lonn.tr. Voyt{ Etalon & Etalonner. Louis XIV.
ayant fouhaité que le poids de marc dont on fe fer-
voit dans les pays conquis fut égal à celui du refte
du royaume, envoya en 1686 le lieur de Chaffebras,
député & commiffaire pour cet érabliffement. Les
anciens étalons qu’on nommoit poids dormans, lui
ayant été repréfentés, comme il paroît par fon procès
verbal, & ayant été trouvés dans quelques lieux
plus forts 6c dans d’autres plus foibles que ceux de
France, furent déformés & brifés, & d’autres établis
en leur place, pour être gardés à la monnoie de
Lille, & y avoir recours à la maniéré obfervée dans
les autres hôtels des monnoies du royaume. Ces
nouveaux étalons font époinçonnés & marqués de
L couronnée de la couronne impériale de France,
& continuent d’y être appelles poids dormans, comme
les anciens, qui a voient pour marque un foleil,
au-deffus duquel étoit une fleur-de-lis. En Hollande
, particulièrement à Amfterdam, le poids de marc
fe .nomme poids de troy, il eft égal à celui de Paris.
Voyt{ Poids. Foye{ aujji Livre. On appelle en
Angleterre un marc les deux tiers d’une livre fter-
ling. Sür ce pié les mille marc font fix cens foixante-
fix & deux tiers de livre fterling. Voyt{ Livre-, où
il eft parlé de la monnoie de compte. L’or 6c l’argent
fe vendent au marc, comme on l’a dit ci-deffus;
alors le marc d’or fe divife en vingt-quatre karats,
le karat en huit deniers, le denier en vingt-quatre
grains, 6c le grain en vingt-quatre primes. Autrefois
on contraâoit en France au marc.d’or 6c d’argent,
c’eft-à-dire qu’on ne comptoit point les efpeces dans
les grands payemens, pour les ventes 6c pour les
achats, mais qu’on les donnoit 6c recevoit au poids
du marc. Avant les fréquens changemens arrivés:
dans les monnoies de France fous le régné de Louis
XIV. on faifoit quelque chofe de femblable dans les
caiffes confidérables, où les facs de mille livres en
écus blancs de trois livres piece ne fe comptoient
pas, mais fe donnoient au poids.
Lorfque dans une faillite ou abandonnement de
biens l’on dit que des créanciers feront payés au
marc la livre , cela doit s’entendre qu’ils viennent
à contribution entre eux fur les effets mobiliers du
débiteur, chacun à proportion de ce qui lui peut
être dû : c’eft ce qu’on appelle ordinairement contribution
au fo l la livre.
Marc s’entend aufli d’un poids de cuivre com-
pofé de plufieurs autres poids emboîtés les uns dans
les autres, qui tous enfemble ne font que le marc ,
c’eft-à-dire huit onces , mais qui féparés fervent à
pefer jufqu’aux plus petites diminutions du marc.
Ces parties du marc faites en forme de gobelets font
au nombre de huit, y compris la boîte qui les enferme
tous, 6c qui fe ferme avec une efpece de mentonnière
à reffort attachée au couvercle avec une
charnière. Ces huit poids vont toûjours en diminuant
, à commencer par cette boîte qui toute feule
pefe quatre onces, c’eft-à-dire autant que les fept
autres ; le fécond eft de deux onces & pefe autant
que les fix autres ; ce qui doit s’entendre, fans qu’on
le répété, de toutes les diminutions fuivantes hors
les. deux derniers; le troifieme pefe une once, le
quatrième une demi-once ou quatre gros, enfin le
leptieme 6c le huitième qui font égaux, chacun un
demi-gros, c’eft-à-dire un denier 6c demi ou trente-
fix grains, à compter le gros à trois deniers 6c le denier
vingt-quatre grains. Voyelles PL du Balancier.
