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La fig\ io6 eft un rabot, appelle bouvet jimplc ,
dont le côté A eft plus haut que celui B , afin de
pouvoir glifler le long du bord des planches ; l’intervalle
de cés deux bords eft à rainure, ce qui, avec
la maniéré dont le fer ,fig. 10 6 , eft fait, procure le
moyen de former une rainure fur le bord de ces
mêmes planches.
La fig. toy eft un pareil rabot, appelle bouvet
double| parce qu’il eft difpofé de maniéré, lui & fon
itx , -fig. 108 , qu’en faifant comme le précédent la
•rainiïre, il fait de plus & en même tems une languette
à côté, d’où il a été appellé double.
LaJig. toc) eft un double rabot, appellé bouvet
-irifè, dont l’un A y femblable à celui, figure toà ,
Sert à faire les rainures, & l’autre B qui lui fert
de conduéleur , porte par fon extrémité inférieure
une efpece de languette C, ou rainure, félon le lieu
ou l’on doit s’en fervir.; ces deux rabots font retenus
enfemble par deux tiges de bois quarrées, arrêtées
& clavetées à demeure fur celui A , & à coulifle
fur celui 2?, mais que l’on fixe cependant avec deux
elavettes D en forme de coin ; cet affemblage double
eft le même que celui des trufquins fig. 66 &C
6 y ; cet inftrument ne fauroit être manoeuvré, à
caufe de fa largeur, par unfeulhomme, mais bien
par deux, qui font obligés d’ y employer les quatre
mains ; il fert à former des rainures dans le milieu
dés planches, & à la diftance de leurs bords que
•l’on juge à propos.
La fig. 110 en eft le fer, qui peut aufli être femblable
à celui fig. 106.
La fig. / / / eft encore un bouvet brifé, qui ne différé
du précédent qu’en ce que la languette du premier
rabot A eft foutenue par une petite lame de fer
attachée de clous ou de v is ,& les tiges B retenues
aufti à demeure dans les mêmes trous font fendus en
forme de mortaife d’un bout à l’autre, ôcaffemblées
comme celles du guilboquet fig. yt.
Au lieu du rabot A , on en peut placer d’autres,
coproe ceux fig. toy Sciig , félon le befoin.qu’on
en a , de même que l’on en peut fubftituer aufli
d’autres à celui B , félon l’utilité des ouvrages.
La fig. 112 eft un rabot ceintré, femblable à celui,
fig. $ 2 , excepté qu’il eft ceintré fur fa longueur, à
l’ufage des parties circulaires.
La fig. //4 ëneft le fer;
La fig. 1 eft un rabot rond, aufli femblable à
celui fig. c> 2 , excepté qu’il eft arrondi fur fa largeur
par-deflous, il fert pour les fonds des parties rondes.
La fig. 116" en eft le fer arrondi du côté du taillant
, &c qui prend la forme du rabot.
La fig. ny eft un rabot appellé mouchette ronde,
parce qu’il eft arrondi fur fa largeur par-deflous , &
qu’il a un côté plus haut que l’autre ; il fert quelquefois
pour des moulures.
La fig.-118 en eft le fer dont le taillant prend la
forme du rabot.
La fig. 11 g eft un rabot appellé mouchette à grains
d’orge, femblable au précédent, à l’exception que
fa partie inférieure toujours plus haute d’un côté
que de l’autre eft droite.
La fig. 120 en eft le fer.
On le fert encore d’une infinité de mouchettes ,
que l’on nomme mouchette à talon f i baguette, à douf-
Jine, à bec de corbin, à bputment double , fimple, &c.
félon les moulures que l’on veut pouffer, & dont les
fers font faits de même.
La fig. 121 eft un inftrument appellé compas à
verge, qui fait en grand le même effet du petit compas
fig. '68 y & qui fert aux mêmes ufages , il eft ainfi
appellé à caufe de la vergé quarrée A de bois dont
il eft compofé; cette verge porte environ depuis
cinq ou fix piés jufqu’à quelquefois dix & douze
piés, le long de laquelle gliffeiit deux planchettes B
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percées chacune d’un trou quarré de la grofleurde
la verge A , leur partie inférieure eft armée chacune
d’une pointe pour tracer, qui en s’éloignant ou fe
rapprochant, font l’effet des pointes de compas,&
la partie fupérieure d’une vis , pour les fixer fur la
verge oîi l’on le juge à propos.
