462 ME T
nence, par le moyen defquels les Méthodiftes voûtaient
dans la fuite guérir tofttes fortes de maladies.
Soranus d’Ephefe , qui vécut d’abord à Alexandrie
& enluite à Rome, fous Trajan & Adrien,
mit la derniere main au fyftème de la fette dès
Méthodiftes ; & il en fut le plus habile, félon Coe-
lius qui en eft auffi un des partifans les plus dif-
tingués.
Il étoit afriquain, natif de Sicca ville de Nu-
midie : on l’a cru contemporain de Galien : on lui
eft redevable du long détail que l’on a confervé
fur la doélrine de la fe£te méthodique. C’eft un écrivain
très-exaô, & tels étoient tous les Méthodiftes.
C’eft de lui, fur-tout, que l’on fait qu’ils a voient
beaucoup d’averlion pour les fpécifiques, pour les
purgatifs cathartiques (excepté dans l’hydropifie ;
car en ce cas, Themifon lui-même purgeoit), pour
les clyfteres forts, pour les diurétiques, pour les
narcotiques & pour tous les remedes douloureux,
tels que les cautères, &c. Mais ils faifoient un grand
ufage des vomitifs, de la faignée, des fomentations
& de toutes fortes d’exercices. Ils s’atta-
choient fur-tout à contenter les malades, comme
faifoit Afclepiade, principalement par rapport à la
maniéré de le coucher, à la qualité de l’air &c des
alimens; ayant parmi eux cette maxime, que les
maladies dévoient être guéries par les chofes les
plus fimples, telles que celles dont on fait ufage
dans la fanté, & qu’il ne falloit que les diverfifier,
fuivant que les circonftances l’exigeoient.
Les Méthodiftes furent encore célébrés long-
tems après Coelius ; & Sextus Empiricus les fait
plutôt approcher des Pvrrhoniens ou Sceptiques en
rhilofophie que les Empiriques : mais il y eut enfin
tant de variations parmi eux, & leur doârine fut
fi fort altérée, que ce ne furent plus entre eux que
des difputes & des querelles qui firent éclore deux
nouvelles fe&es, fa voir, les Epifynthètiques & les
EccleÜiques.
Le chef des premiers, dont il n’a été rien dit
dans ce Diftionnaire, fut Léonide d’Alexandrie qui
vivoit quelque tems après Soranus. Il prétendoit
avoir concilié les opinions & réuni les trois feftes
dominantes; favoir, celles des Dogmatiques, des
Empiriques & des Méthodiftes. C’eft pour cette
raifon que lui & fes feélateurs furent appellés Epi-
fynthétiques, mot tiré d’un verbe grec qui fignifie
entajfcr ou affembler : c’eft tout ce que l’on peut
dire, n’ayant pas d’autres lumières fur ce fujet.
A l’égard des Eccleâiques, voye^ ce qui en a été
dit en ion lieu.
Profper Alpin aimoit tant la doârine des Méthodiftes,
qu’il entreprit de faire revivre leur fe&e,
comme il paroît par fon livre de Medicina metho-
dica, imprimé en 1611, & dont il a paru depuis
une nouvelle édition à Leyde en 1710.
Mais la nouvelle Philofophie commençoit à pa-
roître^dans le tems de cet auteur; & chacun fut
bientôt plus attentif à la découverte de la circulation
du fang, au fyftème de Defcartes, qu’au foin
de la chercher, d’eftimer ce que les anciennes opinions,
même les plus célébrés, pou voient avoir de
bon, d’avantageux pour l’avancement de la Médecine.
Tel eft le pouvoir de la nouveauté fur l’efprit
humain !
Pour tout ce qui regarde plus en détail la fe&e
méthodique, il faut confulter Yhijloire de la Médecine
de Leclerc, celle de Barchufen, Y état de la
Médecine ancienne & moderne, traduit de l’anglois
de Clifton, les généralités de la Médecine, dans
le traité des fievres continues de M. Quefnay, &c.
qui font les différens ouvrages d’où on a extrait
ce qui vient de faire la matière de cçt article :
M E T
d’ailleurs,voye{ Médecine,F ibr e ,M aladie;
_ MÉTHODISTE, ad). (Méd.) On appelloit anciennement
mèthodijles' les médecins de la feéle méthodique.
Voye^ Méthodique.
