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mer entièrement noir ; il a des traits d’un noir plus
foncé que le reftedu corps, qui s’étendent depuis les
ouies jufqu’à la queue. La mâchoire iuférieure eft
beaucoup plus avancée que la fupérieure, ce qui lui
rend l’ouverture de la bouche fort grande. 11 a fur
le dos fept ou huit aiguillons tous féparés les uns
des autres ■> & une petite nageoire entre le dernier
de ces aiguillons & la queue. Rondelet, hifloire des
poijfons, partie première, liv. X X . chap. y. Foyeç
Po isson.
Muge vo lan t . On trouve ce poilîon dans la
mer & dans les étangs formés par la mer. Les plus
grands ont jufqu’à une coudée de longueur. C e poif-
fon eft fort reffemblant au famé , qui eft une elpece
de muge par la forme du corps & par la couleur ;
il n’en différé que par les nageoires & par la queue.
Il a la bouche petite, la mâchoire inférieure plus
avancée que la fupérieure, les yeux grands & ronds,
le dos & la tête larges comme tous les muges ; il eft
couvert de grandes écailles ; il n’a point de dents :
ies nageoires fituées près des ouies reffemblent à des
ailes ; elles font larges & fi longues, qu’elles s’étendent
prefque jufqu’à la queue : celles du ventre font
placées beaucoup plus près de la queue que dans les
autres poiffons. Il y a encore une autre petite nageoire
derrière l’anus , & une pareille fur le dos qui
correfpond à la précédente. La queue eft divifée en
deux parties , l’inférieure eft la plus longue ; la ligne
qui fe voit fur les côtés du corps ne commence qu’à
l’endroit des nageoires du ventre, & s’étend jufqu’à
la queue. Rond. hijl. des poijf.part, premiers, l. IX .
th. v. Foyer POISSON.
MUGIR, v. n. MUGISSEMENT, f. m. ( Gram.)
c’eft le cri du taureau ; il fe dit aufli des flots agités
par la tempête, d’un homme tranfporté de fureur.
MUGGIA, ou MUGLIA, ( Géogr. ) petite ville
d’Italie dans l’Iftrie, fur le golfe occidental du même
nom. Elle appartient aux Vénitiens depuis 1410, &
eft à 5 milles S. E. de Triefte, 4 N. O. de Capo
d’Iftria. Long. 3/. 32. lat. 4S. 5o. (D . J.)
MUGUET , L'ilium convallium, f. m. ( Hijl. nat.
Botan.) genre de plante à fleur monopétale, courte,
en forme de cloche, & profondément découpée.
Cette fleur n’a point de calice ; le piftil fort du fond
de la fleur, & devient dans la fuite un fruit mou ,
rond pour l’ordinaire & rempli de femences fort
preffées les unes contre les autres.Tournefort,*«/?.
rei herb. Foye{ PLANTE.
C ’eft la principale efpece du vrai lis des vallées ,
dont il ufurpe aufli le nom. Il eft appellé fpécialement
lilium convallium album, par C . B. P. 304, & par
Tournefort /. R. H. y y..
Sa racine eft menue , fibreufe & rampante ; fes
tiges font grêles, quarrées , noueufes , longues de
fix à neuf pouces. Ses feuilles naiffent autour de
chaque noeud, au nombre de fix ou fept, difpofées
en étoile , un peu rudes , plus larges que celle du
grateron,& d’un verd plus pâle. Ses fleurs viennent
au fommet des rameaux ; elles font d’une feule pièce
, en cloche, ouvertes , partagées en quatre ïeg-
mens ; blanches, d’une odeur douce, d’un goût un
peu amer. Leur calice fe change en un fruit fec ,
couvert d’une écorce mince , compofée de deux
globules. Toute la plante répand une odeur douce
& agréable : cette plante croît dans les bois , les
v a ille s , & autres lieux ombrageux & humides : fes
fleurs ont quelque ufage ; elles font d’une odeur
agréable & pénétrante. {D . J .)
Muguet , petit, ( Botan. ) autrement muguet des
bois. Il eft nommé afperula, five rubeola montana ,
odora, par C. B. P. 334 > aparine latifolia ihumilior,
montana , par Tournefort I. R. H. 114.