La fig. 122 eft un inftrument de fer appel léfergent,
compole d’une grande verge A de fer quarrée, d’environ
dix ou douze lignes de groffeur, coudée d’un
côté B avec un talon recourbé C , & d’une coulifle
D aufli de fer avec un talon E aufli recourbé, l’autre
bout F de la verge eft renforcé de peur que la
coulifle D ne forte.
La fig. 12g eft un pareil inftrument beaucoup plus
commode, en ce qu’au lieu d’un talon F,fig. 122,
■ on y place une vis A avec une tête à piton, qui fait
que l’on peut ferrer les planches autant qu’on le
veut fans ébranler leurs affemblages.
La fig. 124. eft un établi, la chofe la plus nécef-
faire aux Menuifiers, & fur lequel ils font tous leurs
ouvrages; c’eft avec le valet A , le feul inftrument
que les maîtres Menuifiers fourniffent à leurs compagnons
, qui font obligés de fe fournir de tous les
autres outils.
Cet établi eft compofé d’une grande & forte planche
B d’environ cinq à iix pouces d’épaifleur, fur
environ deux piés & demi de large, & dix à quinze
piés de long, pofée fur quatre piés C , aflemblés à
tenon & à mortoife dans l’établi avec des traverfes
ou entretoifes D , dont le deflous eft revêtu de planches
clouées les unes contre les autres, formant
une enceinte où les ouvriers mettent leurs outils,
rabots, & autres inftrumens dont ils n’ont pas befoin
dans le tems qu’ils travaillent ; fur le côté E de
l’établi fe trouve une petite planche clouée qui laiffe
un intervalle entre l’un & l’autre, pour placer les
fermoirs, cifeaux, limes, &c. marqués F ; à l’oppofite
& prefque au milieu eft un trou quarré G , dans lequel
fe trouve un tampon H t de même forme que le
trou ajufté à force, fur lequel eft enfoncée une pièce
de fer /, coudée & à pointe d’un côté, & de l’autre
à queue d’aronde & dentelée, qui fert d’arrêts
aux planches & autres pièces de bois lorfqu’on
les rabotte ; ce tampon H peut monter & delcen-
dre à coups de maillet, félon l’épaiffeur de ces planches
ou pièces de bois qu'^ l’on veut travailler ; K
eft encore un arrêt de bois pofé fur le côté de l’établi
qui fert lorfque l’on en rabote de grandes fur
leurs côtés en les pofant le long de l’établi, en les
y fixant par le moyen d’un valet A à chaque bout.
Ce valet A qui eu de fer & qui pafle par des trous
femés çà & là fur l’établi, eft fait pour qu’en frap-
pant deffus il tienne ferme les ouvrages que l ’on
veut travailler.
La fig. 126 eft une grande fcie à refendre à l’ufage
des fcieurs de long , gens qui ne font que refendre ;
elle eft faite comme celle fig. 8y , mais plus grande,
& dont la partie fupérieure A eft compolee d’un
petit chaflis de bois d’une certaine élévation, on ne
s’en fert pour refendre à caufe de fa grandeur, que
dans les chantiers feulement ; & pour la manoeuvrer
on place d’abord deux traiteaux de cinq à fix piés
de hauteur, & diftans l ’un de l’autre de prefque la
longueur des planches que l’on veut refendre & que
l’on pofe deffus, fur lefquels eft monté un homme
tenant la fcie des deux mains par la partie A , tandis
qu’un autre placé au-deffous la tient par fon extrémité
inférieure B , St de cette maniéré vont toujours
, celui - là en reculant, celui-ci en avançant à
mefure que l’ouvrage fe fait.
