«xciiée par 16 coït ou par la nuLnujlüpTdtioli . elles
peuvent fans danger la réitérer plus fouvent : Cléopâtre
& Meffaline enfourniffenf destémoignages ta-
meux auxquels on peut ajouter ceux de la quantité
innombrable de noscourtifannes-modernes, qui font
nufil voir par-là le penchant effréné que ce fexe a
pour là débauché. .
Réflexions pratiques. Quelqu’inefficace que loient
le s traitémens ordinaires dans les maladies qui lotit
-excitées par la utanujiuprution , on ne doit cependant
pas abandonner cruellement les malades à.leur déplorable
fort, fans aucun remede. Quand même on
ferait affuré qu’ils ne peuvent opérer aucun changement
heureux , il faudrait les ordonner dans la vue
•d’amnfer & de tranquillifer les malades; il faut feu-
icment dans les maladies qui exigent un traitement
particulier , comme l’hydropifie, la manie, 1 epi-
lepfie, &c. éviter avec foin tous les medicamens
forts, aftifs , échauffans , de même que ceux qui relâchent
, rafraîchiffent 6c affadiffent trop ; la laignée
& les purgatifs font extrêmement nuifibles ;^les cordiaux
les plus énergiques ne produifent qu’un effet
momentané, ils ne diminuent la foibleffe que pour un
tems, mais après que leur aôion eft paffée elle devient
plus confidérable. Les remedes qu une obier*
vation confiante a fait regarder comme plus appropriés,
comme capables de calmer la^ violence des
accidens & même de les difliper lorfqu ils ne font pas
invétérés, font les toniques, les légers ftomachi-
ques amers, & par-deffus tous le quinquina, les eaux
martiales, & les bains froids dont la vertu roborante
eft conftatée par plus de vingt fiecles d uneheuieufe
expérience. Quelques auteurs confeillent auffi le t
lait ; mais outre que l’eftomaederange de ces malades
ne pourroit pas le fupporter, il eft très certain
que fon ufage continué affoiblit. Hippocrate a prononcé
depuis long-tems que le laitneconvenoit point
aux malades qui étoient trop exténués ( Aphor. 64.
■ lib. V. ) ; la moindre réflexion fur fes etiets fuffiroit
pour le bannir du cas présent. Voyez La it . Le régime
des malades dont il eft ici queftion doit etre lè-
vere il faut les nourrir avec des alimens fucculens
mais en petite quantité ; on peut leur permettre
quelques gouttes devin pourvu qu il foit bien bon 6c
mêlé avec de l’eau qui ne fauroit être affez fraîche ;
on doit de même éviter trop de chaleur dans le lit,
pour cela il faut en bannir tous ces lits de plumes ,
ces doubles matelats inventés par la mollefle 6c qui
l’entretiennent.L’air de la campagne, l’équitaiion,
la fuite des femmes, la diflipation , les plaifiis qui
peuvent diftraire des idées voluptueufes, obfcènes ,
& faire perdre de vue les objets du déliré, font des
reffources qu’on doit effayer & qui ne peuvent qu ê»
tre très-avantageufes, fi la maladie eft encore fuf-
ceptible de foulagement.
M AN-SUR ATS, f. m. ( Commerce. ) poids dont on
fe fert à Bandaar ou Bander-Gameron , ville fituée
dans le'golfe perfique. Il eft de trente livres. Voyez
Man , à la fin de l’article. Dictionnaire de Commerce.
m a u m
MAN SU S , ou MANS A , ou MANSUM t (Geog.)
ïetme de la baffe latinité, qui défignoit un lieu de la
campagne où il y avoit de quoi loger & nourrir une
famille. C ’eft ce que quelques provinces de France
expriment par le mot mas. La coûtume d’Auvergne,
*. xxviij. art. 5. dit : pâturages fe terminent par villages,
mas , 8>C tenemens. Celui qui occupoit un mas,
ou manfus, étoit appelle matiéns, d’où nous avons
fait & confervé dans notre langue le terme de manant
y pour dire un homme ,de la campagne.
Rien n’eft plus commun dans les a&es du moyen
âge que le mot manfus, ou manfumi On appelloit
manfum regale, les manens qui étoient du domaine
du roi. Les lois bornèrent à un certain nombre d’arpens
ce que chaque manfe devoit pofîeder.’