MÉTHON, C yc le d e , A’oyq; Méthon ique.
MÉTHONE, {Géog. anc.) Les Géographes distinguent
plufieurs villes de ce nom dans la Grece.
i ° . Méthone de Meffénie que Paufanias écrit Mathon.
Quelques modernes veulent que ce foit aujourd’hui
Modùn , & d’autres Muturie. 1°. Méthone
de Laconie, félon Thucydide. 30. Méthone de l’Eu-
bée, félon Étienne le géographe. 40. Méthone de
Theflalie. 5°. Enfin, Méthone de Thrace à 40 ftades
de Pydrié. C e fut, dit Stràbon {in excerptis, l. VII.')
au fiege de Méthone de Thràce, qu’After dont Philippe
avoit f efiifé les fervices, lui tira une fléché
de la place ; & fur cette fléché, pour ligne de fa
vengeance, il avoit écrit : à l ’oeil droit de Philippe ;
cette fléché creva effeélivement l’oeil droit de ce
prince. Le fiege fut long, & la réfiftance opiniâtre ;
mais la ville le rendit finalement à dil'crétion. Philippe
doublement irrité la ruina de fond en comble,
ne permit aux foldats que d’emporter leurs habits,
& diftribua les terres à fes troupes. {D . J .)
MÊTHONIQUE, ou MÉTONIQUE, adj. cycle
méthonique, en Chronologie, eft le cycle lunaire
ou la période de 19 ans, qui s’appelle de la forte de
Méthon athénien, fon inventeur. Voye7^ C y c le
& Période.
Méthon, pour former cette période ou cycle
de 19 ans,fpppofa l’année folaire de 365 jours 6 h.
18 ‘ 56 " 50 31 "" 34 v. & le mois lunaire
de 29 j. 11 h. 45 ' 47 " ï6 " ' 48 " " 30 v.
Lorfque le cycle méthonique eft révolu, les lu-
naifons ou les pleines lunes reviennent au même
jour du mois ; de façon que fi les nouvelles & pleines
lunes arrivent cette année à un certain jou r,
elles tomberont dans 19 ans, fuivant le cycle de
Méthon, précifément au même jour. Voye^ LUr
NAISON.
; C ’eft ce qui a fait qu’au tems du concile de Ny-
cée, lorfqu’on eut réglé la maniéré de déterminer
le tems de la Pâque, on inféra dans le calendrier
les nombres du cercle méthonique à caufe de leur
grand ufage ; & le nombre du cycle pour chaque
année, fut nommé le nombre d'or pour cette année.
Koye[ Nombre d ’or.
Cependant ce cycle a deux défauts ; le premier ,1
de ne pas faire l’année folaire allez grande ; le fécond,
d’être trop court, & de ne pas donner exactement
les nouvelles lunes à la même heure, après
19 ans écoulées;de forte qu’il ne peut fervir que
pendant environ 300 ans, au-bout defquels les
nouvelles & pleines lunes rétrogradent d’environ
un jour.
Calippus a prétendu corriger le cycle méthonique,
en le multipliant par 4 , & formant àinfi une période
de 76 ans. Voye^ PÉRIODE CALIPPIQUE, au
mot C alippiqu e. (O)
MÉTHYDRE, ( Géog. anc.) ^oS'pm , MethU
drium ; ville du Péloponnefe en Arabie, ainfi nommée
à caufe de fa fituation entre deux rivières,
dont l’une s’appelloit Malata, & l’autre Mÿlaon.
Orchomene , qui en fut le fondateur, la bâtit fur
une éminence. Il y avoit proche de cette ville un
temple de Neptune équeftre, & une montagne
qu’on furnommoit Thdumajie, c’eft-à-dire miracu-
leufe. On prétendoit que c*étoit-là que Cybele, enceinte
de Jupiter, trompa Saturne, en lui donnant
une pierre au-lieu de l’enfant qu’elle mit au monde.
On y montroit auffi la caverne de cette déefle , où
perfonne ne pouvoir entrer que les feules femmes
confacrées à fon culte. Méthydre n’étoit plus qu’un
YÎUage du tems de Paufanias, & il appartenoit aux
M E T
Magaiopoîitaxns. Polybe, Thucydide, Xenophoft
& Etienne le géographe en font mention. (D . J.\
MÉTHYMNE, {Géog. anc.) en latin Methym-
hùs ; ville de la partie occidentale de l’île de Lef-
bos, fur la lifiere du nord, vis-à-vis le promontorium
leclum, aujourd'hui le cap Babourou; Ptolomée, lib.
