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'Les anciens rcflerroient pins que nous le fensde ce
«not : la mélodie n’étoit chez eux que l’exécution du
xhant ; fa compofition s’appelloit mélopée : l’une &
•l’autre s’appelle chez nous mélodie. Mais comme la
•conrtitntion de nos chants dépend entièrement de
l ’harmonie, la mélodie ne fait pas une partie confidé-
Table de notre mnfique. yoye%_ Harmonie , MrlO-
JPÉE, &C. Voyt[ aufli l'article FONDAMENTALE fu r
•cette queftion , fi la mélodie vient de l’harmonie.
i S )M
élodie o r a to ir e , { A n o r a t o i r e . } accord fuccef-
f i f des fons , dont il n’exifte à la fois qu’une partie ?
«nais partie liée par fes rapports avec les fons qui
'précédent & qui iuivent ; comme dans le chant mu-
•flcal, oit les fons font placés à des intervalles ailés à
faifir : c’eft le ruiffeau qui coule.
La m é lo d ie d u d ife o u r s confifte dans la maniéré dont
les fons fimples ou compofés font affortis 6c liés en-
i r ’eux pour former des fyllabes ; dans la maniéré
■ dont les fyllabes font liées entr’elles pour former
Tin mot ; les mots entr’euxpour former un membre
d e période, ainfi de fuite.
Toutes les langues font formées de voyelles, de
•confonnes & de diphthongues , qui font des combi-
maifons de voyelles feulement. On a fait enfuite les
fyllabes , qui font des combinailons des voyelles
«vèc les confonnes. De ces combinaifons primordiales
du langage, les peuples ont formé leurs mots,
•qu’ils -ont figuré au gré de certaines lois, que l’ufa-
^ge, l’habitude, l’exemple , le befoin, l’a r t, l’imagination
, les occafions , le hafard ont introduits chez
eux. C ’eft ainfi que de fept notes , les Muficiens ont
compofé non-feulement différens airs , mais différentes
efpeces, différens genres de mufique.
Ceux qui ont traité de la m é lo d i e , nous difent que
les lettres doivent fe joindre entr’elles d’une maniéré
aifée ; qu’il faut éviter le concours trop fréquent des
'voyelles, parce qu’elles rendent le difeours mou 6c
flottant ; celui des confonnes, parce qu’elles leren-
dent dur & feabreux ; le grand nombre des mono-
fyllabes, parce qu’elles lui ôtent fa confiftance ; celui
des mots longs , parce qu’ils le rendent lâche 6c
traînant ; il faut varier les chûtes, éviter les rimes,
mettre d’abord les plus petites phrafes , enfuite les
•grandes ; enfin il faut, dit-on , que les confonnes 6c
les voyelles foient tellement mêlées 6c afforties,
-qu’elles fe donnent par retour les unes aux autres, la
•confiftence 6c la douceur ; que les confonnes appuient
, foutiennent les voyelles ; 6c que les voyelles
à leur tour, lient 6c poliffent les confonnes ; mais
tous ces préceptes rdemandent une oreille faite à
l ’harmonie. Ils ne doivent pas être toujours obfer-
vés avec bien du fcrupule ; c’eft au goût à en décider.
Il fuffit prefque que le goût foit averti qu’il y a
îà-deffus des lois générales, afin qu’il foit plus attent
if fur lui-même. (.D . J.}
MELON, m e lo , f. m. { H i j l . n a t . B o t . } genre de
plante à fleur monopétale, en forme de cloche, ouverte',
profondément découpée , & entièrement
femblable à celle du concombre.il y a deux fortes de
fleurs fur cette plante, les unes n’ont point d’em-
Bryon, 6c font ftériles, les autres font fécondes, 6c
placées fur un embryon , qui devient dans la fuite
lin fruit, le plus fôuvent ovoïde, lifte ou couvert de
rugofités. Ce fruit fe divife en trois loges, quifem-
folent fe foufdivifer chacune en deux autres. Ces loges
contiennent des femcnces oblongues. Tourne-
fort, I n f i . r e i h e rb . f^oye^ PLANTE.
Tournefort compte fept efpeces de m e lo n , entre
lefquelles nous nous contenterons de décrire l’ef-
pece commune , que les Botaniftes nomment melo
y u lg a r i s .
