de réfine ; favoir, demi-fcrupule fur une once, &
quantité affez confidérable de fubftance gommeufe-
faline, c’èft- à-dire , de matière extraCtive, voyet
Extrait ; favoir , trois gros fur une once.
Cette racihe purge doucement donnée en poudre
à la dofe de demi-once jufqu’à une, dans une
liqueur appropriée. Ce remedeeft peu employé;on
lui préféré, avecjufteraifon, lejalap, qui purge aufli
plus doucement qu’ on ne le penfe communément,
mais plus efficacement que le méchoacan , auquel il
eft d’ailleurs très-analogue , étant la racine d’une
plante de même genre. Foye^ Jalap , Hiß. nat. bol.
JALAP, Mat. mêd. MECHOACAN, Hiß. nat. bol.
On apporte quelquefois des Indes , fous la forme
de petit pain , une certaine matière qu’on prétend
être préparée en épaifliffant fur le feu , une liqueur
qui a découlé par incifion de la plante de méchoacan.
M. Boulduc le pere a donné l’examen de cette
fubftance dans les mémoires de l'acad. des Sciences,
année 1711; il a trouvé que ce prétendu fuc concret
n’étoit autre chofe qu’une fécule abfolument privée
de toute vertu purgative , & parfaitement analogue
4 celle qu’il retira d’une liqueur exprimée du méchoa-
can infufé pendant plufieurs jours dans l’eau : le
même auteur a trouvé que la liqueur féparée par
inclination de la fécule, purgeoit affezbien, de même
que la décoCtion du michoacan ; mais encore un
coup, on a très-rarement recours à ce purgatif, qui
eft trop foible pour la plupart des fujets. (b)
Méchoacan, ( Géog.) province de la nouvelle
Efpagne dans l’Amerique ieptentrionale. C ’eft la
troifieme des quatre provinces qui compofoient le
Mexique propre. Elle a 80 lieues de tour , & produit
tout ce qui eft néceffaire à la vie ; fon nom de
Méchoacan lignifie une pêcherie , parce qu’elle abonde
en certains poiffons éxcellens à manger. Thomas
Gage a fait une defeription un peu romanefque
des coutumes de fes anciens habitàns ; c’eft aflez pour
nous de dire que Valladolid évêché en eftla principale
ville. (D .J . )
MECKELBOURG, le duché de (Géog.") contrée
d’Allemagne dans la baffe-Saxe , avec titre de
duché, entre la mer Baltique, la Poméranie, la
Marche de Brandebourg, le pays de Saxe - Lawem-
bourg, & le Holftein. Elle eft:très-fertile en b lé,’ en
pâturages , en venaifon, & en gibier. Elle tire fon
nom d’une; ville autrefois très-floriffante, Mégalo-
polis , & à préfent réduite à une feule maifon.
Ce duché a 3d. 1 3'. d’étendue en longitude, fui-,
vant M. de Lifte ; il fe divife en fix provinces particulières.
i°. Le Mecklembourg propre. z°. Le
comté de Schwerin , qui appartient à la branche aînée
des ducs. 30. La Vandalie. 40. La feigneurie
de Roftoch. 50. La principauté de Schwerin. 6°. La
feigneurie de Stutgard.
Les premiers habitans de ce pays r là furent les
W andàles, peuple qui s’étendit fort loin. Ils en for-
tirent, & n’y laifferent que peu de monde, ce qui
donna lieu aux Vendes de s’en emparer. Ces V e n des
ou Slaves étoient un peuple partagé en divers
corps, à-peu-près comme les hordes des Tartares :
ces corps prirent des noms différens. On les appella
félon leur pofition, Obotrites , Hérules, Warnaves
ou Wariris , Tollenfes , Circipanes , & Rhédariens.
Enfin les Obtrites engloutirent ces différentes nations.
Aujourd’hui la vraie capitale du duché de
Meckelbourg eft Guftow. L’article de ce duché
dans la Martiniere , eft aufli favant qu’exatt
*E)
MÊCODYNAMIQUE, adj. (Navig.) coté mécodynamique
& navigation, eft ce qu’on appelle autrement
lieues mineures de longitude, ou milles de longitude.
Viye{ Milles de longitude.
