y avoir jette à diferétion une certaine quantité de
plâtre ; on achevé de le remplir, S: on le laiffe re-
poier. Quand le plâtre eft fec , on ôte la chape , &
toutes les parties du moule l’une après l’autre, & l’on
découvre la figure moulée.
Mouler une faucille , ( Taillandier. ) ou
une autre piece delà même nature, c’eft lorfqu’elle
eft dentée & trempée, la paffer fur la meule pour
faire paroître les dents.
MOU LERIE, f. f. ( großes Forges. ) c’eft dans les
forges l’attelieroù l’on jette en moule tous les ou*
vrages en fonte qui font d’ufage dans la fociété.
Voyt{ Carticle GROSSES FORGÉS.
MOULEUR , f. m. ( Gram. & art méchan. ) c’eft
■ en général l’ouvrier qui fe fert du moule , fur-tout
dans les atteliers où le moulage n’eft qu’une des manoeuvres
par lefquelles l’ouvrage doit paffer avant que
d’être fini.
Mouleurs, {Marchandsde £o/J.)fontdes officiers
qui doivent veiller au compte 8c au cordage des bois.
Mouleur , terme de riviere, eft un officier qui
vilite le bois, qui reçoit la déclaration des marchands
de bois , qui les porte au bureau delà v ille , qui me-
fure les membrures, les bois de compte, les fagots,
cotrets , & qui met les banderolles aux bateaux 8c
piles de bois contenant la taxe.
MOULIEN, f. f. ( Pêche. ) endroits où l’on fait
la pêche des moules. Voye{ Moule , pêche des.
MOUL-ILA , {Botan. exot. ) el'pece de limonier
des Indes , à fleurs en parafol. Son fruit eft petit,
rond, couvert d’une écorce verte , foncée, épaiffe
8c ridée. Il a la couleur & le goût de l’écorce de citron
; mais plus chaud 8c plus acrimonieux, contenant
une pulpe acide & fucculente. On le confit au
fucre & au vinaigre.
MOULINS, f. m. Il y en a deplufieurs fortes. Ce
font des machines dont on fe fert pour pulvérifer
différentes matières, mais principalement pour convertir
les grains en farine. Les uns font mus par le
courant de l’eau, d’autres par l’aâion du vent : c’eft
de ces derniers dont il va être premierement traité
dans cet article. La defeription que nous donnons
de cette très-ingénieufe & très-utile machine eft en
partie de M. de la Hire, & fe trouve à la fin du traité
de Charpenterie de MathurinJouffe. C’eft, comme on
Verra, un devis exatt de toutes les pièces qui com-
pofent le moulin -à - vent ; nous y avons ajouté plufieurs
remarques néceffaires , 8c refait entièrement
les figures qui dans le livre cité fe font trouvées très-
mal faites , 8c peu conformes au difeours, commençant
cette defeription par les ailes, comme fait l’auteur
cité.
Les ailes {PI. I. II. III.') qui tournent, fuivant
Tordre des lettres L M N O , ont 8 piés de large ;
èlles font compofées de deux volans , 8 4 ,8 4 qui
ont chacun 40 piés fur 12 à 13 pouces de gros , 8c
qui paffent au travers de la tête de l’arbre tournant,
où on les arrête avec des coins.
Aux quatre bouts des deux volans , on affemble
avec des frettes de fer les antes 85 , qui ont 21 piés
de long, y compris les jointsfur les volans qui font de
7 à 8 pouces : pour faire ces antes on prend du bois
fec qui ait 21 piés de long& 10 pouces de grosjon le
refend en deux , ce qui fait deux antes.
Les lattes 8.y ont 8 piés de long fur 2 pouces de
gros , & font au nombre de 29 à chaque aile ; la dif-
tance des unes aux autres eft d’un pié : la première
eft éloignée du centre de l’arbre de 4 piéS 6 pouces.
Chaque aile a 3 4 piés de long.
On met à chaque aile quatre cotrets 86 pour entretenir
les lattes ; ■ ils ont chacun 15 piés de long , 2
pouces de large & 1 pouce d’épaiffeur. Les volans
font perpendiculaires à l’axe, & l ’inclinaifonduplan
de chaque ailé eft de 540. ou 6o°.
Il faut 220 aunes de toile pour habiller un moulin.
Cette toile eft un gros coutil qui a la largeur de la.
moitié d’une des ailes.