Ces fortes de poids de marc par diminution fe tirent
tout fabriqués de Nuremberg ; niais les Balanciers
de Paris 6c des autres villes de France qui les
font venir pour les vendre, les rectifient & ajuftent
en les faifant vérifier 6c étalonner fur le marc original
6c fes diminutions, gardés, comme on l’a dit,
dans les hôtels des monnoies. D.iHionnaire de CornÉ
perce. (G)
MAr C , ( Balancier. ) On appelle un marc une boîte
de cuivre en forme de cône tronqué : voici les
noms des pièces c/ui le compofent. i° . La poche eft
dans quoi font renfermés tous les autres poids, dont
il eft compofé ; 2°. le deffus qui fert pour fermer les
poids dans la poche ; 30. deux charnières, une de
devant, 6c l’autre de derrière qui fert à tenir le marc
fermé. Les deux marottes ou les piliers, font deux
petites figures ou piliers où l’anfe eft ajuftée; 40.
l’anfe. .
Dans la poche font les différens poids dont il eft
compofé ; fuppofons-en un de trente-deux marcs, la
poche avec fon tour garni, pefe feize marcs ; le plus
gros des poids de dedans, en pefe huit ; le fécond,
pefe quatre marcs; le troifieme, deux marcs ; le quatrième
, un marc ; le cinquième , pefe huit onces ;
le fixieme, quatre onces ; le feptieme, deux onces:
le huitième, une once ; le neuvième, quatre gros ;
le dixième, deux gros ; le onzième, un gros ; le douzième
6c treizième, chacun un demi-gros , qui font
les derniers poids d’un marc.
Le Balancier vend aufli les poids de fe r , dont le
plus fort eft le poids de 50 liv. les autres au-deffous,
font z 5 liv. 12 liv. 6 liv. 4 liv. 2 liv. 1 liv. demi-
livre ; un quarteron & demi-quarteron , qui eft le
plus petit de ces fortes de poids.
Marc , ( Econ.rujliq. ) fe dit de ce qui refte du
raifin , quand il a été preffuré ; il fe peut dire encore
du verjus, du houblon ,.des pommes, des poires
, & des olives, quand ces fruits ont rendu la liqueur
qu’ils contenoient.
Ce marc n’eft point inutile , il entre dans la com-
pofirion des terres pour les orangers, 6c eft encore
propre à améliorer les terres graffes ou humides ,
dont les parties peu volatiles fixent les principes
trop exaltés du flwrc.
Marc d’Apalache ,faint (Géog.) baie , riviere &
fort de l’Amérique dans la Floride Efpagnole, lut;
30. 26.
MARCASSIN , f. m. ( Vénerie) c’eft le nom que
l’on donne aux petits du fanglier.
Marcassin , ( Dicte & Mae. méd. ) Foye1 San.-:
GLIER. ( Dicte & Mat. med. )
MARCASSITE ,f. f. (Hijl.nat.Minéral.) une ma*
cajfite eft une fubftance minérale brillante, d’un jaune
d’o r , compofée de fer, de foufre, d’une terre non
métallique , à laquelle fe joint accidentellement
quelquefois du cuivre. Cette fubftance donne des
étincelles frappée avec de l’acier, d’où l’on voit que
marcaffite 6c pyrite font des noms fynonymes,comme
Henckel l’a fait voir dans fa pyritologie, ch. ij.
Quelquefois pourtant on donne le nom de mar-
cajjites aux pyrites anguleufes, qui affe&ent une figure
régulière & déterminée, aux pyrites cryftalli-
fées ; ces pyrites ou marcajjites font de differentes
formes ; il y en a de cubiques, d’exahédres cubiques,
d’exahedres prifmatiques , d’exahedres rhomboïda-
les, d’exahedres cellulaires. Il y en a d oâahedres ;
ou à huit côtés; de décahedres ou à dix côtés, de
dodécahedres ou de douze côtés , de decatenahe-
dres ou de quatorze côtés ; il y en a dont les co.tés
où les plans font irréguliers ; d’autres font par groupes
de cryflaux ; d’autres enfin font en lames pofees
les unes fur les autres. Voye^Particle Pyrite.
Quelquefois on s’eft fervi du mot de marcajjïte
pour défigner le bifinuth, & on l ’a appellé marcaf
i Jîta argentea ,five officinarum. Quelques auteurs ont
aufli donné au zinc le nom de marcajjïte d'or ( mar-
cajjîta aurta ) fondé vraiflemblablement fur la propriété,
que le zinc a de jaunir le cuivre. Par marcaf-
fita ferri, on a voulu défigner la pyrite martiale, 6c
Paracelfe a donné le nom de marcajjitc à toutes les
pyrites. D ’autres alchimiftes fe font fervi indiffér
remment du mot de marcajjïte pour défigner tous les
ïtemi-métaux & les mines des autres métaux imparfaits.