MÉCOMPTE, f.m. (C<>/?z.ydéfaut 3e fuppitta^
• tion , erreur de calcul ; ainfi on dit, il y a du mé■*>
compte en cette addition, en cette réglé, pour faire
entendre que le calcul n’en eft pas jufte , & qu’on
s’y eft trompé,-
Mécompte, fignifie aufli ce qui manque au compte
de quelque fomme» Il y a du mécompte à mon argent
Mécompte fe dit encore du mauvais fttecès d’une
entreprife, d’une affaire de commerce. J’ai trouvé
du mécompte dans la vente de mes grains, &c. Dicl.
de comm. (G)
MÉCOMPTER, fe tromper, fe méprendre dans
fon calcul.
MÉCON, Le (Géog.) riviete de l’Inde au-delà du
Gange ; elle a fa fource au pays de Boutan dans la
Tartarie, reçoit des noms différens , félon les contrées
qu’elle arrofe , & prend enfin celui d'Onbé-
quaumé, avant que de fe jetter dans la mer. Elle a
cela de commun avec toutes les grandes rivières de
ces cantons-là, qu’elle fe déborde comme le N il,
& coupe les campagnes voifines. (D . J.)
MÉCONITES, i. f. ( Hijl.nat. ) c ’eft la même
pierre que l’on appelle ammites , oolites, pifolitus 3
elle eft compofée d’un amas de petits corps marins
ou de coquilles femblables à des graines, liés par
un fuc lapidifique. Quelques auteurs ont voulu faire
paffer cette pierre pour des oeufs de poiffons pétri-
trifiés. Voye^ Ammites & Oolites.
MÉCONIUM, f. m. (Pharmacie.') le mot vient du
grec pwtùY) pavot, eft le fuc de pavot, tiré par ex-'
prefîion, & féché. Foyei Pavot.
Le méconium différé de l’opium, en ce que le dernier
coule de lui-même, après une incifion faite
aux têtes de pavot ; au - lieu que le premier fe tire
par expreflion des têtes, des feuilles, & même de
toutes les parties de la plante pilées 6c preffées enr
fcmble. Foyc^ Opium.
Méconium , ( Mèdec. ) eft aufli un excrément
noir & épais, qui s’amaffe dans les inteftins des en-
fans durant la grofl’effe.
Il reffemble en couleur & en côrtfiftence à la pul-;
pe de caffe. On trouve aufli qu’il reffemble au /né-
conium ou fuc de pavot, d’où lui vient fon nom.
MÉCONNOISSABLE, MÉCONNOISSANCE ;
MÉCONNOISSANT, MÉCONNOÎTRE, (Gram.)
méconnoiffable, qu’on a peine à reconnoître tant il
eft changé, foit en bien , foit en mal ; la petite vérole
l’a tendu méconnoiffable. Méconnoiffance n’eft
guère d’ufage, cependant on le trouve dans Patru
pour fynonyme à ingratitude. Méconnoijfant ne s’eft
guere pris que dans le même fens. Méconnoître a la
même acception , & d’autres encore : on dit les v ilains
enrichis méconnoijfent leurs parens ; les longs
voyages l’ont tellement vieilli, qu’il eft facile de le
méconnoître ; en quelque fituation qu’il plaife à la
fortune de vous élever, ne vous méconnoijfe1 point.'
MÉCONTENT, MÉCONTENTE, MÉCONTEN
TÉ, MÉCONTENTEMENT, (Gramm.) termes
relatifs à l’impreflion que notre conduite laiffe
dans les autres ; fi cette impreflion leur eft douce
ils font contens ; fi elle leur eft pénible , ils font
mécontens. Quelle que foit la juftice d’un fouverain ,
il fera des mécontens. On ne peut guere obliger un
homme qu’en lui accordant la préférence fur beaucoup
d’autres , dont on fait ordinairement autant
de mécontens. Il faut moins craindre de mécontenter.