Au deuxieme étage. Le rouet H eft fait de quatre
pièces de bois 5y , qu’on appelle chanteaux ,de 9 piés
de long , 26 pouces de large & 5 pouces d’épais af-
femblés quarrément, 8c dont le bord extérieur eft
circulaire. Quand les chanteaux n’ont pas 26 pouces
de large, on y met des gouffets 5g , qui font quatre
pièces de bois triangulaires qu’on affemble avec les
chanteaux dans les quatre angles qu’ils fon t, ce qui
rend le dedans du rouet oftogone. On applique fur
la partie du rouet qui regarde la lanterne K , quatre
ou cinq paremens 3<? qui font de même circonférence
que les chanteaux , 8c qui font tout le tour de la
roue. Ils n’ont que la moitié de la largeur des chanteaux
, 8c ont 4 pouces d’épais : ils y font fixés avec
20 boulons de fer à tête & à vis.
Les chanteaux,& les paremens fe font ordinaire-;
ment de bois d’orme.
Le rouet a 9 piés de diamètre de dehors en dehors ,1
& a fur fon bord 48 aluchons de bois de cornier ,
nefllier ou alifier, d’environ 15 ponces de long , y
compris fes queues, fur 3 à 4 pouces de gros. Ils font
plantés perpendiculairement fur le plan du rouet par
le moyen de leur queue quarrée qui traverfe les
chanteaux 8c les paremens. La queue eft eile-mêmé
retenue par une cheville qui la traverfe.
Le frein 65 eft un morceau de bois d’orme de 3 2
piés de long , 6 pouces de large, 1^ d’épaiffeur, appliqué
fur i’épaiffeur dans toute fa circonférence. Il
eft attaché par un de fes bouts à une des hautes pannes
46 par le moyen du hardeau , qui eft une corde
attachée au bout du frein par un boulon de fer qui le
traverfe , 8c enfuite lié à une des hautes pannes ; &
par l’autre bout il eft attaché à un bout d’une piece dé
bois 54 allez mince appellée l’épée d.e la bafcule du
frein, qui paffe dans la chambre de deffus , où l’autre
bout entre dans une mortaife dans laquelle il eft
mobile' fur uu boulort de fer. Cette mortaife eft faite
dans une piece de bois 33 de 15 piés de long fur 8
pouces de hauteur & 4 pouces d’épaiffeur, appellée
la bafcule du frein, dont un des bouts entre dans une
mortaife faite dans un des poteaux corniers , où il
eft mobile fur un boulon de fer qui eft le point d’appui
du levier éloigné de la mortaife où entre l’épée dé
2 piés. Il faut remarquer que la bafcule du frein eft
difpoféede maniéré que par fon feul poids elle arrêté
le moulin , 8c qu’il faut la lever pour lâcher le frein ,
8c laiffer tourner le moulin ; ce qu’on fait du pié du
moulin par le moyen d’une corde qui eft attachée au
porte-poulie J é du frein. Cette corde paffe fur la
poulie qui eft à l’extrémité de la bafcule, paffe en-
fuite fur une autre poulie dont elle defeend par uii
trou qui eft à côté du moulin, & va jufqu’au bas.
L’arbre tournant 56 a 18 piés de long fur 20 pouces
de gros. Il porte les volans & le rouet ; on y pratique
deux grandes mortaifes dans lefquelles entrent
les deux pièces 61 appellées embrafurés, qui font la
croifée du rouet. Ces pièces ont neuf piés de long,
12 pouces de large & 5 pouces d’épaiffeur. Le refte du
vuide de ces mortaifes eft rempli avec des coins de 9
pouces de long fur 3 & 6 pouces de gros.
L’arbre tournant a deux collets; celui d’en haut eft
éloigné du flanc du rouet d’un demi-pié,& a 19 pouces
de diamètre : il eft garni de 16 allumelles qui font
de bandes de fer attachées fuivant fa longueur, &;
encaftrées de toute leur épaiffeur dans le bois, il pofe
fur un morceau de marbre 5o de 13 pouces en quar-
r é , de 9 pouces d’épais, attaché par une agraffe de
fer fur une piece de bois 48 de 1 ç pouces ae gros,
appellée le jeu , 8c emmortaifée dans les hantes pannes
, au milieu duquel il eft placé. On met ordinairement
une frété de lien de fer entre le collet & lè
rouet.
rouet. Il y a à chaque côté du collet de l’arbre une
piece de bois 55 appellée luon, de 3 piés de long fur
4 & 6 pouces de gros, emmortaifée par un bout dans
le jeu , & par l’autre dans un petit entrait qui eft au-
deffus : ils lèrvent à maintenir l’arbre, & empêchent
qu’il ne forte de*leffiis le marbre où il eft pofé.