Cette plante pouffe fur terre des tiges longues,
farmentenfes, rudes au toucher. Ses feuilles rçflem-
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blent entièrement à celles du concombre ; elles font
feulement un peu plus pe tites, plus arrondies, 6c
moins anguleufes. D e s aiffelles des fleurs naiffent
des fleurs jaun es , femblables à celles du concombre
, nombrèules, dont les unes font ftériles , 6c les
autres fertiles. A ces dernieres fleurs fuccedent des
fru its , qui font au commencement un peu v e lu s ,
mais qui perdent leur coton en grandiffant.
Il y a beaucoup de variété dans ce fru it, tant par
rapport à la couleur de l’écorce 6c de la pulpe , au
goût 6c à l’o d eu r , que par rapport à la figu re , à la
g ro ffe u r ,& à d’autres particularités femblables. Les
uns font plus gros que la tête d’un homme , les autres
font de médiocre groffeuf , 6c les autres petits.
Les uns font de forme a lo n g é e , - les autres o va le ,
arrondie, renflée ; lés uns lifte s , les autres différemment
brodés, ou cannelés. T ou s font couverts d’une
écorce affez dure 6c épaiffe, de couleur v erte ,
c en dré e , jaun e , &c.
Leur chair eft tendre , moëlleufe , humide ,glu ti-
neufe, blanche , jaunâtre, v e rd â tre , ou rougeâtre,
d’une odeur fuave , d’un goût doux comme du fu-
c r e , 6c fort agréable. L ’intérieur du fruit eft divifé
en trois principales loges , chacune defquelles fem-
ble être fubdivifée en deux autres. C es loges font
remplies d’un grand nombre de femenccs , prefquO'
o v a le s , 6c applaties , blanches , revêtues chacune
d’une écorce dure comme du parchemin, 6c contenant
une amande très-blanche, d o u c e , huileufe , fa-
voureufe. Les loges où font enchâffées les femen-
c e s , 6c qui font le coeur du melon, font compofées
d’une moëlle liquide , rougeâtre 6c de bon goût.
On cultive cette plante fur des couches dans les
jardins pour l’excellence de fon fruit ; 6c cette culture
, fi perfeftionnée de nos jo u r s , demande cependant
quelques remarques particulières ; fur quoi
v o y c^ Melon, A g r i c u l t . { D . J . }
Melon , {Agricult?) Q uoique la culture des me-
lors fo it très-perfeûionnée, M M. Bradley 6c Miller
y reprennent encore des pra tiques, q u i, pour être
d’un ufage prefque un iv e rfel, n’en font pas moins
contraires aux lois de la nature.
i ° . Lorfqu’un melon ou un concombre eft en fleur,'
plufieurs jardiniers ont coutume d’en ôter toutes les
fauffes fleurs, q u i, difent-ils , ne manqueroiènt pas
d’affoiblir la plante ; mais fi ce font des fleurs mâles
qu ’ils ô ten t , comme il eft vraiffemblable , ce font
elles que la nature a deftinées pour la propagation
du fruit.
z °. Ils ont l’habitude de coucher les différentes
branches courantes à égale diftance les unes des autres
, & de les foulever très-fouvent pour apperce-
vo ir le jeune fruit ; mais cet ufage lui fait beaucoup
de to r t , parce que les vaiffeaux qui portent le fu c
dans le fruit font tendres, 6c fujets à fe froiffer ,
pour peu qu’on le dérange de l ’endroit où il croît
naturellement, de forte qu’il arrive que par cette
feule ra ifo n , il ne c r o î t , ni ne profpere.
3°. C ’eft encore une erreur d’expofer le jeune
fruit au fo le il, en écartant les feuilles qui en font-
v o ifin e s , dans le deffein de mieux faire croître le
fruit ; mais la chaleur immédiate du foleil n’eft né-
ceffaire que pour faire nuirir le fr u it , 6c non pour
fç>n accroiffement ; car les rayons du foleil tombant
directement fur une plan te , en deffechent & reffer-
rent les vaiffeaux ; de forte que la feve ne trouvant
pas un paffage libre , il eft impoflible qu’elle rem-
pliffe la plante fi promptement & fi abondamment
qu’elle le fe ro it , fi fes vaiffeaux étoient larges 6c
ouverts , comme ils lé font toujours à l’ombre.
