
rement la matrice de l ’or. Une mine déjà formée peut
fervir de matrice ou de réceptacle à une autre mine
dont la formation eft poftérieure. Prefque toutes les
pierres peuvent devenir des matrices métalliques ;
mais celles qui font-Ies plus propres à cet ufage, font
le quartz 6c le fpath. Voye^ces articles 6c Carticle MINIERE.
( "~ )
Matrice , f. f. ( Comm. ) fe dit des étalons ou
originaux des poids 6c mefures qui font gardées par
des officiers publics dans des greffes ou bureaux, &
qui fervent pour étalonner les autres. Voye^ Étalon
& ÉTALONNER. Diclionn. de Commerce.
MATRICES, ( Fondeur de caractères d.' Imprimerie, )
-fervant à fondre les cara&eres d’imprimerie , font
•de petits morceaux de cuivre rouge longs de quinze
à dix-huit lignes, & de la largeur proportionnée à la
-lettre qui eft formée.
| Il faut des matrices pour toutes les lettres, lignes,
- figures, &c. qui fe jettent en moule pour fervir à l’im-
.preffion, parce que c’eft dans la matrice que fe forme
la figure qui laiffera fon empreinte fur le papier.
La matrice fe place à une extrémité du moule,
entre les deux regiftres qui la retiennent ; le métal
ayant paffé le long du moule où le corps fe forme ,
.vient prendre la figure qui eft dans ladite matrice.
■ V o y e ^ Moule.
La matrice fe fait avec un poinçon d’acier, fur
:lequel eft gravée la lettre ou autres figures dont on
• veut la former. Ce poinçon étant trempé , c’eft-à-
dire l’acier ayant pris fa dureté par l’aâion du froid
& du chaud, on l’enfonce à coups de marteau dans
le morceau de cuivre poli & préparé pour cela ; 6c
y ayant laiffé fon empreinte , on lime ce cuivre juf-
qu’au degré de proportion qu’il doit avoir pour que
la matrice foit parfaite, afin que , cette matrice étant
:placée au moule, la lettre fe forme fur fon corps
dans la place 6c proportion où elle doit être. Voye?
.Poinçon , Registre , & les PI. de Fond, en carac.
Matrice , ( Gravure. ) Les graveurs en relief &
.en creux appellent matrices les quarrés qui font formés
& frappés avec des poinçons gravés en relief.
Mat ri c e s , à la monnoie , font des morceaux
:d’acierbien trempés & gravés en creux avec les trois
-efpeces de poinçons.
Les matrices font hautes de quatre à cinq pouces,
•quarrées & rondes par le haut, avec des entailles
-angulaires. Voyeç les PI.
Voyc{ la façon de graver ou empreindre les matrices
à l'article pQINÇON DE MONNOYAGE.
Il n’y a qu’une matrice , appellée la primitive, de
chaque efpece pour toutes les. monnoies du royaume;
c’eft le graveur général qui la conferve, & c’eft
<1« cette matrice qu’émanent les quarrés que l’on envoie
6c dont On fe fert dans toutes les monnoies du
royaume.
Matrice en Teinture, fe dit des cinq couleurs Amples
dont toutes les autres dérivent ou font composées
; favoir le blanc , le bleu, le rouge, le fauve ou
couleur de racine , 6c le noir. V o y e^ Couleur &
T einture.
MATRICULE , f. f. ( Jurifprud.) eft un regiftre
dans lequel oninferit les perfonnes qui entrent dans
quelque corps ou fociété.
; Il eft fait mention dans les auteurs eccléfiaftiques
de deuxfortes de matricules , l’une où l’on inferivoit
les Eccléfiaftiques, l’autre étoit la lifte des pauvres
qui étoient nourris aux dépens de l’Eglife.
- Préfentement le terme de matricule s’entend principalement
du regiftre où l’on inferit les Avocats à
mefure qu’ils font reçus. On appelle auffi matricule
l’extrait qui leur eft délivré de ce regiftre, & qui
fait mention de leur réception. .
- Il y avoit auffi autrefois des Procureurs matriculai-
res » c’eft-à-dire, qui n’avoient qu’une ûmplç. matricule
ou commiffion du juge pour poftuler ; préfeti-
tement ils font érigés en titre d’office dans toutes les
jurifdiéfions royales.