11 y avoit de grands manfes , de petits manfes, St
des demi-manfes. Enfin il y avoit entre ces manfes
plufieurs différences diftinguées par des épithetes ,
que l’on peut voir dans Ducange. ( D. J. )
MANTA, ( Géog. ) havre de l’Amérique méridionale
, au Pérou, à fon extrémité feptentrionale ,
à neuf lieues N. E. 6c S. O . de la baie de Carracas t
ce havre n’eft habité que par quelques indiens , ce*-
pendant c’eft le premier établiflement où les navires
puiffent toucher en venant de Panama , pour aller à
Lima , ou à quelque autre port du Pérou. La montagne
ronde 6c de la forme d’un pain de fucre , nommée
Monte-Chriflo, qui eft au fud de Manta, eft le
meilleur fanal qu’il y ait fur toute la côte. ( D . J. )
MANTE, f. ïfffift.nat.) infeûe quireffemble beau*
coup à la fauterelle , 6c dont le corps eft beaucoup
plus allongé. Il y a des mantes qui ne font pas plus
groffes que le tuyau d’une plume, quoiqu’elles aient
cinq à fix pouces de longueur. Voyez Inse cte.
Mante , f. f. fyrma oupalla, (IHJl. anc. ) habillement
des dames romaines. C ’étoit une longue piece
d’étoffe riche 6c précieufe, dont la queue extraordinairement
traînante, fe détachoit de tout le relie
du corps, depuis les épaules où elle étoit arrêtée
avec une agrafe le plus fouvent garnie de pierreries,
6c fe foutenoit à une affez longue diftance par fon
propre poids. La partie fupérieure de cette mante
portoit ordinairement fur l’épaule 6c fur le bras gauche
, pour donner plus de liberté au bras droit que
les femmes portoient découvert comme les hommes *
6c formoit par-là un grand nombre de plis qui don-
noient delà dignité à cet habillement. Quelques-uns
prétendent que la forme en étoit quarrée , quadrum
pallium. Le fond étoit de pourpre 6c les ornemens
d’or, & même de pierreries fe}on Ifidore. La mode
de cette mante s’introduifit fur la feene, 6c les comédiennes
balayoient les théâtres avec cette longue
robe :
longo fyrmate vertit humum.
Saumaife, dans fes notes fur Vopficus, croit que
le fyrma étoit une efpece d’étoffe particulière , ou
les fils d’or 6c d’argent qui entroient dans cette étoffe ;
mais le grand nombre des auteurs penfe que c’étoit
un habit propre aux femmes, & fur-tout à celles de
la première diftinftion.
Mante , Medunta, ( Géog. ) ville de l’île de
France, capitale du Mantois. Elle eft dans le diocèfe
de Chartres , à 11 lieues N. O. de Paris. Long, iq.
20. lat. 48.58.
Le jéfuite Antoine Poffevin qui a mis au jourujie
bib ioiheque facrée, naquit à Mante , & mourut à
Ferrare en 1611 , à foixante-dix huit ans.
Nicolas Bernier, célébré muficien françois, mort
à Paris en 1734, à loixante - dix ans, étoit auffi de
Mante.
Mais cette ville eft fur-tout remarquable par la
fépulture de Philippe-Augufte, roi de France, qui
y mourut en 1113. ( 2 ) ./ .)
MANTEAU, f. m. ( Gram.') il fe dit en général
de tout vêteméntde deffus, qui fe porte furies épaules
& qui enveloppe le corps.
Manteau , ( Antiquités. Médailles. Littérature. )
vêtement fort ordinaire aux Grecs, 6c qui ne fut
guere connu à Rome avant le tems des Ântonins.
