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maufôlée, bâti en maniéré de tour ronde fut une!
bafe gua rréeifo lé aye'c colonnes en fon pourtour,
& couvert d’un dôme. Voye{ E)o m e , Ma u so l
é e .
Le mole de l’empereur Adrien, aujourd’hui le château
Saint-Ange, étoit le plus grand & le plus fu-!
perbe ; il étoit couronné d’une pomme de pin de
cuivre dans laquelle étoit une urne d’o r , qui conte-
noit les cendres de l’empereur.
Antoine Labaco donne un plan & une élévation
du mole d’Adrien, dans fon livre d’architeâure.
Mo l e , ( Menuiferie. ) il fe dit d’un morceau de
bois dans lequel on a fait une rainure avec un bouv
e t , pourvoir fi les languettés des planches fe rapportent
à cette rainure qui eft femblable à celle des
autres planches, & dans lefquelles elles doivent entrer
, lorfqu’on voudra tout aiïembler.
MOLEBOUST , voye^ Mo l e .
• MOLÉCULE , f. f. en Médecine & en Phyfique ,
petite maffe ou petite portion de corps. Voye^ P ar t
ie & Pa r t ic u l e .
L’air s’infinuant par la refpiratîon dans les veines
& dans les arteres, emploie fa force élaftique à dj-
vifer & à rompré les molécules du fang, qui „de leur
côté réfiftent alfez à cette divifion.
MOLENE, f. f. ( Jardin. ) la molene s’appelle encore
bouillon blanc, ou bon-homme. C ’eft une plante
qui s’élève de quatre à cinq piés, avec une tige grof-
fe , rameufe & couverte de laines. Ses feuilles font
■ grandes & cotonneufes,les unes attachées à leur tige,
les autres ëparfes fur la terre. On voit fes fleurs former
une touffe jaune en forme de rofettes à cinq
quartiers. Il leur fuccede des coques pointues oii on
trouve des femence,s noires. Rien n’eft fi commun
que cette plante dont l’utilité eft reconnue de tout
le riionde.
M o le n e , ( Mat. méd. ) voye{ BOUILLON BLANC.
MOLER EN POUPE, ou PONGER, {Marine. ) c ’eft
faire vent arriéré , ôt prendre le vent en poupe. Ce
terme n’eft ufité que dans le Levant.
MOLET, f. m. terme d’Orfévre , petite pincette
dont une orfèvre fe fert pour tenir fa befogne.
MOLETON, f. m.ÇDrap.)étoffe de laine croifée,
tirée à poil tantôt d’un feùl côté , tantôt des deux
côtés. Elle eft chaude. On en fait des camifolles ;
des gilets. La piece porte communément ~ aune,
£ ou y de largeur, fur 21 à 23 aunes de longueur.
La France tiroit autrefois,fes moletons d’Angleterre.
‘Il y en avoit d’unis & de croifés.
MOLETTES , voye^ A m o l e t t e s , Marine.
M o l e t t e , en terme de Boutonnier , ce font de-
petites roues pleines & creufées dans leurs bords
comme une poulie, traverfées les unes d’une pointe
à percer des moules de boutons & autres outils propres
aux ouvrages de bois , les autres d’une broche
recourbée par un bout, qui fervent à faire la milan-:
noife, le guipé, le cordonnet , &ç. Voyez ces mots
à leur article.
M o l e t t e s , injlrument de Cordier , petit rouleau
de bois creufé en forme de poulie-dans le milieu oit
répond la corde à boyau , & traverfée par une broche
de fer qui fe termine par un de fes bouts en crochet
; c’eft à ce crochet que les fileurs attachent
leur chanvre qui fe tord quand la molette vient à
tourner. Vyye^ les figures dans nos Planches' de la Cordent
, qui reprél'entent deux molettes, 6* C article
jÇ o r d e r ie .
