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«h récitant feulement les prières, fans Fiacre 'ni lôù*
Fiacre. _
Meffe de leata , Ou de la Vierge , c ’elt celle que
Von offre â Dieu par l'entremife de la Vierge & fous
'fon invocation. • - -
Mettecommune , bu de la communauté , eelle qui
Ce dit dans les monafteres à certaine heure pour
toute-la communauté.
Mejfe du Saint-Efprit, celle que l’on célébré au
Commencement de quelque folèmnite , ou d une al-
femblée eccléfiaftique qu’on commence par l’invo*-
«31100 dit Saint-Efprit.
Mette de fête , comme de Noël, de Pâques , c ’elt
celle qu’on dit ces jours-là, 6c dont les leÛures font
Conformes au tems où l’on e ft , 6c au myftere que
l ’on célébré» .
Mette du jugement, celle où l’on fe purgeoit d’une
calomnie par les preuves établies. Voye[ Preuves.
La MeJJ'e pour la mort des ennemis a été long-tems
-en ufage en Efpagne , mais on l’a abolie, parce que
cette intention eft contraire à la charité chrétienne.
Mejfe des morts ou de requiem eft celle qu’on dit à
l ’intention des défunts , dont l'introït commence
par requiem. Au xiij» fiecle , avant que de mener les
coupables au fupplice, on leur faifoit entendre une
Mejfe des morts pour le repos de leurs âmes»
Mejfe de paroijje ou grande Mejfe eft celle que le
curé eft obligé de faire chanter toutes les fêtes &
dimanches pour fes paroifliens.
Petite Mejfe ou Mejfe baffe , celle qui fe dit à des
autels particuliers avec moins de cérémonies.
La première Mejfe eft celle que l’on dit dès le
point du jour»
La Mejfe d’un faint eft celle où l’on invoque Dieu
par l’interceffion d’un faint.
Il y a des Mejjes] des apôtres , des martyrs, des
confeffeurs, des pontifes, des vierges, &c.
Mejfe du ferutin , étoit une Mejfe qu’on difoit autrefois
pour les cathécumenes le mercredi & le fa-
jnedi de la quatrième femaine de carême , lorlqu’on
examinoit s’ils étoient difpofés comme il faut pour
recevoir le baptême.
On appelle feche la Mejfe où il ne fe fait point de
confécration, comme celle que dit un prêtre qui
ne peut pas conférer , à caufe qu’il a déjà dit la
Mejfe, comme témoigne Durandus ; ou celle qu’on
fait dire en particulier aux afpirans à la prêtrife,
pour apprendre les cérémonies : c’eft ainfi que l’appelle
Eckius.
Le cardinal Bona dans fon ouvrage de rebus li-
turgicis, lib. I. cap. xv. parle affez au-long de cette
Mejfe feche, qu’il appelle aufli Mejfe nautique, nau-
tica, parce qu’on la difoit dans les vaiffeaux où l’on
n’auroitpas pu confacrer lefang deJefus-Chrift fans
Courir rifque de le répandre à caufe de l’agitation
ftu vaiffeau, & il dit fur la foi de Guillaume de Nantis
, que faint Louis dans fon voyage d’Outremer
en faifoit dire ainfi dans le navire qu’il montoit. Il
cite aufli Génébrard, qui dit avoir aflifté à Turin
en 1 587 à une pareille Mejfe célébrée dans une
églife ymais après dîner & fort tard pour les funérailles
d’une perfonne noble. Durand qui parle de
ces Mejfes , affûre très-diftinâement qu’on n’y difoit
point le canon ni les prières direâement relatives
à la confécration , puifqu’en effet le célébrant ne
cônfacroit pas. Pierre le Chantre, qui vivoit en
1 îoo,s’eft élevé contre ces abus, aufli-bien qu’Eftius,
& le cardinal Bona remarque que la vigilance des
'évêques les a entièrement fupprimées.
Le même Pierre le Chantre dans fon ouvrage intitulé
, Vcrbum àbbreviatum , fait mention d’un autre
abus, qu’il appelle Mejfes à deux & à trois faces ,
Mijja bifaciata, Mijfa trifaciata ; 6c voici comme il
le décrit ; Quelques prêtres, dit-il, mêjoient plu-
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fieufs Mejjes Cft Ufte ; c’eft-à-dire qu’ils célébroieftt
la Mejfe du jour ou de la fête jufqu’à l’offertoire , -
puis ils en recommençoient une fécondé, & quelquefois
une troifieme & une quatrième jufqu’au
même endroit ; enfuite ils difoient autant de fe-
crettes qu’ils avoient commencé de Mejfes 'mais
pour toutes ils ne récitoient qu’une fois' le canon ,
& à la fin ils ajoutoieftt autant de colleâes qu’ils :
prétendoient avoir réuni de Mejfes. Il y avoit bien
de l’ignorance & de la fupefftition dans cette conduite.
