de lui eft mobile 8c tourne avec le comble lorfque
l'on porte les ailes du côté du vent.
On monte au plancher fupérieur 8c mobile
par une échelle que Kon fufpend à un crampon
attaché à une des poutres, lorfqu’on n’en fait pas
ufage, afin qu’elle ne foit pas brifée lorfque le comble
tourne ; 8c lorfque l’on veut s’en fervir, on la
pofe fur le plancher 60.
Le plancher mobile, autrement l’affemblage de
charpente, fur lequel toute la machine 8c le comble
font pofés, tourne fur un ourlet dont on voit la
coupe en Sx, 8c le plan en la g. fig. delà PI. III. il
eft compofé de neuf pièces de bois qui couvrent
prefque tout le parpin de la tour.
Ces pièces font affemblées par les bouts à tenons
& à mortoifes. Les afl'emblages de ces neuf
pièces portent fin neuf billots de bois de chêne qui
font engagés dans la maçonnerie de la tour, 8c ces
billots en font le parpin, comme on le voit en 63,
fig. /• ■ * I r
Les neuf pièces qui forment l’ourlet, font fortement
attachées à ces billots avec des chevilles de
fer bretées afin qu’elles ne puiffent fe détacher ni
rien perdre de leur plan circulaire.
L’ourlet qui s’élève de trois pouces 8c demi à
la partie fupérieure de ces pièces de bois, a été
formé en les élargiftant ,& nul morceau ne doit être
rapporté à cet ourlet.
A la face fupérieure de l’ourlet 6 2 , fig. g , on
a incrufté à fleur du bois neuf bandes de fer plat
qui forment le cercle entier. Les extrémités de ces
bandes fe joignent & portent une pointe en crochet
qui entre à force dans l’ourlet, enforte que
nul clou n’y eft employé : ces bandes de fer ler-
vent à faciliter le mouvement de la charpente qui
doit tourner fur l’ourlet.
IV. Planche. La première figure de cette PI. préfente
une des poutres qui portent fur l’ourlet vue
par-deffous ; on voit dans la hoche qui doit e.m-
braffer l’ourlet, une piece de fer qui eft incruftée
à fleur du bois. Lorfque cette poutre eft potée fur
l ’ourletria piece de fer porte fur les bandes 6 2,
fig. 2. de la Planche III. incruftée dans l’ourlet. Lorfque
l ’on tourne le comble, ces pièces de fer coulent
l’une fur l’autre,facilitent le mouvement, 8c
empêchent que les bois ne foient ufés par le frottement
; on enduit ces parties de favon mou : on
yoit deux de ces hoches SS 8c SS, fig. g.
Fig. 2. La figure 2 de la même Planche donne le
plan de toute la charpente qui eft pofée fur l’ourlet
Sx, fig. 1. delà PlancheIII. expliquée ci-deffus; 8c
la figure 3 delà même Planche donne le profil de la
même charpente 61. L’arbre tournant,la queue'du
ipoulin, le frein, le comble, & tout ce qui doit porter
fur cet affemblage de charpente paroiflent en
cette figure : ces mêmes pièces paroiffent de mê-
jue en la 1. fig. PI. I I I . S i, mais elles font vues
d’un autre fens.
Quant à la groffe charpente, l’affemblage eft d’une
affez facile exécution pour n’entrer dans aucun
detail. On remarquera feulement que le carré long
qui eft pratiqué vers le milieu de cet affemblage,
fig. 2 , n’occupe pas le milieu de la tour, parce
que la roue P,fig. g. fur laquelle eft placé le frein,
n’y pôurrôit tourner étant en place ; c’eft pour lui
laiffer de fa liberté, qu’on a porté cette ouverture
un peu vers le fouchet de l’arbre tournant 7 3 ,
fig. 3 . ’1 '
L’ufage de la piece 64, eft pour le frein, voye^
la coupe de cette piece , en la fig. 1 de la PI. III.
La chaîne du frein eft tournée autour pour y fixer
le bout du cercle R, appellé frein. La même piece
fert aufli à deux areboutans ij, deiftnés à foutenir
les jumelles K k , PL. III. fig. 1, qui traverfent la
poutre igi
Les lignes pon&uées SS, font deux autres arebou-
tans des mêmes jumelles K , PI. III.
