vement qu’avoit le corps avant la rencontre de l’obf-
t a d e , en deux autres mouvemens, tels que l’obfta-
cle ne nuife point à l’un , & qu’il anéantiffe l’autre.
Par-là, on peut non - feulement démontrer les lois
du mouvement changé par des obftacles infurmon-
tables ,. les feujes qu’on ait trouvées jufqu’à préfent
par cette méthode ; on peut encore déterminer dans
quel cas le mouvement eft détruit par ces mêmes
obftacles. A l’égard des lois du mouvement changé
par des obftacles qui ne font pas infurmontables en
eux-mêmes , il eft clair par la même raifon, qu’en
général il ne faut point déterminer ces lois, qu’a-
près avoir bien conftaté celles de l’équilibre. Foye^
E q u i l i b r e .
Le principe de l’équilibre joint à ceux de la force
d’inertie & du mouvement compofé, nous conduit
donc à la folution de tous les problèmes où l’on
confidere le mouvement d’un corps, en tant qu’il
peut êtte altéré par iin obftacle impénétrable &
mobile, c’eft-à-dire en général par un autre corps
à qui il doit néceflairement communiquer du mou-»
vement pour conferver au moins une partie-du fien.
D e ces principes combinés, on peut donc aifément
déduire les lois du mouvement des corps qui fe c.ho-»
quent d’une maniéré quelconque , ou qui fe tirent
par Ie.moyen de quelque corps interpofé entr’eux ,
fe auquel ils font attachés : lois auffi certaines fe de
vérité auffi néceffaire , que celles du mouvement
des corps altéré par des obftacles infurmontables,
puifque les unes fe les autres fe déterminent par les
mêmes méthodes.
, Si les principes de la force d’inertie * du mouvement
compofé , fe de l’équilibre , font effentielle-
ment différens l ’un de l’autre , comme on ne peut
S’empêcher d’en convenir ; fe fi d’un autre côté ,
ces trois principes fuffifent à la Méchanique, c’eft
avoir réduit cette fcience au plus petit nombre de
principes pofîibles , que d’avoir établi fur ces trois i
principes: toutes les lois du mouvement,des corps
dans des circonftances quelconques, comme j’ai tâché.
de le faire dans mon traité.
. A l’égard des démonftrations de ces principes en
eux-mêmes , le plan que l’on doit fuivre pour leur
dOnner-toute la clarté fe la fimplicité dont elles font
fufceptibles, a été de les déduire toujours de la
considération feule dit mouvement, envifagé de la
maniéré la plus limple fe la plus claire. Tout ce que
nous voyons bien diftin&ement dans le mouvement
d’un corps , c’eft qu’il parcourt un certain ef-
pa ce, fe qu’il emploie un certain tems à le parcourir.
C ’eft donc de cette feule idée qu’on doit tirer
fous les principes de la Méchanique, quand on veut
les démontrer d’une maniéré nette fe précife ; en
çonféquence de cette réfléxion, le philofophe doit
pour ainfi dire, détourner la vue de deftiis les cau-
fes motrices , pour n’envifager uniquement que le
mouvement qu’elles produifent ; il doit entièrement
profcrire les forces inhérentes au corps en mouvement
, êtres obfcurs fe métaphyfiques, qui ne font
capables que de répandre les ténèbres fur une fcience
claire par elle-même. Foyeç Force.
- Les anciens , comme nous l’avons déjà infinué.
plus haut, d’après M. Newton , n’ont cultivé la Méchanique
que par rapport à la ftatique ; fe parmi eux
Archimede s’eft diftingué fur ce fujet par fes deux
traités de aquiponderantibus, &c. incidentibus humi-
do. Il étoit réfervé aux modernes , non-feulement
d’ajouter aux découvertes des anciens touchant la
ftatique, voye^ St a t iq u e ; mais encore de créer
line fcience nouvelle fous le titre de Méchanique proprement
d ite, ou de la fcience des corps fe mouvement.