Un huiffier le dit immatriculé dans une jurifdiâion 9
c’eft-à-dire, reçu & inferit fur la matricule du liege.
Les payeurs des rentes de l’hôtel de ville de Paris
tiennent auffi une efpece de matricule ou regiftre »
où ils écrivent le nom des rentiers 6c nouveaux propriétaires
des rentes, & , pour cette infeription, on
leur paye un droit d’immatricule. ( A )
Matricule de l’Empire , ( Hiß. mod. & Droit
public. ) c’eft ainfi que l’on nomme dans l’empire
d’Allemagnele regifirefur lequel font portés les noms
des princes & états de l’Empire, & ce que chacun
d’eux eft tenu de contribuer dans les charges publiques
de l’Empire, & pour l’entretien de la chambre
impériale ou du tribunal fouverain de l’Empire. Cette
matricule eft confiée aux foins de l’éle&eur de
Mayence, comme garde des archives de l’Empire*
Il y a plufieurs matricules de l’Empire qui ont été
faites en différens tems, mais celle qu’on regarde
comme la moins imparfaite, fut faite dans la dicte
de W orms en 1 51 1. Depuis on a fou vent propofé de
la corriger, mais jufqu’à-préfent ces projets n’ont
point été mis à exécution. (—)
MATRONALES , ( Lit tir. rom. ^ matronalia
matronales ferla , fêtes que les gens mariés célébroient
religieufement à Rome le premier jour de Mars ; les
femmes en mémoire de ce qu’à pareil jour les Sabines
qui avoientété enlevées par les Romains, firent
la paix entre leurs maris & leurs peres ; & les hommes
pour attirer la faveur des dieux fur leur mariage.
Ovide vous indiquera les autres caufes de l’infti-
tution des matronales ; je me contenterai de dire
qu’on les célébroit avec beaucoup de plaifir 6c de
pompe.
Les femmes fe rendoient le matin au temple de Ju-
non & lui préfentoient des fleurs, dont elles étoient
elles-mêmes couronnées. Les poètes aimables n’ou-
blioient pas de leur en rappeller la mémoire. Ovide
leur recommande expreffément de ne jamais perdre
courage :
Berte dea flores, gaudet florentibus herbis
Hac dea ; de tenero cingite flore caput.
Les dames romaines de retour à la maifon y paß
foient le reftedu jour extrêmement parées, & y re-
cevoient les félicitations 6c les préfens que leurs
amis 6c leurs maris leur offroient ou leur envoyoient,
comme pour les remercier encore de cette heureufe
médiation qu’elles avoient faite autrefois. Les hommes
mariés ne manquoient pas dans la matinée du
même jour de fe rendre au temple de Janus , pour
lui faire auffi leurs facrifices & leurs adorations.
La folemnité finifloit par de fomptueux feftins que
les maris donnoient à leurs époufes, car cette fête
ne regardoit que les gens mariés ; c’eft pour cela
qu’Horace écrivoit à Mécene , ode viij. liv. I I I .
« Mécene, vous êtes fans doutefurpris de ce que
» vivant dans le célibat, je me mets en frais pour le
>> premier jour de Mars, dont la folemnité n’iotéreffe
» que les perfonnes engagées dans le mariage : vous
» ne favez pas à quoi je deftine ces corbeilles de
» fleurs, ce vafe plein d’encens,& ce brafierque
» j’ai placé fur un autel revêtu de gazon ; la recon-
>* noiffance le veut 6c l’exige. A pareil jour, Brutus
» me garantit de la chute d’un arbre dont je penfai
» être écrafé, &c. » :
Mardis ccelebs quid agam catendis 9
Quid velînt flores, &c.
Dans cette fêté des matronales 9 les dames accor-
doient à leurs fer vantes les mêmes privilèges dont les
efclavesjouiffoient à l’égard de leurs maîtres dans
les faturnales : in martio matrona fervis fuis ceenas
ponebant, ficut faturnalibus domini. En un mot, c’é-
toit un jour de joie popr le fexe de tout rang 6c de
tout étage. ( D. J. )
MATRONE, f. f. ( Hifl. anc.') fignifioit parmi les
Romains une femme , 6c quelquefois auffi une mere
de famille.
