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prit. Avoir de la. tête, fe dit aufli figurétflent, d’art
opiniâtre. Tête de fer, fe dit d’un homme appliqué
fans relâche , & encore d’un entêté.
La langue, qui eft lç principal orgnne de la-parole
, fe prend pour la parole : c cfl une méchante: langue
, c’eft-à-dire , c’eft un médilant : avoir la langue
bien pendue, c’eft avoir le talent de la parole , c’eft
parler, facilement.
VIII. Le nom du maître de la maifon fe prend
aufli potir la maifon qu'il occupe : Virgile a dit
(Æ n .I I .^ iz . ) jam proximus ardtt l/calegon, C’eftr-
à-clire, le feu a déjà pris à la maifon d’U calé go n . .
On donne aufli aux pièces de monnoie le, j\om
du fouverain dont elles portent l’empreinte. Dti-
centos philippos reddat aureos, f Plant, bacçkid. IV.
ij. 8. ) qu’elle rende deux cens philippes d’o r: nous
dirions deux cens louis d’or.
Voilà les principales efpeces de métonymie. Quelques
uns y ajoutent la métonymie, par laquelle on
homme ce qui précédé pour ce qui lu it , ou ce qui
fuit pour ce qui précédé ; c’eft ce qu’on appelle T antécédent
pour le conféquent, ou le conféquentpour V'antécédent
: on en trouvera des exemples dans la mé-
talepfe , qui n’eft qu’une efpece de métonymie à laquelle
on a donné un nom particulier (voye{ MÉ-,
tàlepse ) ; au lieu qu’à l’égard des autres efpeçes
de métonymie, dont nous venons de parler , on fe
contente de dire , métonymie de la caufe pour l’effet
, métonymie du contenant pour le contenu , métonymie
■ du ligne, &ç.
Cet article e(l tiré entièrement du livre des tropes de
M. du Marfais.
MÉTOPE, f. m. terme d'Architecture , c’eft ^’intervalle
ou quarré qu’on laifle entre les triglyphes de
la frife de l’ordre dorique. Voyei aujjî Triglyphe
6* Frise. Ce mot eft originairement grec, & lignifie
dans cette langue ladijlanccd’un trou à un autre, ou
d’un triglyphe à un autre, parce que les triglyphe$
font fuppofés être des folives ou poutrelles qui rem-
pliffent des trous , de /mto. , inter , entre, & ov» ,
foramen, trou.
Les anciens ornoient autrefois les métopes d’ouvrages
fculptés, comme de têtes de boeuf, & autres
choies qui lèrvoient aux facrifices des payens ; c’eft
parce qu’il y a beaucoup de difficulté à bien difpofer
les métopes & les triglyphes dans la jufte fymmétrie
que demande l’ordre dorique, que plulieurs architectes
jugent à propos de ne fe fervir de cet ordre
que pour des temples.
Demi -métope eft l’efpace un peu moindre que la
moitié d’un métope, à l’encoignure de la frilè do-
WÊÊÊÊ I - , . WÊ
METOPON, ( Geog, anc.) promontoire au voi-
finage de Conftantinople. Il eft près de Péra : on le
nomme aujourd’hui Acra fpandonina. f D . J. )
MÉTOPOSCOPIE, f. f. l’art de découvrir le
tempérament, les inclinations, les moeurs , en un
mot, le caractère d’une perfonne par l’infpeétion de
fon front ou des traits de fon vifage. Ce mot eft com*-
pofé du grec [xitaziov, front, ôc de ckoma , je conjj-
La métopofeopie n’eft qu’une partie de la phyfio-
•nomie, car celle-ci fonde fes, conjectures fur l’inf-
peCtion de toutes les parties du corps. L’une & l ’autre
font fort incertainespour ne pasdire entièrement
vaines, rien n’étant plus vrai que ce qu’a dit un
poète, jfronti niilla fides. Voye{ PHYSIONOMIE.
CiroSpontoni qui a traite de la métopofeopie, dit
que l’on peut distinguer fept lignes au front, & qu’à
chaque ligne préfide une planete ; Saturne à la première
, Jupiter à la fécondé, & ainfi des autres. On
peut juger de-Ià combien de rêveries on peut débiter
fur les perfonnes dont on veut juger par la méto-
fofiogU. . ( ( ï )
M E T
MÈTOYER1E , f. f. en- Architecture, eft toute Iw
mite qui fépare deux héritages contigus, apparte-
nans à deux propriétaires. Ainfi on dit que deux voi-
fins font en metôyerie, lorfque le mur qui lépare leur,
maifon eft mitoyen.
