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'Longitude t 8 1 8 latitude 46. 4. ( D . j . )
MARTELAGE, f. m. (Jurifprud*) terme d’eaux
& forêts qui fignifie la marque que font les officiers
avec un marteau fur certains arbres, tels que font
les chablis & arbres de débit, &Torfqu’il s font l’a f
fiete dés ventes , les piës corniers* -tournans & arbres
de lifiere , le« baliveaux & autres arbres de re-
ferve. Le garde-marteau doit faire le martelage en
iperfonne. Voye^ l’ordonnance des eaux & forêts
titre y , article 3 & 4 , & en divers autres endroit!
Voyt{ auffiGARDE-MARTEAÙ. (A)
MARTELET, 1'. m. (Hifl.naté) Vvye^ Marti net
& Moutardier.
Martelet, ( Couvr. & autres artif. ) eft un pef
marteau avec un long manche de bois, qui fert aux
.Couvreurs pour, tailler la tuile.
Martelet, ( ancien terme de Monnayage.) c’étoit
un marteau ou leconde efpece de fletoir ; il étoit
beaucoup plus leger que la maffe * & fervoit
arrondir les carreaux ou plutôt à en adoucir les
jointes.
Martelet , ( Orfèvrerie. .) petit marteau dont
les Orfèvres fe fervent pour travailler les ouvrages
délicats.
•. MARTELEUR, f. m. ( Art mic. ) ouvrier occupé
au marteau dans les groffes forges. Voye^ l'article
Forges.
. MARTELINE , f. f. terme de Fonderie, eft un marteau
d’acier pointu par un bout, & qui a plufieurs
dents de l’autre, avec lequel celui qui polit l’ouvrage
portant de la fonte , abat la craffe qui fe fait fur le
bronze par le mélange de quelques parties de la potée
avec le métal. Voye^ lafig. PI. du Sculpteur.
•; Marteline, ( Sculpture. ).eft un petit marteau
qui a des dents d’un côté en maniéré de doubles pointes,
fortes & forgées quarrément pour avoir plus de
force, & qui fe termine en pointe par. l’autre bout.
La marteline doit être de bon acier de carme. Les
■ Sculpteurs s’en fervent à gruger le marbre, particulièrement
dans les endroits oh ils ne peuvent s’aider
des deux mains pour travailler avec le cifeau &
-la maffe. Voye^ les PI.
. MARTELLÉES , ( Vénerie. ) il fe dit des fientes
ou fumées de bêtes fauves qui n’ont pas d’aiguillon
au bout.
Marteller fe dit en Fauconnerie des oifeaux de proie
quand ils font leur nids.
MARTHE , Sainte., ( Géogr. ) province de l’Amérique
méridionale , fur la côte de terre ferme,
vers le levant. Elle a 70,lieues de long , fur prefque
autant de large : il y fait extrêmement chaud du côté
de la mer du.nord, mais le dedans du pays eft affez
froid, à caufe des hautes montagnes qui l’environnent.
-On y trouve des falines , des oranges , des
grenades, des limons, & quelques mines d’or. Les
Efpagnols poffédent feulement une partie de cette
province,dont SAmte-Marthe la capitale, étoit affez
confidérable. du t,ems que les flottes d’Efpagne y
abordoient ; mais ce n’eft plus à-préfent qu’un village
de trente maifons.Long, de ce village 3 03. 46’.
■3 o". latj 1 i._z(SJ.4o". Mém. de l ’acad. deScienc. 1729.
Marthe ^ Sainte, (Géog-,) quSierr a Néveda ,
montagne, dé; la nouvelle Efpaghe dans la-ïone torride
, à- 60 lieues de la met. iCette montagne paffe
pour une des plus hautes du monde : on lui donne
une lieue d’élévation & .3-0,4,40 de circuit. Son fom-
met eft toujours couyert de, neige : on Tapperçoit,
dit-on, quand le téms eft ferain, du cap de Tibérin
ütué .dans file de Saint - Dotningue, qui en eft à
150 lieues ; mais on ne l’apperçoit fans doutequ’en
imagination. Le pié de cette montagne eft habité
par- des peuples de fi petite taille , qu’ils peuvent
paffer pour des pigmées. Long. 323. lut. 8. (D .J . )
-. MARTI A , ( L iu é r a tJpjthçte que les Romains
M A R
donnèrent à Jünon ; cette déeffe avoît à Rome tift
temple fous le nom de Juno mania, Junôn mefe d'd
Mars. (Z?. J. )
MARTIAL, adj. (Gram.) né pour Iaguerre. Ainfi
1 on d it, cet homme a l’ame martiale ; tels étoient le
grand Condé, Charles XII. Aléxandre.
