continues ou liées, en granulées & en mélangées.
30. En Tels, qui l'ont ou acides, ou alkalins, ou neutres
, ou ftyptiques, tels que les vitriols 6c l’alun.
-4°. En fubftances inflammables ; il les fous-divife en
naturelles & en bâtardes (genuina 6c.puria) : les premières
font les bitumes 6c le foufre ; les dernieres
font Y humus ou la terre végétale. 50. Les demi-
métaux , qu’il divife en folides qui fouffrent le marteau,
en folides qui ne fouffrent point le marteau ,
6c en fluides. 6°. Les métaux, qui font ou volatils 6c
flexibles, ou volatils & durs, ou fixes au feu. 7°.
Les minéraux étrangers ( hatromorpha ) , qui fe diyi-
fent en vraiespétrifications, en fauffes pétrifications,
-& en pierres figurées. \
M. de Jufti a publié en 1757 un ouvrage allemand
fous le titre de plan du régné minéral, dans lequel il
divife les fubftances foffile.s : i°, en métaux; ^0. en
demi-métaux; 30, en fuj>ftance.s inflammables ; 40.
en-fels; 50. en pétrifications ou fo fit les figurés; 6pi
en terres & pierres. M.Pott, dans fa Lithogéognojze ,
a cherché à ranger les fubftances minérales dans un
ordre fyftématique , fondé fur leurs premiers principes
que font connoître les analyfes de la Chimie.
Mais cette voie paroît devoir fouvent tromper,
parce que la plupart des fubftances du régné minéral
ne font point pures, mais mélangées, 6c donnent
en raifon de leurs mélanges des réfultats différens ,
fur-tout lorfqu’on les expofeà l’aérion du feu.
•Outre ces auteurs , M. Geliert, dans fa Chimie
■ métallurgique , a encore donné une djftribution méthodique
des minéraux en terres, en pierres, en
fels, en métaux & demi-métaux. C’eft aufli ce qu’a
fait M. Lehmann dans le premier volume de fes oeuvres
physiques & minéralogiques.
Parmi les Anglois, le doéleur Woodward avoit
déjà tenté de ranger les fofliles ou minéraux fuivant
un ordre méthodique ; c’eft ce qu’il a exécuté dans
fon ouvrage anglois qui a pour titre , an attempt to-
wards a natural hiflory o f the foffîls o f England. Son
fyftème n’eft fondé que fur la ftruûure , le tiffu &
le coup-d’oeil extérieur des corps, 8c par çonféquent
ne peut fuffire pour faire connoître leur nature 8e les
caraéleres effentiels qui les diftinguent les uns des
autres. Depuis lu i, M. Hill a publié en anglois, en
174-8 , une kifloire naturelle générale desfojjiles en un
volume in-folio, dans laquelle il donne une nouvelle
divifion fyftématique des fubftances du régné
minéral. Il les divife, i° . en fofliles fimples 6c non-
métailiques ; i° . en fofliles compofés 6c non-métalliques
; 30. en fofliles métalliques.
Il fous-divife les fofliles fimples, i°. en ceux qui
rie font ni inflammables, ni folubles dans l’eau ; z°.
en folubles dans l’eau & non-inflammables ; 30. en inflammables
qui ne l'ont point folubies dans l’eau. Il
emploie la même fous-divifion pour les fofliles compofés.
