du fourmi-lion. 90. D’autres mouches ont les aîles
•appliquées contre les côtés ; mais ces aîles, après
s’ëtre élevées , le recourbent fur le dos en forme de
toîtécrafé. io°. Enfin d’autres mouches tiennent leurs
•aîles obliques, de façon qu’elles le touchent au-def-
fous du ventre : cette pofition eft contraire à celle
des aîles qui forment un toît au corps ; telle eft la
■ mouche qui vient du ver du bigarreau.
Certains genres de mouches ont i°. des antennes
articulées. i° . des antennes articulées qui deviennent
de plus en plus groffes , à mefure qu’elles s’éloignent
de la tête ; ce font des antennes en forme i
de malfue. 30. Les coufins & certaines tipules ont des
antennes qui relfemblent à des plumes. 40. Il y a des
antennes qui à leur origine 8c près de leur bout font
plus déliées que dans tout le reite de leur étendue ; on
les appelle antennes prifmatiques. 5®. Quelques mouches
ont des antennes branchues ou fourchues. 6°.
D ’autresont des groffes antennes extrêmement courtes
; elles n’ont que deux ou trois articulations, deux
ou trois pièces pofées l’une fur l’autre , forment un
p ié , un fupport à un grain d’un volume plus confi-
dérable, par lequel l’antenne eft terminée : on l’appelle
antenne à palette.
Les trompes peuvent fournir les caraéleres de bien
des genres. Les unes ont un fourreau compofé d’une
feule piece ; les autres en ont un fait par la reunion
de plufieurs pièces différentes : les unes ont des
fourreaux comme écailleux , les autres, en ont de
charqus; ceux de quelques-unes font terminées par
un empâtement charnu par des elpeces de groffes lèvres
; d’autres trompes font faites comme une ef-
pece de fufeau dont le bout feroit creux , &c.
Il y a des infeftes , par exemple des demoifelles,
<jui ont la tête prefque ronde ; d’autres ont la tete
plus large que longue. '
Quelques infeftes ont deux corcelets ; telle eft la
mouche du fourmi-lion : le corcelet eft plus ou moins
élevé.
Toutes les mouches ont fix jambes , mais elles font
plus ou moins longues ; les coufins & les tipules les
ont très-longues. Ces fix jambes tiennent ordinairement
au corcelet ; mais dans quelques efpeces l’une
des paires de jambes eft attachée à un des anneaux
du corps.
Les mouches ont à la partie poftérieure du corps un
aiguillon, une tarriere , une feie, des longs filets fem-
blables à des antennes. Les tarrieres appartiennent
aux femelles , 8c leur fervent à percer 8c à entailler
les corps dans lefquels elles dépofent leurs oeufs.
La plupart des mouches font ovipares ; mais il y en a
qui font vivipares, 8c qui mettent au jour des vers
vivans. Certaines efpeces de mouches ne font diftin-
guées que par la grandeur. Il y en a qui font folitai-
res , d’autres vivent en fociété comme les guêpes ,
les abeilles, &c. Voye{ les mèm. pourfervir à VHiß.
nat. des infect, par M. de Reaumur > tom. IV . dont
cet extrait a été tire. Voye{ IN S E C T E .
M O U C H E c o r n u e , taurus v o la n s (Hiß. nat.)
