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joit le plus h amble & Je plus épouventable paffage
.qu’on put fe figurer , & en conféquence .y planta
.trois grandes croix, qii’ojn n’a pas vu depuis ! On ne
fait point encore affez , remarque très-bien M. de
Fontenelle , jufqu’où peut aller le génie fabuleux
des hommes. (D . J.)
MONTÀIN. Voyt{ Faucon.
M o n t a i n , f. ,m» Pinson , Montain , Pinson
DES Ardennes, (#{/?. nat. Ornithol.) fringilia
mon ta n a , feu mondfringdla ; ,oifeau qui eu du poids
& de la .grofl'eur du pinfon, il a le bec grand , droit,,
fort,, & dé figure conique ; il fie trouve noir en entier
dans certains individus , dans .d’aiur.es la racine
eft jaune & l ’extrémité noire ; la piece inférieure
du bec ne déborde pas la fupérieure, fes côtés font
forts & tranrhans. Les femelles n’ont pas la racine
du bec jaune, les pattes font d’un brun pâle ; toute
la face fupérieure, depuis la tête jufqu’au milieu du
dos , eft comme dans l’étourneau d’un noir brillant
mêlé de roux cendré qui fe trouve fur les bords
des petites plumes ; la partie poftérieure du dos eft
blanche ; la gorge a une couleur rouffe jaunâtre,
celle de la poitrine eft blanche, & les plumes fi-
tuées près de l’anus fontroufsâtres;
Dans la femelle , la tête eft d’un roux ou d’un
brun cepdré, elle a la gorge moins rouffe que le
mâle» Les plumes du cou font cendrées, celles du
dos ont le milieu noir & les bords d’un cendré rouf-
sâtre. En général les couleurs de la femelle font
plus claires que celles du mâle , les grandes plumes
intérieures des ailes font ronfles & les extérieures
noires en entier, àT.exception des bords qui ont une
couleur rouffe ; les fept Ou huit plumes qui fuivent
la quatrième ont une tache blanche fur le côté extérieur
du tuyau près de la pointe des plumes du fe-
cond rang , les bords extérieurs font aufii un peu
blanchâtres au-deffoüs ; au refte elles font noires.
Les plumes de la face inférieure de l’aîle à l’endroit
du p li, ont Une belle couleur jaune , celles de la
face fupérieure font de couleur orangée , la queue
pft noire en entier, excepté le bord extérieur de la
plume externe de chaque côté qui a une couleur
blanche ; dans quelques individus, le bord intérieur
de cette plume eft aufli blanc ; la pointe & le s bords
des plumes du milieu font d’une couleur cendrée,
rnêlée de roux» On trouve des variétés dans les couleurs
de cet oifeau» Willughby, omit, Voye£ O i-
SE AU,
M Q N T A L B A N , ( iGéog. ) ville d’Efpagne au
Royaume d’Arragon, avec une citadelle fur le Rio-
Martino, à 14 lieues S. O. de Sarragoffe, 26 N. O.
de Valence, long- /6'. 55. lat. 40.62. (D . J.)
MONTALCINO, (Géog.') petite ville d’Italie,
dans la Tofcane , au territoire de Sienne, avec un
évêçhé qui ne releve que dp pape. Elle eft fituée
fur uqe montagne, à 16 milles S. E. de Sienne, 20
S. E. de Florence. Long. 2,9 . 12. Lat. 4g.y. (D .J .)
MONT ALGIDE LE, (Géog. anc.) algidum, montagne
voifine de Rome , ainfi nommée ah algore, > à
ca.ufe de l’air froid qui y régné: auprès de cette montagne
, étQii; la farneufe fçrêt connue dans les an-
çieps auteurs , fous le nom de nemus algidum , à 12
tnilles de Rome, entre la voie lahicane & la voie
latine y àu midi de Tufculum. .Cette forêt s’appelle
aujourd’hui, flya-del-aillio. (D. J.)
MQNTALTO, (Géog.) petite ville d’Italie, dans
la Marche d’Ancone, avec un évêché fuffragant de
Fermo» Elle eft fur le M°nocio, à 4 lieues N. E.
d’AfÇoli» 5 5» O. de Fermo, 17 §. d’Ancone. Lona.
laç. 42.