METRE j f, m. ( Litt.') en poëfie, c’eft tönt pie
ou mefure-qui’entre dans la.compofition des vers#
Voye^Tik, V er s , M e su re . -Ariftide définit le mein
, un fyftème de piés compQfés de fyllabes différentes
& d’une étendue déterminée. Dans ce fens i
métré veut dire à-peu-.près'la même chofe qu’une
forte de vers en,général, genits carminis, & on te
trouve employé de la. forte dans les auteurs latins,
pour défigner une cadence differente de celle de la
profe qit’on nommerytkme. Voye^ R y t h m e ,-
Métré n’eft pas proprement un mot frarïçois, il a
pourtant lieu dans le ft-yle marotique pour fignifier-
des vers.
METRETE , f. f. ( Hiß. ecclef. ) du grec fxnptTtie
forte de mefure. L’auteur de la vulgate emploie le
nom de metreta dans deux endroits de fa traduClion
de l ’ancien teftament ;-favoir, I. pàralip. c. xj.
iO. G c. iv. j/. 5. mais dans l’un & dans l’autre endroit
l ’hebreu porte bathe ; qui étoitune grande mefure
creufe, contenant vingt-neuf pintes , chôpine,
demifeptier, un poiçon & un peu plus mefure de
Paris. La metrete des Grecs, contenoit, félon quelques
auteurs, cent livres , & félon d’autres quatre-
vingt-dix livres de liqueur; mais comme la livre
d’Athènes étoit un peu moindre que celle de Paris *
ces quatre-vingt-dix livres fe peuvent réduire à foi-
xante livres de France ; ce qui revient à-peu-près au
bathe des hebreux. Voye^ Ba t h e . D i c t . de la bibl.
METRICOL ou MITRTCOL , f. m. (Comm.) petit
poids de la fixieme partie d’une once, les apôti-
caires & droguiftes portugais s’en fervent dans les
Indes orientales ; au-deffous du mitricol eft le m-itri-
c o li, qui ne pefe que la huitième partie d’une once.
Diclionn. de Commerce..
METRICOLI ou MITRIGOLI, petit poids dont
on fe fert à G ô a , pour pefer lès drogues de la Médecine.
Voyez Varticle précèdent.
METRIQUE, adj. (Littér.) art métrique , ars me*
trica. C ’eft là partie de l’ancienne poétique qui a
pour objet la quantité des fyllabes, le nombre & la
différence des piés qui doivent entrer dans les vers#
C’eft ce qu’on appelle autrement profodie. Voyez
Q u a n t it é , Pr o s o d ie , V e r s , & c>
M é t r iq u e , vers métrique. On appelle ainfi certains
Vers' àflujéttis à un certain nombre de v o y e lles
, longues ou b r è v e s , tels que les vers grecs &
latins. Foye^ Q u a n t it é .
Capellus o b fe rv e , que le génie de la langue hé-
braique ne peut s’accommoder d e cette diftinéHon
de longues & de brèves ; elle n’à pas lieu non plus
dans les langues modernes, du-moins jufqu’à faire
une regle fondamentale de poéfie. Voye^ Hebreu
V e r s i f ic a t io n .
MÉTRO, le , ( Gédgr. ) riviere d’Italie, dans la
Marche d’Ancon-e. Elle a fa fource dans l’Apennin ,
prend fon cours d’occident en orient, & va fe jetter
dans la mer Adriatique , auprès de Fano, c’eft le
metaurus de Pline, Uv. III. ch. xiy. (Z>. J .j
MÉTROCOMIE , f. f. terme de F hiß. de Vancienne
Eglife y qui lignifie un bourg qui en a d’autres fous
fa jurifdi&ion, il vient du grec //n-mp mere & de xaprr,
bourg ,, village. Ce que les métropoles étoient parmi
:les villes, les métrocomies l’étoient parmi les bourgs
à la campagne : les anciennes métrocomies avoient
un chorévêque ou doyen rural, c’étoit fon fiege ou
fa réfidence. Voy e [ Me t r o p o l e , C h o r e v e q u e ,
MÉTROLITE, f. f nat. ) nom donné par
quelques auteurs , pour defigner les pierres qui fe
font.formées dans des coquilles. Voyeç N o y a u .
