33© M E N
rieux. Dans ces fêtes elles couroient toutes échevelées
, tenant le thyrfe à la main, ÔC faifant retentir
de leurs cris infenfés, ou du bruit de leurs tambours,
les rives de FHebre 6c les montagnes de Rhodope
,U1m én age ',' m én ag em en t , épar gne, H
nom.') On le fert du mot de minage en lait de de-
penfe ordinaire ; de celui de ménagement dans la
conduite des affaires ; 6c de celui d épargné, à 1 e-
gard des revenus. Le ménage eft le talent des femmes
; il empêche de le trouver court dans le beloin.
Le ménagement eft du reffort des maris ; il fait qu on
n’eft jamais dérangé. Vépargne convient aux peres;
elle lert à amaffer pour l’établiffement de leurs en-
fans. ( D .J . ) A
MÉNAGER, on dit en Peinture qu il laut etre
ménager de grands clairs ÖC de grands bruns, parce
qu’ils produifent de plus grands effets lorfqu ils ne
lont point prodigués.
MÉNAGERIE, f. f. ( Gram.) batiment ou Ion
entretient pour la curiofité un gand nombre d animaux
différens. Il n’appartient guere qu’aux louve-
rains d’avoir des ménageries. Il faut détruire les me-
Mairies, lorfque les peuples manquent de pain; il
feipit honteux de nourrir des bêtes à grands frais ,
lorfqu’on a autour de foi des hommes qui meurent
de la’m. A
MÉNAGYRTHES, f. m. pl. ( Lifter. ) Les prêtres
de Cybele furent ainfi nommés 6c avec railon,
parce qu’ils alloient tous les mois demander des aumônes
pour la grand-mere ; 6c pour en obtenir, ils
n’épargnoiênt point les tours de foupleffe ; c eft ce
que fignifie le mot grec ménargyrthe, compofé de.
lxnv,moisy & ày u p r iis , charlatan, charlatan de tous
les mois ; combien y en a-t-il qui le font de tous les
jours? (D . J.)
MÉNALE, (Géog. anc.) en latinMoenalus, Moena-
lium 9 Moenalius mons , montagne du Péloponnefe
dans l’Arcadie. Paufanias , in Arcad. c. xxxvj. Pline,
l. IV. c. vj. ôc Strabon , /. VIII. p. en
parlent. La fable en a fait le théâtre d’un des travaux
d’Hercule. Il attrapa, dit-elle, fur cette montagne
la biche aux piés d’airain 6c aux cornes d’or,
biche fi légère à la courfe , que perfonne, avant ce
héros ,. n’avoit pu l’atteindre. Le mont Ménale ne
manqua pas d’être particulièrement confacré à Diane,
parce que c’étoit un terrain admirable pour la
chaffe. Virgile n’a point oublié fon éloge dans fes
églogues.
Moenalus argutumque nemus, pinofque loquentes
Semper habet yfemper pafiorum ille audit amores.
Cette montagne étoit fort habitée, 6c avoit plu-
fieurs bourgs , Aléa, Pallantium, Helijfon, Diptza,
ÔCc. dont les habitans pafferent à Mégalopolis. Le
principal de ces bourgs fe nommoit Metîvtthov, Moe-
nalum oppidum; mais Paufanias dit que dé fon tems
on n’en voyoit plus que les ruines. (D . J .)
MENALIPPIE, f. f. ( Ant. grèg. ) Fête qu’on cé-
lébroit à Sycione en l’honneur de Ménalippe, une
des maîtreffes de Neptune : c’étoit une maniéré
adroite de faire fa cour au dieu des eaux, 6c d’en-
cenfer fes autels.
MENAM, (Géog.) Gervaife nomme ainfi la
principale des trois rivières qui traverfent le royaume
de Siam, 6c elle en baigne.la capitale! Il en donne
une description fort étendue dans fon Hiß. de Siam,
part. VII. c. ij. j’y renvoie les curieux.
, MENANCABO y (Géog.) ville des Indues, capitale
du royaume de même nom, dans l’île de Sumatra.