Les ouvriers les plus induftrieux dans la Menuife-
rie, comme dans toutes les autres profeflions, ont
toujours l’art de compofer de nouveaux outils plus
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prompts & plus commodes que ceux dont ils fe fervent
ordinairement, & aufli plus propres aux ouvrages
qu’ils ont à faire.
Explication des deux vignettes ; la première repré-
fente une boutique de menuifier ou attelier de Menuife-
rie.
Fig. a 9 ouvrier qui fcie de long avec la fcie à
refendre, ƒ#. 8y.
Fig. b y il débite du bois avec la fcie,fig. 8y*
Fig, c t deux fcieurs de long y fig. i2à.
Fig. dy perce des trous au vilebrequin, fig. 8à .
Fig. e , deux ouvriers qui pouffent des moulures,
rainures ou languettes avec les bouvets brifés ,fig.
toc, & u t,
F ig .f , ouvrier qui travaille au parquet, fig. 6$,
Fig. g , portion de comptoir.
Fig. h , portes, planches, & autres ouvrages faits.
Fig. i y i f i f i , établis chargés de maillets, de marteaux,
de valets, de rabots, de cifeaux, & autres
outils.
La vignette fécondé repréfente un chantier.
Fig. a , fcieurs de long en ouvrage.
Fig. 6 , attelier ou boutique de la vignette précédente.
Fig-ÿ 'i ouvriers qui defcendent des planches.
. Fig. 6 , 5 , 5 , piles de bois. M. L u co t e .
Menuiserie d’étain, (Potierd'étain,} fous ce
terme on entend prefque tout ce qui fe fabrique en
étain, excepté la vaiffelle & les pots : les moules qui
ont des vis, comme les feringues, boules au ris,
& ç . ou dès noyaux de fer y comme les moules de
chandelle,fe dépouillent avec un tourne-à-gauche y le
refte fe fait comme à la poterie d’étain. Poterie
D’ÉTAIN & ACHEVER.
MENUSSE ou CHERRON, terme de pêche ; forte
de petit poiflon que l’on pêche pour fervir d’apât
aux pêcheurs à la ligne ou corde de toutes les for- |
tes. Cette pêche fe fait avec une chauffe de toile,
vôye{ C hausse ; mais celle-ci eft menée par deux
hommes quila traînent fur les fables & au-devant
de la marée. Foye^ C herron.
MENU-VAIR, (Blafon.) le menu-vair étoif une
efpece dé panne blanche & bleue , d’un grand u&ge
parmi nos pefes. Les rois de France s’en fervoient
autrefois au lieu de fourrures ; les grands feigneurs
du royaume en faifoient des doublures d’habit, des
couvertures délit, & les mettoieht au rang de leurs
meubles les plus précieux. Joinville raconte , qu’é tant
allé voir le feigneur d’Entrache qui avoir été
b le fle ,ille trouva enveloppé dans fon couvertoir
de menu-vair. Les manteaux des préfidens à mortier,
les robes des confeillers de la cour, & les habits de
cérémonie des hérauts d’armes en ont été doublés,
jufqu’au quinzième fiecle. Les femmes de qualité
s’en habilloient pareillement ; il fut défendu aux ri-
b'àüdes d en porter ÿ auflî-bien que des ceintures dorées
, des robes à collets renverfés, des queues &
boutonnières à leurs chaperons, par un arrçt de l’an
141er. : " v
Cette fourrure étoit faite de la. peau d’un petit
écureuil du nord, qui a le dos gris & le ventre blanc.
Ç eft le fciuro vario d’Aldrovandi, & peut-être le mus
ponticus de Pline. Quelques naturaliftes latins lenom-
nient varias, foit à caufe de la diverfité des deux couleurs
grife & blanche,ou parquelque fantaifiede ceux
qui ont commencé à blafonner. Les Pelletiers nomment
à préfent cette fourrure petit-gris.