Martial , oetkiops , (Mat. med.) .Voyeç Mars.
MARTIALE Cour , ( Hiß. möd. d'Angl.,) c ’eft
ainfi qu’on appelle en Angleterre le confeil de guer*
re , établi pour juger la conduite des généraux*
des amiraux, & la décifion eft quelquefois très-fé-
vere.
La coutume de juger féverement, & de flétrir le9
généraux malheureufement, dit M. de Voltaire , a
paffé de la Turquie dans les états chrétiens. L’empereur
Charles VI. en a donné deux exemples dans
la demiere guerre contre les Turcs, guerre qui paf-
foit dans l’Europe pour avoir été plus mal conduite
encore dans le cabinet, que malheureufe par les armes.
Les Suédois, depuis ce tems-là , condamnèrent
à mort deiix de leurs généraux , dont toute
l’Europe plaignit la deftinée ; & cette févérité ne
rendit pas leur gouvernement ni plus refpeûable *
ni plus heureux au-dedans. Enfin, l’amiral Matthews
fuccomba dans lé procès qui lui fut fait après le
combat naval, contre les deux efcadres combinées
de France & d’Efpagne en 1744.
Il paroît, continue notre hiftorien philofophe ,
que l’équité éxigeroit que l’honneur & la vie d’un
général ne dépendît pas d’un mauvais fuccès. Il eft
fûr qu’un général fait toujours ce qu’il peut, à moins
qu’il ne foit traître ou rebelle, & qu’il n’y a guère
de juftice à punir cruellement un homme qui a fait
tout ce que lui permettaient fes talens : peut - être
même ne feroit-il pas de la politique, d’introduire
l’ufage de pourfuivre un général malheureux * car
alors ceux qui auroient mal commencé une campagne
au fervice de leur prince; poürroient être tentés
de l’aller finir chez les ennemis. (D . J.)
Martiale , fleur, (Mat. med.) Voyez Mars;
MARTIANA SYLVA , (Gèog. anc.) forêt de la
Germanie , qu’on nomme vulgairement fekwartr*
wald, & en françois , forêt noire. On croit que c’eft
la même que Ptolomée appelle eremus Helvetioruni.
Voye^ Hercynie. (D .J .)
M AR T IA TUM , onguent, ( Pharmacie & matière
médicale externe.) Cet onguent eft compofé d’huile
d’olive , dans laquelle on a fait macerer pendant
trois jours un grand nombre de matières végétales *
dont la plus grande partie contient une huile effen-
tielle, dont l’huile d’olive fe charge très-bien , &
qu’elle peut retenir pendant le cours de la préparation
, attendu qu’on n’y emploie que la chaleur du
bain - marie. Quoique cette préparation foit à cet
égard conforme aux réglés de l’a r t , on peut obfer-
ver cependant ; i° . que quelques fubftances végétales
parfaitement inodores, telles que les feuilles de
fureau & les femences d’ortie,doivent être rejettées
comme inutiles ; 20. qu’au lieu de prendre fcrupu-
leufement un certain nombre de plantes fpécifiées
dans les difpenfaires, on peut prendre indiftinôe-
ment quelques poignées de calices de fleurs,feuilles
ou de femences, très-riches en huile effentielle: ainfi
donc on prendra d’huile d’olive aromatifée par
une fuffifante infufion de ces fubftances, hachées ou
pilées, par exemple, huit livres : on la paffera avec
forte, expreffion , on fondra dans la colature à la
chaleur du bain-marie, de la cire jaune deux livres,
de graine d’o ie , d’ours , & de moëlle de c e r f, de
chacun , quatre onces ( fi l’artifte veut renoncer
la magnificence de ces deux derniers ingrédiens ,
peut leur fubftituer fans fcrupule du bon fain-doux
ou de l’hule de laurier, félon la réforme de Lémery )
de ftirax liquide deux onces, de belle gomme él.cnu
MA R
bne ôncè. Paffez encore & niêlez à là côlàture de
baùme liquide du Pérou deux onces , d’huile buti-
reufe de noix mufeade demi-once , de baume de
copahu & de maftic en poudre dé chacun une once :
remuez jnfqu’à cé que la matière fe refrOidiffe , &
,Vôus aurez vôtre onguent.