que d’être partial. Les ouvriers font prefque tous
des malheureux , qu’il y auroit de l’inhumanité à
mécontenter, en retenant une partie de leur falaire«
Il eft difficile qu?ün mécontentement qui n’eft pas fondé
, puiffe durer long-tems. Quand on s’eft fait un
caraûerc d’équité, on ne mécontente qu’en s’en écartant;
quand au contraire, oh eft fans cara&ere, on
miéonttnte egalement en faifant bièrt ôti mal» Les
hommes n’ayant plus de réglé que leur intérêt,
à laquelle ils puiffent rapporter votre conduite, ils
fe rappellent les injuftices que vous avez commifes,
ils trouvent fort mauvais que vous vous avifiez
■ d’être équitable une fois à leurs dépens , & leurs
murmures s’élèvent»
MECQUE , la , ( Géog. ) ancienne ville d’Afie
dans l’Arabie heureule , & dans la province d’Hy-
giaz. Les Mahométans l’appellent Omm-alcora , la
mere des villes. Selon M. Thevenot, elle eft à-peu-
près grande comme Marfeille, mais pas le quart aufli
peuplée ; cependant elle eft non-feulement fameufe
pour avoir donné la naiffance à Mahomet , & à
caufe que les feétateurs de ce faux prophète y vont
en grand pèlerinage, comme nous le verrons dans
la fuite,mais encore parce qu’elle avoit un temple qui
dans l’ancien paganifme n’étoit pas moins révéré
des Arabes que celui de Delphes l’étoit des Grecs.
Ceux qui avoient la préfidence de ce temple
étoient d’autant plus confidérés , qu’ils pofl'édoient,
comme aujourd’hui,le gouvernement de la ville. Aufli
Manomet eut la politique, dans une trêve qu’il avoit
conclue avec les Mecquois fes ennemis, d’ordonner
à fes adhérens le pèlerinage de la Mecque. En confer-
vant cette coutume religieufe , qui faifoit fubfifter
le peuple de cette v ille , dont le terroir eft des plus
ingrats , il parvint à leur impofer fans peine le joug
de fa domination»
La Mecque eft la métropole du Mahométifrne , à
caufe de fon temple ou kiabé, maifon facrée, qu’ils
difent avoir été bâtie dans cette ville par Abraham ;
& ils en font fi perfuadés , qu’ils feroient empaler
quiconque oferoit nier qu’il n’y avoit point de ville
de la Mecque du tems d’Abraham» Ce kiabé , que
tant de voyageurs ont décrit, eft au milieu de la
inofquée appellée haram par les Turcs ; le puits de
zemzem , fi refpeété des Arabes, eft aufli dans l’enceinte
du haram.
La v ille , le temple * la mofquée & le puits, font
fous la domination d’un fériph, o u , comme nous
dérivons, shérif, prince fouverain comme celui de
Médine, & tous deux defeendans de la famille de
Mahomet ; le grand-feigneur, tout puiffant qu’il eft,
ne peut les dépofer qu’en mettant à leur place un
prince de leur fang.
La Mecque eft fituée dans une vallée ingrate * entre
des montagnes ftériles, à 90 lieues S. O. de Médine
, & 40 milles de la mer Rouge , où eft Gidda
ou Jodda, qu’on appelle le port de la Mecque. Long.
félon de Lifie, Go. 10. lat. 21. 40.
MÉCRAN , le , ( Géog. ) province de Perfe aux
confins de l’Indouftan , entre le Kerman au couchant
, le Seyeftan au nord , le pays de l’Inde au levant,
& la mer au midi. Il répond à la Gédrofie des
anciens, & eft toute environnée de deferts & de
terres fablonneufes. Nous n’en connoiffons que la
cô te , & encore fi peu, que c’eft comme fi nous n’en
connoiflions rien.
MECYBERNA, ( Géogi anc. ) lieu de Macédoine
à 10 ftades d’O linthe, félon Suidas, dans le golfe
qui en prenoit le nom, Mecyberneus finus , appellé
préfentement le golfe d'Aiomama. (D . J .)
MÉDAILLE, f. f. ( drt numifmat. ) numifma dans
Horace ; piece de métal frappée & marquée, foit
qu’elle ait étémonnoie ou non»
Le goût pour les médailles antiques prit faveur en
Europe à la renaiffance des beaux-arts. Pétrarque ,
qu’a tant contribué à retirer les Lettres de la barbarie
où elles étoient plongées, rechercha les médailles
avec un grand empreffement ; & s’en étant procuré
quelques-unes, il crut les devoir offrir à l’empereur
Charles IV. comme un préfent digne d’un grand
prince.
