ficile à prendre ; il relie fouvent entre les bans de fable
dans les rivières : pour le prendre les pêcheurs fe
fervent plfttôtde la ligne que de toute autre choie.
C ’eft dans le mois de Mai que cette pêche commence
à être bonne jufqu’au mois de Mars : pour
amorcer l’hameçon, on fe fert d’autres petits poif-
fons ; ce poiffon s’amorce auffi avec des vers qu on
prend fur des charognes, & après en avoir fait amas,
on les conferve dans des pots pleins de fon, & fi on
veut n’en point manquer, on peut mettre du fang
caillé dans des mannequins.
Meunier , ([Econ. mfl.) c’ eft celui qui fait valoir
un moulin à moudre le grain. V jyeç Moulin à Fro-
m en t . I I . r
MEURIR, MURE, (Jardin.) quand les fruits font
trop mûrs, l’on dit qu’ils foat panes de tems. Le fo-
leil fait miurir les fruits, êc l’on peut avancer leur
maturité en les expofant davantage au foleil, fi ce
font des arbres eucaifles ou empotes. Si les arbres
font en place, on dégarnit les fruits de feuilles dans
le tems de la maturité.
MEURTE , ( Giogr. ) riviere de Lorraine. Elle
prend fa fource dans les montagnes de Vôges , aux
frontières de la haute Alface ; elle fe jette dans la
Mofelle, trois lieues au-deifus de Pont-à-Moufion.
{D . J . )
MEURTRE, f. m. ( Jurifprui. ) eft u n homicide
commis de guêt-à-pens 8c de defféin prémédité , &
lorfque le fait n’eft point arrivé dans aucune rixe ni
duel. . . . .
Le meurtre différé du {impie homicide, qui arrive
par accident ou dans une rixe.
Ce crime eft auffi puni de mort. Vyyt{ Homi cide.
( a ) î .
MEURTRIERES, f. f. font en terme de Fortification
, des ouvertures faites dans des murailles , par
lefquelles on tire des coups de fufils fur les ennemis.
Voye^ CRENÀU , Chambers.
MEURTRIR, ( Méd. ) voye^ Meurtrissure.
Meu rtr ir , Meurtri , ( Jardinage. ) fe dit d’un
fruit qui a été froiffé, 8c eft un peu écorché.
Meurtrir , (Peint.) meurtrir en Peinture, c’ eft
adoucir la trop grande vivacité des couleurs avec
un vernis qui femble jetter une vapeur éparfe fur
le tableau. (D . J. )
MEURTRISSURE , f. f. ( Gramrn. & Chirurgie. )
amas de fang qui fe fait en une partie du corps; lorf-
qu’elie a été offenfée par quelque contufion, ce fang
extravafé fe corrompt, bleuit, noircit, 8c donne
cette couleur à la partie meurtrie : cependant à la
longue il s’atténue, ou de lui-même, ou par les topiques
appropriés, fe diffipe par la peau, 8c la mtur-
trijfiure difparoit.
MEUSE , la ( Giogr. ) en latin Mafia ; voyez ce
mot : grande riviere qui prend fa fource en France ,
dans la Champagne, au Baffigny, auprès du village
de Meufie;fon cours eft d’environ cent vingt lieues.
Elle paffe dans les évêchés de Toul 8c de Verdun,
par la Champagne , le Luxembourg & le comté de
Namur ; enfuite après avoir arrofé l’évêché de Liege,
une partie des Pays-Bas Autrichiens 8c des Provin-
ces-Unies, & avoir reçu le "Wahal au-deffous de l’île
de Bommel, elle prend le nom de Mlruwe, 8c fe perd
dans l’Océan entre la Brille 8c Gravefend. Elle eft
très-poiffonneufe.
Un phyficien a remarqué qu’elle s’enfle ordinairement
la nuit d’undemi-pié plus que le jo u r , fl le vent
ne s’y oppofe ; mais c’eft un fait qu’il faudroit bien
conftatcr avant que d’en chercher la caufe.
On nomme vieille Meufie, le bras de la Meufie qui
fe fépare de l’autre à Dordrecht, 8c s’y rejoint en-
fuite vis-à-vis de Vlaerdingen. Le maréchal de Vau-
ban avoit projetté de faire un canal pour joindre la
Mofelle à la Meufie, par le moyen d’un ruiffeau qui
tombe dans la Mofelle à T o u l, 8c d’un autre qui fe
perd dans la Meufie au-deflous de Pagny ; il croyoit
ce projet également utile 8c facile à exécuter. Mais
exécute-t-on les meilleurs projets ! ( D . J .)