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MÉTROMANIE , f. f. fureur de faire des Vers.
Nous avons une excellente comédie de M. Pyron
fous ce titre ; elle a introduit le mot de métromanie
dans la langue, comme le Tartuffe y introduifit autrefois
celui de tartufe, qui devint, depuis le chef-
d oeuvre de Moliere, fynonyme à hypocrite.
MÉTROMETRE, f. f. ( Mujîq. ) machine à déterminer
le mouvement d’une piece de mufique. Il
faut avoir un pendule, jouer le morceau, & ac-
courcir ou allonger le pendule , jufqu’à ce qu’il
faffe exaâement une de fes oflillations, tandis qu’on
joue ou qu’on chante une mefure, & écrire au commencement
de l’air , la longueur du pendule.
MÉTROON , ( Lit ter. grec.) nom du temple de la
mere des dieux à Athènes , oit fe confervoient les
aéles publics. Favorin marquoit dans un de les ouvrages
, au rapport de Diogène Laerce , lib. I I .
qu’on y gardoit les pièces du procès de Socrate. Vof-
fius a fait une grande bévue fur ce fujet ; il a crû
que y.mpwv étoit le titre d’un livre. Il eft étonnant
qu’un habile homme comme Voffius, s’y foit trompé.
( D . / . )
MÉTRONOME, f. m. ( Antiq. grecq.) Les métronomes,
iMrpovùfAot, étoient chez les Athéniens des officiers
qui avoient i’infpeélion fur toutes les mefures,
excepté fur celles de blé. Il y avoit cinq métronomes
pour la ville , & dix pour le pyrée qui étoit le plus
grand marché de toute l’Attique. Voye{Porter, Ar-
chaol. lib: I. c. xv. tonu I. p. 83. (Z>. /.)
MÉTROPOLE , f. f. (Jurijpj) dans là jufte lignification
veut d ire, mere ville ou ville principale d’une
province. Mais en matière eccléfiaftique, on entend
,par métropole une églife archiépifcopale ; on donne
aufîi le titre de niétropole à la ville oii cette Eglife
eft fituée, parce qu’elle eft la capitale d’une province
eccléfiaftique.
^ Ufferius & de Marca prétendent , que la diftinc-
tion- des métropoles d’avec les. autres églifes eft de
l’inftitution des Apôtres ; mais il eft certain que fon
origine ne remonte qu’au troifieme fiecle, elle fut
confirmée par le concile de Nicée, on prit modèle
fur le gouvernement civil : l ’empire romain ayant
été divifé en plufieurs provinces , qui avoient chacune
leur métropole, on donna le nom & l’autorité
de métropolitain aux évêques des villes capitales dé
chaque province, tellement que dans la contefta-
tion entre l’évêque d’Arles & l’évêque de Vienne,
qui fe prétendoiënt refpeétivement métropolitains
de la province de Vienne, le concile de Turin décida,
que ce titre appartenoit à celui dont la ville
feroit prouvée être la métropole civile.
Comme le prefet des Gaules-réfidoit à Tours,
à Trèye s, à Vienne , à Lyon ou à'Arles, il leur
commuhiqüoit aufli tour-à-tour le rang ôe la dignité
de métropole. Cependant tous les évêques des
Gaules étoient égaux entr’eu x, il n’y avoit de dif-
tinélion <^ue celle de l’ancienneté.Les chofes refterent
fur ce pié jufqu’au cinquième fiecle, & ce fut alors
que s’éleva la conteftation dont on a parlé.
Dans les provinces d’Afrique, excepté celles dont
Carthage étoit la métropole, le lieu oit réfidoit l’évêque
le plus âgé, devenoit la métropole ecclëfiafti-
que.
En Afie , il y avoit des métropoles de nom feulement
, c’eft-à-dire, fans fuffr2gans ni aucun droit de
métropolitain ; telle étoit la fituation des évêques
de Nicée, de Chalcédoine & de Beryte, qui avoient
la préféance fur les autres évêques. & le. titre de
métropolitain, quoiqu’ils fuffent eux-mêmes fournis
à leurs métropolitains.