Sa racine eft menue, fibrée , ferpentante. Ses tiges
font grêles, quarrées, noueufes. Ses feuilles
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fortant de chaque noeud au nombre de f ix , fept dit
huit, difpofées en étoile , plus grandes & plus rudes
que celles du mélilot. Ses fleurs naiffent aux fommi-
tés des tiges en forme de petites ombelles, d’une
feule piece, découpées en quatre parties, blanches ,
d’une odeur fuave ; il leur fuccede deux femences
rondes, plus petites que celles du mélilot. ( D . J . )
Muguet , ( Chimie & Mat. med. ) Les fleurs feules
de cette plante font en ufage : elles répandent
une odeur très-douce, mais en même tems affez pénétrante
; elles font de l’ordre des fleurs aromatiques
qui ne donnent point d’huile effentielle.
Ces fleurs ont un goût amer, mais cette qualité
n’annonce que le principe par laquelle elles font le
moins célébrées , favoir une fubftance extra&ive
fixe , par laquelle ces fleurs données en fubftance ,
par exemple, fous la forme de conferve, qui eft
affez en ufage ; par laquelle, dis-je , ces fleurs font
ftimulantes, apéritives , diurétiques. Mais encore
un coup , ce ne font pas-là les vertus par Iefquelles
les fleurs de muguet font connues : elles tiennent un
rang diftingué entre les rèmedes céphaliques & propres
pour les affeâions des nerfs ; & c’eft à leurs principes
volatils ou aromatiques qu’eft attachée cette
vertu. Aufli n’eft-ce prefque que leur eau diftillée
fimple , ou leur eau diftillée lpiritueufe qu’on emploie
communément en Medecine.
Comme le parfum du muguet eft leger & très-fit*
gitif, c’eft fous forme d’eau qu’on doit le réduire
pour l’ufage, & le concentrer autant qu’il eft poflible
par la cohobation. Foye{ Eau essentielle & Co-
h o ba t io n . Ce remede eft fort recommandé dans
les menaces d’apoplexie 6c de paralyfie , dans le
vertige, les tremblemens de membres , & c . On le
donne rarement feul, & en effet c’eft un fecours affez:
foible. On l’emploie plus fouvent comme excipient!
d’autres remedes céphaliques. Cette eau peut s’ordonner
foit feule, foit avec d’autres remedes , juf-
qu’à la dofe de cinq à fix onces. On ne doit pas
craindre de fon ufage intérieur l’inconvénient qui
accompagne quelquefois l’aâion de ce même principe
fur la membrane pituitaire ; car un gros bouquet
de ces fleurs flair&de près & long-tems, porte
à la tête dans la plûpart des fùjets : elle eft fur-tout
dangereufe pour les vaporeux de l’un & de l’autre
fexe, au lieu que l ’eau diftillée prife intérieurement,
leur eft ordinairement falutaire.
L’eau fpiritueufe doit être encore aufli chargée
qu’il eft poflible du parfum de ces fleurs , par des.
cohobations réitérées : cet efprit eft recommandé à*
la dofe d’environ un gros dans les mêmes cas que
l’eau ;effentielle ; mais on peut affurer que quelque
chargée que cette liqueur puiffe être du principe
aromatique des fleurs de muguet, l’aftivité de ce,
principe eft fi fubordonnée à celle de l’efprit-de-vin^
que ce n’eft que l ’efficacité de ce dernier fur laquelle
il eft permis de compter.
Les fleurs de muguet féchées & réduites en pou-;
dre, font un violent fternutatoire, mais qui n’eft
point ufuel. On prépare avec les fleurs une huile par
infufion qui n’en emprunte aucune vertu ; elles entrent
dans l’eau générale , l’eau épileptique, & la
poudre fternutatoire ; l’eau diftillée dans l ’eau d’hi-«
rondelles, & l ’efprit dans l’efprit de lavande com-
pofé. ( b )
MUHALLACA, (Géog.) petite ville d’Egypte fur
le bord du N il, avec une mofquée, félon MarmoL
C ’eft peut-être la place où le P. Vanfleb dit qu’il vi-
fita l’églife des Coptes de Maallaca , la plus belle
qu’ils aient dans toute l’Egypte.
MUHLBERG, ( Géogr. ; nom de trois gros châteaux
en Allemagne ; favoir, i°. d’un château en
Souabe, appartenant au marggrave de Bade-Dour,
laçh ; z°. d’un autre château de bailliage dans la
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Mifnie fur l’Elbe; & 30. d’un château avec un bourg
en Thuringe, fur les confins du comté de Glaichen.