N. B. que f i, au lieu du maftic en poudré, ôrt em-
ployoit cette réfine fous la forme de ce que Hoffman
appelle baume liquide de maftic, (voye^ Ma s t ic )
on auroit un compofé plus égal & plus élégant.; ' .
Cet onguent eft très-précieux , il eft formé paf
la reunion de plufieurs matières éminemment vulnéraires
, balfamiques, réfolurives, fortifiantes ; ce
qui le tend propre à appaifer les douleurs des mem-
bres ,.à diffiper lés tumeurs appellées froides, à remédier
auX contrarions de membres récentes &c.
il doit fon nom à un médecin nommé Manianus ,
qui en eft l’inventeur ; car il s’eft appellé d’abord
unguentum martiani , 8c enfuite martiatum par corruption
; dénomination qui a fait tomber fou vent
même des gens de l’art dans l’erreur, d’imaginer
que la bafe de cet onguent étoit quelque préparation
martiale. On le trouve auffi défigné dans quelques
livres fous le nom d'unguentum adjutorium.
i b )
. MARTIAUX, Jeux (Antiq. rom.) ludimartiales;
»ls furent appellés martiaux , comme ceux inftitués
on l’honneur d’Apollon , furent appellés apolli-
naires. Les Romains les célébrèrent d’abord dans le
cirque le 13 de Mai , & dans la fuite le premier
d’A o u t, parce que c’étoit le jour auquel on avoit
dédié le temple de Mars. On faifoit dans ces jeux
des courfes à cheval & des combats d’hommes contre
les bêtes , deux chofes qui s’accordoient à merveille
avec la fête du dieu de la guerre. Voye{ Jeux.
MARTICLES ou LIGNES DE TRÉLINGAGES,
(^Marine.) petites cordes difpofées par branches ou
pattes en fàçon de:fourchès , qui viennent aboutir
à des poulies appellees araignées ; la vergue d’artimon
a des Tharûcles qui lui tiennent lieu de balam
«ines. Ces martides prennent l’extrémité d’eri-haut
de la vergue, fë terminent à des araignées, & vont
repondre par d’autres cordes au-chrouquet du per-*
roquet d’artimon. Au bout de chaque marticiè eft
«ne étrope par OÙ paffe une poulie, tur laquelle eft
trappe le martinet de la vergue , qui fert pour l’ap-
pjquer. L’étai de perroquet de beaupré fe termine
muiii par des marticles fur l’éperon dé mifaine ;Voye7
Marine , PI. I. les marticles de la-vergue d’artimort
qui eft cottée 107. & les marticles de l’étai de beau*
p re , cotté 105,
Marticles 9 ce font aiiffi de petites cordes qui em-
braffent les voiles qu’on ferle. (Z )
MARTIGNY, (Géog.) Martiniacum, & en allemand
Martinacli ; bourg du bas-Vallais , fur la rivière
de Dranfe, qui fe jette dans le Rhôné, à quel-
ques centaines de pas de ce lieu. Il eft fitué dans
«ne plaine j près des ruines d'Oclodurus, qui étoit la
principal place des Véragres , & une des ancien-
hes cites des Gaules. Quelques auteurs prétendent
■ que Marttgny foit Oclodurus tntmé, On y a du-moïris
■ ftoilve des infcripibiis româinési1 Les évêques" du
V a llu s 'y réfidoient, avane qué lès -guerres l’euffent
ruiné. Manigny eft à ; lieues'de L y on , & à 4 de
oaint-Mauns. Lohg. 16.14. lat. A€. 12. (D .J . Y
• MARTIGUES , (Géog-.) petite ville de France
èn Provence; é’eft Une place maritime, à l’occident
c e Marfeille, fituée entre la nier & l’étang , dit dé
'Bette ou de Martigues,à l’endroit même où cêt étang
ipdégorgè dàns la mer. ' : ■ :>" -u
Cette ville jufqu’à l’an s’eft appellée Saint-
Arènes y en latin cajlrum Sancli Genefd ; elle dépend
«Vèç fon territoire pour le fpirituélde l ’archevêché
MA R t é j
tfÀrles, & les archevêques d’Arlés en bni éù ions
tems le'haut domaine. 6
Elle fut réunie au comté de Provence par Lotiii
é Anjou 1 an >381 Le roi Re„é. l ’érigea en vicom:
t e , & le donna à fon neveu, Chartes du Maine.