(D .J . )
MENANDRIENS, f. m. ( Hiß. ecclef ) nom de la
plus ancienne feûe des Gnoftiques. Ménandre, leur
chef, étoit difciple de Simon le magicien , magi-
M E N'
tien comme lui , & ayant les mêmes fentmierisi
^qy^SlMONIENS AGNOSTIQUES,
Il difoit que perfonne ne pouvoit être fauvé, s ’il
n’étoit baptifé en fon nom. Il avoit un baptême particulier
qui devoit, félon lui, rendre immortel dès
cette v ie , Ôcpréferver de la vieilleffe ceux qui le
recevoient. Ménandre , félon S. Irénée, publioit
qu’il étoit cette première vertu inconnue à tout le
monde, 6c qu’il avoit été envoyé par les anges
pour le faiut du genre humain.
Il fe vantoit, dit lemêmelàint , d’être plus grand
que fon maître ; ce qui eft contraire à ce qu’avance
Théodoret, qui fait Ménandre d’une vertu infé^
rieure à celle de Simon le magicien, qui prenoit le
nom de la grande vertu. Voye£ SiMONiENS, Dicl.
de Trévoux.
MÉNAPIENS, LES, Menapiiy(Géogr. anc.) peu-'
pies de la Gaule Belgique, qui avoient des bourgades
fur l’une & l’autre rive du Rhin,6c qui s’étendoient
encore entre la Meufe 6c l’Efcaut. Ils occupoient
félon Sanfon, la partie la plus méridionale de l’ancien
diocèfe d’Utrecht, 6c les pays ôii font Middel-
bourg en Zélande, Anvers, Bois-le-duc en Brabant,
* Ruremonde enGueldres, 6c le duché de Cleves,
fur l’un 6c l ’autre côté du Rhin. (D .J . )
MENARICUM, ( Géog. anc. ) ville de la Gaule
Belgique. Antonin la met fur la route de Caftellum
à Cologne, à n milles de la première, 8c à 19 de
la fécondé. On croit que c’eft aujourd’hui Mergen ,
en françois Merville, village de Flandres fur la Lys.
! ( D . J . )
MENCAULT ou MAUCAUD, f. m. (Comm.)
mefure dont on le fert en quelques endroits de Flandres
, entr’autres à Landrecy, le Quefnoy, 6c Caf-
teau, &c.
A Landrecy, le mencault de froment pefe, poids
de marc, 97 livres, de méteil 9 4, de feigle 9 0 ,8c
d’avoine 72. Il faut remarquer que pençlant lept mois
de l’année, qui font depuis y compris Août jufqu’à
6c y compris Février, \t mencault d’avoine fe mefure
comble à Landrecy, 6c fait fept boiffeaux mefure
de Paris, ou onze rations, comme difenr les
Munitionnaires, 6c que pendant les autres cinq mois
il fe mefure à la main-tierce, c’eft-à dire raz , ôc ne
faifant que fix boiffeaux j mefure de Paris, ou dix
rations. A Saint-Quentin le feptier contient quatre
boiffeaux mefure de Paris; il faut deux mencaults pour
un feptier : ainfi \emencault eft de deux boiffeaux mefure
de Paris. Au Quefnoy, le mencault de froment
pefe 80, de meteil 76, de feigle 79 ,6c d’avoine 71. A
Cafteau-Cambrefis le mencault de froment pefe 75,
de meteil 70, de feigle 7 2 ,d’avoine 60; le tour poids
de marc comme à Landrecy. Dictionnaire de Commerce.
MENCHECA, (Géog.) montagne d’Afrique fort-
élevée 6c fort-rude. Elle eft dans le royaume de Fez,-
8c eft couverte d’épaiffes forêts ; fes habitans font
des BéréberesZénetes, qui maintiennent leur liberté
par leur valeur 6c leur pofition. (D .J .)
MENCIO, en latin Mincius, (Géog.) riviere d’Italie
en Lombardie ; elle fort du lac de Garda, forme,
celui de Mantouë, 6c fe jette dans le Pô près de fa
: chine. (O. J.) .
MENDE, en latin vicus mimatenjis, { G-eog. ) ancienne
petite ville de France, capitale du G évau-
dan, avec un évêché fuffragant d’Albi. Ses fontaines
6c les clochers de la cathédrale font tout ce
qu’elle a de remarquable. Elle eft fituée fur le Lot,
à 15 lieues S. O. duPuÿ, 28 N. E. d’Albi, 1-20 S. E.
de Paris ; fon évêché vaut 4000 liv. de rentes. Long,
M È È eI Û f f l P 44 1 47i 'H D -9 )
MENDÈS, f. m. ( Mythol. Egypt. ) Mendès étoit-
!
le dieu Pan même , que les Egyptiens honoroient*
fous i’hiéfoglyphe du bouc , au fieu que chez les
M E N
Grecs 8c les Romains on le rèpréferitoit avec le vi-
fage 8c le corps d’homme, ayant feulement les cornes
, les oreilles, 6c les jambes reffemblantes à celles
d’un bouc.
