qui font faits de deux pièces de parchemin, lefquelles
fervent à afl'ujettir les feuilles du moult en
leur place, & à empêcher qu’elles nefe dérangent
en battant. Voyez B a t t e u r d’o r » ;
Les Batteurs d’or appellent aufli moult un livre
de boyau de boeuf extrêmement fin, contenant huit
cens cinquante feuilles, non compris cent d’em-
plures. Voyez Em p lu r e s . fo y t{ aujji C h a u d r à y
& C a u c h e r . Tout ce qui le diftingue du premier,
c ’eft fa finefle, & le fond qu’il faut lui donner toutes
les fois qu’on s’en fert. C ’eft dans cet outil que
l’or battu acquiert le degré de perfeâion néceffaire.
Mo u le s , en terme de Moutonnier, c’eft le bois qui
fert de fondement au,bouton. Les moules des boutons
de foie, de poil & foie, d’or 8>c d’argent, façonnés
ou unis, ne fe font point à Paris , mais la plupart
en Lorraine. Nous ne parlerons donc ici que
de ceux qui fervent pour les boutons planés. Ils
font de bois de noyer, de la forme des autres, aux
quatre trous près, dans lefquels on pafle la corde
à boyau. On commence par feier la matière de l’é-
paifleur de moins d’une ligne & demie , enfuite on
la fait fécher à la fumée , autrement elle s’écorche-
roit ; on la trace, on la marque, on la perce , on
la pare fous l’outil, on la tire,-& on la polit, voyez
tous ces mots à leurs articles ; & dans cet état on l’envoie
chez le boutonnier planeur, pour la mettre en
oeuvre. La marque, le parois & le traçoir font arrêtés
dans la poupée du rouet, voyez R o u e t , & la
molette qui leur fert de manche, les fait tourner;
on ne fait que leur préfenter la planche double d’une
autre , pour'ne fe point faire de mal aux doigts.
M o u l e , c’eft aufli un morceau de bois plat,
garni de deux pointes de fil-d’archal un peu hautes
, autour defquelles on plie, toutes les differentes
fortes de pompons. Voyez P o m p o n s .
M o u l e .DÉCOURONNÉ, en terme de Boutonnier,
c’eft un moule de bouton percé d’un trou à fon milieu,
beaucoup plus large en-deffous qu’en-defliis ; c’eft
dans ce trou que le fil d ’or ou de foie cordonné
ou luifant fe tourne, 6c c’eft ce trou qui l’arrange.
Voyez R o u l e r .
M o u l e , terme de Boutonnier ; eft un petit morceau
de bois tourné, arrondi d’un côté, applati de
l’autre, & percé au centre, fur lequel les Bouton-
mers arrangent les fils d’or & d’argent, de crin, &c.
dont ils veulent faire des boutons. V9yt{ Bo u t o n s .
Voyez PI. du Bouton, lesfigures d’un moule de bouton
, dans lequel on a fiché quatre pointes, qui fervent
à retenir la foie on le filé dont un bouton jette
eft fait ; on les ôte apres qu’il eft achevé.
Mo u l e s , terme de Carder, ce font des planches
de bois , fur lefquelles font gravées les figures des
différentes cartes qui compofent un jeu , 6c les en-
feignes & ad^effes qui fe mettent fur les feuilles de
papier qui fervent à envelopper les jeux de cartes
& les fixains. Voyez lis fig. PI. du Cartier qui re~
préfente les moules des figures.
M o u le , ( Chandelier. ) il eft d’étain, de plomb
ou de fer blanc , & eft compofé de trois pièces , le
collet, la tige & le culot ou pié ; la tige eft un cylindre
creux, de longueur & de grofleur fuivant
la chandelle; le collet eft un petit chapeau cavé
en-dedans, avec une moulure, percé au milieu,
d’un trou allez grand pour paflèr la meche, &
foudé à ce moule; à l’autre extrémité eft le cidot,
qui eft une efpece de petit entonnoir par où on
coule le fuif dans le moule. Le culot eft mobile,
s’ajuftant à la tige , lorfqu’on veut placer la meche
dans le moule , & fe retirant lorfqu’on veut retirer
la chandelle du moule. Au-dedans du culot eft une
aile de même métal, foudée , laquelle avance jusqu’au
centre, ce qu’on appelle crochet du culot; il
fert à foutenir la meche. Un peu au - defîbus du
culot, à latigfe, eft un cordon dé même métal}
qui fert à foutenir le moule fur la table à moule. Voyez
la figure qui repréfente un moule, & la figure qui r«-
préfente la table à moules.