Il y a apparence que les exemples n’en ont
pas été fréquens, puifquë l’auteur dont nous venons
de parler -, eft le feul qui en ait fait mention. Bing-
ham, Orig. ecclejiajliq. tom. VI. lib. X V . cap. iv.
m s.
Mefe votive, eft une Mejfe autre que celle de l’office
du jour , 6c qui fe dit pour quelque raifon ou
quelque dévotion particulière.
Mejfe des préfanhifiés , eft celle dans laquelle on
prend la communion de l’hoftie confacrée les jours
précédens, 6c réfervée. Cette Mejfe eft en ufage
ordinaire chez les Grecs , qui ne confacrent FEu-
chariftie en carêftie que le lamedi & le dimanche :
chez les Latins, elle n’eft plus en ufage que le feul
jour du vendredi-faint.
La Mejfe eft compofée de deux parties ; la première
, l’ancienne Mejfe des Catéchumènes ; ja fécondé
, qu’on nommoït Mejfe des fidèles , comprenoit
la célébration & la confécration de l’Euchariftie
jointe à la communion qui, félon l ’ancien ufage, fuit
la confécration. A l’égard des oraifons particulières
6c des cérémonies que l’on emploie dans la célébration
de la Mejfe, elles ont été différentes endifférens
tems 6c en diverfes Eglifes, ce qui a compofé diver-
fes liturgies chez les Orientaux , & des Mejjes pour
les différons pays occidentaux. Voyei Liturgies.
Messe du pape Jules, ( Peinture.) merveilleux
tableau de Raphaël ; voici ce que M. l’abbé Dubos
dit de ce tableau : Il eft peint à frefque au-deffus &
aux côtés de la fenêtre dans la fécondé piece de
l’appartement de la fignature au Vatican. Il fuffit
que le le&eur fâche que cette peinture eft du bon
tems de Raphaël, pour être perfuadé que la poéfie en
eft admirable. Le prêtre qui doutoit de la préfence
réelle , & qui a vu l’hoftie qu’il avoit confacrée devenir
fanglante entre fes mains pendant l’élévation,
paroît pénétré de terreur & de refpett.
Le peintre a très-bien confervé à chacun des af-
fiftans fon cara&ere propre, mais fur-tout l’on voit
avec plaifir le genre d’étonnement des fuiffes du
pape, qui regardent le miracle du bas du tableau où
Raphaël les a placés. C ’eft ainfi que ce grand artifte
a fu tirer une beauté poétique de la néceffité d’ob-
ferver la coutume en donnant au fouverain pontife,
fa fuite ordinaire.
Par une liberté poétique, Raphaël emploie la tête
de Jules II. pour repréfenter le pape devant qui le
miracle arriva. Jules regarde bien le miracle avec
attention, mais il n’en paroît pas beaucoup ému. Le
peintre fuppofe que le fouverain pontife étoit trop
perfuadé de la prélence réelle pour être furpris^ des
évenemens les plus miraculeux qui puiffent arriver
fur une hoftie confacrée. On ne fauroit caraftérifer
le chef de l’Eglife, introduit dans un femblable événement
, par une expreflion plus noble 6c plus convenable.
Cette expreflion laifle encore voir les traits
du cara&ere particulier de Jules IL On reconnoît
dans fon portrait l’afliégeant obftine de la Miran-
„ dole.
Enfin le coloris de ce tableau eft très-fupérieur au
coloris des autres tableaux de Raphaël. Le Titien n’a
pas peint de chair où l’on voie mieux cette molleffe,
qui doit être dans un corps compofé de liqueurs & I de folides. Les draperies paroiffem.de belles étoffes
* de
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de iâinè & de foie qué le tailleur viendrait d’ém-
ployén Si Raphaël avoit fait plufieurs tableaux d’un
toloris ajifli vrai 6c aufli riche $ il fërbit cité entre les
plusëxceliens coloriftes. ( D. J .)
MESSENE, (Géog, a n c mara-ün: il ÿ avoit deux
villes de ce nom ; l’unè dans le Pélopônriefé , dont
nous allons parler ; l’autre dans la Sicile , croit l ’ouvrage
d’une colonie des Méïïeniéns du Pelbponnefe
dans lé teriiS de leurs malheurs. Lés Latins nommèrent
eetté dernière Mêjfàha, c’éft Mefline de nos
jours. V i y c { MêsSine.
