J . Æ grecs m m de vraies . monnaies. O r , feion
toute apparence, les Romains fmvirent 1 exempie
des Grecs, & mirent aufli leurs médaillés au
nombre des pièces de monnoie courante. Enfin
cette explication nous paroît la feule qui piufle concilier
les différensfentimens des antiquaires fur cette
matière» . I i«-
Ôn a avancé comme un principe fixe, que les
colonies n’ont jamais battu de m illio n s , mzx '
c'eft une erreur : M. Vaillant a tait graver un
W ÊM d’Âuguôe, frappé'à Sarragoffe , undeLivie)
frappé à Païras , un de Tibere 1 frappe à Tunalo-, BBÜ Tarafcona, en Efpagne , & un autre
d’AUgnfte, frappé à Cordoue, comme on 1 apprend
■ de la légende Colonia pairicia. ,,
On ne trouve que très-peu de médaillons à argent
ïiattus enltaïie quifbient du poids de quatre dragmes.
Il n’y a eû que les Grecs qui nous aient donne communément
des médaillons de ce volume, foit de leurs
v ille s , fait H leufS rois, foit des empereurs. M.
Vaillant rapporte dans fön dernier ouvrage un Hadrien
de ce même poids. Nous avons les Veipa-
ficns avec l’époque E T ï t a ' i.P5. & M. Patin cite
des médaillons de Conftantius & de Çonftant d un
beaucoup plus grand volume, mais d’une bien moin-
dre épaiffeur. Il y a dans le cabinet du roi un Ve-
xus d’argent parfaitement beau. #
Les Antiquaires font beaucoup plus de cas des me-
Haillons que des médailles ordinaires, parce que leurs
revers repréfentent communément ou des triomphes
, ou des jeux , ou des édifices, ou des monu-
mens hiftoriques , qui font les objets qu’un vrai curieux
recherche davantage, ôc qu’il trouve avec le
plus de fatisfaCfiort. Ainfi l’on doit bien de la re-
connoiflance à ceux qui nous ont fait connoitre les.
médaillons de leurs cabinets. Erizzo a commencé à
nous en faire voir , M. Triftan en a fan graver plusieurs
, M. Patin nous en a donné de fort beaux
dans fon tréfor, M. Carcavi a mis au jour ceux du
cabinet du R o i, & M. l’abbé de Camps publia les
fiens quelque-tems après, avec les belles explications
de M. Vaillant.
Le recueil des médaillons de M. 1 abbe de Camps
parut fous ce titre : Selecliora Numijmata in are ma-
ximi moduli, è mufoeo, 111. D. Francifci de Camps,
abbatis fancli Mareelli, &c. concifis inurpntaùonibus
per D . Vaillant D . M. &c. illußrata. Paris 1695.
in-40. Mais pour réunir tout ce que nous avons de
mieux écrit fur les médaillons , il faut joindre à ce
recueil, feeltà dé medaglioni più rari, nella B B a.
d'cll eminentijftmo & reverend.principe , ilßgnor card.
GafparoCarpegnay Rom. 1679. "**4°* Les explications
font de Jean-Pierre Bellori. Dans la fuite le
nombre des médaillons du cardinal Carpegna ayant
été fort augmenté, on les donna de nouveau au
public avec les obfervations du fénateur Philippe
Buonarotti ; ojfervafwni ifioriche fopra alcuni meda-
glioni antichi: aW altéra ferenijjima di Cofimo III.
grand duc a di Tojcana, Rom. 1698. grand in-4 . c eft
un excellent ouvrage. ( D . /. )
MEDAMA,(G«ogr. anc.) ancienne ville d’Italie,
dans la grande Grece, au pays des Locres, fur la
côte. Pline, Uv. III. ckap. v. la nomme Medma\ le
P. Hardouin croit que c’eft Roffarno. (Z>. /. )
MEDECIN, f. m. (Med.) eft celui qui profeffe
& qui exerce la Médecine après des études convenables
de cette fcience ; c’eft par-là qu’il eft’diftingué
d’un charlatan. Voyt{ C harlatan & Médecine.
On diftingüe les médecins en anciens & en modernes.
Voyc{Médecins an cien s , car les modernes
font affez connus. ( D . J .)
