MES* ME S
Table des meflires longues des Romains réduites à celles d'Angleterre.
Engl. Faces. Feet. Inch. Dec.
Mesure quarrée (Antiquité, Arts & Comm.')
Les mefures quarrèes pour les furfaces Te font en multipliant
une mefure longue: par elle-même. Ainfi les
mefures quarrèes de France font réglées par douze lignes
quarrèes dans un pouce quarré , douze pouces
dans le pié, vingt-deux* piés dans la perche, & cent
perches dans l’arpent.
Lçs mefures quarrèes d’Angleterre fe tirent de la
yerge contenant trentë-fix pouces multipliés par
eux-mêmes; certe multiplication produit 1296 pouces
quarrés dans une verge quarrée ; fes divifions
font le pié 8c le pouce quarrés ; 8c fes multiples font
les pas, les perches, les quartiers d’arpent (rood')
8c l’arpent (acre'), qui contient 720 piés de long fur
7 1 de large. Comme les mefures de la Grande-Bretagne
font fixes, nous allons donner une table de
leur aire.
Table des mefures quarrèes d'Angleterre,
Pouces (inches.')
144 " Pié§ (feet).
. 1296 J 9 Verges (yadrsf)
.3600 4J 25 1 2 | ' Pas (paces.)
39204 j 27*2^ 30 ? 10/89 Perches (pôles).
156-8160’j 10890 12’io J- 435-, 6 .40 ! j d’arpent (rood).
6272640.I 43.560 1 48,40 [174 3 >6 160 4 I Arpent (acre).
Le pléthron ou plethre des Grecs, conteno'it fui-
vant les uns, 1444, 8c fuivant les ‘autres ioocJo piés
quarrés ; mais comme -le plethre étoit différent félon
les lieux & les terns, fon aire ne peut être la
même. L’aire de l’aroure des Egyptiens étoit un peu
plus grande que celle du demi-arpent de’Paris." Nous
avons déjà donné les "aires de quelques mefures romaines
en parlant des mefuresdongues. En voici la ta*
ble générale réduite aux mefures d’Angleterre. Comme
les Romains divifoient leur jugerum de la même
maniéré que leur lev ré, le jugerum corftenoit.
Square Pee Scruples: Roods. Sq. Poles. Sa. Feet
As.............. 28800. .1 8 8 . .. 2. . .. . . l8 . 2 50,05.
Deun x.. . 264OO. 2 64. . 2. . . . . 10. mm
Dextans. . 24OOÖ. 240. . 2. . . . . 0 2 . l # 4
Dodrans. . 2 160Ö. 2 1 6 . . I . . . • • 34- 51,42
Bes. . . . I92OO. HS • -c?5-
Septunx. . 16800 . 1 6 8 . . 1. . . . . 17 .
Semis. . . I44OO. ° I 44*°* I . . . • •‘09. 125,03
Quincunx. I 2000. r, 1 2 0 .., -58 ,8 2
Triens. . . 96 06. I 96 -.- 0. .V . . 3 2 . 26 4 , 85
Quadrans. 72OÖ,. : 7 2** . . 24. ï q 8 , 64
Sextans. . 48 0 6 . 1 ü mm . . 1 6 . 2.32,43
,Uncia, . , 24OO. ■ 1 0 , . . . , 0 8 . 6 6 ,2 1
Mesure des liquides, (Antiq. Arts & Comm.")
les mefures creufes, du mefures de continence pour
les liquides, font celles avec lefquelles on mefure
toutes fortes de liqueurs, comme les vins , les eaux-
de-vie, le vinaigre, la biere, &c. On y mefure aufti
d’autreS corps fluides, particulièrement les huiles.
Ces mefures {ont différentes dans les divers états, 6c
quelquefois dans les provinces 6c villes d’un même
royaume. '
Mefures liquides T Angleterre. En Angleterre les mefures
cubiques des liquides ont été prifes originairement
du poids de troy. Il a été établi dans ce pays-
là , que huit livres de froment poids de tro y , bien
léché , péferoit un gallon mefure de v in , 6c que fes
divifions multiples ferviroient.de réglé pour les autres
mefures ; cependant la coutume a introduit un
pouveau poids, favoir celui qu’on nomme avoir-du-
poids, qui eft plus foible que le poids de troy. L’étalon
de cetfë mefitre à Guildall, 6c qui fert de réglé
pour mefurer les vins, lçs. eaux-de-vie, les liqueurs,
les huiles , &c. eft fuppoTé contenir 231 pouces cubiques,
6c c’èft fur cette fuppofition que ,les autres
mefureside liquide ont été- faites. Nous en donnerons
la table ci-après, en y rapportant les mefures atti-,
ques, romaines 6c juives».