14 , poutre au-travers de laquelle paffe les jumelles
L 8c L , fig. 1 de la PI. III.
L’efpace qui eft entre les trous ig 8c 14, par
lefquels doivent paffer les quatre jumelles ci-deffus,
étant prolongé d’un côté à l’autre du moulin, doit
paffer par le centre de la tour, parce que c’eft la
place que.doit occuper le levier C,fig. 1 de la PI.
I I I . lequel doit agir entre ces quatre jumelles.
S8 eft la place que doit occuper la queue du moulin
V , fig. 3 , lorfqu’elle eft en place. Cette efpece
de fourche doit être forte ; le tenon qu’on y voit
doit entrer dans le corps de la queue V , fig. g , 8c
la foutenir en place au moyen du lien de fer qui
doit l’attacher au fourchet.
Les mortoifes Sy & 70 percées dans la charpente
, doivent recevoir deux pièces X,fig. 3 , dont
on ne voit qu’une.
Les pièces chevillées dont on ne voit que la coupe
y St y , font les mêmes que l’on voit en Y , fig. 3 ,
dont cependant on n’a repréfenté qu’une. Ces quatre
pièces fervent à retenir la queue Y,fig. 3 , en
état, & obligent toute la charpente à obéir lorfque
l’on tourne le moulin au vent au moyen de cette
queue.
La queue V, fig. 3 , de 43 à 44 piés, eft une
piece de bois fort lourde qui attire le moulin en
arriéré ; pour prévenir les accidens qui s’en fui-
vroient, on paffe deux pièces de bois 7 1 8c 72
fous la charpente.; on les attache folidement aux
trois poutres qu’elles touchent ; la queue qui les
tire au moyen des pièces y 8c y tend à foulever
toute la charpente, enfemble l’arbre tournant qui
eft fur fon marbre y S , encore plus lourd que la
queue, ce qui annulle l’aftion de cette lourde piece
de bois, 8c établit une forte d’équilibre entre les
pièces qui portent fur l’ourlet.
Les fablieres 74, fortes de 5 fur 6 pouces d’échantillon
, font bien affemblées dans le bout des
poutres : elles contribuent à faire de cette charpente
un tout folide.
L’arbre tournant A , fig. 3 , dont l’adion tend perpétuellement
à entrer dans le moulin, tend confé-
quemment à faire perdre à l’affemblage de toute la
charpente la forme ronde qu’elle doit avoir pour
tourner fur l’ourlet. Pour prévenir ces accidens qui
feroient confidérables, on a liaifonné cette efpece
de charpente avec le fer, comme on le voit, les af-
femblages ordinaires 8c les chevilles ne pouvant pas
y réfifter feules.
Figure 3 de la IV. Planche. L’arbre tournant^,'
fig. g de la IV. PI. vue en toute fa longueur, eft dif-
pofé comme celui des moulins à vent ordinaire, il
eft appuyé fur fon marbre yS. Ce marbre eft appuyé
fur le billot 73 où il eft incrufté d’un pouce.
Ce billot eft une forte piece de bois de 16 à 17
pouces d’échantillon, pofée à queue d’aronde fur
les poutres de la charpente ,fig. 2 , ou elle eft liai-
fonnée avec de fortes barres de fer bien chevillées.
Au moyen de ce billot 8c du marbre ainfi placés
l’un fur l ’autre, l’arbre tournant qui y eft porté par
fon collet Sy, eft élevé à l’horifon de 7 à 8 degrés
qui fuffifent pour recevoir avantageufement
Pimpulfion du vent. L’arbre eft retenu fur l'on marbre
par le creux qu’on y a pratiqué, afin que (foi*
collet y entre de quelques pouces ; il eft aufti retenu
par les montans de la lucarne y8 y fig. 2, qui
joignent ce marbre.