MÉDECINE, f. f. ( 4 rt & Science. ) La Médecine
eft l’art d’appliquer des remedes dont l’effet conferve
Ja vie faine, & redonne la fauté aux malades, Ainfi
ia v ie , la fante, les maladies, la môrt de 1 nôîflihe$
les caufes qui les produifent, les moyens qui les
dirigent, fon l’objet de la Médecine,
Les injures ôc les viciflitudes d’un air auflî nécef*
faire qu’inévitable, la nature des àlimens folides &
liquides, l’impreflion vive des corps extérieurs, les
actions de la v ie , la ftru&ure du corps humain, ont
produit des maladies, dès qu’il y a eu des hommes
qui ont vécu comme nous vivons.
Lorfque notre corps eft affligé de quelque mal, il
êft machinalement déterminé à chercher les moyens
d’y remédier, fans cependant les eonnoître. Cela fé
remarqué dans les animaux, comme dans l’homme,'
quoique la raifon ne jpuifie point comprendre comment
cela fe fait ; car tout ce qu’on fait, c’eft que
telles font les lois de l’auteur de la nature, defquelles
dépendent toutes les premières caufes.
La perception défagréable ou fâcheufe d’un mou*,
vement empêché dans certains membres, la douleur
que produit la léfion d’une partie quelconque , les
maux dont l’ame eft accablée à l’ocCafion de ceux
du corps, ont engagé l’homme à chercher ôc à appliquer
les remedes propres à diffiper ces maux, ôc
cela par un delir fpontané, ou à la faveur d’une expérience
vague. Telle eft la première origine de la
Médecine, qui prile pour l’art de guérir, a été pratiquée
dans tous les tems ôc dans tous les lieux.
Les hiftoires ôc les fables de l’antiquité nous apprennent
que les Affyriens, les Chakléens, ôc les
mages, font les premiers qui aient cultivé cet a r t,
& qui aient tâché de guérir ou de prévenir les maladies
; que de-là la Médecine paffa en Egypte, dans
la Lybie cyrénaïqiie, à Crotone , dans la Grece oit
elle fleurit, principalement à Gnides, à Rhodes, à
Cos, & en Epidaure. .
Les premiers fondemens de cet art font dûs i°. au
hafard. 20. A l’inftinft naturel. 30. Aux évenemens
imprévus. Voilà ce qui fit d’abord naître la Médecine
Amplement empyrique.
L’art s’accrut enfuite, & fit des-progrès i° . par
le fouvenir des expériences que Ces choies offrirent.
20. Par la defeription des maladies, des remedes,
& de leur fuccès qu’on gravoit fur les colonnes, fur
les tables, & fur les murailles des temples. 30. Par
les malades qu’on expofa dans les carrefours ôc les
places publiques, pour engager les paflans à voir
leurs maux, à indiquer lès remedes s’ils en connoif-
foient, &. à en faire l’application. On obferva donc
fort attentivement ce qui fe préfentoit. La Médecine
empyrique fe perfectionna par ces moyens, fans cependant
que fes connoiflances s’étendilfent plus loin
que le paffé ÔC le préfent. 40. On raifonna dans la
fuite analogiquement, c’eft à-dire en comparant cé
qu’on avoit obfervé avec les chofes préfentes Ôc fu*
tures.
L’art fe perfectionna encore davantage i°. par les
médecins qu’on établit pour guérir toutes fortes dê
j maladies, ou quelques-unes en particulier. 20. Par
[ les maladies dont on fit une énumération exa'Cte.
30. par l’obfervation & la defeription des remedes,
& de la maniéré de s’en fervir. Alors la Médecine
devint bien-tôt propre ôc héréditaire à certaines
familles & aux prêtres qui en retiroient l’honneur &
le profit. Cependant cela même ne laiffa pas de retarder
beaucoup fes progrès.
i° . L’infpeâion des entrailles des victimes. 20. La
coutume d’embaumer \&s cadavres. 30. Le traitement
des plaies, ont aidé à connoître la fabrique du corps
fain & les caufes prochaines ou cachées, tant de la.
fanté & de la maladie, que de la mort même.