Enfin , les fofliles métalliques qui ont de la
dureté 6c unepefanteur remarquable 6c qui fontfu-
fibles au feu, fe fous-divifent en fubftances métalliques
parfaites 6c en métalliques imparfaites. Il fait
enfuite un grand nombre dc.nouvelles fous-divifion s
en ordres 6c en genres , fondés fur des caraéleres
qui ne font fouvent que purement accidentels à ces
corps. Enfin-, il finit par donner à ces différentes,
fubftances des dénominations, dérivées du grec, qui
prouvent que l’auteur entend cette langue, mais
qui, fi on les adoptoit, rendroi.ent l’étude de la
Minéralogie beaucoup plus difficile qu’elle n’eft,
puifque l’on a déjà lieu de fe plaindre du grand
nombre de dénominations inutiles que les auteurs
ont introduites dans cette partie de I’hiftoire naturelle,
& qui ne peuvent fervir qu’à mettre de Iaconfufion
dans les idées des Naturaliftes. Il feroit donc à fou-
haiter qu’au lieu de multiplier les mots , on cherchât
à les Amplifier & à bannir ceux qui font inutiles,
afin de rendre l’étude de la Minéralogie plus facile J
& moins l’effet de la mémoire que de connoiffances
plus folides»
Enfin,>M.Emmanuel Mendezd’Acofta , delafo-
ciété royale de Londres , a publié en 1757 un ouvrage
en anglois, fous le titre de natural hifiory of
foffils, dans lequel il donne un nouveau fyftème
pour l'arrangement des fubftances du regne minéral
; il a cherché à faire un fyftème nouveau du
regne minéral d’après les principes de "Woodward
& de Wallerius, en tâchant d’éviter les défauts
dans lefquels ces deux auteurs font tombés.M. d’Acofta
décrit donc les qualités extérieures des fofliles ,
fans négliger pour cela leurs qualités internes que
l’on peut découvrir au moyen du feu 6c des diffol-
vans de la Chimie. Son ouvrage n’eft point encore
achevé , mais par ce qui en a paru on voit qu’il ne
laiffe pas d’y régner beaucoup de confufion, & l’on
trouve à coté les unes des autres des fubftances qui
ont des caraéleres très-différens.
En général, on peut dire que toutes les dlvifions
fyftématiques des minéraux qui ont paru jufqu’à pré-
fent, font fujettes à un grand nombre de difficultés
& d’objeétions : il eft confiant que le coup d’oeil extérieur
ne fuffit point pour nous faire connoître le«
corps du regne minéral, fouvent il peut nous tromper
par la reflèmblance extérieure que la nature a
mife entre des fubftances qui different intérieurement
par des caraéleres effentiels ; d’ailleurs cette
connoiffance fuperficielle des corps feroit ftérile 8e
infruélueufe ; & comme l’hiftoire naturelle doit avoir
pour objet futilité de lafociété , il faut avoir une
connoiffance des qualités internes des fubftances
minérales, pour favoir les ufages auxquels ils peuvent
être employés ; & ce n’eft que la Chimie qui
puiffe procurer cette connoiffance. O r , il eft très-
difficile de trouver un ordre méthodique qui préfente
les minéraux fous ces différens points de vue à la
fois; il y a même peu d’ efpérance que l’on puiffe jamais
concilier ces deux chofes. Cependant, il ne paroît
point que l’on foit en droit pour cela de rejetter
tout ordre fyftématique, ou toute méthode ; cela
facilite toujours, fur-tout auxeommençans, l ’étude
d’une partie de l’hiftoire naturelle, qui ne le cede
point aux autres pour la variété de fes productions.
Poyci Minéralogie. ( — )
MINERVALES , ( Hiß. anc. ) fêtes chez les Romains
en l’honneur de Minerve. On encélébroit une
le 3 de Janvier, l’autre le 19 de Mars , 6c elles duraient
chacune 5 jours. Les premiers fepaffoienfe en
prières & en voeux qu’on adreffoit à la déeffe ; les
autres étoient employés à des facrifïces 6c à des combats
de gladiateurs : on y repréfentoit aufli des tragédies
, & les favans, par la leélure de divers ouvrages
, y difputoient un prix fondé par l’empereurDo-
mitien. Pendant cette fête, les écoliers avoient vacances
, 6c portoient à leurs maîtres des étrennes
ou un honoraire nommé minerval. Hoc menfe , dit
Macrobe, mercedes exfolvebant magißris quas comple-
tus annus deberi fecit ; les Romains, toujours délicats
dans leurs exprelfions, ayant donné à ce falaire fi
légitime un nom tiré de celui de la déeffe des beaux
arts.
MINERVE, ( Mytkol. ) déeffe de la fageffe & des
arts, la feule des enfans de Jupiter, qui ait mérité
de participer aux prérogatives attachées au rang
fuprème de la divinité. Tous les Mythologues, tous
les Poètes en parlent ainfi. H ne faudroit, pour s’ën
convaincre , que lire l’hymne de Callimaque fur les
bains de Minerve , qui eft une des plus belles pieees
de l’antiquité. On voit dans cette hymne,que Minerve
donne l’efprit de prophétie, qu’elle prolonge les
jours des mortels à fa volonté, qu’elle procure le
bonheur après la mort, que tout ce qu’elle autorife
d’un figne de tête eft irrévocable , & que tout ce
qu’elle promet arrive immanquablement j car ,
ajoute le poète, elle eft la feule dans le ciel à qui Jupiter
ait accordé cc glorieux privilège d’être en tout
comme lu i, & de jouir des mêmes avantages. En
effet, quand les Mythologiftes nous difent qu’elle
etoit nee de Jupiter fans le fecoors d’une mere, cela
fignifie que Minerve n’étoit autre chofe que la vertu
, la fageffe , le confeil du fouverain maître des
dieux.