On doit à Stevin, mathématicien du prince
d’Orange, le principe de la compofition des forces
que. M. Varignon a depuis heureiifement appliqué
à l’équilibre des machines ; à Galilée, la théorie de
l’accélération, voye^ Accélération & Descente
; à MM. Huyghens, Wren fe Wallis, les lois de
la percuffion, voye^ Percussion & Communication
du Mouvement ; à M. Huyghens les lois
des forces centrales dans le cercle; à M. Newton.,
i’extenfion de ces lois aux autres courbes & au fyf-
tème du monde, voye{ Centrale & Force ; enfin
aux géomètres de ce fiecle la théorie de la dynami-
; que* F o y é^ Dynamique & Hydrodynamique. WËm I MÉCHANISME , f. m. ( Ph.yf.') fe dit de la maniéré
dont quelque caufe méchanique produit fon
effet ; ainfi on dit le méchanifme d’une montre, le
méchanifme du corps humain.
M E C H E , f. f.. ( Gram. ) matière combuftible
j qu’on place dans une lampe , au centre d’une chan-
I delle ou d’un flambeau qu’on allume , qui brûle fe
: qui éclaire , abreuvée de l’huile , de la cire ou du
| fuif qui l’environne. La rneche fe fait ou de coton ,
ou de filaffe , ou d’alun de plume ou même d’a-
: miante , &c.
| Meche de MAT , ( Marine) cela fe dit du tronc
! de chaque pièce de bois, depuis fon pié jufqu’à la
hune.
Meche de gouvernail, (Mar.) c’eft la première
piece de bois qui en fait le corps.
Meche d’une corde , ( Mar. ) c’eft le touron
de fil de carret qu’on met au milieu des autres tou-
rons pour rendre la corde ronde.
Meche, ( Art rnilit.) c’eft un bout de corde allumée
qui ferr pour mettre le feu au canon , aux artifices
&c. on s’en fert aufli pour mettre le feu aux brûlots!
La meche fe fait de vieux cordages battus, que l’on
fait bouillir avec du foufre & du falpêtre, & qu’on
remet en corde grofliere après l’avoir fait fécher.
On compte 50 livres de meche par mois pour l’entretien
des meches fe bâtons à meche dans un vaif-
feau, &*on compte que chaque livre de meche doit
brûler trois fois vingt-quatre heures.
Meche , 1. f. ( Art milit.') c’eft dans l’art militaire
une maniéré de corde, faite d’étoupes de lin ou d’é-
toupes de chanvre, filée à trois cordons , chaque
cordon recouvert de pur chanvre féparément. Son
ufage e ft , quand eft elle une fois allumée , d’entre-
trenir long-tems le feu pour le communiquer ou aux
canons ou aux mortiers par l’amorce de poudre
qui fe met à la lumière ou au baffinet d’un mouf-
quet.
Meche , outil <PArquebujîer. C’eft une baguette
de fer ronde de la grofteur d’un demi-pouce, longue
de quatre pies fe demi,& faite en gouge par en-
bas, & tranchante des deux côtés. Le haut eft quar-
ré & un peu plus gros pour mettre dans le villebre-
quin ; les Arquebufiers s’en fervent pour percer le
trou qui eft en-deffous & dedans la croffe du fufil,
où s’enfonce le bout de la baguette par en-bas ; ils
fe fervent auffi de meches plus courtes , mais faites
de la même façon. Foye^ les Pi.
Me ch e , terme de corderie; ce font des brins de
chanvre qui fe trouvent au centre drun f il, qui ne
font prefque point tortillés, & autour defquels les
autres fe roulent. C ’eft un défaut confidérable dans
un fil que d’avoir une meche.
Meche d’une corde, (iCorderie.) eft un toron
que l’on met dans l’axe des cordes qui ont plus de
trois torons , fe autour duquel les autres fe roulent.
Les Cordiers n’ont point de réglé certaine pour
déterminer la grofteur que doit avoir la meche qu’ils
placent dans l’axe de leurs cordages ; ils fuivent
pour l’ordinaire l’ancien ufage qu’ils tiennent de
leurs maîtres. M. Duhamel enfeigne dans fon Traité
de la .corderie , que dans les auffieres à quatre tôt
rons la meche doit être lafixieme partie d’un toron ;
& que dans celles de fix torons la meche doit être
égale à un toron entier.
Il ne fuffit pas de favoir la grofteur qu’on doit donner
aux meches ; il faut encore favoir placer la meche.