Enfin les animaux vivans qu’on ouVroit pour les
facrifices, l’infpeâion attentive des cadavres de ceux
dont on avoit traité les maladies , l’hiftoire des maladies,
de leurs caufes, de leur naifiance, dç leuç
fccCFoiffetheflt, de leur vigueur » de lôtïf dîmiiUitîôfl,
de leur iflue, de leur changement, de leurs évene-
snens ; la connoiflance , le Choix, la préparation *
l’application des médicamens , leur adtion & leurs
effets bien connus & bien ôbfervés fembierent avoir
prefqu’entierement formé l’art de la Médecine,
Hippocrate, contemporain de Democriîé , fort
fiu fait de toutes ces chofes , & de plus riche d’urt
excellent fonds d’obfervations qui lui étoient propres,
fit un recueil de tout ce qu’il trouva d’utile ,
en compofa un corps de Médecine, & mérita le premier
le nom de vrai médecin, parce qu’en effet outre
la médecine empyrique & analogique qu’il fçavoit*
il étoit éclairé d’une faine philofophie, ÔC devint le
premier fondateur de la médecine dogmatique.
Après que cette médecine eût été long-tems cultivée.
dans la famille d’Afclépiade, Arêtêe de Cappa*-
doee en fit un corps mieux digéré & plus méthodique
; & cet ai t fe perfeûionna par le différent fuccès
des tems, des lieux, des chofes ; de forte qu’âprès
avoir brillé fur-tout dans l’école d’Alexandrie, il fub-
fifta dans cet état jufqu’au tems de Claude Galien.
Celui-ci ramâfla ce qui étoit fort épars, & fqt
éclaircir les chofes embrouillées ; mais comme il étoit
honteufement affervi à la philofophie desPéripaté-
ticiens, il expliqua tout fuivant leurs principes ; &
par conféquent s’il contribua beaucoup aux progrès
de l’art, il n’y fit pas moins de dommage, en ce qu’il
eut recours aux élémens, aux qualités cardinales,
à leurs degrés, & à quatre humeurs par lefquélles
il prétendoit avec plus de fubtilité que de vérité ,
qu’on poüvoit expliquer toute la Médecine,
Au commencement du vij. fiecie on perdit êh Europe
ptefque jufqu’au fouvenir des arts. Ils furent
détruits par des nations barbares qui vinrent du fond
du nord,& qui abolirent avec les fciënces tbus les
moyens de les acquérir, qui font les livres.
Depuis le jx. jufqu’au xiij. fiecie, la Médecine fut
cultivée avec beaucoup de fubtilité par lés Arabes,
dans l’Afie, l ’Afrique & l’Efpagne. Ils augmentèrent
& corrigèrent la matière médicale, fes préparations,
& la Chirurgie. A la vérité ils infe&erent Part plus
que jamais des vices galéniques, &C prefque tous
ceux qui les ont fuivis ont été leurs partifans. En
effet les amateurs des fciences étoient alors obligés
d ’aller en Efpagne chez les Sarrafins, d?oii revenant
plus habiles, on les appelloit Mages. Or on n’expli-
quoit dans les Académies publiques que les écrits
des Arabes ; ceux des Grecs furent prefqu’inconnus,
ou du-moins on n’en faifoit aucun cas.
Cette anarchie médicinale dura jufqu*au tems
d’Emmanuel Chryfoloras, de Théodore Gaza, d’Ar-
gyropylëjde Lafcaris,de Démétrius Chalcondyle,
de George de Trébifonde, de Marius Myfurus, qui
les premiers interprétèrent à Venife & ailleurs des
manuferits grecs, tirés de Byfance, firent revivre
la langue grecque, & mirent en vogue les auteurs
grecs vers l’an 1460. Comme l’Imprimerie vint alors
à fe découvrir, Aide eut l’honneur de publier avec
fuccès les oeuvres des Médecins grecs. C ’eft fous ces
heureux aufpices que la doôrine d’Hippocrate fut
réfufcitée& fuiviepar les François. Arnauld de Villeneuve,
Raymond Lulle, Bafile Valentin, Para-
celfe , introduifirent enfuite la Chimie dans la Mé~
decine. Les Anatomiftes ajoutèrent leurs expériences
à celles des Chimiftes. Ceux d’Italie s’y dévouèrent
à l’exemple de Jacques Carpi, quife diftinguale premier
dans l’art anatomique.
Tel fut l’état de la Médecine jufqu’à l’immortel
Harvey, qui renverfa par fes démonftrations la
fauffe théorie de ceux qui l’avoient précédé, éleva
fur fes débris une doftrine nouvelle & certaine, &
jetta glorieufement la bafe fondamentale de l’art de
guérir. Je viens de parçourir rapidement l’hiftoire
ât: cet art, èt cet abrégé fiiccimft pêiit fuffirë à là
plupart des leâeurs; mais feri dois faire un eôni-
mentaire détaillé en faveur de ceux qui Ont rilis lé
pié dans le temple d’Efculape.