fearabé de l’Amérique 8c des îles Antilles, dont le
corps eft prefque aufli gros qu’un petit oeuf de poule
un peu applati, ayant comme tous les autres lcara-
bés, des aîles fort déliées recouvertes par d’autres
aîles en forme de coquilles, d’une fubftance feche ,
affez ferme , très-liffe, luilante, d’une couleur de
feuille morte tirant fur le verd 8c parfemée de petites
taches noires ; le refte du corps eft dun beau noir
d’ébene très-poli, 8c principalement garni à la partie
pofterieure d’un duvet jaune difpofé en forme de
frange. L’animal a fix grandes pattes , dont quatre
prennent naiffance au-deffus de la poitrine, 8c les
deux autres font attachées au milieu de la partie inférieure
de l’eftomac ; elles fe replient chacune en
trois parties principales par de fortes articulations,
dont quelques-unes font armées de pointes ttès-aiguës
; les extrémités de ces pattes font terminées par
trois petites griffes courbées en crochet, très - piquantes
, 8c s’accrochant facilement à tout ce qu’elles
rencontrent. La tête de cet infede paroît comme
étranglée 8c détachée du corps ; elle a deux grosÿèux
ronds , demi fphériques, de couleur d’ambre , très-
clairs 8t fixes : la partie qui eft entre ces yeux s’avance
beaucoup, 8t s’étend d’environ deux pouces *&
demi, formant une grande corne noire, très-polie ',
recourbée en-deffus, garnie de quelques excrefcen-
ces de même matière, 8c terminée par deux fourchons
difpofés l’un au-devant de l’autre. Le deffus
de la tête eft emboîté dans une efpece de cafqtie large
d ’un pouce , s’allongeant par-devant comme un
grand bec un peu courbé, long à peu-près de trois
pouces 8c demi, garni de deux éminences pointues ,
difpofées des deux côtés vers les deux tiers de fa longueur
; le deffus de ce bec eft d’un beau noir , aufli
iluftré que du jais poli ; mais le deffus eft creufépar
une petite rainure toute remplie d’un poil ras très-
fin , de couleur jaune > 8c plus doux que de la foie , 8c
un peu ufé dans la partie de ce bec qui s’approche
de la corne inférieure dont on a parle. Tout l’animal
peut avoir fix pouces de longueur d’une extrémité
à l’autre : il vole pefamment, 8c pourroit faire
beaucoup de mal s’il rencontroit quelqu’un dans fon
paffage. M . l e R o m a i n .
M o u c h e s l u i s a n t e s , autrement nommées
bêtes à fe u , c’eft un petit infefte des pays chauds de
l’Amérique, moins gros , mais plus long que les otom-
ches ordinaires , ayant les aîles un peu fermes, d’un
gris-brun , couvrant tout le corps de l’animal. Lorf-
qu’il les écarte pour voler, 8c qu’il découvre fa partie
poftérieure , on en voit fortir une clarté très-vive
8c très-brillante, qui répand fa lumière fur les objets
circonvoifins. Ces mouches ne paroiffent que le foir
après le coucher du foleil. Les arbres 8c les buiffons
en font tout couverts , principalement lorfqu’il a
beaucoup plu dans la journée ; il femble voir autant
d’étincelles de feu s’élancer entre les branches 8c les
feuilles.
L’île de la Guadeloupe en produit d’une autre forte
beaucoup plus groffe que les précédentes, dont la
partie poftérieure répand une plus grande lumière,
qui fe trouve fort augmentée par celle qui fort des
yeux de l’animal. M . l e R o m a i n .
MOUCHE-À-MIEL & MIEL, (Econ. r«/?.)Tout
n’eft pas dit fur le compte des abeilles. Beaucoup
des traits de leur induftrie 8c de leurs fentimens ont
échappé à la patience 8c à la fagacité des obferva-,
teurs. Mais connût-on tout ce dont elles font capables
dans un climat, on n’auroitpas droit de conclure
qu’il en eft de même dans tous les autres. La différente
température de l’air faifant varier leur conduite
pour leur confervation , & pour augmenter le nombre
des effaims ÔC la quantité dit miel; c’eft pour aider
à étendre leurs bienfaits que pourront fervir les
obfervations fuivantes propres au climat du diocefe
de Narbonne 8c du Rouflillion , où la beauté 8c la
bonté du miel l’emporte fur tous ceux de l’Europe.
Il eft furprenant qu’avec' cet avantage cfont jouit la
montagne de la Clape auprès de Narbonne ; on s’y
attache comme par projet à détruire ces animaux
par des ravages qu’on y fait depuis plufieurs années,
8c dont il fera parlé dans ^article T r o u p e a u x
D E S B Ê T E S À l a i n e , à qui ils font encore plus
cruels.
