peu de tems avant de le mettre au four, pour empêcher
l’aCtion vive du feu.
Mouiller les veàux 9 (Reliure.) Les Relieurs
trempent les peaux de veau dans un leau d’eau de
puits , & enfuite ils les tordent bien. On dit mouiller
du veau , ou mouiller les veaux.
Mouiller les fers , ( Taillandier. ) Lorfque
les Serruriers & Taillandiers ont forgé une piece ,
& qu’ils la reparent avec le marteau à main pour
effacer les coups de marteaux, ils mouillent leur marteau
dans l’eau, & frappent deflus la piece pour en
■ détacher la craffe.
MOUILLET, f. m. outil de Charron, ce font deux
jantes affemblées en-dedans, de façon qu’elles forment
une ovale qui fert aux Charrons à pofer les
moyeux de roue , quand ils veulent former les mor-
taiües pour placer les rais. Voye^ Planches du Charron
.M
OUILLOIR , terme de Bimhhtier faifeur de dragées
au moule ; c’eft une febille de bois dans laquelle
eft une éponge mouillée qui fert aux coupeurs pour
mouiller les tenailles avec lefquelles ils féparent les
dragées des branches. Voyeç l'arcicle Fonte DES
DRAGÉES AU MOULE , & les figures relatives à cet
Mouillure , Mouilloir , ( Jardinage. ) voye{
A rroser.
MOU1TA , ( Hifi. nat. Botan.') plante de l’île de
Madagafcar ; elle croîtdans les endroits marécageux.
On croit qu’elle eft-la même que le cyperus orientalis.
Les habitans la regardent comme un reinede contre
les maux de tête.
MOULAGE, f . m. ( Jurifprud.') ou droit de moulage
, eft un terme ufité dans quelques coutumes pour
exprimer le droit que le feigneur le v e , foit en argent
ou en grain, ou farine fur fes fujets qui viennent
moudre leurs grains à fon moulin bannal. ( A )
Mo u l a g e , c’eft aufli le droit qui eft payé aux
Mouleurs de bois , c’eft-à-dire à l’officier de police
•qui mefure les bois de chauffage fur les ports de
Paris. On appelle pareillement moulage le mefurage
des bois à brûler, ou 1’aCtion par laquelle on les mefure.
Dictionnaire de Commerce.
Moulage , ( Arts méchaniq. ) c’eft FaCtion de
mouler. les articles Moule ér Mouler.
MoùLage. Ce mot qui devroit fignifier l’aClion
de mouler , eft pris che{ les Artificiers pour la maniéré.
Ils s’entendent des cartons faits exprès pour
former les cartouches des artifices , lefquels font
compofés de plus ou moins de feuilles de gros papier
gris collé , fuivant la groffeur des fufées auxquelles
ils font deftinés ; ainfi ils difent du moulage de trois,
quatre , cinq, &c.
MOULE, f. f. ( Hifi. nat. Iclhiolog. ) poiffon de
mer de couleur rougeâtre, reflemblant à une tanche
d’eau douce, par la partie poftéricurc du corps , &
à une foie, par la partie antérieure, qui eft mince ,
plate,& garnie en-déflus & en-deflous de nageoires.
Ce poiffon change de couleur dans différentes fai-
fons. Au ptintcms. il a la partie antérieure de la tête
d’un noir rougeâtre, 6c la partie inférieure verte , le
ventre de la même couleur que la tanche , & la partie
poftérieitre du corps noire ; les nageoires qui font
près des otties ont une couleur rouge ; les yeux font
grands & de couleur d’or , les dents petites, & la
bouche eft grande & dénuée de levres. La moule a
au bout delà mâchoire inférieure un barbillon , &
deux autres plus longs fitués au-deffous du premier
& plus en arriéré. Il y a une nageoire qui commence
derrière l’anus & qui-s’étend jufqu’à la'queue , &c
une autre aufli étendue fur la partie poftérieure du
dos ; la nageoire qui eft fur la partie antérieure eft
plus petite. Ce poiffon vit fur les rochers ; il le nourrit
non-feulement d’herbes, de moufle, mais encore
de petits poiffons : il dépofe fes oeufs fur l’algue. Rondelet
, hifi. des poiß. I. partie , liv. F l. chap. x. Voye^
Poisson.