MUHLDORFF , ( Géogr.) ville d’Allemagne au
cercle de Bavière, dans l’archevêché de Saltsbourg,
furl’Inn. Elle eft fameufe parla bataille qui fe donna
fur fon territoire en 1322, entre les empereurs Louis
de Bavière 6c Frédéric d’Autriche, qui y fut fait pri-
fonnier. Muhldorff. eft à 12 lieues N. O. de Saltz-
bourg. Long. 30. 14. lat. 48. 10. (D . J . )
MUHZURI, ( Hijl. ) nom d’une foldatefque turque
, dont la fonÔion eft de monter la garde au palais
du grand-vifir, & d’y amener les criminels. Il
y a un corps tiré d’entr’eux qui eft affefté pour l'éxecution
des malfaiteurs. On les appelle falangaji,
du mot falanga , inftrument dont ils fe fervent pour
couper la tête. Cantemir, hiß. ottomane.
MUID , f. m. ( Commerce. ) eft une grande mefure
fort en ufage en France pour mefurer différentes
chofès , comme le blé, les légumes, la chaux, le
charbon. Foyt{ Mesure.
Le muid n’eft point un vaiffeau réel dont on fe
ferve pour mefurer, mais une mefure idéale à laquelle
on compare les autres, comme le feptier, la
mine , le minot, le boiffeau, &c.
A Paris le muid de froment, de légumes, & d’autres
femblables denrées, eft compofé de 1 2 leptiers ;
chaque feptier contient deux mines ; chaque mine
deux minots; chaque minot trois boifl'eaux; chaque
boiffeau quatre quarts de boiffeau , ou feize litrons ;
chaque litron, 36 pouces cubes qui excédent notre
pinte de 1 77 polices cubes. Le muid d’avoine eft
double du muid de froment, quoique compofé,
comme celui-ci, de izfeptiers : mais chaque feptier
contient 24 boiffeaux. Le muid de charbon de bois
contient 20 mines, facs, ou charges ; chaque mine
deux minots; chaque minot 8 boiffeaux; chaque
boiffeau quatre quarts de boiffeau, &c.
Le muid eft aufli un des neuf tonneaux où vaif-
feaux réguliers dont on fait ufage en France pour y
renfermer le vin 6c les autres liqueurs.. Le muid de
vin fedivife en deux femi-muids, quatre quarts de
muids, 6c 8 demi-quarts de muids, contenant 36 fep
tiers ; chaque feptier 8 pintes, mefure de Paris ; de
forte que le muid contient 288 pintes. Foyeç MESURE.
Muid lignifie aufli la futaille de même mefure, qui
contient le vin ou telle autre liqueur.
Muid eft aufli en quelques endroits une mefure
de terre qui contient la femaille d’un muid de
grain.
Muid d’eau , ( Hydr. ) L’expérience a fait cort-
noître que le muid de Paris qui contient 288 pintes,
pouvoit s’évaluer à 8 piés cubes ; ainfi la toife
cube compofée de 216 piés cubes étant divifée par
8 , contient 27 muids d'eau mefure de Paris. Le muid
étant de 288 pintes, le pié cube vaut 36 pintes,
huitième de 288 , 6c le pouce cube qui eft la 1728e
partie d’un pié cube qui vaut 36 pintes, étant divifé
par 36, donne au quotient 48 , ainfiil n’eft que la
48e partie d’une pinte. ( K )
MUIGINLI, ( Bot. exot. ) efpece de prune que
les habitans de Fochen dans la k_hine, appellent
prunes de la belle.femme. Elles font de forme ovoïde
, beaucoup plus groffes, 6c meilleures que nos
prunes de damas. Les miflioianaires qui en ront de
grands éloges, auroient dû décrire le prunier même.
( D . J .)
MUIRE 'ot* MURE, f. f. fontaines falantes : on
donne ce nom à l’eau de ces fontaines, lorfqu’elle
a été reçue dans les poêles, & que l’évaporation en
a été pouffée jufqü’à un certain point. Alors ce font
d’autres ouvriers qui s’en emparent, 6c qui condui-
fènt le travail; ce q u is ’appelle rendra la muré ou.
muirCé
M U L 853
MUKEN , f. m. ( Commerce. ) mefure dont on fe
fert à Anvers pour les grains. Il faut quatre mukens
pour faire le viertel, 6c 17 viertels 6c demi pour le
laft. Foyei Viertel & La st , Dictionnaire de Corn*
' MUKHTESIB, f. m.' ( Commerce. ) oh nomme
ainfi en Perfe celui qui a l’infpeftion des marchés*.