M o u l e , les drouineurs, c’eft-à-dire, les petits
chauderonniers qui courent la campagne pour raccommoder
les vieux uftenfiles de cuinne, ont cou*
tume de porter avec eux deux fortes de moules ; Fun
pour fondre les cuillieres d’étain, 6z l’autre pour,
faire de petites falieres de même métal.
Ces moules font de fe r , & s’ouvrent en deux
par le moyen de leurs charnières. On coule les cuillieres
parle manche, & les falieres par le côté. Ces
moules ont des queues de fer pour les tenir.
Quand l’ouvrage eft fondu & refroidi, on l’é*
barbe avec un petit infiniment de fer très-tranchant
en forme de ferpillon, qu’on nomme ébarboir. Voyez
ce mot.
M o u le , en terme d'Epinglier, c’eft un brin de fil
de laiton , un peu plus gros que l’épingle, fur lequel
on goudronne le fil qui en doit faire la tête*
Voyez G o u d r o n n e r . Voyez les fig, PI. de l'Epin, SS . . M o u l e , ( Fonderie. ) Les Fondeurs en bronze fe
fervent de deux fortes de moules. Le premier eft ordinairement
de plâtre, pour avoir le creux du modèle
; & le fécond eft fait de potée & d’une terre
compofée : c’eft dans celui-ci que coiile le métal.
Le moule de plâtre eft fait de plufiéurs alfifes, fuivant
la hauteur de l’ouvrage : on obferve d’en mettre
les jointures aux endroits de moindre confé-,
quence, à caufe que les balèvres que fait ordinairement
la cire dans ces endroits-là, en font plus ai-
fées à réparer ; & l’on fait aufli enforte que les lits
defdites aflifes foient plus bas que les parties de def-
foüs. Voyez Fonderie. Voyez les figures de la Fon-
derie des fig. equefires.
Mo u l e DE p o t é e , terme de Fonderie , eft celui
que l’on couche fur la cire quand elle eft bien réparée
, & c ’eft dans ce moule qu’on fait couler le
bronze. On compofe ce moule de potée de \ de terre
de Châtillon aux environs de Paris , avec j de fiente
de cheval qu’on a laifle pourrir enfemble pendant
l’hiver, -| de creufet blanc , & moitié du poids
total de terre rouge femblable à celle du noyau.
On réduit cette matière en poudre tamiféè, & ,
avec des brofîes, on en fait des couches fur la cire >
en alliant cette poudre de potée avec des blancs
d’oeufs. Lorfque le moule de potée eft achevé , on le
foutient par des bandages de fer qu’on met particulièrement
dans les parties inférieures de l ’ouvrage ,
comme étant les plus chargées.
Mo u l e , terme de Fondeur de cloche, c’eft un compofé
de plufiéurs couches ou enveloppes de maçon*
nerie , qui fervent à la fonte des cloches. Le moule
d’une cloche eft compofé de quatre parties, fa voir
le noyau, le modèle , la châpe , & le bonnet.
Voyez l'article FONTE DES CLOCHES.