On prétend que ce mot eft dérivé du mot hébreu
marah , qui fignifie polir ; nettoyer ; on prétend
qu’il fignifie aufCifiavefcere, être jaune.
MARCELLIANA, ( Géog. anc. ) lieu d’Italie dans
la Lucanie, au voifinage d’Atina. M. de Lille le nomme
Marcellianum, on croit que c ’eft la Pola d’aujourd’hui.
(D .J . )
MARCELLIENS » f. m. ( Thèol. ) hérétiques du
quatrième fiecle , attachés à la doCtrine de Marcel
d’Ancyre, qu’on accufoit de faire revivre les erreurs
de Sabellius. Foye^ Sabelliens.
Quelques-uns cependant croient que Marcel étoit
orthodoxe, & que ce furent les Ariens fes ennemis,
qui lui imputèrent des erreurs»
S. Epiphane obferve qu’on étoit partagé fur le
fait de la doctrine de Marcel ; mais que pour fes
fe dateurs , il eft très-conftant qu’ils ne reconnoif-
foient pas les trois hypoftafes, & qu’ainfi le marcel-
lianifme n’étoit point une héréfie imaginaire.
MARCELLIN, S. ( Géog. ) petite ville de France
en Dauphiné, au diocèfe de Vienne, capitale d’un
bailliage ; elle eft fituée dans un terrein agréable 6c
fertile en bons vinè, près de l’Ifere, à fept lieues de
Grenoble 6c de Valence , 101 S. E. de Paris. Long»
m . 63. ^ 101. 46.30. 31. ( D . J .)
MARCHAGE, fi m, JJurifp.) marchagium, dans
les coutumes d’Auvergne 6c de la Marche, fignifie
le droit que les habitans d’un village ont de faire
marcher 6c paître leurs troupeaux lur le territoire
d’un autre village ; ce terme vient de marche, qui fignifie
lifnite ou confn de deux territoires. Foye[ le
glojf. de Ducange au mot Marchagium.
MARCHAND, f. m. ( Gomm.) perfonne qui négocie
, qui trafique ou qui fait commerce ; c’eft-à-
dire , qui acheté, troque, ou fait fabriquer des marchandifes,
foit pour les vendre en boutique ouverte
ou en magafin, foit aufli pour les débiter dans les
foires & marchés, ou pour les envoyer pour fon
.compte dans les pays étrangers*
Il y a des marchands qui ne vendent qu’en gros ,
d’autres qui ne vendent qu’en détail, & d’autres qui
font donc enfemble le gros 6c le détail. Les uns ne
font commerce que d’une forte de marchandife, les
autres de plufieurs fortes ; il y en a qui ne s’attachent
qu’au commerce de mer, d’autres qui ne font
que celui de terre, & d’autres qui font conjointement
l’un 6c l’autre.
La profeflion de marchand eft honorable, 6c pour
ctre exercée avec fuccès, elle exige des lumières 6c
des talens , des connoiffances exaéies d’arithmétique
, des comptes de banque, du cours & de l’évaluation
des di verfes monnoies,de la nature 6c du prix
des différentes marchandifes, des lois 6c des coutumes
particulières au commerce. L’étude même de
quelques langues étrangères, telles que l ’efpagnoie,
l ’italienne & l’allemande, peut être très-utile aux
mégocians qui embraffent un vafte commerce, 6c
fur-tout à ceux qui font des voyages de long cours
eu qui ont des correfpondances établies au loin.
On appelle marchands gro(fiers ou magafiniers, ceux
qui vendent en gros dans les magafins , 6c détail-
leurs , ceux qui achètent des manufacturiers 6c gröf-
fiers pour revendre en détail dans les boutiques. A
Lyon, on nomme ceux-ci boutiquiers. A Amfterdam,
On ne met aucune différence entre ces deux efpeces
de marchands , fi ce n’eft pour le commerce du vin ,
dont ceux qui ne font pas reçus marchands ne peuvent
vendre moins d’une piece à la fois, pour ne
pas faire de tort à ceux qui vendent cette liqueur en
détail.