Environ 8 piés loin du plan du rouet, on fait à
l’arbre tournant le coilet d’embasde 7 à 8 pouces de
gros & de 13 pouces de long, garni de 4 allumelles
de fer, & pofantmoitié dans.une concavité faite au
palier du petit collet : ce palier 5 / a 12 piés de long
fur 12 ponces de gros, & eft eminortaifé dans les hautes
pannes. On applique fur ce palier, à l’endroit où
pofe le collet, une femelle 5x de 2 piés de long fur
6 pouces d’épaiffeur & 12 pouces de large, avec une
concavité pour y loger l’autre moitié du collet de
l’arbre.
Environ à 14 pouces loin du palier du petit collet,
en eft un q u tre ij qu’on nomme le palier de heurtoir,,,
de même longueur 8c groffeur que le premier, 8c eminortaifé
dans les hautes pannes: on l’appelle ainfi
parce qu’il porte dans fon milieu une femelle en-
chaffée en queue d’aronde, à laquelle eft fixé le heurtoir
5 4 fait de nefllier , de 4 pouces de gros fur 6 à 7
pouces de long : c’eft contre ce heurtoir que vient
s’appuyer le bout de l’arbre tournant, coupé perpendiculairement,
& garni d’une plaque de fer.
Il faut remarquer que l’arbre tournant eft incliné
à l’horifon vers le moulin d’un angle d’environ 10°,
Cette inclinaifon fait que les ailes prennent mieux
lè vent.
II faut encore obferver que les deux paliers dont
nous venons de parler, & celui du gros fe r , peuvent
s’avancer ou reculer quand on v eu t , parce que les
mortaifes dans lefquelles entrent leurs tenons , font
fort longues : on les remplit d’un côté ou d’autre de
morceaux de bois appellés clés , auffi épais que les
tenons, 8c d’une longueur convenable
La lanterne K eft compofée de deux pièces circulaires
62 , appellées tourtes, dont la fupérieure a 22
pouces de diamètre,& l’inférieure 23 pouces fur chacune
4 pouces d’épaiffeur. Elles font percées chacune
de dix trous pour y mettre les dix fufeaux, qui
ont 15 à 16 pouces de long, l’épaiffeur des tourtes
comprife , fur 2-f pouces de diamètre. On met dans
la lanterne un morceau de bois qu’on appelle tourteau
, qui entretient les tourtes, au moyen de quatre
boulons de fer qui paffent au-travers de ces quatre
pièces , & font arrêtées par-deffus avec des clavettes.
11 faut que le milieu de la lanterne foit placé dans
la ligne à plomb qui paffe par le centre de l’arbre
tournant.
Le gros fer b terminé en fourchette, de 3 pouces
fur 4 pouces de gros 8c 7 piés de long, paffe au-
travers des tourtes & du tourteau qui y font arrêtés
ferme, il eft perpendiculaire à l’axe de l’arbre tournant
, 8c fe meut par le bout fupérieur dans la piece
49 qu’on appelle le palier du gros fer, qui a 1 pié de
gros, 8c s’emmortaife dans les hautes pannes, 8c par
le boutinférieur terminé en fourchette,il prend Tarde
fer ou anil {fig. 8. PL V. ) qui eft fcellé dans la partie
de deffous de la meule fupérieure, laquelle eft percée
d’un trou affez grand au milieu; cet x a un trou
quarré au milieu, dans lequel entre un des bouts du
petit fer a , fig. g . qui paffe au travers de la meule
inférieure, 8c pofe lur une crapaudine ; on voit par
ce moyen que la meule fupérieure eft foutenue en
l’air fur le petit fer, & qu’elle tourne lorfque le
gros fer tourne.
On appelle boite ou le bottillon le morceau de
bois au-travers duquel paffe le petit fer a , 8c qui
remplit le trou de la meule inférieure.