Mo l e t t e , terme d'Horlogerie, , c’eft une petite
roue employée dans les conduites des cadrans des
groffes horloges. Voye^ C o n d u it e , Ho r l o g e ,
■ &c. •
M o l e t t e , ( Tard,) ce terme lignifie un melon, un
concombre, une citrouille, un potiron mal venu, c’eft-
è-dire, dont la figure eft plate & enfoncée d’un côté,
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au lieu que pour être bien faite elle doit être ronde;-
cette difformité eft caufée par la mauvaife fubftance
dont ils ont été nourris. -
Mo l e t t e , ( Lunettier. ) petit inftrument^de bois
doublé de chapeau, dont les ouvriers qui travaillent
- au poli des glaces dans les manufaâures de celles du
grand v olume , fe fervent pour les rechercher après
les avoir polies. On l’appelle plus communément luf-
troir. Voyt{ GLACE.
Les miroitiers - lunettiers appellent encore ainfi
les morceaux de bois ou de buis au bout defquels ils
attachent a v e c du ciment les pièces de verre qu’ils
veulent tra v a ille r , foit de figure cd n v e x e , dans des
badins-, foit de figure concave , av e c des fpheres
ou boules. Voye^ Bo u l e .
Les molettes ou poignées dont les lunettiers fe fervent
pour l’orditiaire, ne valent rien, tant par rapport
à leur maniéré, que par rapport à leur forme,;
car pour la maniéré , ils fe contentent de les faire
Amplement de bois, rondement tournées , ùn peu
plus larges en leur affiette , où elles font ca vées pour,
contenir le maftic, qu’en leur fommet. Mais cette
maniéré, de même que la forme qu’ils lui donnent;
ne vaut rien pour produire l’effet néceffaire&car,
elle eft trop légère, & ne fécondé ni ne foulage en
rien le travail de la main pour l’application régu-;
liere dans la conduite du verre fur la forme. En fe-!
cond lieu, leurs molettes manquent d’affiette pour y
appuyer régulièrement le verre, & l ’y tenir toujours
dans la même fituation fur fon maftic ; en effet, ces
molettes ont befoin au moins d’une pefanteur modérée
pour fixer l’inftabiliçé de la main , qu’elles aident ôc
îbulagent de plus de la moitié du travail ; outre qu’elles
contribuent confidérablement à faire, prendre au
verre la forme fphérique qu’on veut lui donner, fon
poids prenant naturellement la pente de la fuperficie-
de la forme, & incomparablement mieux que la main
feuleftl ne faut pas cependant qu’elles ayent trop de
pefanteur, car elles rejetteroient le grès, ou mordant
de deffous le verre ; & de-là vient que le plomb &
l’étàin-même font moins propres à faire ces molettes
, que le cuivre, joint que leur confiftance eft trop
molle pour conferver exactement la forme qu’on
leur a donnée fur le tour. J’en repréfente quatre for-,
tes dans la Planche de profil feulement. La figurezJ
eft fimple, & celle qui eft marquée 3 , porte un
petit globe qui lui fert de poids , & que Fon peut
ôter & remettre au befoin. La doucine bc , en retrait
deffusla plate-bande b f c g 9 è c .c 'f d e Q 9 fert
à appuyer & empêcher les doigts de gliffer fur la-
Forme, en travaillant. Depuis cette plate - bande en-
haut , l’on peut augmenter un peu la molette de grof-
feur, pour que la main puiffe l’enlever plus aifé-
ment de deffus la forme. On remarquera que le bord
inférieur f g dé la plate-bande de ces fortes de molettes
qui fervent pour les verres objeftifs , eft plus
court d’environ deux du trois lignes que leur plateforme
, qui refte fur leur milieu h e , qui fert pour af-!
feoir le verre. Cette plate-forme doit être coupée
bien quarrément fur le bord de fa circonférence ;
mais de fon bord vers fon centre , elle doit être un
peu cavée. On peut même vuider tout le milieu de
cette plate -forme de la molàte, & n'y laiflèr qu’une
épaiffeur d’une ligne ou deux, coupee bien quarrément
furie tour, pour y affeoirle verre objeûif : par
ce moyen la molette n’ayant de la pefanteur que dans
fa circonférence, eft plus fermé en fon afliette pour
la conduite du verre fur la forme. Le deffous de la
plate-bandef g , doit être cavé affez profondément;
mais inégalement & rudement, pour que ce canal
étant rempli de maftic , qui doit tenir le verre fur la
molette, il s’y attache mieux. La première de ces
molettes porte aulfi un petit trou, q h9 qui la traverfe
en axe dans le mjjieu d§ns toute fa longueur. Lafe*
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conde en a deux , i , k , un, peu en pente fur les
côtés, pour ne point empêcher la vis de fon fitr-
poids ; ils fervent de vent pour laiffer fortir l’air qui
s’enferme entre la molette &c le verre ; & qui s’échauffant
& fe raréfiant par le travail, feroit fans
cela fouvent détacher le verre de deffus fon maftic.