Mefures liquides de France. A Paris 8c dans une
partie du royaume , ces mefures , à commencer par
les plus petites , font le poiffbn , le demi feptier , la
chopine, la pinte , la quarte ou le p o t , dont en les
multipliant, on compofe les quartaux, demi-muids,
demi-queues , muids , queuçs , tonneaux, &c. Le poif-
fon contient fix pouces cubiques ;deux poiffons forçt
le demi-feptier, deux demi-feptiers font le feptier
ou la chopine ; deux chopines font la pinte , deux
pintes font la quarte ou le pot $ quatre quartes font
le feptier ou huit pintes ; les trente-fix fêptiers font
le muid , qui fe divife en demi-muid ou feuillette ,
contenant dix-huit feptiers ; quart de muid, contenant
neuf feptiers, 6c demi-quart ou huitième de
muid, contenant quatre feptiers & demi.
Du quarteau on a formé par augmentation les mefures
ufitées dans d’autres parties du royaume , comme
la queue, qui eft d’ufage à Orléans, à Blois, &c.
Elle contient un muid 6c demi de Paris, c’eft-à-dire
420 pintes ; le tonneau qui eft d’iifage à Bayonne 8c
à Boiirdeaux, contient quatre barrils, 6c eft égal à
trois muids de Paris, ou à deux muids d’Orléans ; ainfi
le tonneau de Bourdeaux.contient 864 pintes, & le
tonneau d’Orléans, 576.
Mefures liquides;dp Hollande. A Amfterdam les, mefures
des liquides font, à commencer par les diminutions
, les mingles , les viertels, les fUkans, les au-
kers 8c les awus ; 8c pour les huiles , la tonne. Le
mingle ou bouteille , contient deux livres quatre
onces poids de marc, plus ou moins , fuivant la pe-
fanteur des liqueurs. Elle fe divife en deux pintes ,
en quatre demi-pintes, en huit mufties 6c en feize
demi-mufties ; 777 mingles font leur tonneau. Le
viertel ou la quarte, eft compofé de cinq mingles
6c | de mingle. Le viertel de vin contient précifé-
ment fix mingles ; le ftékag contient feize mingles ;
l’auker contient deux ftékans, 6c les quatre aukers
font le awu. Les bottes ou pipes d’huile contiennent
depuis vingt jufqu’à vingt-cinq ftékans, de feize mingles
chaque ftékan.
Mefures liquides d'Efpagne. L’Efpagne a des bottes,
des robes , des a^umbres 6c des quartaux. La botte
contient entre trente-fix 6c trente-fept ftékans hol-
landois, qui pefent environ mille livres. Elle pft com-
pofée de trente robes pefant chacune vingt-huit livres.
Chaque robe eft divifçe en hqit azumj>res , 8c
l ’azumbre en quatre quartaux. La pique contient
dix-huit robç$,
Les mefures liquides de Portugal font les bottes, lg$
almudes , les cavadas , les quatàs ; & pour l’huiïe, les
alquiers ou cautars. L3 botte portugaise çft de yingt-
cjnq à vingt-fix pékans ; ’Ia quata eft la quatrième
pqftiç çji^cayada ; le cavada eft de la même capacité
que la mingle holiandoife ; iix cavadas font un al-
quier i deux, alquiers une almude , 8c vingt-fix almudes
une botte.
Mefures liquides dTtalie. Rome mefure les liqueurs
à la branta , au rubbo 8c au boccale. Le boccale contient
un peu plus de la pinte de Paris ; fept boccales
& deipi foqt le rubbo, 6c treize rubbo 6c depii font
la branta ; de forte que la branta contient 96 boc-
çaUs. Florence $ les faros , fes barrils 8c fes fafeos.
Le ftaro contient trois barrils, 8c le b’arril vingt-fix
fiafç.o$ ; le fiafeq? eft à-peu près égal à la pinte de
Paris. À Véronne on fe fert de la bajfa ,'dont feize
font la branta ; 8c la branta contient 96 boccales
ou treize rubos 8c demi. Les Vénitiens ont leur am-
phora, qui contient deux bottas ; la botta contient
quatre bigoücios, le bigoucio quatre quartes, 8c la
quarte quatre tifehaufferas. La botta de Venife fe di-
vifjî encore en flioftachfos , dqrçt 76 font leur arrj-
phora. A Ferrare on fe fert du maflilly, qui contient
huit fe.chios, & Jes fix fechios font l’urne. La Ca-
labre^c la Q u ille ont leur pigpatoli , & chaque pignatoli
répond à la pinte de France. Trente-deux pi-
gnatofis font le ftaro, 6c dix ftaros font la falma.