Cét officier regle le prix dés vivres 6c des autres
denrées qu’on apporte dans les bazars» Il examine
aufli les poids 6c les mefures , & fait punir ceux qui
en ont de fauffes, après qu’il a fixé le prix des vivres
& des marchandifes, ce qu’il fait tous les jours,
il en porte la lifte fcellée à la porte du palais. Di*
clionnaire de Commerce.
MÜL, f. f. ( Commerce. ) mouffeline unie & fine
que les Anglois rapportent des Indes orientales. Elle
a 16 aulnes de long fur trois quarts de large.
MULAR ou SOUFFLEUR, f. m. ( Hiß. nat. h h *
thiologée. ) poiffon cétacée du genre des baleines ; il
ne différé de l’épaular qu’en ce qu’il eft plus long *
& qu’il n’a point dé nageoires au dos. Rondelet,
Hiß. despoiß. part. I.liv. X F I . chap. x . Foyeç E p a u -
lar , Poisson.
MULATO, f. f. (Mine. ) on nomme ainfi au Po-
tofi une mine qui tient le milieu par fa nature entre
la Paco & la Négrillo, c’eft-à-dire, qui n’eft point
de l’efpece des mines rouges, ni de celle des noires
proprement dites. La mulato eft diftinguée de la
Paco & de la Négrillo, en ce qu’elle a plus de mar-
caflïte , plus de loufre que n’en ont la Pi co ôc la
Négrillo. Foye^ Paco 6- Négrillo .
MULATRE , f. m. & f. ( Terme de voyageur. ) en
latin hybris pour le mâle, hybryda pour la femelle ,
terme dérivé de mulet, animal engendré de deux
différentes efpeces. Les Efpagnols donnent aux Indes
le nom de mulata à un fils ou fille nés d’ün ne-
gre & d’une indienne, ou d’un indien & d’une né*
greffe. A l’égard de ceux qui font nés d'un indien
& d’une efpagnole, ou au contraire, & femblable*
ment en Portugal, à l’égard de ceux qui font nés
d’un indien ôc d’une portugaife, ou au rebours, ils
leur donnent ordinairement le nom d e métis y & nomment
jambos9 ceux qui font nés d’un fauvage &
d’une métive : ils different tous en couleur 6c en
poil. Les Efpagnols appellent-aufli mulata , les en-
fäns nés d’un maure & d’une efpagnole, ou d’un ef-
pagnol 6c d’une maureffe.
Dans les îles françoifes, mulâtre veut dire Un en«
fant né d’une mere noire, & d’un pere blanc ; oit
d’un pere noir, & d’une mere blanche. Ce dernier
cas eft rare, le premier très-commun par le libertinage
des blancs avec les négrefles. Louis XIV.
pour arrêter ce defordre , fit une loi qui condamne
à une amende de deux mille livres de fucre celui
qui fera convaincu d’être le pere d’un mulâtre ; ordonne
en outre, que fi c’eft un maître qui ait débauché
fon efclave, & qui en ait un enfant, la né-
greffe & l’enfant feront confifqués au profit de l’hôpital
des freres de la Charité, fans pouvoir jamais
être rachetés, fous quelque prétexte que ce foit.
Cette loi avoir bien des défauts : le principal eft ,
qu’en cherchant à remédier au fcandale, elle ou-
vroit la porte à toutes fortes de crimes , & en particulier
à celui des fréquens avortemens. Le maître
pour éviter de perdre tout à-la-fois fon enfant & fâ
négreffe, en donnoit lui même le confeil; & la mere
tremblante de devenir efclave perpétuelle, l’exé-
cutoit au péril de fa vie. ( D. J. )
MULBRACHT, ( Géog. ) ce n’eft qu’tih petit
bourg d’Allemagne au duché de Juliers ; mais c’eft
la patrie d’Henri Goltz illuftre artifte , fils de Jean
Goltz, renommé par fon hafiileté à peindre fur 1»
verre. Quoiqu’il ne fût point inférieur à fon pere à
cet égard, il s’eft rendu particulièrement célébré