Les deux autres molettes, 4 & 5 , font Amplement
cavées pour tenir le maftic , & fervent à travailler
le verre de l’oeil. Vôyt{ Ba s s in d e L u n e t t ie r , &
lesfig. PI. du Lunettier i
M o l e t t e , ( Maréchal. ) extrémité de l’éperon
qui fert à piquer les chevaux. Elle eft faite en forme
d’étoile à fix pinces, ou d’une petite rofe , & mobile
fur la branche de derrière. Voyeç É p e r o n .
' C ’eft aufli un épi de poil qui fe trouve au milieu
du front du cheval & entre les deux yeux.
On appelle auffi molettes, certaines groffeurs pleines
d’eau qui viennent au bas des jambes des chevaux.
Il n’y a que le feu qui puiffe les guérir, encore
ceremede n’eft il point infaillible.
MOLETTES , en terme d'Orfévre en grojjerie , font
des efpeCes de grandes pincettes fou pies , d’égale
largeur de la tête jufqu’en bas , & qui jouent aifé-
inent, dont les Orfèvres fe „fervent à la forge, ou
fonte.
Mo l e t t e , en Peinture, eft une pierre de marbre,
de porphyre , d’écaille de mer ou autre , de figure
conique, dont la bafe eft plate ou arrondie, & unie ,
qui fert à broyer les couleurs fur une autre pierre
très-dure. Les Italiens l’appellent macinello»
MOLETTE, injlrument de Chimie , de Phârthàcié ,
& de plufieurs autres arts, morceau de porphyre , oti
d’une autre pierre très-dure , de forme à-peu-près
pyramidale, haut de fix à fept pouces, d’une grof-
feur telle qu’elle puiffe être commodément empoignée
par la partie fupériejufe, & dont la bafe eft terminée
par une furface plane & polie, propre à s’appliquer
exaftement, à porter par fonds fes points
fur une table de porphyre bien dreffée & applanie
auffi. On emploie cet inftrument à broyer ultérieurement
, à porphyrifer , à alcoholifer des poudres
dures , foit terreufes , foit pierreufes , foit métalliques,
&C. f ’ôyeçPORPHYRISER. (£ )
M o l e t t e , ( Rubanier. ) eft une poulie de bois
travèrfée dans fon axe par un fer recourbé, dont les
Paffemantiers-Boutonniers, & les Tiffutiers-Ruba-
niers font ufage quand ils veulent retordre les fils
dont ils doivent le fervir.
M o l e t t e , outil de vernijjeur; cette molette ref-
femble à celle dès Broyeurs de couleur, & fert aux
Verriiffeurs pour mêler & broyer leurs couleurs
ipvec du vernis.
Mo l e t t e r , v. aft. {GlacesJ) c’eft fe fervir de la
molette pour finir le poli des glaces. Voye1 V errer
ie & M o l e t t e .
MOLEFTTA, ( Géog. ) en latin Meljiclum, petite
Ville d’Italie, dans le royaume de Naples , dans la
terre de Bari, avec un évêché fuffragant de Bari,
& titre de duché. Elle eft fur le golfe de Venife , à
3 lieues N. OVde Bari, 2 Ë. de Frani. Long. J i , z5.
lat. 4/. z8. (•£>.'■ J. )
MOLHEIM, on plutôt MULHEIM, ( Géog. ) lieu,
franc en Allemagne, au cercle de Weftphalie fur le
Rhin, un peu au - deffous de Cologne : c’eft là où
étoit autrefois la «capitale des Ubiens,& la mer,
pour ainfi dire, de Cologne; c’eft encore là que
Jules- Çéfar fit conftruire un pont de bois fur le
Rhin. Cet endroit eft préfentement une dépendance
<du duché de Bèrg* ( D . J.)