Ç ’eft Sixte V. qui fonda l’évêché de Montalto en
1586 ; il était né dans un village voifin de cette ville
; fa vie eft connue de tout le monde, 11 s’aequit
wi nqm par les çbéjjfquçs qu’il releva . & par les
M O N
mon «mon s-dont il embellit Rome. Mais -on fait qu’il
n’obiint .la chaire ide 5 . Pierre , que par quinze années
d’artifices, & qu’il fe conduifit dans Ion pontificat
avec un manège odieux, & une févérite barbare.
Il laiffa dans le Château-Saint-Ange des femmes
confidérabies ( cinq millions d’écus romains )
qu’il avoit amaffées, en appauvriffant fon pays , en
le chargeant de tributs ÿ & en augmentant la vénalité
de tous les emplois. Enfin , l'apologie qu’il fit
en préfence des cardinaux , du parricide du moine
Jacques Clément , a découvert à la poftérité , fes
principes ■ & fon génie. (D . J.)
MONTANA , ( Mythol. ) liirnom que les latins
donnoie-nt à Diane , & qui convenoit affez bien
à une déeffe, qui fâifoit fon plaifir de la chaffe dans
les bois & les forêts des montagnes. (D .J .)
MONTÀNISTES i f. m; pl. (HiJÎ. eccléf.) anciens
hérétiques ainfi appellés du nom de leur chef, Mon-
lan, qui faifoit le prophète & avoit à fa fuite des
prophéteffes. Les Montanijtes ne différoient que de
nom des Phrygiens, des Cataphrygiens , des Quin-
tiliens &L des Pépuziens. Voye^ chacun de ces mots à
leur rang.
Les premiers Monianiftes ne changement rien à la
foi du fymbole ; ils foutenoient feulement, que le
S. Efprit ayoit- parlé par la bouche de Montan, &
enfeigqé une difciplinc beaucoup plus parfaite que
celle que les Apôtres avoient établie. En conféquenc
e , i°. ils refufoient pour toujours là communion
à tous ceux qui éto'ient tombés dans des crimes, &
croyaient que les miniftres & les évêques n’avoient
pas le pouvoir de la leur accorder. 20: Ils impofoient
de nouveaux jeûnes & des abftinences extraordinaires
, comme trois carêmes & deux femaines de
xérophagie, dans lequelles ils s’abftenoient non-feulement
de viande, mais encore de ce qui avoit dix
jus. 40. Ils condamnoient les fécondés noces, comme
des adultérés ; 40. Ils prétendoient qu’il étoit
défendu de fuir dans les tems de perfécution; 50. leur
hiérarchie étoit compofée de patriarches, de cenons-
& d’évêques, qui ne tenoient que le troifieme rang.
Leur feâe a duré fort long-tems en Afie & en Phry-
gie , & quelques-uns d’eux font accufés d’avoir
adopté les erreurs de Sabellius fur lé friyftere de la
Trinité. Montan & fes faüffes prophéteffes, malgré
l’auftérité qu’ils prêchoient à leurs feftateurs, a voient
des moeurs très-corrompues ; les évêques d’Afie &
ceux d’Occident en condamnèrent le fanatifme dès
fa naiffance, ce qui n’empêcha pas cette héréfie de
pulluler & de produire les différentes branches dont
on a déjà parlé. Dupin, Biblioth. des Aut. eccléf. des
trots premiers (iecles.
MONTANT, f. m. ( Comm.) en termes de comptes
; ce à quoi montent plufieurs fommes particulières,
calculées ou additionnées enfemble. Le montant
d’un compte, le montant d’un inventaire.
C ’eft du montant de la recette & de la dépenfe,
en les comparant enfemble par la fouftraâion, que
fe fait la balance ou l’arrêté d’un compte ou d’un
inventaire. Voye1 C o m p t e , Balance , Inventa
ire.
On appelle encore montant, en termes dé comptes,
le total ou l’addition de chaque page, que celui
qui dreffe le compte porte & inferit au haut de
chaque nouvelle page, afin de pouvoir plus aifé-
ment former le total général de la recette ou de la
dépenfe à la fin du compte. Ce qui fe fait en mettant
pour premier article dé chacune defdites pages,
cette efpece de note, pour lt montant de l'autre part,
ou pour le montant de la page ci-contre , f élon qu’on
commence un folio reâo ou verlb. Dicl. de Gomm.
M O N T A N S , ( Marine. ) du voutis ou du revers
d’arcaffe , ce tout des pièces de bois d’appui
en revers, qui font faillir en arriéré & qui foutiennent
MO N
Kent le haut de la poupe av e c tous fes oriiêmens.