La Médecine ne commença fans douté à être cultivée
que lorfque l’intempérance, l’oifiveïé, & l’u-
fage. du vin multipliant les maladies > firent fOntir lé
beloin de cette fcience. Semblable aux aUtres elle
fleurit d’abord chez les Orientaux, paffa d’Ofiehtcii
Egypte j d’Egypte en G rece, & de Grèce dans toutes
les antres parties du monde. Mais les Egyptiens
Ont fi foigneufètnent enveloppé leur hiftoire 'd’enr-
blêmes , d’hiéroglyphes , & de récits mérveilléux >
qu’ils en ont fait ün chaos de fables dont il eft bieii
difficile d’extraire Ja vérité ; cependant Clément d’Â-
lexandrie nous apprend que le fameux Hermès'avoit
renfermé toute la philofophie des Egyptiens en quarante
deux livres, dont les fix derniers concernant
la Médecine, étoient particulièrement à l’üfage des
Paftophores , & que l’auteur y traitoit de la ftruc-
turedu corps humain en général, de celle des yeux
en particulier, des inftrumens néceflaires pour les»
opérations chirurgicales , des maladies, & des acei-
dens particuliers aux femmes.
Quant à la condition & ati càra&ere des Médecins
en Egypte , à en juger fur la deferiprion que lé
même écrivain en a faite à la fuite du partage cité j
ils compofoient un ordre facré dans l’état : mais
pour prendre une idée jufte du rang qu’ils y tenoient t
ôc des richéfles • dont ils étoient pourvus, il faut fa-
voir que ia Médecine étoit alors exercée par les prêtres
, à qui, pour foutenir la dignité de leur minifte-
re & fatisfaire aux cérémonies de la religion * nous
liions dans Diodore de Sicile qu’on avoit affigne lé
tiers des revenus du pays. Le fâëerdoce,étoit héréditaire,
&pafloitde pere en fils fans interruption :
mais il eft vraiffemblable que le college facré étoit
partagé en différentes claflès, entre lefcuéllés ieà
embaumeurs avoient la leur; car Diodore hôus afi
fure qu’ils étoient inftruits dans cette profeflion par
leurs peres, & que les peuples'qui Ls fegardoient.
comme des membres du corps facerdotàl, & comme
jouiffans en cette qualité d’ujl libre accès dans les
endroits les plus fecrets des tèmples, réunifloient à
leur égard une grande e.ftime à la plus haute vénération.
Les Médecins payés par l’état ne retiroient ert
Egypte aucun falaire des particuliers : Diodore nous
apprend que les chofes étoient fur ce pié, au-moins
en tcihs de guerre ; mais en tout tems ils fecOuroient
fans intérêt un égyptien qui tomboit malade eri
voyagé^
L’embaUmeUr avoit différens ftâtuts à obfervef
dans l’exercice de Ion art. Des réglés établies par
des prcdécefieurs qui s’étoient illuftrés dans la pro-
fefîion, & tranfmifes dans des mémoires authentiques
, fixoient la pratiqué du médecin : s’il perdoit
fon malade en fuivant ponctuellement les lois de ce
code facré, on n’avoit rien à lui dire; mais il étoit
puni de mort, s’il eritreprenoit quelque chofe de fod
chef, ôc que le fuccès ne répondît pas à fon attente;
Rien n’étoit plus capable de ralientir les progrès dè
la Médecine ; aufîi la vit-on marcher à pas lents ;
tantque cette contrainte fubfifta. Àriftote après avoir
dit , chàp. ij. de fes qucfliôns politiques > qu’en Egypfê
le médecin peut donner quelque fecours à fon ma»
lade le cinquième jour de la maladie ; mais que s’il
commence la cure avant que ce tems foit expiré ;
C’eft à fes rifques & fortunes ; Ariftote, dis- je ; traité
cette coutume d'indolente > d’inhùroain’è , & de per^
nicieufe, quoique d’autres en fiffent 1’apologiÇ.
Par ce que nous venons de dire de la dignité de là
Médecine chez les Egyptiens , de l’opulence dé leufs
médecins; & de la fingularité de leur pratique $ $