Mo u l e à fondre les caractères d'Imprimerie , eft
compofé de douze principales pièces de fer parfaitement
bien limées, jointes & aflujetties enfemble
par des vis & écrous, le tout furmonté de deux
bois pour pouvoir le tenir, lorfque le moult se -
chauffe par le métal fondu que l’on jette continuellement
dedans. Ce moule-c\u\ a depuis deux jufqu’à
quatre pouces de long fuivant la grofleur du carafte-
re ,. fur deux pouces environ de large, le tout fur
fon plan horifontal, renferme au moins quarante
pièces ou morceaux diftinfts qui entrent dans fa
compofition, & dont le tout fe divife en deux parties
égales qu’on appelle, l’une, pitee de diffus, &C
l’autre, piece de defi'ous. Ces deux pièces s’emboîtent
l’une dans l’autre pour recevoir le métal qui y
prend la force du corps du cara&ere, 6c la figure de
la lettre flans la matrice qui eft au bout du troilîeme
moule : après quoi on fépare ces deux pièces l’une
de l’autre, 6t. il refte à l’une d’elles la lettre toute figée
que. l’ouvrier fépare avec le crochet qui eft à
l ’autre piece du moule ; puis les rejoignant enfemble ,
il recommence de nouveau l’opération jufqu’à-trois
à quatre mille fois par jour. Voyez C o r p s ', Ma t
r ic e s , Planches , fig.
Mo u l e , en terme de Fondeur en fable, eft compofé
de deux chaflis, remplis de fable, qui forment
comme deux tables. Les faces intérieures du moule
ont reçu l ’empreinte des modèles, ce qui fait un
vuide dans lequel on coule le cuivre, où autre
métal fondu , qui prend ainfi la forme des modèles
qui ont fervi à former le moule. Voyez l'article F o n d
e u r EN SABLE.
Mo u l e s , outil de Gaînier, ce font des morceaux
de bois de la figure des, ouvrages qu’ils veulent
faire , qubfont ronds , longs, larges , ou plats, félon
le befoin.
M o uDes des O r f è v r e s . Les Orfèvres le fervent
pour mouler leurs ouvrages de.s moules de fable des
Fondeurs , & quelquefois, pour de petits objets,
de l ’os de feche. Pour fe fervir utilement de l’os de
feche , voici comme on le prépare : on prend deux
os de feche dont on coupe les deux bouts, puis on
les ufe du côté tendre fur une pierre plate, jufqu’à
ce que l’on ait une furface d’étendue defirée ; fur la
fin, onrépaftd.fur la pierre plate une pouflïere de
charbon très-fine, q u i, par le frottement, s’incor?-
pore dans les pores de l’os de feche & les rend plus
l'errés ; on y perce trois trous dans lefquels on met
des chevilles de bois pour afl’ujettir les deux os à
même place l’un fur l’autre, puis on met fon modèle
entre deux, & preflant également les deux
o s , ce modèle imprime fa forme, on le retire, on
forme les jets, les communications , & les ouvertures
pour l’échappement de l’air à l’approche de la
matière, & on le flambe à la fumée de la lampe ou
d’un flambeau comme les autres moules.
M o u le s , en terme de pain d'Epicier , ce font des
planches de bois de diverfes grandeurs, & gravées
de differentes figures , fur lefquelles on applique la
piece de pain d’épice que l’on veut figurer. Voyez
les figures.
MOULE, ( Potier de'terre. ) Les moules des fai-
feurs de fourneaux & de creufets font de la même
forme des creu fe ts , c’eft-à-dire, de la forme d’un
cône tronqué : ils font garnis de bras de bois pour
les tenir & les tourner, lorfqu’ils font couverts de
te r r e , & que l ’ouvrier veut en même tems arrondir
o u applatir fon vaifleau. Voyez F o u r n e a u .
M o u le , ( Lunetier. ) Les Miroitiers-Lunetiers fe
fervent de moules de bois pour drefler & faire les tubes
ou tuyaux avec lefquels ils montent les lunettes
de longue vue , & quelques autres ouvrages d’optique.
Ces moules font des cylindres de longueur & de
diamètre à diferétion, 6c fuivant l’ufage qu’on en
veut faire; mais ils font toujours moins gros par un
bout que par l’autre pour la facilité du dépouillement
, c’eft-à-dire, pour en faire fortir plus aifément
le tuyau qu’on a drefle deflus.
Les tubes qu’on fait fur ces moules font de deux
fortes : les uns, Amplement de carton & de papier;
&les.autres, de copeaux de bois très-minces, ajoutés
au papier & au carton. Lorfqu’on veut faire de
ces tubes qui s’emboîtent les uns dans les autres, il
n’y a que le premier qui fe fafle fur le moule , chaque
tube que l’on achevé fervant enfuite de moule à
celui qui doit le couvrir, fans qu’on ôte pour cela le
moule du premier. Voyez T ub e .