Il y avoit cependant quelque différence entre matrone
6c mere de famille. Servius dit que quelques
auteurs la font confifter en ce que matrona étoit une
femme qui n’avoit qu’un enfant , & mater-familias ,
une femme qui en avoit plufieurs ; mais d’autres ,
& en particulier Aulugelle , prétendent que le nom
de matrona appartenoit à toute femme mariée,foit
qu’elle eut des enfans , foit qu’elle n’en eût point,
l ’efpérance 6c l’attente d’en avoir fuffifanr pour
faire accorder à une femme le titre de mere, matrona
; c’eft pour cela que le mariage s’appelloit ma-
trimonium. Cette opinion a été auffi loutenue par
Nonius.
Matrone, ( Jurifprud. ) qu’on appelle vulgairement
fage-femme , eft celle qui eft reçue 6c approuvée
pour aider les femmes enceintes dans leur accouchement.
On ordonne en juftice qu’une femme
ou fille fera vue & vifitée par des matrones pour
conftater fon état. Voye^ Sage Femme. ( A )
MATSUMAY,•( Géog. ) ville 6c port de mer
d’Yeffo, ou de Kamfchatka, 6c capitale d’une principauté
du même nom , tributaire de l’empereur du
Japon. Long'. iSG. 3 6. lat. So. 40. (D . J .}
MATSURI , {Hifl. mod.') c ’eft le nom que les
Japonois donnent à une fête que l’on célébré tous
les ans en l’honneur du dieu que chaque ville a
choifi pour fon patron. Elle confifte'en fpeftacles
que l’on donne au peuple, c’eft-à-dire, en repré-
fentations dramatiques, accompagnées de chants 6c
de danfes 6c de décorations qui doivent être renou-
vellées chaque année. Le clergé prend part à ces ré-
jouiffances,& fe trouveàla proceffion danslaquelle
on porte plufieurs bannières antiques ; une paire de
fouliers d’une grandeurdémefurée ; une lance, un
panache de papier blanc, 6c plufieurs autres vieilleries
qui étoient en ufage dans les anciens tems de
la monarchie. La fête fe termine par la repréfenta-
tion d’un fpe&acle dramatique.
M A T T E , f. f. (Métallurgie.') c’eft ainfi qu’on
nomme dans l’art de la fonderie la fubflance métallique
chargée de foufre , qui réfulce de la première
fonte d’une mine qui a été traitée dans le fourneau
de fufion. Comme il s’en faut beaucoup que cette
matière foit un métal pur, 6c comme , outre le métal
que l’on a voulu tirer delà mine qui le contenoit,
elle renferme plufieurs autres fubftances étrangères
qu’il eft effentiel d’en dégager, on eft obligé de faire
paffer la matte par plufieurs travaux fubféquens.
Lorfqu’on fait fondre une mine d’argent, après
avoir commencé parla torréfier ou la griller, on eft
obligé de lui joindre ou du plomb ou de la mine de
plomb, à moins que la mine que l’on traite ne fût
déjà par elle même unie avec de la mine de plomb.
Pendant la fufion, ce plomb fe charge de l’argent
que la mine contenoit, & de plus il fe charge encore
des parties arfénicales, fulfureufes, ferrugineufes ,
cuivreufes , &c. s’il s’en eft trouvé dans la mine ;
ce mélange de plomb , d’argent, de foufre, de fer
d’arfenic, &c. fe nomme matte de plomb & d’ars
enr*
Si l ’on traite de la mine de cuivre, quoiqu’on l’ ait
préalablement torréfiée ou grillée, il eft impoffible
qu’on en ait dégagé entièrement les parties ferrugineufes
, fulfureuies 6c arfénicales dont elle étoit
conipofée ; la matière fondue qui réfulte de cette
première fonte , fe nomme en allemand rohflein ou
matte crue, ou pierre crue , ou première matte.