V. c. ij. la place entre le promontoire Argenum &
la ville Antiffa. Elle étoit célébré par la bonté de
fes vignobles, uvâ methymnad, palmite methymnceo
comme difent Horace & Virgile. Elle l’étoit encore’
par la naiflance d’Arion poëte lyrique qui fleurif-
lôit vers la 38e. olympiade. La fable affure qu’ayant
ete jette dans la mer, il fut fauve par un dauphin,
qui le porta fur fon dos jufqu’au cap de Ténare près
de Lacédémone.
Métkymne fubfiftoit du tems de Pline, mais à préfe
t on ne voit plus que fes ruines dans I’île de Mé-
telin : & Strabon a fi bien décrit la fituation de tou*
tes les anciennes villes de l’île de Lesbos, qu’on découvre
aifément les endroits qu’elles occupoient, en
parcourant le pays fon livre à la main. ’
J’oubliois de dire que nous avons encore des médailles
grecques qui ont été frappées à Méthymne;
qu’il y avoit du tems de Paufanias entr’autres fta-
tues de Poètes & de Muficiens célébrés, celle d’A-
rion le methymnéen, affis fur un dauphin. J’ajoute
enfin que cette ville avoit pris fon nom de Methym*
na.,. qui étoit une fille de Macaris. {D . J.)
METICAL, f. m» (Hi(l. mod. Com.) monnoie fiftive
fuivant laquelle on compte dans le royaume de Maroc
en Afrique. Dans ce pays les marchands comptent
par onces; chaque once vaut quatre blankits,
8c feizë onces font un métical, qu’ils nomment auffi
un ducat d?or : cependant dans le commerce on ne
reçoit le vrai ducat que fur le pié de 1 yj.' onces. Le
bldnkit vàüt 10 fluces , monnoie de cuivre qui vaut
environ un liard. Les Maroquins ont de plus une
petite monnoie d’argent, qui vaut environ 4 fols ;
mais que lés Juifs ont grand foin de rogner , ce qui
eft caufe que l’on ne peut recevoir cette monnoie
fans l’avoir pefée.
MËTJGHÉE, f. m. (ffifl. anc.) tribunal d’Athè-
îîés. Il falloit avoir paflë 30 ans, s’être fait confi-
dërer, &! ne rien devoir à; là- eaiffe publique, afin
d?être‘ admis à l’adminifir-ation de la juftice. En entrant
en charge, on juroit à Jupiter, à- Apollon1 &
à-Cérès , dé juger en tout fuivant les lois ; & dans
les caS’OÙ il- n’y auroit point de loi, de juger félon
la- confidence. Le metichèe fut ainfi nommé de Par-
chiteâè Metiohius.
METIOSÉDUM, (Géog. anc.) lieu de la Gaule
celtique,: yoifin de Paris ,• dont il eft parlé dans Cé-
far, lib.. VII. de• bello Gallico. Labinus général de
l’armée romaine, voulant s?emparer de Paris , con-
duifit les troupes qu’il avoit à Metiofedum, vers cette
ville en defeendant la rivière ,.fecundo Jlumine tranf-
dticit. Ceux qui mettent Metiofedum au deflbusde
Paris , fe perfuadent que c’etoif Meudon ; d’autres
imaginent que c’eft Melun ; mais M. le Boeuf, par
fes qbfervarions fur le Metiofedum de Céfar, a prouvé
l’erreur de ces deux opinions, fans ofer décider
quel eft le lieu au-defliis de Paris appellé Métiofedum.
Il incline feulement à croire que ce pourroit être Ju-
vify, Jofidum, mot qui femble avoir été abrégé de
Metiofedum. (D. J.)
METIER , f. m. {Gram.), on donne- ce nom à
toute profeffion qui exige l’emploi des bras, & qui
fe borne à un certain nombre d’opérations méchani-
ques, qui ont pouf bût un même ouvrage, quel’ou-
vrier répété fans ceflë. Je ne fais pourquoi on a attaché
une idée vile à ce mot ; c’eft des métiers que
nous tenons- toutes les chafes néceflaires à la vie.