Mo u l e d e v io l o n s , (L u th e r ie. ) V oy e z Parti’
g/e V io l o n .
M o u l e d é pastille , ( Parfumeur. ) Les Parfumeurs
appellent de ce nom un cornet de fer-blanc ,
creux, & long comme le doigt ; on l’appuie êii
tournant fur la partie étendue. La paflille refte dedans.
On I en tire en foüïHant dans ce cornet par uit
bout. Voyelles Planches.
M o u l e s , terme de Papeterie, ce fö n t de petites
tables faites de fils de fer ou de laiton , attachés les
uns auprès des autres par d’autres fils de laiton encore
plus fins. Les moules, qu’on appelle aufli des
formes , font de la grandeur d’une feuille de papier,
& ont tout autour un rebord de bois auquel fönt attachés
les fils de laiton. Ce font ces moules qu’on
plonge dans la bouillie ou pâte liquide pour drefler
les feuilles de papier. Voyez Papier.
Moules des Plombiers. Ce font dés tables
fur lefquelles ils coulent leurs tables de plomb. Oit
les appelle quelquefois tout Amplement des tables.
Cette table efl faite de großes pièces de .bois bien
jointes & liées de barres de fer par les extrémités ,
foutenues par deux ou trois tréteaux de charpente ;
elle eft environnée tout-autour par une bordure de
bois de deux ou trois pouces d’épaifleur, & élevée
d’environ deux pouces au-deflus de la table ; la largeur
ordinaire des tables eft de trois ou quatre piés ,
6c leur longueur de quinze ou vingt piés.
Sur la table eft du fable tres-fin qu’on prépare en
le mouillant avec un petit arrofoir, & en le labourant
avec un bâton ou rateau ; & enfuite, pour le
rendre uni, o n l’applatit avec un maillet, & on le
plane avec une plaque de cuivre appellée plane*
Voyei Maillet & Plane. Atfdefîus de la table eft
le rable. Voye^ Rable.
^ Outre ces moules, les Plombiers ont des moules
réels qui leur fervent à jetter les tuyaux fans fou-
dure. Ces moules font des cylindres de -cuivre ,
creux, d’une largeur & d’un diametrè pïôpres à
l’ufage qu’on en veut faire. Ces moules font faits da
deux pièces qui s’ouvrent par le moyen des charnières
qui les joignent , & qui fe ferment avec des
crochets; La longueur de ces tuyaux eft ordinairement
de deux piés & demi.
Les Plombiers ont aufli des moules ou tables propres
pour couler le plomb fur toile. Ces moules font
différens de ceux dont on fe fert pour couler les
grandes tables fur fable. Voye^-en la defeription à
\ article Plombier , oii on enfeigne la maniéré de
jetter le plomb fur toile ; & l'article Orgue & les
fig. Pl. d'orgue.
MOULE, en terme de Fondeur de petit plomb , font
des branches de fer réunies par un bout avec une
charnière, pour pouvoir les ouvrir & tirer la branche
de plomb qui s’y eft faite. Chacune de ces branches
eft garnie de trous difpofés exaélement vis-à-
vis l’un de l’autre, où l’on coule le plomb. Il y a
autant de fortes de moules qu’il y a de différentes ef-
peces de plomb.
Moule , en terme de Potier, c’eft un morceau de
bois tourné fur lequel on ébauche un*ouvrage de poterie
, profond comme un grand creufet. Voyelles
Planches. 1
On appelle aufli moule une efpece de quatre retrait
dans les angles, dans lequel on moule le carreau
; il tient quatre carreaux dans chaque moule.
Les moules à briques , à carreaux d’âtre , & les
chauffrettes, ne font point retraits dans leurs angles,
& ne forment pas unquarré régulier. Voyez les Planches.
Moule a frange , ( Rubannier. ) c ’eft une petite
planchette de bois mince & longue de 12 à 14
pouces , dont les vives arrêtes font abattues pour ne
point couper les foies que l’on y met ; il y en a de
quantité de largeurs pour les diverfes hauteurs? que
l’Qn veut donner aux franges ; il y en a aufli de