Quoique le manteau devînt infenfiblement chez les
Grecs l’apanage des Philofophes, de même que leurs
barbes, on trouve fur des marbres, fur des médailles
, 6c fur des pierres gravées antiques, des dieux
& des héros repréfentés auffi avec des manteaux. T el
eft Jupiter fur l’une des belles agates du cabinet du
roi, gravée 6c expliquée dans Te premier tome de
l’acad, des Infcriptions. Apollon a un manteau qui
defeerid un peu plus bas que les genoux dans Une autre
pierre gravée , ,dont Béger nous a donné le dèf-
fein. Une admirable cornaline gravée par Diofcôri-
de , qui y a mis fon nom , repréfente Mercure de
face & debout, avec un manteau femblable à celui
que porte Jupiter fur l’agate du cabinet du roi. Thé-
lefphôre, fils d’Efculape & particulièrement honoré
à Pergame, eft repréfenté fur quelques pierres gravées
& fur quelques médailles du tems d’Hadrien,
de LuciuS Verus 6c d’Eliogabale , avec un manteau
qui defeend jufqu’à mi-jambe : il a d’ailleurs cette
fingularité , qti’il paroît tenir à une efpece de capuchon
qui lui couvre une partie de la tête, 6c forme
affez exactement le bardocucullus de nos moines. On
trouve fur une médailleconfulaire de la famille Ma-
milia , l’hiftoire d’Ulyffe qui arrive chez lui 6c qui y
ëft reconnu par fon chien ; ce héros y eft repréfenté
avec un manteau tout pareil à ceux dont nous venons
de parler. Voyez Blionarotti, Planche VI. 6>C les
Familles romaines de Charles Patin. ( D. J. )
• Manteau d’honneur, ( Hiß. de la Chevalerie:)
'manteau long & traînant, enveloppant toute la personne
, 6c qui étoit particuliérement réfervé au chevalier
, comme la plus augufte & la plus noble décoration
qu’il pût avoir, lorfqu’il n’étoit point paré de
fes armes. La couleur militaire de l’écarlate que les
guerriers avoient eu chez les Romains, fut pareillement
affeftée à ce noble manteau , qui étoit doublé
d’hermine, ou d’autre fourrure précieufe. Nos rois le
diftribuoient aux nouveaux chevaliers qu’ils avoient
faits. Les pièces de velours ou d’autres étoffés qui
fe donnent encore à préfent à des magiftrats, en font
la repréfentation ; tel eft encore l’ancien droit d’avoir
le manteau d’hermine, & figuré dans les armoiries
des ducs 6c préfidens à mortier, qui l’ont
eux-mêmes emprunté de l’ufage des tapis 6c pavillons
armoiries, fous lefquels les chevaliers fe met-
ioient à couvert avant que le tournois fût commencé.
Voyez Monftrelet fur l'origine des manteaux, le
Laboureur & M. deSainte-Palaye. (Z). J.)
Manteau d'armes , (Art milit. ) eft une efpece
de manteau de toile de coutil, fait en cône, dont on
couvre les faifeeaux d’armes, pour garantir lesfufils
de la pluie. Voye{ Fa isceau x d’armes.
Manteau , en terme de Fauconnerie , (Vénerie. )
c’eft la couleur des plumes des oifeaux de proie, on
d it , cet oifeau a un beau manteau , fon manteau eft
bien bigarré.
Manteau de cheminée y (Architecl. ) c’eft la partie
inférieure de la cheminée, compofée des jambages
& de la plate-bande., foutenue par le manteau de fer
pofé fur les deux jambages.
Manteau de fer , c’eft la barre de fe r , qui fert à
foutenir la plate-bande de la fermeture d’une cheminée.
' MANTECU , terme de relation , forte de beurre
cuit dont les Turcs fe fervent dans leurs voyages
en caravanne ; c’eft du beurre fondu , falé, & mis
dans des vaiffeaux de cuir épais , cerclés de bois,
femblables à ceux qui contiennent leur baume de la
Meque. Pocock, Defcript. d'Egypte. (D . J .)
MANTELÉ, adj. terme de Blafon, il fe dit du lion
& des autres animaux qui ont un mantelety aulfi-bien
que de Fécu ouvert en chape, comme celui des hen-
riques , que les Efpagnols nomment tierce en mantel.
Cujas, d’azur à la tour couverte d’argent, mantelée
ou chapée de même.
MANTELETS , en terme de guerre , ( Art milit. )
font des efpeces de parapets mobiles faits de planches
ou madriers , d’environ trois pouces d’épaif-
feur, qui font cloués les uns fur les autres jufqu’à la
hauteur d’environ fix pies , & qui font ordinairement
ferrés avec du fer-blanc, 6c mis fur de petites
roues ; de façon que, dans les fieges, ils peuvent
fe placer devant les premiers , & letir fervir de
bliiidë pour les couvrir de la moufqueterie. Voyez
Blindés. ' ; ' ■ 1 •/ ■
Il y *ar*inè autre forte de mantelets couverts par
le haut, dont les mineurs font, ufage pour apprd-
cher des murailles d’une placé1 ou d’un château.