Dans le fiecle fuivânt * Alphorife roi de Naples
& d’Arragon , plus célébré encore par fon âmoul*
pour les Lettres que par fes viéloires * fit une fuitô
de médailles aflez confidérable pour ce tems-là. Â Fe-*
xemple de ce monarque, Antoine, cardinal de Sainfi
Marc * eut la euriofité de former à Rome un cabinet
de médailles impériales»
Cofme de Médieis commençait dans le mênie tenis
à Florence cet immenfe recueil de manuferits $ dé
ftatucs , de bas-reliefs * de marbres * de pierres grà-*
vées & de médailles znùoyiQS, qui fut enfuite continué
avec la même ardèur par Pierre de Médieis fort
fils, & par Laurent fon petit-fils» Les encouragemens
& les fecours que les Savans reçurent de la maifort
de Médieis , contribuèrent infiniment aux progrès
rapides que les Lettres firent en Italie» Depuis la fiil
du xv» fiecle , le goût de l’antique & l’étude des me-*
dailles s’y font perpétués * & les cabinets s’y font
multipliés & perfectionnés»
L’Allemagne connut les médailles dans le xvj. fieJ.
cle ; Maximilien I» en raffembla beaucoup, &infpirà
par fon exemple aux Allemans l’amour pour ces pré*
cieux r elles d’antiquité» Nous trouvons les effais de
leur goût pour ces monumens, dans le livre de Jeart
Xuttichius fur la vie des empereurs & des Céfars *
enrichie de leurs portraits tirés des médailles antiques*1
Ce livre fut publié en 1525 , réimprimé en 1534, ÔC
augmenté trois ans après de 42 médailles confulaires
gravées en bois.
Budé fut le premier en Frarice qui né pour l’étudé
de l’antiquité, fit une petite collection de médailles.
d’or &c d’argent , avant même que d’écrire fur les
monnoies des anciens. Il fut imité par Jean Grollier,1
Guillaume du Choul & quelques autres. Les progrès
que cette lcience a fait enfuite dans ce royaume
font trop connus pour qu’il foit- néceffaire de nous
y arrêter.
Le goût des médailles prit la plus grande faveuif,
dans les Pays-Bas, lorfque Goltzius vint à s’y réfu-,
gier; & ce goût paffa bientôt la mer , pour jetter,
dans la grande-Bretagne des racines aufli vives que,
profondes.
A l’égard de l’Efpagnè, Antonio Aüguftini, mort
archevêque de Tarragone en 1 s86, eft le premier &
paroît être prefque le feul qui fe foit appliqué àr
eonnoître & à raffembler des médailles. Ce favant
homme , l’un des plus célébrés antiquaires de fon'
tems j effaya de répandre parmi les compatriotes la
paflion qu’il avoit pour les monumens antiques ; mais
les tentatives furent infruétueufes, perfonne nemar*!
cha fur fes traces»
Il n’en a pas été de même dans les autres pays
que j’ai nommés. Dès l’an 15 5 5 on avoit vû paroître
en Italie le difeours d’Enée V ic o , pour introduire
les amateurs dans l’intime çonnoiffance des médailles i
L’auteur y traita de la plûpart des chofes qu’on peut
y obferver en général, des métaux fur lêfquels on
les a frappées, des têtes des princes qu’elles repré-*
fentent ; des types gravés fur les revers , des légendes
ou inferiptions qui fe lifent fur les deux côtes de
la médaille ; des médaillons & des contorniates ; des
médailles fauffes ou falfifiées; enfin, des faits;hifto-
riques dont on peut ou établir la vérité, ou fixer la
date par le moyen des médailles ; de la forme des
édifices publics qu’on y remarque ; des noms des
perfonnages qu’on lit fur ces monumens, & des differentes
magiftratures dont il y eft fait mention.
En 1576 Goltzius publia dans les Pays-Bas fes médailles
des villes de Sicile & de la grande Grece ;
l’année fuivante Urfini mit au jour les monumens
numifmatiques des familles romaines jufqu’au régné
d’Augufte ; entreprife continuée dans le même fie-*
d e par Adolphe Oc co, jufqu’à la chute de l’empire*
A la foule de beaux ouvrages qui parurent dang