La Mtjjehc dit Pélopohnéfe étoit une grande &
puiffante v ille , fitüéé dans les terreS fur ulnë hauteur
, capitale de la Meffénie , 6c eclebre dans l’hif-
tbiré par lès Ibirgués & fanglantés guerres qu’cllè
foutirit contre Lacédémone. Diodore de Sicile a fait
la récapitulation de la guerre mefféniaque dans-fon
XI. livre, il faut lé coftférér avec Paufanias, 6c lup-
pléer à l ’un par l’autre.
Mejfene avoit été' bâtie pàr Polycadn ; niais ayaftt
été cotnrne détruite par les défaftres de la guerre,
Epaminondas la rétablit, y appellà les Mefléniens
épars de tous côtés , & la fortifia fîngùlièrémënt ;
fes mur a illés ont fait l’étonnement de Paufanias.
Cet auteur les niet au-déffus de celles d’Amphryfus,
de Byzance & dé Rhodes,qu’il avoit toutes vues dé
fes yeux. Il en reftoit ericoré 38 tours dans leur éri-
tiér en 1730. M; Fabbé Fourmont fuivit pendant
une heure dé cheinih la partie de ces mùratlleS, qui
comprénoit la moitié du mont IrKomé, & d’itne au-
ife montagne qui lui eft ôppofëe à l’orient. GèS
tours font éloignées lés unes des autres dé 150 pas f
ce qui formé une enceinte dé cinq quarts dë liéue
au nord dé la ville. La muraille s’éteridoif encore
davantage à l’ôccidérit & au midi dans des vallons
où l’on croît' voir les débris du ftâde, dé beaucoup
de temples & d’autres édifiées publics.
Strabon, l. VIII. p. Jfr/, compare Meffènt à Co rinthe
ÿ foif pour fa fituatibn , foit pour fes fortifications
; l’une & l’autre dé ces villes étoient commandées
pàr une mbritâgrië vbifine, qui leur férvoit de
fortereffe, lavoir Ithomé à Méjfenc, 6c Acrôcbrih^-
thus à Corinthe. Ces deux places en éffef paffôient'
pour être dès portes fi importais , que D'éméfriiis'
voulant pérfuadér à Philippe , perë de Per fée, de
S’emparer dit Pelbponnefe , lùi' confeilla dé fubju—'
guer Corinthe & Méjfene : vous tiendrez ainfi1, difoit'-
îl, lé boéufpar les? deux; ebines-.
Cette Ville , lèlon Polybé, Elieft' & La&ariée', à
été la patrie d’uri' boriîmé qui fit autrefois bien du
bruit par fâ cïitiqüë des dieux! du: pagàbifme , j'é’
veux parler d’Evhémere , contemporain de Càf-
fàndre , roi de Macédoine ,-dbril il fut fort aimé.
^ Il compofa: les vies; dey dîèùx, & fuppofa1 qué ées-
vies avoient été réellement éérites'paf Mer'éuré, 8c
qu’il les avoit trouvées gravées, telles-qu’il les: doh--
noit, dans l’île de Pàrichée.CJïi morceau dë ce genre,
publie d'a^iès dés1 ihériibirès fi refpèétables , de'vë-
rioit égaleftient curieüx 6c irit'é^e'flabf par la nafütë
des chofès'qu’il aririoriçoit;, & par cëlî’e de la nouveauté
; l’ouvrage étoit intitulé ^Hi(loirefacrée\ titre
converiable'à tin’écrit tiré d’infcriptîbhs'originales^
Le dèflëin dé l’aüteur étoit de prouver qùe Cûe-
lûs, Saturne > Jupiter, Neptune, Pluton, eh un mbt
la troupe des grands Dieux, auxquels on avoit érigé"
tant de' tédipléS, rie différoiehf pas des antres iribr-
tfelS.Le ihoridë,difôit-il, étoiFalors dans fon enfance •
fés preriiiers-hâbitaris ne fé forrrioierit pasdes idées
jriftes des objets-, & leXirs idéès d’ailleiirs étoient eri
très-petit rtônïb'r'e. Hors d’état' de faire tin ufage'
eterid'u'de'leur ràîfon , tbut leur parut merveilleux
& fürriatufeh Les' vaftèS 6C rapides' conquêtes^ dès*
grands capitaines éblouirent dé S nations' entières! Il
ÿ'eri eütqtliy plus*ferifibles-aux bienfaits, né pufent
Tome X*
ME S qài
voir (m étoiînemeht àes rois, qui feinWôie'nt n’êtré
tnonte fur le trône que pour tràvaiilter au bônheiir
e eurs fujets, foit par l’utilité de leurs decouvertes,
oit par la (ageffe dè leur gouvernement ; ainfi routés
les nations, comme de concert, fe perfüàdcrent qüé
des perfonnesfifüpéfiéures en talenS dévoient cét
avantage à une nature plus excellente qtiè là leur
ils en firent dés dieux. Tel érôit à-pèn-près le fyf-
teme d Evhénilere fur l'origine dit pagànifniè, Si cét
eertvain ingénieux ; pour le nietire dans un plus
beau jour, matqusit fôignènfémént les pays & lés
villes illùftfées par les tombeaux de prefqué toutes
les divinités j que les Théologiens & lés Poètes
avoient S l’envi honoré du titre pompeux d’ime
mortels.