Les effaims viennent toujours dans le printems,'
8c jamais pendant l’été ni l’automne. La durée des
tems depuis la fortie du premier efi'aim au dernier
en’chaque année, 8c la quantité des effaims eft proportionnée
à la quantité des ruches -jmeres , 8c à
l’abondance des provifions qu’elles ont faites. Toutes
les ruches ne donnent pas des effaims, ni du miel tôüs
les ans. 1.1 eft des années où l’on n’a pas du miel ni des
effaims. Il en eft où l’on n’a que du miel 8c très-peu
d’effaims. Il en eft au contraire pendant lefquelles
l’un 8c l’autre abonde. Pour donner un exemple de
fécondité, j’ai vu une ruche qui, dans l’efpace d’un
mois 8c demi environ, donna cinq effaims. Ces différences
viennent des différentes températures de leur
l’air. Quand les abeilles ont effuyé un mauvais hiver
8c un printems trop fec , les plantes produifent peu
de fleurs 8c fort tard ; alors uniquement occupées à
recueillir le peu de ce que la faifon leur fournit, elles
travaillent beaucoup pendant long-tems pour ne ra-
maffer que peu des provifions ; la faifon eft déjà avancé
e, qu’elles ont à peine rempli les cellules vuidées
pendant l’hiver pour leur entretien ; de forte qu’en
ces années-là elles n’ont pu amaffer au-delà de leur
provifion pour l ’hiver fuivant. Elle leur a coûté
cependant affez des fatigues pour nuire à la génération
; aufli n’en avons-nous pas des effaims.
Quand l’hiver a été moins rude 8c le printems
affez doux vers fa fin, les abeilles n’ont pu trouver
affez tôt de quoi faire leur récolte : elles fe font excédées
de fatigue, 8c n’ont pu remplir les ruches 8c
engendrer; l’un a nui à l’autre, de maniéré qu’il
n’en a pu rélulter que peu ou point d’effaims.
Quand le printems commence de bonne heure
à faire fentir les douces influences, les abeilles cef-
fent d’être engourdies;la nature fe réveille, 8c leur
ardeur eft inexprimable, quand les campagnes peuvent
fournir à leur diligence. C ’eft en ces années-là
que les ravages font d’abord réparés, les gâteaux
multipliés 8c alongés, 8c les cellules remplies de
miel y à quoi fuccedent bientôt beaucoup d’effaims*.
Quand le nombre des effaims eft grand, la durée
de l’apparition depuis le premier jufqu’au dernier
eft plus longue que quand le nombre eft petit,
comme nous l’avons déjà dit, parce que certaines
ruches en donnent plufieurs dans la même
faifon. Nous devons, en ces années-là plus qu’en
toutes les autres, porter plus d’attention à châtrer
les ruches, 8c le faire à plufieurs reprifes. 1°, parce
que levant le miel dans toutes, le même jour ; fi c’eft
trop tôt, nous détruifons la multiplication, puifque
les abeilles cherchent dès-lors à réparer les pertes
qu’elles viennent d’effuyer, par un travail opiniâtre
qui nuit à la génération. 2.0 On détruit inévitablement
le couvain mélé en certaines ruches,
avec le miel; 3.0 8c le miel ainfi confondu, en
acquiert un goût bien moins agréable. Il faut donc
donner à nos abeilles le tems de peupler 8t recon-
noître, en obfervant celles qui ont donné des effaims,
afin de les châtrer quand on jugera qu’un
certain nombre de ruches en aura affez engendré.
J’ai remarqué, en voyant prendre les effaims, que
certains entroient de bonne grâce dans les ruches
qu’on leur avoit préparées, 8c qu’ils y reftoient.
D ’autres n’entroient qu’en partie ; ôii fi ils entroient
en entier, ils ne faifoient qu’aller & venir
de la ruche à l’arbre ou ils s’étoient d’abord
accrochés.; Ce dégoût pour les ruches étoit plus
ou moins long en certains ; les uns s’arrêtoient
après quelques heures * ;à celles qu’on leur avoit
préfentées ; d’autres flottoient plus long tems dans
l’incertitude, 8ç difparoiffoient bientôt*après ; d’autres
entroient dans les ruches : on les plaçoit, mais
ils difparoiffoient après quelques jours ; enfin, certains
I, après avoir commence leurs rayons, aban-
donnoient leur befogne 8c leur demeure.