Moules , nom que l’on a donné à des coquillages.
Il y a des moules d’eau douce & des moules de mer.
Toutes les efpeces de moules, & même toutes les coquilles
bivalves , ont un ligament coriace qui tient
liées les deux pièces enfemble ; ce ligament dans les
moules eft fituë à la partie poftérieure de la coquille ,
■ qu’on appelle talon : c ’eft l’endroit le plus épais. Les
moules le ferment par la contra dion de deux gros
mufcles fibreux qui font intérieurement attachés à
chaque bout des coquilles ; lorfque ces mulcles fe
relâchent, le ligament tendineux du talon fe gonfle
& fait ouvrir la coquille. Ce ligament à reffort eft
différent dans les moules de mer de celui des moules
de riviere, en ce qu’il n’eft pas attaché en arriéré ,
mais en partie entre les bords de la coquille, & en
ce qu’il ne paroît nullement au-dehors ; il excede
un peu dans la cavité de la coquille, parce que les
bords ne font pas affez épais pour le renfermer tout
entier. Pour fuppléer à ce defaut, il eft entouré de
deux cordons qui font fortement attachés fur les
bords intérieurs de la coquille, à laquelle ils donnent
de l’épaiffeur ; ces cordons font durs , troués , & ils
paroiffent comme ajoutés à la coquille, & d’une matière
différente. Les moules ont leurs coquilles bordées
tout-autour d’une membrane qu’on pourroit
appeller épiderme, parce que c’eft une continuité de
la couche extérieure des coquilles ; ces membranes
s’appliquent fi exactement l’une contre l’autre quand
elles font mouillées, que la plus petite goutte d’eau ne
peutfortir delà moule. Outre cette membrane , il y a
tout autour du bord intérieur de chaque coquille un
ligament;ces ligamens, qui s’appliquent l’un contre
l’autre quand les coquilles font fermées, empêchent
aufli que l’eau ne forte, & même que les coquilles
ne fe caffentfur les bords pendant la grande contraction
des mufcles. Les coquilles de quelques efpeces
de moules font affermies enfemble non-feulement par
la contraction des mufcles & par le ligament à reflort
dont nous avons parlé , elles le font encore par de
longues rainures ou cannelures qui reçoivent des
languettes tranchantes dans toute leur longueur ; il
y a au bout de ces rainures , immédiatement fous le
talon, une cheville dentelée qui entre dans une cavité
aufli dentelée de l’autre coquille, & cette cavité
a fur fes bords deux petites éminences dentelées qui
entrent dans deux petites cavités de l’autre coquille
qui font aufli dentelées ; de forte que les dentelures
des épiphyfes & des cavités fe reçoivent mutuellement
, comme celles des os du crâne. Mais ce gin-
glyme ne fe trouve pas dans toutes les efpeces de
moules : celles de mer, & la grande efpece qui naît
dans les étangs & qui croît jufqu’à un pié de long ,
n’ont point cette articulation.
La ftruCturc des moules eft telle, qu’il femble qu’elles
ne doivent avoir de mouvement qu’autant
qu’elles en reçoivent de l’agitation des eaux ; cependant
elles marchent toutes; & quelques-unes voltigent
fur la fuperficie de l’eau. Etant couchées fur le
plat de leurs coquilles, elles en fortent en partie en
forme de langue, avec laquellô!elles font de petits
mouvemens a-droite & à gauche , pour creufer le
fable ou la glaife des rivières ; en creulant de la forte,
elles baillent infenfibleinent d’un côté, &c fe trouvent
fur le tranchant de leurs coquilles le dos ou talon
en haut. Elles avançent enfuite peu à-peu leurs
têtes pendant une ou deux minutes , & enluite elles
les appuient pour attirer leurs coquilles à elles ,
comme font quelquefois les limaçons'aquatiques ;
elles réitèrent ce mouvement tant qu’elles veulent
marcher, & de cette maniéré elles font des traces
irrégulières qui ont quelquefois jufqu’à trois ou
(jWàtfè âltftes de lôftg. On voit pendant Pete plufieurS
de ce s traces dans les rivières où il y a beaucoup de
moules i & l’on ne manque jamais de trouver une
moule au bout de chaque routes C ’eft ainfi que ces
petits poiffons cherchent leur vie , & qu’ils fe promènent
çà & là en labourant la terre avec le tranchant
de leurs coquilles, le talon toujours tourné en
avant* Ces routes creufes fervent d’appui aux moules
pour les foutenir dans la même pofition, & en
fouiffant la terre çà & là , elles trouvent quelques
frais de poiffon ou autres petits alimens dont elles
fe nourriffent. Les moules dans leur marche peuvent
fe rencontrer & frayer enfemble. On ne découvre
point d’oeufs dans leur corps , on trouve feulement
pendant l’été beaucoup de lait & de glaire dans la
même moule ; ce qui peut faire croire qu’elles font
androgyrtes.