^On voit par-là que l’établiffement des métropoles
eft <je droit pofitif & qu’il dépend indireftement
des fouverains, aufli comme plufieurs évêques ob-
tenoient par l’ambition, des refaits des empereurs,
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qui donnoient à leur ville le titre imaginaire de métropole,
fans qu’il fc fît aucun changement ni démembrement
de province : le concile de Chalcédoina
dans le canon XII. voulut empêcher cet abus qui
caufoit <de la confufion dans la police de l’Eglife.
Voyez d*s métropoles , par le P. Cantel , &
ci-après M É T R O PO L IT A IN . (A )
MÉTROPOLITAIN, f. f. ( Jurifprud.) e fll’évê-
que de la ville capitale d’une province eccléfiaftique
; cependant quelques évêques ont en autrefois
le titre de métropolitain , quoique leur ville ne fut
pas la capitale de la province. Voyez ci-devant Métr
o po l e .
Préfentement les archevêques font les feuls qui
ayent le titre & le droit de métropolitain ; ils ont en
cette derniere qualité une jurifdiéîion médiate &
de reflort fur les diocèfes de leur province , indépendamment
de la jurifdiétion immédiate qu’ils ont
comme évêques dans leur diçcèfe particulier.
Les droits de métropolitains confiftent i° à convoquer
les ^conciles provinciaux , indiquer le lieu
ou il doit etre tenu, bien entendu que cç foit du
consentement du roi ; c’eft à eux à interpréter par
provifion les decrets de ces conciles, & abfoudre
des cenfures & peines décernées par les canons de
ces conciles.
1 . C eft aufli à eux à indiquer les affemblées pro*
vinciales qui fe tiennent-pour nommer des députés
aux affemblées générales du clergé ; ils marquent
le lieu & le tems de ces affemblées , & ils y pré-
fident. - J ■ '
3P. Ils peuvent établir des grands-vicaires, pour
gouverner les diocefes de leur province qui font va-
cans , fi dans huit jours après la vacance du fiege le
chapitre n’y pourvoit.
40. Ils ont infpeftion fur la conduite de leurs fuf-
fragans, tant pour la réfidence que pour l’établifle-
ment ou la confervatron des féminaires. Ils iom aufîi
juges des différends entre leurs fuffragans & les chapitres
de ces fuffragans.
50. Ils peuvent célébrer pontificalement dans
toutes les églifes de leur province, y porter le pallium
, & faire porter devant eux la croix archiépifcopale.
• r
I 6°. L’appel des ordonnances & fenrences des
évêques fuffragans, de leurs grands-vicaires & officiaux,
va au métropolitain, tant en matière de jurif-
diélron volontaire que contentiëufe , & le métropolitain
doit avoir un officiai pour exercer cette jurif-
diéhon métropolitaine.
7°; Q ua°d un évêque fuffragant a négligé de
conférer les bénéfices dans les fix mois de la vacance
, ou du tems qu’il a pu en difpofer, fi c’eft par.
dévolution ; le métropolitain a droit d’y pourvoir. •
8°. Les grands-vicaires du métropolitain, peuvent
en cas^d’appel, accorder des vifa à ceux auxquels
les évêques fuffragans en ont refufé mal-à-propos
donner des difpenfes , & faire tous lés'aétes. de la
jurifdiétion volontaire, même conférer les bénéfices
vacans par dévolution , fi le métropolitain leur a
donné Spécialement le droit de. conférer les bénéfices.
' ^ Suivant Éufage de France , les bulles du jubilé
font adreflees au métropolitain qui les en y pie à
fes fuffragans.
Le métropolitain affiftoit autrefois à l’éleétion des
evêquesde fa province, confirmoit ceux qui étoient
élus, recevpit leur ferment ; mais l’abrogation des
éie,étions & le droit que les papes fe font infenfible-
ment attribué pour la confervation, ont privé Us métropolitains
de ces droitSi Ils ont aufli perdu par non-
. ufage celui de vifiter les églifes de leur province.
Voycç Ferret, Tr. de F abus , les lois ecçléjîafiiqu'es
tit, des métropolitains , les mémoires du clergé , & auK