Mefures d.'Allemagne. Le fuder qqe nous npmmon?
p Tu * mef ur,c ^ont fe fert prefque par toute
1 Allemagne, mais avec plufieuçs difïerencés dans fa
pontinençç 8f dans fçs fubdivifions , attendu les divers
états de tant de princes 6c de tant de villes libres
qui partagent ce pays. Le fuder eft fuppofé la
charge d’iin chariot à deux chevaux. Deux fiiders 6c
demi font le roeder ; fix awus font le fuder, trente
fertels font le awu, 6c quatre maffems font le fertel.
Ainfi le roeder contient 1200 maffems, le fuder 480,
le awq 80, 6c le fertel 41.
Il nous refte à donner'Ies mefures de liquides d’Angleterre,
auxquelles nous rapporterons celles de la
Grece, de Rome 6ç des Hébreux. Ce fera l’affaire
de quatre tables.
Mesure itinéraire , (Géogr. ) on nomme en
Géographie mefures itinéraires , celles dont les diffé-
rens peuples fe font fervis, ou fe fervent encore aujourd’hui
pour évaluer les diftances des lieux & la
longueur dçs chemins. Si ces mefures ayoient entre
elles plus d’uniformité qu’elles n’en ont, 6c que les
noms qui les expriment euffent un ufage fixe qui exprimât
toujours une valeur invariable, cette érude
fetoit affez courte ; mais il s’èn faut bien que les
chofes foient ainfi. Les noms de mille , de fade , de
parafangue , de Lieue, ont été fûjets à tant de variations,
qu il eft très-pénible d’évaluer les calculs d’une
nation ou d’un fiecle, à ceux d’unp autre nation
ou d un autre fiecle. Cependant comme plufieurs fa-
vans ont pris cette peine, noqs allons donner ici d’après
leurs travaux, une courte table géographique
des principales mefures itinéraires anciennes 8c modernes
, rapportées à un degré de l’équateur , ou à
la toile de Paris.
Le mille hébraïque ou le chemin d’un jour de fab-
bat de deux mille coudées , eft égalé par faint Epi-
phane , à fix ftades romains. Six cens de ces ftades
font un degré, donc le mille hébraïque eft de 100 au
degré.
Le ftade égyptien eft de 600 piés, ff Ion Hérodote.'
Cet hiftorieri donne £00 piés de largeur à la bafe de
la gfande pyramide d’Egypte, qui mefurée au pié
de Paris , font 680 piés. Or comme 800 font à 680 ,
de mêm^ 6op piés qqi font le ftade d’Hérodote, font
à 510 piés de Paris; donc le ftade d’Hérodote eft 8ç
foifes de Paris ; donc la parafangue égyptienne évaluée
à 30 ftades, eft de 1550 toiles. Donc le fehoene
double de la parafangue fera de 5100 toifes, & les
autres fcljQenes à proportion. Un degré de l’équateur
eft égal à 57060 toifes. Divifez ce nombre par
85 , qui eft le nombre des toifes contenues, dan? ce
ftade, il en réfulte 671 ftades, plus 25 toifes pour le
degré, & ainfi à proportion de la parafangue 6c du
fehoene. Donc 671 ftades égyptiens, plus 25 toifes,
font un degré de l’équateur.
Trente de ces ftades font la parafangue égyptienne,
car celle d’Arménie étoit de 40 ftades.
Sçixgntç de pçs ftades font le fehoene d’Hérodote,’
ou l’ancien fehoene.
Le grand fehoene étoit double, &' comprenoit
120 ftades.
Le petit fehoene du Delta , ou le demi-fehoenp
n’étoit que de 30 ftades. Ce n’efl: donc que la parafangue
changée de nom.
La parafangue des Perfes étoit anciennement égale
à celle d’Egypte, enfuite elle fut bornée à 40 ftades
romains, 6c équivaloit par conféquent à cinq miljes
romains, dont 75 faifoient un degré. Donc la parafangue
des Perfes étoit de 15 au degré.
Le ftade d’Ariftote , de Xénophon, &c. étoit de
111 1 au degré.
Le ftade romain étoit de 600 au degré.
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