Non-feulement elle daigna conduire Ulyffe dans
fes voyages, mais même elle nerefufapasd’enféi-
gner aux filles de Pandare l’art de repréfenter des
fleurs 6c des combats dans les ouvrages de tapiffe-
r ie , après avoir embelli de fes belles mains le manteau
de Junon. De-là vient que les dames troyennes
lui firent hommage de ce voile précieux qui brilloit
comme un aftre, 6c qu’Homere a décrit dans le Ji-
xieme livre de l'Iliade.
Cette déeffe ne dédaigna pas encore de préfider
au fuccès de la navigation ; elle éclaira les Argonautes
fur la conftruaion de leur navire , ou le bâtit
elle-iriême félon Apollôdore. Tous les Poètes
s ’accordent à nous affurer qu’elle avoit placé à la
proue le bois parlant, coupé dans la forêt de Dodo-
n e , qui dirigeoit la route des Argonautes, les aver-
tiffant des dangers, & leur apprenoit les moyens de
les éviter. Sous ce langage figuré,, on voit qu’il eft
queftion d’un gouvernail qu’on mit au navire Argo.
C ’eft en-vain que les anciens ont reconnu plu-
fieurs Minerves : les cinq que Cicéron compte font
une feule & même personne , la Minerve de Sais ,
c’eft-à-dire,, Ifis même, félon Plutarque. Son culte
fut apporté d’Egypte dans la Greee, paffa dans h
Samothrace, dans l’Afie mineure , dans les Gaules,
6c chez les Romains. Sais dédia la première à Minerve
un temple magnifique, 6c difputa long-iems
aux autres villes du monde la gloire d’encenfer feS
autels. Enfùite les Rhodiems; fe mirent fous la pro-
teâionparticulière de la déeffe. Enfin elle abandonna
le féjour de Rhodes pont fe donner toute entière aux
Athéniens, qui iui dédièrent un temple firperbe , 6c
célébrèrent en fon honneur des fêtes doncla folem-
nité attiroit à Athènes des lpeélateurs de toute YA-
fie ; e’eft ce que prouvent les médailles , & Minerve
fut furnommée Aô»w». .
Quoiqu’elle ne régnât pas aufli fouverainement
dans la Laeonie que dans l'Afrique , elle avoit cependant
fon temple à Lacédémone comme à Athèn
e s , dans un endroit élevé qui coaimandoit toute
la ville. Tyndare en jetta les iondemens, Caftor 6c
Pollux l’acheverent. Rebâtirent aufli le temple de
Minerve afa à leur retour de Colchos. Enfin entre
les temples qui lui furent confacrés dans tout le
pays „ celui qui portoit le nom de Minerve opktal-
mitide étoit le plus remarquable ; Lycurgue le dédia
fous ce nom dans le bourgd’Alphium,, parce que
ce lieu-là lui avoit fervtd’azile contre la colere cfÂl-
candrequi, mécontent de fes lois., voulut lui crever
les yeux.
On donnoit à Minerve, dans fes ftatues- & dans fes
peintures, une beauté fimple ,. négligée, modefte,
un air grave, noble, plein de force 6c de majefté.
Sonhabillement ordinaire’ fur les médaiilesj la< repréfente
comme prote&rice des arts, & nom pas comme
la redoutable Pallas q u i, couverte du< bouclier
infpire l’horreur Sc le carnage. Elle y paroît vêtue
du péplum1 habillement fi célébré;chez les Poètes ,
& qui- défignoit le- génie , la prudence &' Ice fageffe^
D ’autçes fois elle eft repréfentée le eafque en tête ,
une piquer d’une main & un bouclier de l’autre ,
avec l’égide1 fur là poitrine ; c’eft Pallas qu’on défi-
gne ainfi1.