MEUTE, f. f. ( Vénerie. ) c’eft un affemblage de
chiens - courans deftinés à chaffer les bêtes fauves
ou carnaffieres, cerfs, fangliers , loups, &c. Pour
mériter le nom de meute, il faut que- l’affemblage
foit un peu nombreux. Cinq ou fix chiens-courans
ne font pas une meute : il en faut au-moins une douzaine
, & il y a des meutes de cent chiens 8c plus.
Pour réunir l’agrément 8c l’utilité, les chiens qui
compofent une meute doivent être de même taille,
& ce qu’on appelle du même p i i , c’eft-à-dire qu’il
ne faut pas qu’il y ait d’inégalité marquée entr’eux
pour la vîteffe & le fonds d’haleine. Un chien de
meute trop Vite eft auffi défe&ueux que celui qui eft
trop lent, parce que ce n’eft qu’en chaffant tous en-
femble que les chiens peuvent s’aider, & prendre
les uns dans les autres une confiance d’où dépend
fouvent le fuccès de la chaffe. D ’ailleurs le coup
d’oeil 8c le bruit font plus agréables lorfque les chiens
font raffemblés. Les chaffeurs qui veulent louer leur
meute , difent qu’on la couvriroit d’un drap. Mais
c’eft un éloge que certainement il ne faut jamais
prendre à la lettre.
On parvient à avoir des chiens de même taille
& du même p ié, par des accouplemens dirigés avec
intelligence, & en réformant févérement tout ce
qui eft trop vite ou trop lent. En général on chaffe
plus sûrement avec une meute un peu pefante. La
rapidité du train ne laiffe pas le tems de goûter la
voie au plus grand nombre des chiens. Ils s’accoutument
à ne crier que fur la foi des autres, à ne faire
aucun ufage de leur nez. Par-là ils font incapables
de fe redreffer eux-mêmes lorfqu’ils fe font fourvoyés
, de garder le change, de relever un défaut.
Ils ne fervent à la chaffe que par un vain bruit qui
même fait fouvent tourner au change une partie des
autres chiens 8c des chaffeurs.
Les foins néceffaires pour fe procurer & entretenir
une bonne meute, doivent précéder la naiffance
même des chiens, puifqu’on n’obtient une race qui
ne dégénéré pas, qu’en choififfant avec beaucoup,
d’attention les fujets qu’on veut accoupler.
Lorfque les petits font nés, on leur donne des
nourrices au-moins pendant un mois. Quand ils font
parvenus à l’âge de fix, on juge de leur forme extérieure
, 8c on réforme ceux dont la taille, autant
qu’on peut le prévoir, s’accorderoit mal avec celle
des autres chiens de la meute. Lorfqu’ils ont à-peu-
près quinze mois, il eft tems de les mener à la chaffe.
On les y prépare en les accoutumant à connoitre
la v o ix , 8c à craindre le foiiet foit au chenil, foit
en les menant à l’ébat, foit en leur faifant faire la
curée avec les autres.
Il feroit prefqu’impoffible de former une meute
toute compofée de jeunes chiens.
Leur inexpérience, leur indocilité, leur fougue
donneroient à tout moment dans le cours de la
chaffe, occafion à des défordres qui augmenteraient
encore ces mauvaifes qualités par la difficulté d y
remédier. Il eft donc prefque indifpenfable d’avoir
d’abord un fonds de vieux chiens déjà fouples &
exercés. Si on ne peut pas s’en procurer, il faut en
faire dreffer de jeunes par pelotons de qqatre ou
cinq, parce qu’en petit nombre ils font plus aifes à
retenir.
Lorfque les jeunes chiens font accoutumes avec
les autres, qu’on les a menés à l’ébat enfemble,
qu’on leur a fait faire la curée, qu’ils font accoutumés
à marcher couplés, on les mene à la chaffe. Il faut
fe donner de garde de mêler ces jeunes chiens aVec
ceux qui font deftinés à attaquer. Dans ces premiers
motnens de la chaffe, il ne faut que des chiens sûrs,
afin qu’on puiffe les rompre aifément pour les remettre
enfemble, & faire tourner toute la meute à
l’animal qu’on veut chaffer. On garde donc les jeunes
chiens pour les premiers relais. Encore ne faut-
il pas les y mettre feuls. On gâteroit tout fi l’on en
découploit un trop grand nombre à-la-fois. Lorfque
l’animal qu’on chaffe eft un peu échauffé, 8c qu’il
commence à laiffer fur la terre 8c aux portées un
fentiment plus fort de fon paffage, on cherche l’oc-
cafion de donner un relais. Ce moment eft fouvent
celui du défordre, fi on ne le donne pas avec précaution.