Henri IV. en fit utie principauté, eti fitvenr de Ma:
ne de Luxembourg , ducheffe de Mercceui-. La fi U
le umque de cette^rinceffe époufa le duc de Ven-
dôme ; dont le petit-fils eft taon en Efpagne fani
enfans en 1711. Le maréchal de Villars I acheté
cette prmcpautéën 1714. Lohg. At Manieucs , ,
3 - la t. 4 3 . >#. 0 ’ 7*
J’imagine que t'ôiis leà chevaliers de Malthe fa-
vent qtre le premier inftituteur & erand-taaifre dé
leur ordre, Gérard Thom ou plutôt Gérard Ten-
« E eI“ t ^ Martigues. Il adtainiftroit l’hôpitai
de Jerulalem en 1039, loffque Godefrdi de Bouillon
pm cette ville i & l'année fuivànte Tenque fon:
da Ion ordre', qu il gouverna faintetaem iüfou’à fà
r « c r e C n ^ } o | lleU,R a i“ 0,ldI3uPU^ 0^
Mas tigues , itang àt.{ Gtogi: j cet étang eft fur
la cote de Provence, entre Marfeille & le Rhône ■
on le nomme aufli Vétang de Berre, Si le vuleairé l’ap’.
pelle-indifféremment l ’étang, la mer, oa fi golfc de
Martigues. Il a quatre ou cinq lieues de long depuis
la tour de Bouc , autrefois d’Etabduc , e’eft-à-dirê
de,‘ embouchnre qui eft tournée vers le levant iuR
qu a Berre Sc deux lieues de large. II eft navigable
par-tout, & a depuis quatre jufqu’à quatorze brades
de profondeur. Le fel qui fe fait fur le bord de cet
etang^ eft très bon, & en telle quantité, qu’on etl
fournit la Provence1, & des cantons de provinces
vôifines; (D . J . ) r
MARTIN- PÊCHEUR , PÊCHEUR , MERLE
D EAU, ASTRE, MAMIER, DRAPPIER ,f. m. af-
pedo,ifpida, (Hifl, nat. O/vz.) oifeaü qui pefeune once
un quart ; il a fix pouces de longueur depuis la pointé
du bec jufqu’à l’extrémité de la queue ; l’envergure
eft de dix pouces, le bec a près de deux pouces dé
longueur ; al eft épais, fort, droit, pointu & noir
à 1 exception dé 1 angle que forment les deux bran-
ches de la piece de deffous, qui eft blanchâtre. Dans
la plupart des martins-pêcheurs, la partie fupérieurè
du bec déborde un peu la partie inférieure ; il y erl
a au contraire qui ont la partie inférieure plus lon-
gue que la partie fupérieuiè. La langue eft courte
large, pointue ; le dedans de la bouche eft jaunâtre ;
les narines font oblongués.
Le menton eft blanc pfélè. d’un peu de rOux ; Iè
milieu du ventre eft d’un roux pâle ; le bas-ventre
les côtés & les phimes qui font fous là queue font d l
couleur rouffe foncee, de même que celles qui forit
fous les ailes. Les plumés de la poilrine foui d’une
couleur rouffe encore plus foncée ,& leur extrémité
eft legerement teinte de .griSÏIl y.a une large bande
qui va deptiislê cou jufqu’à la queue en paffaiit ail
milieu du.dès, qui eft d’une tris-belle couleur bleue
peu foncée , taais fort éclatante. Quand on oppofé
Mifeau au jou r , cette tôuleur préhd une teinte de
verd. Si on rejgarfcle de foVr près’ées.pïutnés bleues ,
on apperçoit fur qiielquestans unépetitë'bande noire
tranfvèrfale. Le deffus de ia rtête éft d’un noir ver-
datte avec des'bandes tranlvèrfâles bleues : ij ÿ à
entre les narines & les yejix une tache rouffe; ori èn.
voit une autre à'Urdelà dès yeüx de rfiéme fcoùlqur ;
& plus bas fur les’côtés du cbu.,'une autre beaucoup
plus grande de couleur blanche rouffâtre ; aii-deffous
de ces taches, il y a une bande de couleur bléue Vef'-
datre. Chaque aîle a vingt-trois gfaftdes piurtiés
dont les trois premières forit les plus longues ; toutes
les grandes pltimës , & Celles du premier rang
qui le recouvrent, ont les barbes éxtérieüres:bleues^
& les intérieures brunes, Les p lo ie s dçs autres rangs