Celui qui fe donnera la peine de parcourir les atte-
liers,y verra par-tout l’utilité jointe aux plus grandes
M E T
pféttVês de là fagacité. L’antiquité lit des dieux de
ceux qui inventèrent des métiers j les fiecles fui vans
ont jetté dans la fange ceux qui les ont perfe ction né s*
Je laiffeà ceux qui ont quelque principe d’équité, à
juger fi c’eft railon ou préjugé qui nous fait r e g a rd e r
a un oeil fi dédaigneux des hommes fi effentiels. Le
poète, le philofophe, l’orateur, lem in ift re , le euer-*
rier, le héros, feroienttout nuds, & manq’ueroient
de pain fans cet artifan l’objet de fon mépris cruel*
On donne encore le nom de metier à la machine
dont l’artifanfe fert pour la fabrication de fon ouvra-*
ge ; c eft en ce fens qu ’on dit le metier à bas, le metiet
à draps, le metier à tiflerand.
Si nous expliquions ici toutes les machines qui
portent ce nom, cet article renfermeroit l’explication
de prefque toutes nos Planches ; mais nous eri
avons renvoyé la plûpart au nom des ouvriers oû
des ouvrages. Ainfi à bas, on a le metier à bas ; à ma*
nufaéfure en laine, le metier à draps ; à fôierie, les
fnetters en foie ; à gazé, le métier à gaze , & airifi des
autres.
Metier , ttrme & outil de Btodèur, qui fert pont*
tenir l’ouvrage en état d’être travaillé* Cette machine
eft compdfée de deux gros bâtons quarrés, de la
; longueur de 3 à 4 pies, & de deux lattes, de la longueur
de a piés & demi.
; Les bâtons font garnis tout du long en-dedans*'
; dun gros canevas, attaché avec des clous pour y-
coudre l’ouvrage que l’on veut broder. Les deux
bouts de chaque bâton font creufés & traverfés paf
4 mortaifës, pouf y faire palier les lattes, ce qui
! forme un efpece de quafré long.
| ^ Les lattes font de petites bandes de bois plat, percées
de beaucoup de petits trous pour arrêter les bâtons
& les affiijettir ali point qu’il faut. JVoyt{lafig.
Me t ie r , en terme d'Epinglier, eft un inftrument
: qui leur fert à frapper la tête de leurs épingles. Il eft
; cqmpofé d’une planche allez, large & épaiffe, qui en
! fait la bafe > de 2 montans de bois, liés enfemble paf
une traVerfe. Dans l’un de ces montans, qui eft plus
haut que l ’autre d’environ un demi pié, palTe une
bafcule, qui vient répondre par une de fes extrémités
! au milieu de la traverfe des montans, & s’ÿ- attache
; à-la corde d’un contre-poids alTez pefanf; elle répond
; de l’autre bout à une planche qu’on abaifle avec le
pié., Dans.eette première cage font 2 autres broches
! de fer, plantées fur la bafe dii metier, & retenues dans
la traverfed’en-haut. Aubas'du contre-poids eft une
autre traverfe de fer, qui coule le. long de ces broches
, & empêche que le contre-poids ne s’écarte du
point fur lequel il doit tomber, qui eft le trou du
poinçon. Il y a dans ce contre-poids un têtoir pareil
à celufde defîous, pour former la partie fupérieure
de la tête, pendant que celui-ci fait l’autre moitié,
& par ce moyen la tête eft achevée d’un feul coup.
Voye{dans les fig, PI. de l'Epinglier, les deux montans
, la traverfe, les deux broches, la traverfe du
contre poids, le contre-poids, le têtoir fupérieur
rencjayure au têtoir inférieur : la bafcule , fon a:*'
ticularion avec le montant , la corde qui joint la
bafcule avec la marche, fur laquelle l’Ouvrier appuyé
le pié pour faire lever le contre-poids , les
épingles dont la tête n’eft point achevée , les épingles
dont la tête eft entièrement achevée* Les figures
de ces Planches de l’Epinglier, repréfentent un métier
& une place , & un metier à quatre ; 8c d’autres
figures- repréfentent le plan d’un metier à quatre
plaçes;; les places, le contre-poids, l’enclume, la
bafcule..
METIERS , eft un terme de Brafferie; il fignifie la liqueur
qu’on tire après qu’on a fait tremper ou bouillir
avec la farine ou houblon ; les premières opérations
fe nomment premiers métiers, & les fécondés