Il faut premièrement laiffer paffer les chiens
de meute. Enfuite on découple lentement ceux du
relais, en commençant par les moins fougueux, afin
que ceux qui le font le plus, ayent le tems de s’ef-
louffler avant de rejoindre les autres. Sans cela des
chiens jeunes 8c pleins d’ardeur s’emporteroient au-
delà des voies, 8c on auroit beaucoup de peine à
les redreffer. Lorfque les jeunes chiens ont chaffé
pendant quelque tems, 8c qu’on eft affuré de leur
fageffe, ce font eux dont on fe fert pour attaquer,
parce qu’ayant plus de vigueur que les autres , ils
font plus en état de fournir à la fatigue de la chaflè
toute entière. Un relais étant donné, les piqueurs
doivent s’attacher à ramener à la meute les chiens
qui pourraient s’en être écartés. Pour faciliter cet
ameutement, il eft néceffaire d’arrêter fouvent fur
la voie, 8c de-là réfultent divers avantages.
L’objet de la chaffe eft de prendre sûrement la
bête que l’on fuit, 8c de la prendre avec certaines
conditions, d’où réfulte un plus grand plaifir. Or
pour être sûr, autant qu’il eft poffible, de prendre
la bête qu’on a attaquée, il faut que les chiens foient
dociles, afin qu’on puiffe aifément les redreffer : il
faut que le plus grand nombre ait le nez fort-exercé,
pour garder le change, c’eft-à-dire, diftinguer l’animal
chaffé d’avec tout autre qui pourrait bôndir
devant eux : il faut encore qu’ils foient accoutumés
à chaffer des voies froides, afin que s’il arrive un
défaut, ils puiffent rapprocher l’animal 8c le relancer.
Lorfqu’une meute n’a pas cette habitude, qu’on
pique au premier chien, 8c qu’on veut étouffer l ’animal
de vîteffe, au lieu de le chaffer régulièrement,
on manque fouvent fon objet : le moindre défaut qui
laiffe refroidir les voies, n’eft plus réparable, fur-
tout lorfque le vent de nord-oueft fouffle, ou que le
tems eft difpofé à l ’orage, les chiens ayant moins
de fineffe de nez, la voie une fois perdue ne fe retrouve
plus. On ne court pas ces rifques, à beaucoup
près au même degré, avec des chiens accoutumés
à chaffer des voies un peu vieilles ; mais on ne leur
en fait prendre l’habitude qu’en les arrêtant fouvent
lorfque le tems eft favorable, & qu’on peut juger en
commençant la chaffe, que les chiens emporteront
bien la voie. Ces arrêts répétés donnent aux chiens
écartés le tems de fe rameuter. Ils les mettent dans
le cas de faire ufage de leur nez, de goûter eux-
mêmes la voie , 8c de s’en affurer de maniéré à ne
pas tourner au change. Le bruit qui n’eft pas un des
moindres agrémens de la chaffe, en augmente : les
chaffeurs fe raffemblent, le fon des trompes, les cris
des veneurs 8c des chiens donnent ainfidans le cours
d’une chaft'e différentes feenes qui deviennent plus
chaudes à mefure que les relais fe donnent, 8c que
l’animal perd de fa force. Ces momens vifs 8c gradués
préparent 8c amènent enfin la cataftrophe, la
mort tragique 8c foleipnelfe de l’animal. C ’eft donc
par la docilité qu’on amene les chiens d’une meute
à acquérir foutes les qualités qui peuvent rendre
la chaffe agréable 8c sûre. Ils y gagnent, comme on
voit, du côté de la fineffe du nez,8t de fon uiàge; mais
cette qualité eft toujours inégale parmi les chiens,
malgré l’éducation ; & il en eft quelques-uns que la
nature a doués d’une fagacité diftinguée : ceux-là ne
changent jamais, quoi qu’il arrive. Le cerf a beau
s’accompagner 8c fe mêler avec une troupe d’autres
animaux de fon efpece, ils le démêlent toujours,
8c en reconnoiffent la voie à travers les voies nouvelles
, de forte qu’ils chaffent hardiment lorfque les
autres chiens auffi fages, mais moins francs, balancent
8c femblent héfiter. On dit que ces chiens fupé-
rieurs font hardis dans le change. Les piqueurs doivent
s’attacher à les bien connoître, parce qu’ils
peuvent toujours en sûreté y rallier les autres.