Pour cela , on fait paffer cette meche par un trou
de tarriere, qui traverfe l’axe du toiipin, fe on l’arrête
feulement par un de fes bouts à l’extrémité de
la grande manivelle du quarré, de façon qu’elle foit
placée entre les torons qui doivent l’envelopper.
Moyennant cette précaution, la meche fe place toujours
dans l’axe de l’auffiere , & à rnefufe que le
toupin avance vers le chantier, elle coule dans le
trou qui le traverfe, comme les torons coulent dans
les rainures qui font à la circonférence du toupin.
Il y a des cordiers qui, pour mieux raffembler
les fils des meches les commettent, & en font une véritable
auffiere à deux ou trôis torons. Mais M. Duhamel
prétend, dans fon art de la corderie , qu’il eft
beaucoup mieux de ne point commettre les meches,
& qu’il fuffit de les tordre en même tems, & dans
le même fens que les torons. Foye^ Varticle Corderie.
Meche, terme de perruquier; c’eft ainfi qtie ces
Ouvriers appellent une petite pincée de cheveux
qu’ils prennent à la fois lorfqu’ils font line coupe
de cheveux. On coupe les cheveux par meches, afin
qu’ils foient plus égaux par la tête, & qu’ainfi il y ait
moins de déchet; Foye^ C heveux.
Meche, ( F è n e r ie .) on fait fortir les renards dè
leurs terriers avec des m è c h e s , & voici comme on
s’y prend ; on prend des bouts de meche de coton,
igroffe comme le petit doigt, qu’on trempe, & qu’on
laiffe imbiber dans de l’huile de foufre , & qu’on
roule enfuite dans du foufre fondu, où l’on a mêlé
du verre pilé , qui en roueiffant fait brûler mieux
le foufre ; avant qu’ils foient refroidis , ôn les roule
dans l’orpin en poudre , autrement dit a r fe n ic j a u n
e , puis on fait une pâte liquide de vinaigre très-
fort avec de la poudre à canon, on trempe les m e-
thés dedans pour y faire un enduit de cette compofition,
enfuite on met tremper des vieux linges
pendant un jour dans de l’urine d’hommes, gardée
depuis long-tems , on en enveloppe chaque m e c h e ;
quand on veut s’en fervir on l’allume , & on l’enfonce
dans les terriers j & la compofition & le linge
tout fe brûle enfemble ; on laifle les trous du terrier
fur lefquels le vent frappe débouchés, pour que
le vent refoule dans les terriers la fumée que la m e c
h e produit ; on bouche tous les trous au-deftous du
vent, à l’exception de celui par où on met la m e ch e ,
qui doit être auffi au-deffous du vent ; il n’y a rien
dans le terrier qui réfifte à cette m e c h e , & les renards
fortent, & on les prend avec des panneaux, lorsqu'on
veut les chaffer avec des chiens coürans, on
fait fiimer les terriers la veille ; car ils ne rentrent
pas de long-tems dans les terriers fumés. ,
- MECHED ; (iGéog.') autrement METCHED, oü
MESZAT, ville de Perfe dans le Koraffan ; Scha-
Abas y bâtit une fuperbe mofquée, & fit publier en
habile politique, qu’il s’y faifoit de grands miracles;
fon but étoit paf-là de décréditer le pèlerinage de la
Meque. ( D . J .) j
MÉCHOACAN, le { B o t t n . } racine d’une efpéce
de liferon d’Amérique. Elle eft nommée bryonia ,
mechoacana, alba, dans C . B. P. xc/j. Jetuca Maregr.
41. & Pifon 15,3.. ,
■ C’eft une raciâe blanche, coupée par tranches,
couverte d’une écorce ridée ; elle eft d’unè fubftan-
ce où l’on diftingué à peine quelques fibres, d’un
goût douçâtre , avec une certaine acreté qui, ne fe
fait pas fehtir d’abord, & qui excite quelquefois le
yomiffement.