Les moules refpireht l’eau à-peu-près comme les
poiffons ; on découvre cette refpiration par un petit 1
mouvement circulaire qui fe fait dans l’eau proche
le talon de la coquille ; elles ne rejettent pas l’eau
à chaque fois qu’elles la puifent, comme les poif-
fon s, elles s’en rempliffent pendant une minute ou
deux, & puis elles la rejettent tout d’un coup par
l ’autre bout de la coquille. Pour pouvoir obferver
cette façon de refpirer, il faut que les moules foient
couchées à plat à moitié dans l’eau fur un beau fa-
blé; fi elles étoiertt entièrement cachées fous l’eau,
on ne pourroit obferver ni la petite circulation de
l ’eau qui fe fait près du talon, ni l’expulfion de l’eau
qui fort d’un feul coup par l’autre bout de la co-
. quille.
Les moules de riviere font fu jettes à diverfes maladies.
Il fe forme fur la lurface intérieure de la coquille
, des tubercules de la groffeur d’un pois , âc
qu’on prendroit pour dés perles. Lorfque les moules
fentent le froid , elles fortent en partie de leurs coquilles
eh'forme de langue * qu’elles traînent lentement
à droite & à gauche pour remuer le fable »
dont elles fe trouvent entièrement couvertes en
moins d’une demi - heure ; elles rentrent dans leurs
coquilles par le moyen d’un membrane mufculeufe ,
dont la groffe glande qui fort de la coquille en forme
de langue, eft toute enveloppée. Quand cette membrane
fe contracte , la glande, qui de fa nature eft
molle & flafque, devient une petite maffe dure &
ridée après qu’on l’a maniée. L’ifiue desexcrémens
paroît fe faire par la contraction des mufcles circulaires
de l’inteftin; ces mufcles font en grand nombre
& par paquets. Pour les voir il faut couper l’inteftin,
ôter les excrémens , & le bien déployer : alors oh
remarquera vers la bafe de la glande à laquelle l’in-
tellin eft attaché , plufieurs gros trouffeaux de fibres
qui vont tout-autour de l ’inteftin toujours en diminuant
de groffeur à mefure qu’ils s’éloignent de leur
origine. M. Poupart, mem. de l'acad. des Sciences ;
ann. iyo6 . p. 64.
Cet article a été tiré d'un ouvrage manuferit de M.
Forrney, fecfélaire de Cacadémie royale des Sciences 6*
Belles-Lettres de Berlin,
Il y a un animal de figure informe, dit M. de Fon-
tenelle, & il dit v ra i, habitant de la mer , des rivières
&c des étangs, qui ne reçoit fa nourriture &
ne refpire que par l’anus, qui n’a ni veines ni artères
, & dans lequel il ne fe tait point de circulation ;
il n’eft pas feulement hermaphrodite, merveille trop
commune ; mais il diffère des autres hermaphrodites
connus, en ce qu’il fe multiplie indépendamment
d’un autre animal de fon efpece , & eft lui feul le
pere & la mere, de ce qui vient de lui.
Cet animal étonnant, pour dire le ntot de 1 énigme
, c’eft la moule ou le moule \ car comme il eft des
deux fexes, nous l’avons fait dans notre langue ,
pial eu lin &c féminin.