Ces ftatues étoient anciennement affifesv au rap>-
Tome X .
port dèStrabon ; on en voit encore dans cette attitude.
La chouette & le dragon qui lui étoient confacrés
accompagnent fouvent fes images. C’eft ce
qui donna lieu à Démofthenc, exilé par le peuple
d’Athènes , de dire en partant que Minerve fe plai-
foit dans la compagnie de trois vilaines bêtes : la
chouette, le dragon & le peuple.
On? fait que Minerve étoit honorée en différens
endroits fous les noms de Minerve aux beaux yeux ,
Minerve aux yeux pers , Minerve inventrice , hofpita-
liere ;■ homûenne , temnienne , péonnienne , farohide .
Jlcniade, funiade, 6c autres épithetes, dont les principales
fe trouvent expliquées dans l'Encyclopédie.
( D .J .)
MINERVIUM, f. m. ( Hifl. anc. ) en général
édifice eonfacré à Minerve, mais en particulier ce
petit temple confacrc à Minerva capitata , dans la
onzième région de la ville de Rome, au pré du
mont Cæîius.
MINEUR, f. m. (Jurifpi) efl celui qui n’a pas encore
atteint l’âge de majorité. Comme il y a diver-
fés fortes de majorités, l’état de minorité, qui eft op-
pofé, dure plus ou moins félon la majorité dont il
s’agit.
Ainfi nos Rois ceffent d’être-mineurs à 14 ans.
On ceffe d’être mineur pour les fiefs lorfqu’on a
atteint l’âge auquel on peut porter la foi.
La minorité coutumière finit à l’âge auquel la
coutume donne l’adfæiniftration des biens.
Enfin l’on eft mineur relativement à la majorité
de droit, ou grande majorité, jufqu’à ce qu’on ait
atteint l’âge de 25 an's accomplis; excepté en Normandie,
oh l’on eft majeur à tous égards à l’âge de
20 ans.
Lesmincursn’étafit pas ordinairement en état defè
conduire, ni de veiller à l’admimftrationde leurs
droits, font fous la tutelle'de leurs pere 6c mere, ou
antres tuteurs & Curateurs qu’on leur donne au défaut
des pere 8e mere.
En pays de droit écrit * ils ne demeurent en tutelle
que jufeju’à l’âge de puberté, après lequel ifs peuvent
fe paffer de curateur * ff ce n’eft pour effer en
jugement: en pays coutumier les mineurs demeurent
en tutelle-jufqu’à la majorité parfaite, à moms-qei’ils
ne foient émancipés plutôt, lait par mariage ou pat
lettres du prince.
Ceux qui font émancipés ont Fadminiftration de
leurs biens ; mais ils ne peuvent faire aucun aête qui
ait trait à la difpofitkm-de leurs immeubles, ni ef-
ter en jugement fans l’afîiftance d’un curateur.
Le mineur qui eft en! puiffa'ncede pere 6c mere, ou
de fes tuteurs, ne peut s’obliger ni intenter en fon
nom feul, aucune aâfiori ;• toutes fes aérions aélives &
paffives réfident en la perforine de fon tuteur ; c’eft:
le tuteur feu! qui agit pour lui, 8c ce qu’il- fait vala-,
blement, eft cenfé fàit par 1 e mineur lni'-méme.
Lorfque le mineur eft émancipé, il peut s’obliger
pour des aéles d’adminiftra'tion feulement, Sc en-ce
cas H conrraéle & agit feu! & en fon nbnr; mais pour
efter en jugement, il faut qn’il1 foit aflîfté de foncm
valeur.-
Le mari, quoique mineur, peut autoriser fa femme
majeure.
Le domicile dtt/wMwjWj.eftfoûjourfc.-le dernier domicile
de fon- pere ; è’eft la loi de ce domicile qui re-
glefo mobilier du mineur.
Les biens du mineur- ne peuvent être aliénés faut
néceifité ; c’eft pourquoi-il faut difeuter leurs meubles
avantde veniràleuré immeubPeS: & lors même
qu’i l y a' nébeffité' de* vendre fes immeubles', otr
ne peut le foire fans avis de parens, homologué enn
juftice 8e fans-publications.
L’qrdre de lafuceeflîon d’un mineur ne peut être
interverti, quelque changementqui arrive dansfe?
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