Pour ce qui regarde les graines, il faut s’en procurer
de bons melons nés dans quelques jardins éloignés
; car fi l’on feme la graine de ceux de fon propre
jardin , elle ne manque guere de dégénérer. U
faufi
■ M E L
faut garder cette graine deux ou trois ans avant que
de la femer. Si l’on ne peut avoir des graines de deux
ou trois ans, 6c qu’on foit obligé d’en femer de plus
fraîches, il faut les tenir dans un endroit chaud à
une diftance du feu pendant deux mois , afin de leur
ôter leurs parties aqueufes, & pour lors cette graine
eft aufli bonne, que fi on 1 avoit gardee deux ou
trois ans. Il eft parlé dans les TrânJ. phil. n . -4/3.
fecl. S. de graines de melon qui avoient 33 ans , 6c
qui ont produit de très- bons melons; 6c dans les mêmes
Tranf. n°. 464. de graines de melon de 43 ans ,
qui ont donné du fruit.
Une chofe très-importante dans la culture du melon
, eft d’enlever exactement les mauvaifes herbes,
6c retourner la furface de la terre fur laquelle les
branches rampent ; car leurs racines font tendres,
& pouffent toujours en longueur aufli loin que les
branches. . .
Si l’on veut avoir des melons de bonne odeur, il
ne faut point laiffer de concombre auprès, de crainte
que leur duvet mâle ne foit emporté par le vent fur
les fleurs des melons , & ne les faffe tourner en fruit,
ce qui donneroit à coup fur au melon ainfi produit,
le goût de concombre, félon que la farine y feroit
tombée en plus ou moins grande quantité.
Quand le melon eft nnir, il faut le couper de bon
matin, avant que le foleil l’ait échauffé, en obfer-
vant de conferver à ce melon deux pouces de tige,
pour ne lui rien ôter de fon parfum ; mais fi l’on ne
doit manger un melon qu’au bout de deux ou trois
jours, il faut le cueillir avant qu’il foit parfaitement
mûr , autrement il fe trouveroit paffé.
Si l’on defire de tranfplanter le melon d’une couche
dans une autre, il faut faire cette tranfplanta-
îion dans des corbeilles d’ofier, ouvertes de tous côtés
, qui aient dix pouces d’ouverture par en haut,
6c quatre de profondeur , parce que les racines en
liberté , s’ouvrent un paffage à travers la corbeille
dans la terre voifine de la couche , qu’on couvre de
paille 6c de paillaffons pendant la nuit.
M. de la Quintinie a le premier publié, il y a déjà
prefque 80 ans dans les Tranf.,philof. la vraie culture
des melons ; & perfonne en France n’a depuis
lors renchéri fur la méthode, quoiqu’on n’ait cultivé
cette plante beaucoup plus communément que du
temps de cet habile jardinier. Nos melons font en général
affez médiocres, plus gros que iav.oureux : j’en
excepte, bien ceux des parties méridionales de ce
royaume, qui viennent, pour ainfi dire, d’eux-me-
mes, & fans foin ; ceux-ci font admirables 6c pour
le goût, 6c pour la graine. {D .J . } ^
- Melons. M. Triewald indique , dans les mémoires
de l’academie de Stockholm,une méthode dont il s eft
fervi avec fuccès pour entretenir les couches où l’on
fait venir des melons dans une chaleur égalé , 6c plus
durable que celles que ces couches ont ordinairement.
Pour cet effet, il fit faire da,ns fon jardin des
las d’écorces de bois femblables à celles dont fe fér-
yent les Tanneurs ; il fit couvrir ces tas avec de la
paille, afin qu’ils ne fuffent point expofés à. fe geler
pendant l’hiver; lorfqu’ilfu t queftion de remplir les
couches à melons , on etendit également ces ecorcés
au fond , de l’épaiffeur d’environ un pie ; on mit
par-deflus de; la paille légèrement, lorfque cette paille
eut commencé à fe pourrir , ou à fe confommer, 6c
à s’àffaiffer, on remit encore une couche 4’éeofce's
d’environ deux piés d’épaïffeur , jufqu à ce .que les
couches euffent la hauteur, requife ; on mit encore
de la paille par-deffus , & lprfqu’elle eut commence
à fe pourrir, on.couvrit le tout avec du terreau ôrr
■ dinaire dont on fe fert communément pour les couches.