§à Angularité a attiré l’attentiôn de MM. Vàn-
Heyde, Poupart; Mery ; Réaumur , qui à l’envi
les uns des autres ; ont tâché dé le conhoîtré. Je me
flatte donc qu’il n’y aura perfonne qui ne foit bieh-
àife de trouver ici un extrait des découvertes faites
fur cet étrange poiffon , par d’aufli bons Phyfi-
ciens que font ceux que je viens de nommer. Le
naturalifte , l’anatomifte & le phyfiologicien y doivent
prëndre intérêt;
Cette efpece de poiffoù , renfermé entre dehx co*
quilles, qui font ordinairement convexes & concaves
; eft le mytulus Ou lé mufculus des l&hyologi-
ftes.
Dïvifion des moules. Il y a des moules dé mer, d’é&
tangs & de rivières;
Les unes & les autres s’ouvrent, fe ferment, fortent
de leurs coquilles ; ils rentrent, s’enterrent dans
le fable ou dans la glaife des rivières, marchent ,
ont un mouvement progreflif , s'attachent où eiles
Veulent, reljiirent, & quelques-unes voltigent fur
la fuperficie de l’eau. Toutes font androgynes, ont
une conformation finguliere; des maladies , & des
ennemis ; développons les vérités curieufes;
Suivant toute apparence, les coquillages font les
premiers poiffons que les hommes ont connu , de
qu’ils fefont avifés de manger; car il s ’eftpaflë beaucoup
de tems avant qu’on ait inventé la ligne , l’hameçon
, les retz, les naffes, 6c tous les inftrumens
néceiïaires à la pêche dos autres poiffons. Mais pour
ce qui eft des coquilles, il n’a fallu dès le commencement
du monde, que fe baiffer pour les prendre.
De l'ouverture de la coquille des moùles. Van-Heyde
a inutilement cherché de quelle maniéré s’ouvrent
les moules, comme il paraît dans fon traité dé l’anatomie
de la moule ; mais M. Poupart nous l’a expliqué.
Toutes les efpeces de moules, même tous les
coquillages à deux coquilles, ont un ligament coriace
qui tient liées les deux coquilles enfemble à la
partie poftérieure qu’on appelle talon , & qui les
fait aulïi ouvrir par fon reflort ; en voici le mécha-
nifme.
Lorfque les moules ou autres coquillages ferment
leurs coquilles , par la contraction de leurs mufcles,
le ligament qui eft entre les bords de ce que l’on
appelle talon, eft comprimé & telle en cet état pendant
que les mufcles font racourcis ; mais quoique
ce ligament foit affez dur , il a pourtant quelque
chofe de fpongieux , de forte qu’il arrive qifen fe
gonflant , il pouffe les deux coquilles les fait un
peu ouvrir, quand les mufcles fe relâchent;
Le ligament à reffort des moules de mer, eft différent
de celui des moules de riviere. Celui de l ’huître
en différé aufli, & fi l’on examinoit les ligamens
qui font ouvrir toutes les différentes efpeces de coquilles
, il eft vraiffemblable qu’on trouveroit à cet
égard dans la plupart , quelque chofe de particulier
. Manière dont les moules fe ferment, entrent dans Itut
I coquille, & s'enterrent dans lt fable. Toutes les moules
fc ferment par la contraftion des deux gros mufcles
fibreux, qui font intérieurement attachés à chaque
bout des coquilles , & ces coquilles fe ferment
fi exactement, qu’à peine l’eau en peut fortir; on va
dire la maniéré dont cela s’exécute.
Toutes les efpeces de moules ont leurs coquilles
bordées tout autour , d’une membrane qu’on pourroit
appeller épiderme, parce que c’ eft une continuité
de la couche extérieure des coquilles: ces mem*
branes s’appliquent fi exactement l’une contre l’autre
quand elles font mouillées, que la moindre goutte
d’eau ne fauroit fortir de la moule.
Outre cette membrane , il y a tout au-tour du
bord intérieur de chaque coquille un ligament. Ge*