La plûpart des avantages qu’une meute puiffe réunir,
dépendent, comme on voit, de la docilité des
chiens. Avec une meute fage, la chaffe n’a prefque
point d’inconvéniens qu’on ne prévienne ou qu’on
ne répare. Il faut que la voix du piqueur enleve toujours
sûrement les chiens, qu’il foit le maître de les
redreffer lorfqu’ils fe fourvoyeni, & que lorfqu’ils
le fui vent, il n’ait rien à craindre de leur impatience.
L’ufage de mener les chiens couplés lorfqu’on va
frapper aux brifées, annonce une défiance de leur
fageffe, qui ne fait pas d’honneur à une meute. Il eft
très-avantageux de les avoir au point de docilité oh
ils fuivent le piqueur pofément 8c fans defir de s’échapper
, parce qu’alors on attaque fans étourderie,
8c qu’on évite un partage de la meute qui eft très-
ordinaire au commencement des chaffes. Il eft toujours
poffible d’arriver à ce degré, lorfqu’on en
prend la peine. L’alternative de la voix 8c du foiiet
eft un puiffant moyen, 8c il n’eft point de fougue
q$i réfifte à Fimpreffion des coups répétés. Les autres
foins qui regardent la meute, confident à tenir
propres le chenil 8c les chiens, à leur donner une
nourriture convenable 8c réglée, à obferver avec
le plus grand foin les chiens qui paroiffent malades ,
pour les féparer des autres. Voye^ P iq u e u r &
Vénerie.
MÉWARI, ( Géog. ) ville confidérable du Japon,
dans i’île de Niphon, avec un palais, oii l’empereur
féculier fait quelquefois fon féjour. Elle eft„fur une
colline, au pié de laquelle il y a de vaftes campagnes
, femées de blé 8c de ris, entrecoupées de vergers
pleins de pruniers. Cette ville a quantité de
tours , 8c de temples fomptueux. ( D. J.)
MEWIS ou NEWIS, (Glog.) petite île de l’Amérique
feptentrioriale, 8c l’une des Antilles, peu loin
de S. Chriftophle. Elle n’a que 16 milles de circuit,
8c produit abondamment tout ce qui eft avantageux
à l’entretien des h^bitans, fucre, coton , gingembre,
tabac, &c. Les Anglois en font les poffeffeurs
depuis 16 18 ,8c y ont bâti un fort pour la mettre en
fureté. Long. 3 iS , lat.nord iy , . (Z>. / .)
MEXAT-ALI, (Géog.') ville de Perfe , dans l’I-
raç-rabi, ou i’Irac propre. Elle eft renommée par
la riche mofquée d’Aly, où les Perfans vont en pèlerinage
de toutes parts. Cette ville néanmoins tombe
tous les jours en ruine ; eile eft entre l’Euphrate
8c le lac de Rehemat, à 18 lieues de Bagdat. Long.
Ç,z , g z , lat. 31 f 4°* (JJ>J-)
MEXAT-OCEM ou RERBESA, (Géog.) ville de
Perfe, dans l’Irac-Rabi. Elle prend fon nom d’une
mofquée dédiée à Ocem, fils d’Aly. Elle eft dans un
terroir fertile, fur l’Euphrate. Long. Cz. 40. lat. 32.
z o . (D .J .) i .
MEXICAINE, TERRE (Hifi.nat.) terra Mexico-
na, nom donné par quelques auteurs à une terre
très-blânçbe, que l’on tire du lac de Mexique ; on
la regarde comme aftri’ngente, defficaiiye, 8c comme
un remede contre les poifous. Les Indiens la pomment
Tkicatlali.
MEXICO , ville DE {Géog.) autrement ville de
Mexique ; ville de l’Âmériqùe leptentnopale , la
plus confidérable du Nouveau-Monde , capitale de
la Nouyeile-JEfpag«?, avec un archevêché érigé en