O n les appelle auffi courbatons.
M o n t a n t , ( Marine. ) c’eft une piece de bois
droite, fur laquelle eft une tête de mort oh paffe le
bâton ou la gaule d’enfeigne de poupe.
M o n t ANS, terme d " Architecture ; ce font des
corps ou faillies aux côtés des chambranles des portes
ou croifées , qui fervent à porter les corniches
& frontons qui les couronnent ; c’eft ce que Vitru ve
■ appelle arreSaria.
Mo n t a n t , terme de Bourrelier. c e font deux
bandes de cuir attachées aux extrémités d’en-haut
des branches du mors , & qui vont aboutir au
commencement de la tétiere. Voyellesfig. Pl. du
Bourrelier.
Mo n t a NS, pièces d'une große hörloge ; c e font des
barres de fer qui font partie de la cage ; elles font
fituées vertica lement, & c ’eft dans leurs trous que
-roulent les pivots des rôties.
On donne encore ce nom à des pièces fembla-
b les, dont on fe fert dans les horloges de chambre ,
les réveils, &c. oh elles font ordinairement de cuivre.
Foye^ Horloge, Réveil, & c.
Montant , Monter ; on dit d’un arbre qtii
pouffe bien, d’un bois qui s’élève, qu'il monte bien.
On dit encore le montant d'un arbre, pour exprimer
fon beau jet.
Montant ou Dard , c’eft la tige qui fort du
fond du calice d’une fleur , ce qui fait un inontant en
forme de dard, appellé Iepiflil.
Montant , en terme a.e Vergeder , eft une corde
à boyau , qui va du haut en bas d’une raquette.
Montant , en terme de BLafon , il fe dit non-feulement
du croiffant repréfenté les pointes en-haut
vers le chef, mais encore des écreviffes, des épis
& autres chofes dreflêes vers lé chef de l’écu.
Perrot à Paris, d’azur à deux croiffans aculés d’argent,
l'un montant, l’autre verfé, au chef d’or, chargé
de trois aiglettes de fable.
Montante, en Anatomie, nom d’une apophyfe
de l’os maxillaire, fituée à la partie fupérieure latérale
interne de la face antérieure de ces os. Voyeç
Maxillaire.
MONTANUS , f. m. (Anat.) un dès treize muf-
cles des levres ; le troifieme appartenant à la levre
inférieure , eft le quarré où rtiontanus. Il prend fon
origine à là partie antérieure & inférieure du mért-
ton & de la racinè des dents incifivesde la mâchoire
inférieure , & va s’inférer au bord de la levre inférieure
qu’il tire eii-baS. !
MONTARGIS, (Geograph.) ville de.France dans
rOrléanors. Son no'fn latin du moyen âge eft Mons
Argifus pour- Mons Argijî. Le roi faint Louis donna
Montargis & tout le pays voifin à fon fils Philippe.
Louis XIV. le donna en appanàge à fon frere Philippe
; & c’eft à ce titre que M. le duc d’Orléans en
eft aujourd’hui poffeffèur. Son ancien château bâti
par le roi Charles V. tombe en ruines.
Montargis a un bailliage, un préfidial, une coutume
particulière réformée en 15 3 1 , & une belle
forêt compofée de 8300 arpens.
M. de Valois penfoit que lè Vellaunodunum de Cé-
far étoit Montargis ; mais il n’y â rien qui puiffe appuyer
ce fentiraent que la feule autorité de ce favant
homme. Montargis eft uhé cité nouvelle du moyen
âg e , dans laquèlle on ne trouve aucune trace d’antiquité
, ôc.dont la pofition ne quadre point avec le
paffage entier de Céfar.
Cette ville eft fur le Loin à 6 lieues de Nemours,
20 de Ne vers, & 24 de Paris. Long, félon Caflinï^
2.0. 14'. 30". lat.^y. âç)'. 6611. . .
