIERE, f. f* (Métaph. & Phyf ) fubftance
étendue, folide, divifible , mobile & paffible le
premier principe de toutes les chofes naturelles, 6c
qui par fes différens arrangemens 6c combinaifons ,
forme tous les corps* Foye[ Corps.
Ariftore établit trois principes des chofes, la matière,
la forme, 6c la privation. Les Cartéfiens ont
rejetté celui - ci ; & d’autres rejettent les deux derniers.
Nous connoiffons quelques propriétés de la matière
; nous pouvons raifonner fur fa divifibilité , fa
folidité, &c. Voye[ Divisibilité.
Mais quelle en eft l’effence, ou quel eft le fujet oii
les propriétés réfident ? C ’eft ce qui eft encore à
trouver. Ariftote définit la matière, ce qui eft nec
quid, nec quantum, nec quale, ni aucune chofe déterminée,
ce qui a fait penfer à plufieurs de fes
difciples, que la matière n’exiftoit point. Fqye^
Corps.
Les Cartéfiens prennent l’étendue pour Éeffence
de la matière ; ils foutiennent que puifque les propriétés
dont nous venons de faire mention font les
feules qui foient effentielles à la matkre, il faut que
quelques-unes d’elles conftituent fon effence ; 6c
comme l’étendue eft conçue avant toutes les autres,
& qu’elle eft celle fans laquelle on n’en pourroit
concevoir aucune autre, ils en concluent que l’étendue
conftitue l’effence de la matière ; mais c’eft une
conclufion peu exaéte; car félon ce principe, l’exif-
tence de la matière, comme l’a remarqué le doéteur.
Clarke , auroit plus de droit que tout le refte à en
conftituer l’effence ; l’exiftence ©u le t0 exifiere étant
conçu avant toutes les propriétés, 6c même avant
l’étendue. t>
Ainfi puifque le mot étendue paroît faire naître
une idée plus générale que celle de la matière ; il
croit que l’on peut avec plus de raifon appeller
eflence de la matière, cette lolidité impénétrable qui
eft effentielle à toute matière , & de laquelle toutes
les propriétés de la matière découlent évidemment*
Voye^ Èssence , Étendue , Espace, & c.
De plus, ajoute-t-il, fi l’étendue étoit l’effencè
de la matière, & que par conféquent la matière 6c
l’efpace ne fuffent qu’une même chofe, il s’enfui-
vroit de-là que la matière eft infinie 6c éternelle ,
que c’eft un être néceffaire, qui ne peut être ni créé
ni anéanti ; ce qui eft abfurde ; d’ailleurs il paroît,
foit par la nature de la gravité, foit par les mouve-
mens des cometes, foit par les vibrations des pendules
, &c. que l’efpace vuide & non réfiftant eft dif*
tingué de la matière, & que par conféquent la matière
n’eft pas une fimple étendue, mais une étendue
folide, impénétrable, 6c douée du pouvoir de ré-,
fifter. Voye[ Vuide, Étendue.
Plufieurs des anciens philofophes ont foutenu l’éternité
de la matière, de laquelle ils fuppofoient que
tout avoit été formé, ne pouvant concevoir qu’aucune
chofe pût être formée de rien. Platon prétend
que la matière a exifté éternellement, & qu’elle a
concouru avec Dieu dans la production de toutes
chofes, comme un principe paffif, ou une efpece
de caufe collatérale. Foye^ Éternité.
La matière 6c la forme, principes fimples 6c originaux
de toutes chofes, compoloient félon les anciens
certaines natures fimples qu’ils nommoient
élémens , des différentes combinaifons defquelles
toutes les chofes naturelles étoient formées. Foyeç
Élément,