Qn pourroit croire que l’abandqn de leur ruche
étoit la marque du changement de patrie, ou que
la mort avoit fuivi leur établiffement. Quelques
foins que je nie fois donnés pour découvrir la caufe
de ce changement, je n’ai jamais vu que la mort
Tome Xy
Peut produit ; il y a tout lieu de cfoirô que les
corps morts auraient été au pié de la ruche 8£
dans les rayons, comme on les trouve .dans les
anciennes, quand la vieilleffe ou d’autres caufe9
la produifent. Je n’ai jamais vu aufli, pendant plufieurs
années que j’ai obfervé ces animaux,qu’ili
aient changé de patrie : l’homme deftiné à en avoir
foin pendant toute l’année, 8c occupé uniquement
au printems à veiller à la fortie des effaims, à les
loger 8c à les placer, n’a pu découvrir cette tranf-
migration. Il eft donc vraiffemblable que ces effaimi
mécontens de leurs logemens, ou par affe&ion pour
la maifon*paternelle, vont rejoindre leurs parens,
qui, apparemment comme nous, font toujours prêts
à accueillir leurs enfans. II femble far ce pié-là que
l’inconftance de la jeuneffe 8c la tendreffe des peres
produifent ces déguerpiffemens. „
Ne pourroit-on pas foupçonner quélqu autre
caufe, en confidérant les allées 8c les venues des
effaims 8c leurs murmures dedans 8c dehors les ruches
? Ne femble*t-il pas que celles qu’on leur def--
tinre manquant par la grandeur (car les aromates
dont elles font parfumées devraient les y arrêter)
en paroiffent mécontens, après un examen affez
long, à en juger par leurs mouvemens contraires
8c bruyans? Les uns trouvent la ruche trop grande
pour loger la famille ; les autres, celle qu’on leur
préfente trop petite ; certains s’accommodent de
celles qu’on leur offre, 8c la famille s’y loge; enfin,
il en eft qui s’étant d’abord accommodés du logement
qu’on leur a offert, y travaillent ; mais foit inGonf-
tance, foit que la faifon qui a fuivi leurs premiers
travaux, n’ait pu féconder leur ardeur, elles fe font
découragées , après avoir reconnu apparemment
qu’elles ne pouvoient remplir leurs premiers projets
; elles abandonnent la place avec un ou deux,
petits gâteaux déjà élevés. Je me confirmai dana»-
cette opinion en 1757, ou j’eus affez abondamment
des effaims. J’avois fait conftruire des ruches
pour les loger, plus grandes que les ruches*
meres, croyant alors que celles-ci émnt pleines 66
donnant des effaims, exigeoient des caiffes pareilles
ou plus grandes pour me procurer à l’avenir plus
de miely en y plaçant les plus gros. Je me trompai
; puifque quelque tems après, toutes ces ru-
Vhes furent défertées, malgré les rayons que les
effaims a voient déjà commencé d’élever; au lieu
que les petites ruches réuflirent mieux. Il n’y eut
que les plus petits effaims; qui étant les derniers
nés, ne trouvèrent aucun logement convenable i
la moindre de mes ruches étoit pour eux des palais
trop fpacieux ; tous déguerpirent, y étant peut-
être déterminés par la difficulté des fubfiftances qui
; furvint alors. On doit entrevoir de-là, que , ne
voulant pas des petits effaims, il faut châtrer* les
ruches dès qu’elles ont donné des effaims, quand
on reconnoîtra qu’ils deviennent plus petits; dès-
lors elles chercheront plutôt à réparer leur perte
qu’à engendrer; 8c l’on éviterait de voir périr ces
ruches meres, fuite ordinaire de l’épuifement.^ Si
l’on veut cependant profiter de leur fécondité, il faut
proportionner la grandeur des caiffes à la groffeuf
des effaims; enforte qu’un effaim n’ayantquele quart
de la groffeur d’un autre, (telle étoit à-peu-près la-
proportion des groffeurs du plus petit au plus grand
dé niés effaims de l’année 17 57)» || ira|i qu®
capacité des caiffes foient dans le rapport de 1 à 4*
ou bien réunir plufieurs effaims, en ne confèrvant
pu’une reine ( chofe fi difficile ) pour .éviter la rébellion.
Il femble cependant, feloh ce que nous
avons dit précédemment, qué, les éffainls quittant
leur ruche, 8c ne changeant pas de patrie, mais fe
réunifiant avec leurs peres, leurs reines ne font
plus rébelles, 8c qu’elles irifpirént au contraire à