L’autre extrémité de l’arbre tournant eft retenue
en deux maniérés : l’une l’empêche d’entrer endedans
du moulin, & l’autre l’affujettit au point
où il doit tourner fur lui-même.
y S, fig. 2 & fig. 3 , font deux pièces de bois bien
attachées à la charpente, dans lefquelles on a pratiqué
un paffage garni de fer où l’arbre tournant
eft emprifonné par une hoche faite vers le bout,
de forte qu’il ne peut varier, mais on lui conferve
la liberté de tourner librement fur lui-même. Derrière
le bout de l’arbre eft une piece de bois 7 7 ,
fig. 2 & fig. 3 , incruftée dans les poutres qui la fup-
portent, où elle eft folidement attachée avec un
lien de fer. Cette piece porte une forte pointe de
fer, acérée par fon extrémité , polie 8c large d’un
pouce ; cette pointe a de bons épaulemens qui l’empêchent
d’entrer daus la piece de bois y y plus
qu’elle ne doit. Cette forte de pointe arboute 8c
porte contre une piece plate d’acier y8, de 6 lignes
d’épaifleur, qui eft au bout de l’arbre tournant
qu’elle empêche de reculer lorfqu’il tourne.
Les parties de l’arbre tournant qui frottent foit
au collet Sy, foit dans la prifon y S, font garnies
de lames de fer d’un pouce de large fur 3 lignes ;
on les a incruftées dans l’arbre même de toute leur
épaiffeur, à un pouce de diftance les unes des autres
, de forte que cet arbre porte fur des parties
qui font moitié debois, moitié de fer, par lefquelles
il eft très-bien préfervé de l’ufure des frottemens,
fi on les enduit fouvent de vieux-oing. Au furplus,
cet arbre eft fortifié des ferrures, telles qu’on les
voit tfig. 3.
Des ailes. L’arbre tournant doit avoir 18 pouces
d’échantillon vers la tête A , les ailes y font
affemblées par couples, y9 eft une piece de bois
nommée entre-but, laquelle paffe au-travers de l’arbre
A ; elle eft deftinée à recevoir deux bras des
aîles 80, qui font attachés fur l’entre-but avec des
étriers de fer 8c des chevilles qui les traverfent.
Le trou 81 qui refte à remplir à l’arbre A , eft
le lieu par ou doit paffer le deuxieme entre-but,
lequel doit porter les deux autres bras des aîles.
Le tout étant placé, 8c les aîles étant biea en équilibre
entr’elles, on introduit deux coins eu 81,
c’eft-à-dire, un en-deffous, 8c l’autre en-deffus de
l ’ouverture par où doit paffer le dernier entre-but.
Lorfque l’on chaffe ces coins, les deux entre-buts
s’approchent & fe ferrent l’un contre l’autre, ce
qui les fixe folidement; on ufe de plufieurs autres
coins pour affujettir les autres pièces de ces aîles,
comme on le voit en la 3 fig.
Les bras des aîles 80 font percés de 17 mortoifes
dans lefquelles on introduit des barreaux
de 8 piés 8c quelques pouces de longueur, qui forment
les volans que l’on voit, Plan'chell. lefquels
reçoivent la toile. La pofition de ces barreaux eft
une partie effentielle dans la conftruéiion dupzoa-
lin; c’eft de leur pofition que vient le biais nécef-
faire aux volans pour recevoir l’impulfion du vent
dans le degré le plus avantageux à faire tourner
le moulin.
Figure 4 de la IV. Planche.. Les ouvriers qui travaillent
ces moulins, n’ont aucun ufage confiant
à cet égard, & les meuniers ont chacun leur caprice.
M. Belidor a examiné cette matière 8c a
fixé ce biais à 55 degrés d’écartement de l’arbre
tournant. La fig. 4 rend ce biais tel qu’il eft exécuté
au moulin que nous décrivons, dont on a
reconnu le bon ufage, depuis l’année 1743 que ce
moulin a été conftruit, jufqu’à préfent (1755.)
a , fig. 4. de la IV. Planche, eft la ligne qui repréfente
l ’arbre tournant 80, le bras, des aîles dans
lequel paffent les barreaux. 82, le barreau dont un
des bouts doit approcher de 75 degrés de la ligne
a , 8ç ce côté du barreau doit avoir 6 pouces
de longueur plus que le côté oppofé, afin que le
Vent ait plus de prife fur cette partie, 8c détermine
mieux le moulin à prendre le mouvement circulaire.