Madame Guy on (Jeanne-Marie-Bouvières de la
Mothé) fi célébré par fes écrits & fes difgraces, naquit
à Montargis le 13 Avril 1648. On fait fes avan-
Temc X ,
M O N 6S1
titres. Elle abandonna fes biens à fes enfans pour devenir
fupérieure d’une communauté établie à Gex ;
les réglés de cette communauté n’ayant pas été de
•fon goût, elle prêcha d’autres maximes , & fe vit
obligée de fe retirer chez les Urfulines de Thonon,
de-là à Turin, à Grenoble, à Verceil. Au milieu de
tontes fes courfes, elle compofa plufieurs livres',
entr’autres le Cantique des Cantiques , interprété félon
le fens myftique, & les Torrens fpirituels. Elle fe
rendit à Paris pour fa fanté, dogmatifa, & fut mife
dans un couvent. Mais la protection toute-puiffante
de madame de Maintenon lui rendit la liberté ; elle
vint à Verfailles remercier fa bienfaitrice , vit l’abbé
de Fénelon , alors précepteur des enfans de France,
& gagna fon amitié. Elle répandit bientôt dansSaint-
C yr les fentimens, & madame de Maintenon l’abandonna.
Alors elle fut renfermée au château de Vin-
cennes, & enfuite à la Baftille ; elle en fortit, & fe
retira à Blois, où elle mourut le 9 Juin 1 7 1 7 , à 69
ans. Veuve dans une grande jeuneffe, avec du bien,
de la beauté & un elprit fait pour le monde , elle
s’entêta, dit M. de Voltaire, de ce qu’on appelle la
fpiritualité, devint chef de fefte, & finalement mit
aux mains les deux plus grands hommes qui fàffent
alors dans l’Eglife , M. Boffuet & M. de Fénelon ^
qu’elle eut la gloire d’avoir pour difciple , &c qu’elle
appelloit fon fils. (D . J. )
MONTAUBAN , (Géog.) ville considérable de
France dans le Quercy , avec une généralité , une
cour des aides, 6c un évêché fuffragant de Tou-
loul'e, érigé en 1317» & qui vaut 14000 livres.
Montauban eft fituée fur le Tarn, à 14 lieues S. O,
de Cahots, 11 N. de Touloufe, 145 S. O . de Paris.
Long. tg. 5. lat. 44. 2.
Cette ville n’eft pas ancienne ; elle a commencé
par un monaftere , nommé Mons Aureolus ; enfuite
Alfonfe, comte de Toiiîo'ufe, bâtit' en 1144 dans le
voifihage la ville même. On croit qu’elle a pris le
nom de Montauban de -quantité de failles qui font
aux environs, que les Gafcons appellent alba. Ses
habitans embrafferent le calvinifme en 1572, & fortifièrent
leur ville dans les guerres de religion ; enfin
le Cardinal de Richelieu devenu premier miniftre,
en rafa toutes les fortifications.
Cette ville a donné la naiffance à Pierre du Bel-
lo y , qui publia, en l 585, Y Apologie catholique. Henri
III. le fit mettre en prifon pour cet ouvrage, qu’il
auroit dû récompenfer ; mais Henri IV. plus éclairé-,
nomma du Belloy avocat-général au parlement de
Touloüfe. (D . J .)
MONTBAR, ( Géog.) petite ville de France en
Bourgogne dans l’Auxois , fur la riviere dé Braine.
Il y a un châtellenie royale, maréchauffée , gre*-
nier à fe l, & une feule paroiffe. Long. 21. So. lotit.
4 7 .40 .
MONTBAZON, ( Géogr. ) bourg ou petite ville
de France en Toaraine, avec titre de duché-pairie,
érigée en 1588. Elle eft agréablement fituée au pié
d’une colline, à 3 lieues de Tours, 54 S. O. de Paris.
Long. idd. 22'. 24". lotit. 4yd. ty'. y".
MONTBELLIARD , ( Géogr.) ville d’Allemagne
, capitale d’une principauté de même nom, aux
confins de l’Alface & de la Franche-Comté , entre
Porentru & Bâle, au pié d’un rocher occupé par un
fort châtéau en façon de citadelle. Depuis 1653 , le
prince de Màntbelliard a voix & féance dans le college
dés princes de l’empire. Les traités de Rifwick
& de Bade maintinrent la foùveraineté à ce prince.
Louis XIV. s’étant rendu maître de la Ville en 1674,
là fit démanteler. Elle eft fituée proche l’Alaine &
le D o u i y à 12 lieues O. dé Bâle -, 15 N. O. de Be-
fançon , 80 S. E. de Paris. Long. 24. 40. lads.
4y.- g8. H j
MONTBR ISON, (G é o g r .) v ille de France dons
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