M. TrieVald affure que par cette méthode il
• eft parvenu^.entretenir dans-fes couches une chaleur
égale,j;ufque bien ayant dans l’automne, 6c el-
M E L 3«
les lui ont produit de très-bons melons, même dans
une faifon avancée , 6c à la fuite du printems qui
avoient été très-froids.
Melon, (•Dicte & mat. Méd.} on ne manige, guere
à Paris, & dans les provinces ieptentrionales de la
France que le melon commun, à chair roue«carre ou
orangée; mais dans les provinces méridionales de ce
royaume, on mange encore le melon blanc , du à
chair blanche , c’e ft-à-dire , prefque femblable à
celle d’une poire, mais tirant fur le verd.âtre , 6c
qu’on appelle communément melon d'EJpagne, 6c Je
melon d’eau, qui a la chair d’un rouge vineux très-
foncé.
Le melon commun 6c le melon blanc ont la chair
également fondante ; celle du melon d’eau l’eft infiniment
davantage-; c’eft peut-être la plus aqueufe
de toutes les fubftances végétales organifées. Ce
n’eft prefque que de l’eau. Les qualités diététiques:
de ces trois efpeces de fruit font exactement les mêmes
; la derniere différé feulement des deux premières
quant au degré de ces qualités , c’eft-à dire , en
ce qu’un certain volume de melon d’eau doit être regardé
comme répondant à peine à un volume trois
fois moindre de melon commun , ou de melon blanc.
Le melon fournit un aliment agréable , aifé à digérer
, rafraichiffant, humeCtant, défaltérant. Les
habitans des pays chauds, où ils fontexcellens,1
trouvent une grande xeffource dans leur ufage journalier
contre l’influence du climat. Dans ces pays,
on en mange prefque à tous les repas ; & on les fait
rafraîchir en les faifant tremper tout entiers dans de
l’eau de puits, ou en les couvrant de glace. Il eft rare
qu’ils caufent des accidens. Ils ne lâchent.pas même
aufli fou vent le ventre qu’on pourroit le penfer, en
confidérant leur analogie avec d’autres fruits de la
même famille,tels que. la colôquintc 6c le concombre
fauvage, & en partant d’après robfeçvation de la
vertu très-purgative du melon lui-même, dans le pays
où il croît naturellement 6c fans culture. J’ai vû un
malade qui en mangeoit un par jour, tandis qu’il
prenoit des eaux minérales purgatives , fans en être
incommodé. On a cependant vû quelquefois que ce
fruit mangé avec excès ..,, fur-tout par les perfonues
qui n’y font point accoutumées , & dans les climats
moins chauds, a catuédes coliques , fui vies quelquefois.
de difl’enteries ou de cours de ventre opiniâtres.
. Mais il n’eft pas poffible de déterminer quels
font lés fujets qui doivent s’abftenir de l’ufage du melon.
Il faut s’en rapporter à cet égard aux tentatives
de chacun; 6c heurenfement ces tentatives ne font
pas dàngereufes. Qn croit communément que le melon
eft moins dangereux lorfqu’on le mange avec du
fe l, & qu’on boit par-deffus du bon vin un peu co-
pieufement. Il n’eft pas clair que ce foit-là unaffai-
fonnement falutaire ; mais il eft certain qu’il eft au-
naoins fort agréable. _
La femence.du melon, commun eft une des quatre
feménees froides majeures. Voÿe^ Sem e n c e s f r o i -;
Î)ES.. ' y ... , ■
Cette confiture fi commune , qit’on no.us vend
fous le nom d’'écorce verte t{e citron, eftl’éçorç.è préparée
d’une, pfpece de gros, melon, qui croît en Italie.
Cette.çonfiture eft en géncral pefantc à Eeftomac, &
de difficile digeftion. {b}
Me lo ns p é t r i f i é s , { H i f . nat.)- nom donné
très-improprement par quelques voyageurs,.& na-
turaliftes, à <des pierres d’une forme ovale ôü fphé-
roïde , en un mot de la formé, des melons; il y en
a "depuis là groffeur d’ un oe u f de poule jufqu’à
Celle dès plus gros melons ; cés melons font unis à
leur furface ' 6c d’une couleur qui eft ou grifâtre
du bïune^ & ferruginëufe ; on les trouv e fur le
mont Carme l, dans üné couche de grès d’un gris
couleur'de cendre, dont ils fe détachent affez aifo.
- - s r