Tous les barreaux font dans cette fitua-
tion ; 1 enfoncement diverfement obfervé par les
praticiens de ces ailes, ne me paroît point utile-,
& quelques-uns le pratiquent d’une maniéré nui-
fible.
Ces aîles ainfi difpofées étant poufîees, d’un bon
vent, font neuf tours à chaque minute, fur quoi
on a arrangé l’intérieur de la machine.
On a remarqué que la longueur des aîles eft un
modérateur à la vîteffe ; que fi on leur donne plus
de 15 pies de long, elles auront plus de force que
celles du moulin décrit, mais elles iront moins vîte;
elles ne feront pas neuf tours en une minute, quoique
pouffées du même vent. Il en eft de même, fi on
les diminuoit de longueur, elles tourneroient plus
promptement, mais elles ne leveroient pas un aufti
pefant fardeau. Cette obfervation pourra être utile
à ceux qui feroient dans le cas de changer les
proportions de cette machine.
Des parties qui donnent le mouvement à la pompe.
Les rouleaux / & 2,fig. 3 de la PI. IV. ont 5 pouces
de diamètre, & 1 pié de long ; ils tournent fur
leurs chevilles de fer 8c d’acier battus enfemble.
Ces chevilles font foutenues par deux bras de
levier B , fig, 3 , 8c par la roue P qu’elles traverfent.
Les rouleaux font fortifiés de bandes de fer, comme
on les voit fig. S. de la IV. PL. oh un de ces.
rouleaux eft dévelopé. Ils tournent librement fur-
leurs chevilles,8c deux rondelles en facilitent encore
le mouvement.
III. Planche, fig. t. Revenons à la coupe du moulin
, III, Planche, fig. 1. qui nous préfente toute la
machine : A eft l’arbre tournant dont on ne voit que
la coupe : B eft un des leviers qui portent les rouleaux
1 & 2 , plus amplement expliqués ci-deffus ;
ce levier paffe au-travers de l’arbre A , 8c eft fixé à
la roue P. Cette roue ne fert point à la machine ,
nous en donnerons l’ufage ci-après.
Lorfque l’arbre tourne , le rouleau 1 monte
8c éleve le levier C. Lorfque ce levier eft
parvenu jufqu’à la ligne ponftuee c qui eft au-def-
lus , le rouleau échape l’hoche 3 , qui eft audit levier
, 8c le levier tombe de lui-même , tandis que le
rouleau continue de marcher.
Le levier c étant retombé à fon point, le rouleau
2 le reprend, 8c s’élève de nouveau ; de forte que
dans un tour de moulin, le levier C eft élevé deux
fois.
Ce mouvement eft communiqué au levier D au
moyen de la corde E qui les attache enfemble. Vers
le milieu de ce levier D eft une barre de fer F ,
qui occupe le centre de la tour , 8c qui defeend fur
le levier de la pompe G, où elle eft attachée au point
8 ; enforte que le mouvement des leviers fupérieurs
eft communiquée à ce dernier, qui éleve la branche
du pifton H ; le pifton éleve l’eau, qui prend fon
cours par le conduit de bois Ç , qui a été expliqué à
la première PI. de-là l’eau tombe dans la cuvette
pour fe rendre au grand réfervoir.
De Véconomie des forces du moulin , III. PL fis.
première. Suivant les proportions qu’on a données à
la pompe , la colonne d’eau qu’elle contient, 8c
dont nous, donnerons le détail ci-après, p,efe 5201.
y compris la branche du pifton, 8c les ferrures qui
font attachés. Le frottement du pifton, des rouleaux
& de la colonne d’eau que le moulin é lev e, eft évalué
à 200 livres ; le poids des leviers qui obligent
le pifton à rentrer précipitamment dans la pompe
eft d’environ 30 livres ; ces trois fommes. réunies ,
la réfiftançe ou le poids à mouvoir par l’a&ion du