. C ’étoit, dit Strabon, à Mendès ville d’Egypte,
que le dieu Pan étoit particulièrement honoré. On
juge bien que les Mendéfiens n’avoient garde d’immoler
en facrifice ni bouc , ni çhevre, eux qui
çroy oient que leur dieu Mendès fe cachoit fou vent
fous la figure de ces animaux. (D . J .)
Mendès, (Géogr. anc.) ville ancienne de l’Egypte.
Ptolomée , l. IV. c. v, parle d’une des embouchures
du Nîl nommée mendéfienne, ojtium men-
dejianum. 1,1 parle aufli d’un nome appellé mendéjien y
6c dont il fait thimus la métropole. (D . J . )
■ MENDIANT, f. m. ( Econom. politiq.) gueux ou
vagabond de profeflion, qui demande l’aumône par
oifiveté 6c par fainéantife, au lieu de gagner fa vie
par le travail.
Les légiflateurs des nations ont toujours eu foin
de publier des lois pour prévenir l’indigence, 6c
pour exercer les devoirs de l’humanité envers ceux
qui fe trouveroient malhéureufement affligés par
des embrafemens, par des inondations , par la llé-
rilité, ou par les ravages de la guerre; mais convaincus
que l’oifiveté conduit à la mifere plus fréquemment
6c plus inévitablement que toute autre
chofe , ils l’affujettirent à des peines rigoureufes.
Les Egyptiens, dit Hérodote, ne fouffroient ni men-
dians ni fainéans fous aucun prétexte. Amafis avoit
.établi des juges de police dans chaque canton, par-
devant lefquels tous les habitans du pays étoient
obligés de comparoître de tems en tems, pour leur
rendre compte de leur prpfefliqn , de l’état de leur
famille, ôc de la maniéré dont ils l’entretenoient ;
ôcceuxqui fe trouvoient convaincus de fainéantife,
.étoient condamnés comme des fujets nuifibles à l’état.
Afin d’ôter tout prétexte d’oifiveté, les inten-
dans des provinces étoient chargés d’entretenir,
chacun dans leur diftriâ , des ouvrages publics ,
où ceux qui n’avoient point d’occupation, étoient
obligés de travailler. Vous êtes des gens de loijir, di-
,1’oient leurs commiffaires aux Ifraélites, en les contraignant
de fournir chaque jour un certain nombre
de briques ; 8c les fameufes pyramides font en partie
le fruit, des travaux de ces ouvriers qui feroient
demeurés fans cela dans l’inaûion 6c dans la mifere.
Le même efprit regnoit chez les Grecs. Lycur-r
gue ne fouffroit point de fujets inutiles ; il régla les
obligations de chaque particulier conformément à
fes forces 6c à fon induftrie. II n’y aura point dans
notre état de mendiant ni de vagabond; dit Platon ;
,8c fi quelqu’un prend ce métier , les gouverneurs
des provinces le feront fortir du pays. Les anciens
-Romains attachés au bien public, établirent pour
une première fon&ion de leurs cenfeurs, de veiller
.fur les mendians 8c les vagabonds, 6c de faire rendre
.compte aux citoyens de leur tems. Cavebant ne quis
otiofus in urbe oberraret. Ceux qu’ils trouvoient en
faute, étoient condamnés aux mines ou autres ouvrages
publics. Ils'fe perfuaderent que c’étoit mal
placer fa libéralité, que de l’exercer envers des
ijiendians capables de gagner leur vie. Ç ’eft Plante
lui-même qui débite cette fentence fur le théâtre.
De mendico malè meretur qui dat ei quod edat aut bi-
bat; nam & illud quod dat perdit, & produçit. illi vi-
tam ad. miferiam. En effet, il ne faut pas que dans
une fociétépolicée, des hommes pauvres, fa^sinduftrie,
fans travail, fe trouvent vêtus 6c nourris ;
les autres s’imagineroient bientôt qu’il eft heureu^
de ne rien faire, 6c refteroient dans l’oifiveté.,
. _ Ce n’eft donc pas par dur,eté .de.coeur que les anciens
puniffoient ce vice , c’ètoit par un principe
Tome JY,
ME N 331
d’équité naturelle; ils portoientla plus grande humanité
envers leurs véritables pauvres qui tom-
boient dans l’indigence ou par la vieilleffe , ou par
des infirmités, ou par des évenemens malheureux.