Dans la vûe dé porter le dernier coup à la relï-
gtonpayénne * il n’avoit paffé fous filcnce aucun
des faits qui pou voient ouvrir les yeux au public
fur-tout de dieux différens addrés dans le monde!
Athénée rapporte un trait du peu de ménagement
de ce ph'ilofophe pouf les dieux dans la perfonne
de Cadmus , dônt la nômbreufe poflérité avoit peuplé
le ciel. Il affïiroit que cet éirangér étoit un cui-
finièr du roi de Sidon > & que l'éduit par les charmes
d’Harmonie, une dés muficiennes de la cour, il
Favoit enlevée & conduite dans la Béotie. Enfin à
alla jufqu’à mettre au frontifpice de fon ouvragé
un vers fanglant d’Euripide, qui, dit Plutarque, le
une piece de ce poëte toute remplie
d impiétés'» r
Jamais livre publié contré une réligiori dominante
rie parut plus dangerèutf que celui d’Evhémère Ôè
jamais homme rie foülëva tant de leéleurs contre fà
doôrine. Ci'ceron lui-m‘êmé , qui peut être ne pen-
foit pas différemment du philofophe de Mejfene , fe
crut obligé dans fon dilcours de là nature dès dieux
d’avertir que èeruï d’Évhémerè concJuifoit à' Fex-
tinâion dé toute religion. 11 n’eft donc pas étonriant
que tant de gens âÿënt traité cet auteur d’incrédule
, d’impié , dë fâcrilege, 6c qui pius eft d’athée ;
mais il paroît que fou plus grand crime étoit d’avoir
pénétré plus avant que le commun des hommes dans
les vraies fources de l’idolâtrie. ( D . J. )
M ESSEN È , ( Géog. dnc. ) île d’Afié entre le Tigre
& l’Euphrate ,• qui après s’être joints Si s’être avancés
vers le midi, fe fépàrent de nouveau , en forte
qü’aVant qué dé tomber dans le golfe Perfique , ils'
renferment dans leur bras cètte grande île qu’on ap-
pëllbit autrefois Mejfene oü Mefene , 6c qu’on nomme
j préféntement Chadtr. Voye{.là-defTus M. Huet dans"
! fonîivre du paradis tcrrejtré. .
Mes SÉNÉ, Golfe de , ( Ùéogr. anc. ) Méffeniacus
firiù's , golfe dâris là partie méridionale du Pélopôn-
riefé , à l’occident du gofte’de Laconie. Il eft aufli'
noirimé'par Strabonfirius Afindus, de la'ville Afiné
fituée lur la côte ; Sinus Thuriatis, de la ville dë
: Thuria ; (inus Coronàus , de"la ville de Coron , 6c
c’eft même aujourd’hui lé golfe de Coron.
MESSENIE, ( Gêogr. anc. ) contrée du Pélbpori-
nëfe, au milieu dë l’Elide & de FArcadië , 6c au
coucharit de la Laconie, dont anciennement elle"'
faifoit partie. ( 23. ƒ .)'
MfeSSIE, Mejjias, f. m. (Tfiéoî. & ffiff. ) ce terme'
vierit dél’hëbréu, quifigriifiei unxitj unelus ; il eft ly-
rioriÿrrie au mot grec cAV^f l’un&l’autré font dès termes
confacrë's dans la religion , & qui ne fe donnent
plus aujourd’hui qii’à Foint par excellence, cefouve-
ràin libérateiir que l’aricieri peuplé juif attendoit,
aErës la venue duquel il foupi/e encore , 6c que
nous avons en la perfdnhe de Jçfns fils de Marie ,
qu’ils règarderit comme Foint du Sfeigneur, 1 eMejjiè
pfomîs à l’Humanité. LesGrecsemployoientaufli le
mot' d'élcimmefôs, qui figriifîè la même chole quë
chrijloSi
Ë e e