MOLIANT, adj. (Chamoifi. Corrqy. & autres arts
méchaniques. ) ce qui par le travail eft devenu doux,
flexible & maniable, de dur & roide qu’il étoit,
.c’eft une qualité que le chamoifeur, le corroyeur,
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&:d’autres artifans qui préparent les peaux, cherchent
a leur donner.
MOL1ENNE, ou laine de Mo l in e , forte de
laines d ’Efpagne qui viennent de Barcelone.
MOLIERE. Voyeç Meuliere.
MOL I NA , ( Géog. ) ville d’Efpagnë, dans la
nouvelle Caftille, fur le Gallo, à 3 lieues des frontières
de l’Arragon , près de Caracena. Cette villo
eft dans un pays de pâturage , où l’on nourrit des
brebis qui portent une laine précieufe. Elle eft fituée
à 10 lieues S. È. de Siguenza, 28 N. E. de Madrid*
Long. 16.56. lat. 40.60. J D . J .}
MOLINE, f. f. ( Commerce. ) forte de laine d’Efpagne
; c ’eft la même que la molienne.
MOLINISME, f. m. [Théologie.') fyftème particulier
de Théologie fur la grâce fiiffilànte & efficace,
qui a pris fon nom de Louis Molina fon auteur,
jéfuite efpagnol, & profeffeur en Théologie dans
l’univeriité d’Evora*
Le livre où il explique Ce fyftème, intitulé, de
concordidGratta & l'tberi arbitrii, parut à Lisbone en
1588, Ôt fut vivement attaqué par les Dominicains ,
qui le déférèrent à l’inquifition. La caufe ayant été
portée à Rome, & difeutée dans ces fameules affem-
bléés, qit’on nomme les congrégations de auxilUs,
depuis l’an 1 597, jufqu’à Fannée 1607, demeura in-
décife, le pape PaulV.qui tenoit alors le fiege de R o me,
n’ayant rien voulu prononcer, mais feulement
défendu aux deux partis de fe noter mutuellement
par des qualifications odieufes. Depuis cette'efpece
4e trêve le Molinijme a été enfeigné dans les écoles-
comme une opinion libre ; mais il a eu de terribles
adverfaires daris la perfonne des JanfénifteS, & n’en
a pas manqué de la part des écoles catholiques.
Voici toute l ’éc.onomie du fyftème de Molina;
félon l’ordre que cet auteur imagine dans les decrets
de Dieu.
i°. Dieu, par la fcience de fimple intelligence ;
voit tout ce qui eft poffible, & par conféquent des;
ordres infinis de chofes poffibles.
20. Par la fcience moyenne Dieu voit certaine-J
ment ce que dans chacun de ces ordres, chaque volonté
créée, en ufant de fa liberté, doit faire, fi on
lui conféré telle ou telle grâce.
30. Il choifit l’ordre des chofes qui a exifté dès le
commencement du monde, & qui exifte encore en
partie.
40. Il veut, d’une volonté antécédente, fauver
les anges & les hommes, mais fous une condition
unique, c’eft qu’ils veuillent bien eux-mêmes fe
fauver.
50. Il donne à tous, foit anges, foit hommes, SC
abondamment, tous, les fecours néceffaires pour,
Opérer leur falut.
6°. Les fecours furnaturels, ou cette grâce accordée
aux anges & aux hommes dans l’état d’innocence
n’a point été efficace par elle-même & de fa
natu.re, mais verfatile & efficace par l’évenement,
c’eft-à-dire à caufe du bon ufage qu’ils en ont fait.
70. D ’où il s’enfuit qu’il n’y a nulle différence
quant à l’efficacité de la grâce , entre les fecours
accordés dans l’état de nature innocente, & ceux
dont on a befoin dans l’état de nature tombée, nuis
decrets abfolus efficaces par eux- mêmes * antécé-
dens à la libre détermination de la volonté çrçée ;
ni par conféquent nulle prédeftination avant la pré-
-Yifion des mérites, nulle réprobation qui ne fup^
pofe des péchés aâuels.
8°i Dieu prédeftine à la gloire les anges qu’il fait ’
par fa fcience de vifion, devoir perfevérer dans le
bien, & reprouve les autres.
90. Quant à ce qui regarde Adam & fa poftérité
infe&ée de fon péché, quelque dignes que foient
tous les hommes des fuppliçes éternels & du cou?