Cette racine a des bandes circulaires comme la
Tome X i
brione ; mais elle en différé en ce qu’e/le eft plus
vifqueufe, plus pefante, & qu’elle n’eft pas fon-
gueufe ni rouffâtre , ni amere, ni puante. On l’appelle
méchoacan, du nom de la province de l’Amérique
méridionale, où les EfpagnOls l ’ont d’abord
trouvée au commencement du xvj. fiecle ; mais on
nous en apporte aujourd’hui de plufieurs autres contrées
de cette même Amérique méridionale, comme
de Nicaragua, de Quito, du Bréfil, & d’autres
endroits.
Cette racine étoit inconnue aux Grecs & aux
Arabes ; c’eft fur-tout Nicolas Monard qui l’a mife
en ufage au commencement du xvi; fiecle, & nous
fàvons de Maregrave ; témoin oculaire , que c’eft
la racine d’un liferon d’Amérique , dont voici la
defçription.
. Il pouffe en terre une fort groffe racine d’un pié
de long, partagée le plus fouvent en deux , d’un
gris foncé> ou brun en-dehors, blanche en-dedans;
laiteufe , Sc réfineufe. Il jette des tiges farmenteu-
fes, grimpantes , anguleufes ; laiteufes, garnies de
feuilles alternes, tendres ; d’un verd foncé, fans
odeur, de là figure d’un coeur , tantôt avec des
oreillettes, tantôt fans oreillettes , longues d’u n ,
de deux, de trois , oii.de quatre pouces ; ayant à
leur partie inférieure une Côte, & des nervures élevées.
Les flèiirs font d’une feule piece en cloche,
de couleur de chair pâle, purpurines intérieurement.
Le piftil fe change en une capfule qui contient
des graines noirâtres, de la grofteur d’un pois;
triangulaires & applaties.
Les habitans du Bréfil ciiéillent les racines aii
printems , les coupent tantôt en tranches circulaires
, tantôt en tranches oblongues, les enfilent, &
lés font fécher. Ils tirent auffi de cette racine une
fécule blanche, qu’ils nomment lait j ou fécule du
méchoacan; mais cetté fécule refte dans le pays,
les Européens n’en font point curieux. Us emploient
la feule racine, qiii purge modérément. On accufé
même fa lenteur à agir, & là grande dofe qu’il eii
faut donner ; d’ailleurs, il s’agit d’âvoir le méchoa*
càn récent ; car fa Vertu ne lé conferve pas trois
années.
Ainfi la racine du mechoacanica, qu’Hernandez à
décrit fous le nom de tacnache , différé du mechoa-
tan de nos boutiques ; i° . parce que fâ racine brûlé
la gorge, & que notre méchoàcan eft prefque infi-
pide ; x°. parce que là plante qu’il décrit fous le
nom de m'echoacànica, eft différente du convolvolus
americanus, ou liferon d’Amérique de Maregrave.
(Z>. J .)
Mé c h o a cAn ; (Mai. méd.') On trouve fous ce
nom dans les boutiques une racine appellée auffi
quelquefois rhubarbe blanche, coupée par tranches ;
d’une fubftancé peu compare, couverte d’une écorce
ridée, marquée de quelques bandes circulaires,
d’uri goût un peu acre & brûlant lorfqu’qn la .roulé
long-tems dans la bouche , grife à l’extérieur, &
blanche ; ou d’un jaune pâle à l’intérieur, On nous
l’apporte dans cet état de l’Amérique méridionale ,
fe. principalement de l’île de Méchoacan qui lui a fdqn-
nç fon nom. ■
Il faut choifii le /tiéchàqçan récent, auffi comparé
qu’il eft pôffible, d’un blanc jaqnâtre ; fe rejetter
çelui qui eft trop blanchâtre , léger , carié, mollaf?
fe ; & mêlé de morceaqx de racine de brione, avec
laquelle on îg trouve affez fouvent fa|fifie. Cette
derniere racine .eft facile à diftinguer, à fon goût
.amer, & àjpn ode.ur puanje & naufeeùfe;
Le méchoacan contient ^ félon l’analyfe de Garthetl-*
fer, une portion confidérable d’une terre fub.tile blanchâtre
& comme farineufe , ( c eft- à-dire d nne fë-*
cule farineufe, analogue à celle de brione, & dé
quelques autres racines , voyt{ Fecule) , très-jped
F f i j .........-