On la diveffifioit en grands ou petits carreaux ,
qu onappelloit grand-vair ou petit-vair. Le nom de
panne impofé à ces fortes de fourrure?, leur vint de
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un.conçoit de-là que le v a ir paffa dans le blafon ,
& en fit la fécondé panne , qui eft prefque toujours
d argent ou d’azur, comme l’hermine eft prefque
toujours d’argent ou de fable. Le m e n u -v a ir , en termes
d’armoiries , fe dit de l’éeu chargé de v a i r ,
lorsqu’il eft compofé de fix rangées; parce que le
v a ir ordinaire n’en a que quatre. S’il s’en trouve
cinq , il le faut fpécifier en blafonnant, aufli-bien
que l’émail, quand il eft autre que d’argent & d’azur
(.D . J.) b
MENYANTHE, ( B o t a n . } plante encore plus connue
fous le nom de trefle de marais, t r ifo l ium p a l u f .
tr e ; v o y e { d o n c T refle de Marais. ( D . J . )
MÉOVIE, ( G é o g . a n c .) M a o n ia ; contrée de I’A-
fie mineure , autrement appellée L y d i e . F o y e r
Lydie. 1
La capitale de cette province portoit aufli le nom
de Méonie , Maonia ; elle étoit au pié du Tmolus
du côte oppofe à Sardes. La riviere s’appelloit Mao-
nos y & les peuplesMceones ou Moeonii, les Méons,
les Méoniens. (D . J.}
MEPHITIS , f. f. ( Phyf.) eft le nom latin des ex-
halaifons minérales, appellees mouphetes, Foye%_ Ex halaison.
MEPLAT , adj. terme d’artifle. II défigne la forme
des corps qui ont plus d’épaifleur que de largeur. Les
Peintres le prennent dans un fens un peu différent.
Voye{ Méplat. (Peint.}
Méplat , (Peinture.} fe dit en Peinture & en
Sculpture des mufcles qui ont un certain plat, tel
que îèroit le côté d’une orange qu’on auroit appuyé
fur un plan uni.
Méplate maniéré , (Gravure) la maniéré méplate
confifte dans des tailles un peu tranchées & fans
adouciffement. On fe fert de cette maniéré pour fortifier
les ombres & en arrêter les bords. Foyer Gravure.
(D. J . }
MEPPEN, (Géog.} petite ville d’Allemagne , au
cercle de Weftphalie, dépendant de l ’évêché de
Munfter. Elle eft fur l’Ems, à 6 lieues N. de Lingen ,
20 N. O. de Munfter. Long. 26. 3. lat. 5Î , 4SJ
(D . J.} , ■■
MÉPRIS, f. m. (Morale,} L’amour exceflif de
l’eftîme fait que nous avQns pour notre prochain ce.
mépris qui fe nomme infolence, hauteur ou fierté ;
félon qu’il a pour objet nos fùpérieurs , nos inférieurs
ou nos égaux. Nous cherchons à abaiffer davantage
ceux qui font au-deffous de nous, croyant
nous elever à mefure qu’ils defcendent plus bas; oui
à faire tort à nos égaux, pour nous ôter du p^ir
avec eux ; ou même à ravaler nos fupérieurs, parce
qu’ ils nous font ombre par leur grandeur. Notre orgueil
fe trahit vifiblement en ceci: car fi les hommes
nous font un objet de mépris, pourquoi ambitionnons
nous leur eftime ? Ou fi leur eftime. eft digne
de faire la plus forte paflîon de nos âmes, comment
pouyons-nous les méprifer ? Ne feroit-ce
point que le mépris du prochain eft plutôt affeété
que véritable? Nous entrevoyons fa grandeur,pqif-
que fon èftime nous paroît d’un fi grand prix ; mais
nous faifons tous nos efforts pour la cacher, pour
nous faire honneur à nous-mêmes.
De-là naiffent les médifançes, les calomnies ,lgs
louanges empoifonnées, la fatyre, la malignité &
l’envie. J1 eft vrai que cçlle-ci fe cache av.ee un foin
extrême , parce qu’elle eft un aveu forcé que nous
failons du mérite ou du bonheur des autres, un
hommage forcé que nous leur rendons.
De tous les fentimens d’orgueil, le mépris du prochain
eft le plus dangereux, parce que c’eft celui
qui va Je plus dire&ement contre le bien de la fo