La trémie 72 , dont les dimenfions font arbitraires
, a ordinairement 4 piés en quarré fur 3 piés
Tome X .
de profondeur; fa figure eft pyramidale: on la voit
plus en grand, fig. 1. & 2. PL P. elle eft de menui-
lerie autli bien que l’auget 73 , dans lequel donne fa
pointe ou lommet; l ’auget C D a 3 piés de long, 15
pouces de large par le haut, & 9 pouces par le bas,
qui eft l'endroit où il touche le gros fer a qui eft
quarré, ce qui fait que lorfqu’il tourne il donne des
fecouffes à l’aùget qui panche vers le gros fer, 8c
par ce moyen fait tomber le blé d’entre les meules,
où il eft enfuite écrafé. Mais comme on a be-
foin quelquefois de faire tomber plus ou moins de
blé entre les meules, on a trouvé l’invention de
le faire fort aifément. II y a au bout de l’auget deux
petites cordes C B , Ç £ , PL y. fig. 1. x. qui y font
attachées, & qui paffent de telle maniéré fur des
morceaux de bois, que delà huche où elles vont
aboutir, lorfqu’on les tire, l’une C E (erre le bout
de l’auget contre te gros'fer, & lu i fait donner des
fecouffes plus fortes , on l’appelle le baille blé;Yz\x-
tre CB au contraire l’éloigne du gros fer, 8c fait
donner des fecouffes moins fortes ; on les arrêt®
toutes deux à côté de la trémie au point où l’ou
veut.
On avoit encore befoin de favoir quand il n’y
avoit plus guère de blé dans la trémie fans être
obligé d’y regarder, ce qu’on auroit pu oublier, ce
qui pourroit caufer la perte du moulin, à caufe que
les meules tournant fans rien entre elles pourroient
faire feu 8c le communiquer au moulin. On a donc
pendu une petite fonnette A à quelque endroit du
moulin le plus commode pour qu’elle fût entendue ,
à laquelle on a attaché une petite corde 6 ,2 , qui
vient s’arrêter à un petit morceau de bois 2 , appliqué
contre le fer du côté de la trémie, & auquel
ou a attaché une petite corde 2 , 1 , qui entre par
un trou dans la trémie à un pié environ du bas ;
il y a ai? bout de cette corde un gueniilon ou Iing©
qui y eft attaché. Il faut remarquer que la corda*
qui vient de la lonnette jufqu’au morceau de bois
n’eft point lâche ; cela étant ainfi difpofé, quand on
met le blé dans la trémie &.qu’il,eft à la hauteur du
trou pqr où paffe la corde, on la tire & on l’engage
dans le blé, ce qui éleve le morceau de boisa qui
ne touche plus au gros fer ; mais quand la trémie
s'eft vuidée jufqu’à ce point où. eft le chiffon, en
même téms que le gueniilon échappe, le morceau
de bois retombe contre le gros fér qui lui donne des*
fecouffes, & fait par ce moyen lonner la petite
fonnette ; la cheville 5 porte alors fur le petit morceau
de bois, le fait tourner fur lui-même, & partant
tient la corde 2 ,6 , qui répond à la fonnette.
Au-deffus 8c tout au travers des meules font placés
les trumions 71 qui portent la trémie, ils ont
chacun 7 piés de long fur 4 pouces de gros ; ils font
foutenus à chaque bout par un affemblage com-
pofé de deux montans de 3 piés de haut fur 2 8c 5
pouces de gros, affemblés dans une des folives du
plancher, 8c d’une traverfe de 2 piés de long fur 2.
8c 6 pouces de gros.
Les furfaces oppofées des deux meules entre
lefquelles le blé eft moulu, ne font point planes.
La furface de la meule inférieure eft convexe, 8c
celle de la fupérieure eft concave , comme le
fait voir la fig. g . PL V. l’une 8c l’autre de forme
conique, mais très - peu élevées, puifque les meules
ayant 6 piés de diamètre, la meule de deffous
qu’on appelle giffante n’a guère que neuf lignes de
relief, 8c celle de deffus un pouce de creux ; ainfi
les deux-meules vont en s’approchant de plus en
plus l’une de l’autre vers leur circonférence. Cette
plus grande diftance qui fe trouve au centre, eft ce
qui facilite au blé qui rombe de la trémie de s’infi-
nuer jufques fur les deux tiers du rayon des meules,
8c c’eft où il commence à fe rompre, l’intervalle
H H h h h