Les marchands forains font non-feulement ceux
qui fréquentent les foires & les marchés , mais encore
tous les marchands étrangers qui viennent ap-
Tomc X .
pôrfer dans les villes des màrchandifës pour les ven^
dre à ceux qui tiehnent boutique & magafin.
On appellé à Paris les fix corps des marchands ±
les anciennes communautés des marchands qui vendent
les plus confidérables marchandifes. Ces corps
font', ï°; les drapiers, ehauffetiers; 20. les épiciers*
apoticaires, droguiftes, confifeurs, ciriers. 3®. Les
merciers ; jouaiilîers * qliinqüalliers ; 40. les pelle-
tiers-fbureurs, haubaniers ; 5®. les bonnetiers, au-
mulciers , mitonniers ; 6d. les orfèvres jbuailliers.
Henri 111. en 1577 & en 1581, y ajouta tin corps
bu communauté des marchands de vin ; mais en differentes
occafions les fix premiers corps n’ont pas
voulu s’affocier cette nouvelle communauté , &
malgré divers réglemens * le corps des marchands de
vin ne paroît pas plus intimement uni aux fix autres
anciens corjps qu’il ne l’étoit autrefois.
Les marchands de vin font ceux qui trafiquent du
v in , ou qui en achètent pour le revendre. Il y a des
marchands de vin en gros 6c des marchands de vin eri
détail. Les premiers font ceux qui le vendent eri
pièces, dans des caves * celliers, magafins bu halles.
Les autres qu’on nomme aufli cabaretiers ou
taverniers , le débitent à pot & à pinte * dans les
caves, tavernes & cabarets.
Les marchands libraires font ceux qui font imprimer
, vendent & achètent toutes fortes de livres *
foit en blanc, foit reliés ou brochés. Foye^ Libraire
O Librairie.
Les marchands de bois font ceux qui font abattre
& façonner les bois dans les forêts pour les vendre
en chantier ou fur les ports. A Paris il y a dètix fortes
de marchands dé bois à brûler , les uns qu’on
nomme marchands forains , & les autres marchands
bourgeois. Ces deux fortes de marchands font ceux
qui tont venir le gros bois par les rivières, & c’eft
à eux feuls qu’il eft permis d’en faire le commerce ,
étant défendu aux regrattiers d*en revendre. Voyez
B o is»
Ceux ijui vendent des grains, comme blé * avoia
n e , orge, &c. Ceux qui vendent des tuiles, de la
chaux, des chevaux, prennent généralement la qua*
lite de marchand. Plufieurs autres négocians, enco-*
re qu’ils ne foient proprement qu’artifans , Comme
les chapeliers, tapifliers, chandeliers, tanneurs, &a
prennent aufli le nom de marchands.
Les lingeres, grainieres, celles qui vendent dtr
poiflbn d’eau-douee ou de mer frais , fec ou falé *
les fruitières , &c. font aufli réputées marchandes.
Les marchands en gros & en détail font réputés
majeurs pour le fait de leur commerce, 6c ne peuvent
être reftitués fous prétexte de minorité;
La jurildiétion ordinaire des marchands eft celle
des juges & confuls, & leur premier magiftrat de
police à Paris pour le fait de leur commerce, eft lè
prévôt des marchands. F o y e^ C onsuls & Prévôt
des Marchands»
Marchand , fe dit aufli des bourgeois & particuliers
qui achètent. On dit d’une boutique qu’elle
eft fort achalandée, qu’il y vient beaucoup de mar±
chands.
Marchand , fe dit encore des marchandifes dé
bonne qualité, qui n’ont ni fard, ni défaut, & dont
le débit eft facile. Ce blé eft bon * il eft loyal 6c
marchand.
Les villes marchandes font Celles où il fô fàit un
grand commerce, foit par rapport aux ports de mer
6c aux grandes rivières , qui y facilitent l’apport &
le transport des marchandifes, foit à caufe des manufactures
qui y font établies*
On dit qu’une riviere eft marchande, Iorfqu’ellé
eft propre pour la navigation, qu’elle a aflez d’eau
pour porter les bateaux, qu’elle n’eft ni débordée1,
ni glacée* La Loire n’eft pas marchande une grande,
L i j