Voye^ Galerie.
Il paroît dans Vegece que les anciens s’en fer-
voicnt auffi fous le nom de vincce : mais ils étoient
conftruits plus légèrement, & cependant plus grands
que les nôtres, hauts de 8 à 9 pies, larges d’autant,
6c longs de 16 , couverts à doubles étages ; l’un de
planches, 6c l ’autre de claies ,'avéc les côtésd’ofier,
& revêtus par dehors de cuirs trempés dans de l’eau
de peur du feu. Chambers.
Les mantelets fervoient autrefois aux fapeurs pour
fe couvrir du feu de la place ; mais ils fe fervent
aftuellement pour le même ufage du gabion farci.
Voye^ Gabion.
M.le maréchal de Vaubans’en fervoit dans les attaqués
; voici ce qu’il preferit pour leur conftru&ion
dans fon traite de '1 attaqué des places.
«Pour faire les mantelets.y on cherche des rou-
» 1 ettes de charrue à là campagne ; on leur met un
» ëfïïeu de 4 à 5 pouces de diamètre, fur 4 à 5 piés
>> de long entre les moyeux , au moyen defquelles
» on àffcmble une quetie fourchue de 7 à 8 piés de
» long , à tenons & mortoifes, paffant les bouts de
» la fourche entaillée dans l’effieu : on les arrête
» ferme par des chevilles ou des clous , les deux
» bouts tràvërfés fur l’effieu paffant au-travers du
» mantela, qui eft un affemblage de madriers de
» 2 pies 8"pouces de haut fur 4 de large, penchant
» un peu fur l’effieu du côté de la queue, pour Pem-
» pêcher de culbuter en avant. Les madriers qui
» compofent les mantelets, font goujonnés l’un à
» l’autre, 6c tenus enfëmble par deux traverfes de
» 4 pouces de large & 2 d’épais , auxquelles ils font
>» cloués 6c chevillés. Tout le corps du mantelet s’ap-
» puie fur une bu deux contrefiches affemblées dans
» les traverfes du mantelet par un bout d’une part,
» 6c fur la queue du même de l’autre , auquel elles
» font fortement chevillées ». Voyez Planche X I I I .
de Fortification , le plan , profil 6c élévation de ce
mantelet.
On en avoit autrefois d’une autre façon. Ils étoient
formés de deux côtés quifaifoient un angle faillant,
& ils étoient mûs par trois roulettes. Cette machine
s’appelloit pluteus chez les Romains. Voyez l'attaque
& la défenfe des places des anciens, par le chevalier
de Folard. Voyez auffi cet ancien mantelet dans la
Planche qu’on vient de citer.
. Mantelet ou Contresabords , (Marine.') ce
font des efpeces de portes qui ferment [es/abords ,
ils font attachés par le haut, & battent fur le feuillet
du bas; ils doivent être faits de fortes plançhes,bien
doublés 6c cloués fort ferré en lofange. La doublure
en doit être un peu plus mince que le deffus ; on les
peint ordinairement de rouge en-dedans. Voyez
Marine , Planche Vl.fig. yy. le deffein d’un marc~^
telet de fabord & fa doublure.
Mantelet , (Marchandde modes.) c’eft un ajustement
de femme qu’elles portent fur leurs épaules,
qui eft fait de fatin , taffetas', droguet, ou au|rq
étoffe de foie ; elles attachent cet ajuftement fous
leur menton avec un ruban , & cela leur fert pour
couvrir leur gorge 6c leurs épaules ; il defeend
par derrière en forme de coquille environ jufqu’au
coude, & elles l’arrêtent par-devant avec une éping
le , il eft garni tout autour d’une dentelle de la
même couleur qui forme des feftons ; on en garnit
auffi en hermine, en petit-gris, en cigne , &c. ôn en
falbalate avec de la même étoffe découpée.
L’on en a fait avec le velours, de la chenille, de