Chaque famille veilloit avec attention fur ceux de
leurs parens ou de leurs alliés qui étoient dans, le
befoin, 6c ils ne négligeoient rien pour les empêcher
de s’abandonner à la mendicité qui leur pa-
roiffoit pire que la mort : malim mort quàm mendi-
care, dit l’un d’eux. Chez les Athéniens, les pau--
vres invalides recevoient tous les jours du tréfor
public deux oboles pour leur entretien. Pans la ;
plupart des façrifices il y avoit Une portion de la
viftime qui leur étoit r,élèryée ; 8t dans ceux qui
s’offroient tous les mois à la, déeffe Hécate par les
perfonnes riches, on y joignoit un certain nombre
de pains & de provifions ; mais ces fortes de charités
neregardoient que les pauvres invalides, 6c nullement
ceux qui pouvoient gagner leur yie. Quand.
Ulyffe., dans l’équipage de mendiant y fe préfente à
Eurimaque, ce prince le voyant fort 6c robufte, lui
offre du travail, 6c de le payer; finon, dit-il, je t’abandonne
à ta mauvaife fortune. Ce principe étoit
fi bien gravé dans l’efprit des Romains, que leurs-
lois portoient qu’il valoit mieux laiffer périr de faim
les vagabonds, que de les entretenir dans leur fainéantife.
Potius expedit, dit la loi, inertes faîne pe-
rirey quàm in ignaviâ fovere.
Conftantin fit un grand tort à l’état, en publiant
des édits pour l’entretien de tous les chrétiens qui
avoient été condamnés à l ’efclavage , aux mines.,
ou dans les priions, 6c en leur faifant bâtir des hôpitaux
fpatieux , oit tout le monde fût reçu. Plu-
fieurs d’entre eux aimèrent mieux courir le pays
fous différens prétextes, 6c offrant aux yeux les ftig-.
mates de leurs chaînes, ils trouvèrent je moyçnti
de fe faire une profeflion lucrative de la mendicité,
qui auparavant étoit punie par les.lois., .Enfin les
fainéans 8C les libertins embrafferent cette profef--
fion avec tant de licence , que les empereurs des
fiecles fuivans furent contraints d’autorifer par
leurs lois les particuliers à arrêter tous les;mendians
valides, pour fe les approprier en qualité d’efcla7'
ve$ ou de ferfs perpétuels. Charlemagne interdit
aufli la mendicité vagabonde , avec défenfe de
nourrir aucun mendiant valide qui refuferpit de tra-v
Yailler.
Des édits femblables contre les mendians 3c les-
vagabonds, ont été cent fois renouvellés en France,’
6c aufli inutilement qu’ils le feront toujours , tant
qu’on n’y remédiera pas d’une autre maniéré, 8c
tant que des maifons de travail ne feront pas établies
dans chaque province, pour arrêter efficace-^
ment les progrès du mal. Tel eft l’effet de l’habitude
d’une grande mifere, que l ’état de mendiant 6c de-
vagabond attache les hommes qui ont eu la,lâcheté
de l’embraffer ; c’eft par cette raifon que ce métier,:
école du vol.; fe multiplie 6c fe perpétue de pere
en fils. Le châtiment devient d’autant plus nécef-j
faire à leur égard, que leur exemple eft contagieux..
La loi les punit par cela feul qu’ils font vagabonds
ôc fans aveu ; pourquoi attendre qu’ils foient encore
voleurs, 6c fe mettre dans la nécelfité de les-
faire périr par les fupplices ? Pourquoi n’en pas.
faire de bonne-heure des travailleurs utiles au public
? Faut-il attendre que les hommes foient criminels
, pour connoître de leurs aâions ? Combien de.
forfaits épargnés à la fociété ) fi, les premiers dérégie
mens euflent été réprimés par la crainte d’être,
renfermés pour travailler, comme cela fe pratique
dans les pays voifinsj.
je fai que la peine des galeres eft établie dans ce
royaume contre les m en d ia n s 6c les vagabonds ;
mais cette loi n’eft point exécutée , 6c n’a poinç ‘ ..... HBB ■