Pour dégager la matte crue des parties étrangères
qui s’y trouvent jointes, on la grille de nouveau en
arrangeant ces mattes dans des huttes de maçonnerie
, dont le fol eft formé de pierres dures, fur lequel
on pofe horifontalement des morceaux de bois de
chêne que l’on allume ; par là le feu achevé de dégager
les parties étrangères 6c volatiles qui étoient
reliées unies avec le métal dans la matte. Quelquefois
on eft obligé de réitérer jufqu’à cinq ou fix fois
6c même plus ce grillage de la. matte , fuivant qu’elle
eft plus ou moins impure, avant que de pouvoir la
remettre au fourneau de fufion ; alors on obtient du
cuivre noir avec une nouvelle matte que l’on nomme
matte fécondé ou matte moyenne, en allemand fpur■*
fleiny que l’on eft obligé de faire griller encore un
grand nombre de fois, foye^ l'article Cuivre. ( — )
MATTEAU de SOIE , terme de Marchand de foie ;
le matteau de Joie eft compofé de quatre, cinq, fix
à huit échevaux ; on les tord 6c les plie de façon
qu’ils ne fe dérangent point.
MATTÉES, f. f. pl. (Littérat.) Mattea, gen. æ,
f. Suéton. Mattia, gen. ce, f. Martial. Mets friand.
Il paroît que c’étoit un fervice compofé de mets
délicats , hachés, & afl’aifonnés d’épiceries. Ce mot
eft tiré du grec , & fignifie toutes fortes de viandes
délicates, tant poiffon qu’autres. Voyeç Suétone, dans
la vie de Caligula, ch. xxxviij. 6c Athénée, liv. X I I .
m
MATTHIEU, ÉVANGILE DE saint ou SELON
saint , ( Théol. ) livre canonique du nouveau-Tef-
tament, contenant l’hiftoire de la vie de Jefus-Chrift
écrite par faint Matthieu, apôtre 6c l’un des quatre
évangéliftes. Foye{ Apôtre & Évangéliste.
Saint Matthieu étoit fils’ d’Alphée , gafiléen de
naiffance, juifde religion&publicain de profeffion.
Les autres évangéliftes l’appellent Amplement Levi
qui étoit fon nom hébreu , pour lui il fe nomme toujours
Matthieu y qui étoit apparemment lé nom qu’on
lui donnoit dans la profeffion de publicain qu’il quitta
pour fuivre Jelus Chnft. Foye^ Publicain.
Cet apôtre écrivit fon évangile en Judee avant
que d’en partir , pour aller prêcher dans la province
qui lui avoit été affignée , que quelques- uns croyent
être le pays des Parthes 6c d’autres l’Ethiopie; les
fideles de la Paleftine l’ayant prié de leur laiffer par
écrit ce qu’il leur avoit enlèigné de vive voix. On
ajoute que les Apôtres l’en tolliciterent auffi, 6c
qu’il l’écri.vit vers l’an 41 de l’ere vulgaire , huit
ans après la réiurreéfion de Jefus-Chnft, comme le
marquent tous les anciens manuferits grecs , quoique
plufieurs écrivains , 6c entr’alitres faint Irenée,
affûtent que cet évangile ne fut compofé que pendant
la prédication de faint Pierre 6c cle faint Paul à
Rome , ce qui revient à l’an 6 1 de l’ere commune.
L’opinion la plus générale eft que cet ouvrage
fut d’abord écrit en fyriaque , c’eft-à-dire, en hébreu
de ce tems-là , mélé de fyriaque 6c de chal-
déen pour le fonds de la langue , mais dont les ca-
ra&eres étoient hébreux : chaldaico fyroque fermone,
fed hebraic'ts litteris feriptum , dit faint Jérome , lib.
III. adv. Pelag. cap. j . 6c il fut long-tems en ufage
parmi les Juifs convertis au chriftianifme : mais les
Chrétiens n’ayant pas confervé ce dépôt avec affez
de fidélité, 6c ayant ofé y faire quelques additions,
d’ailleurs les Ebionites l’ayant notablement altéré ,
il fut abandonné par les églifes orthodoxes qui s’attachèrent
à l’ancienne vërfion grecque , faite fur
l’hébreii ou fyriaque peu de tems apres faint Matthieu.
Du tems d’Origene, l’évangile hébreu des
Chrétiens hébraïfans ne paffoit déjà plus pour authentique
, tant il avoit été altéré, cependant il demeura
affez long tems dans (a pureté entre les mains
des Nazaréens, auxquels faint Jérome ne reproche
point comme aux Ebionites de l’avoir corrompu.