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got & de la Liebe. Long. $ y.- ïo. La. J j . 42. (D . 7.)
MARI-GALANTE, f. f. (Géog. ) île de l’Amérique
, appartenant à la France ; elle eft fituée au
■ vent de- celles des Saintes , à 18 lieues au nord de
la Martinique , & à 3 ou 4 de la pointe des falines
dé là grande terre de la Guadeloupe. Cette île eft
prelque ronde & peut avoir 18 lieues détour; fes
bords font fort efcarpés dans certaines parties, mais
les montagnes qui couvrent l’intérieur du pays font
moins hautes que celles des hautes îles , la terre y
produit dn-fucre, du caffé, beaucoup de coton 6c
quantité de mays &c de légumes , elle n’eft pas bien
pourvue de rivières ; à cela près cette île eft très-
a-gréable-.
MARIGNAN, (Géog.) Melignanum, petite ville
d’Italie, au duché de Milan, remarquable par la
vi&oire que François I. remporta aux environs de
dette place en 1515* fur le duc de Milan 6c les
Suides réunis. Marignan eft fur le Lambro , à 4
lieues S. E. de Milan , 5 N. E. de Pavie -,- 5 N. O.
de Lodi. Long. 26". 46. lat.- 4S. 20. ( D. J. ): -
M ARIGOT , f. m. ( Ternie de relation. ) Ce mot
ftgnifie en général dans les îles de l’Amérique , un
lieu oii les eaux de pluie s’affemblent 6c fe eônfer-
vent. (D .J . )
MARILAND , (Géog.) province de l’Amérique
feptentrionale: , bornée au fud par la Virginie , E.
par l’Océan Atlantk:jue, N. par la nouvelle Ant-leterre
6c la nouvel!); Yorck , O. par la riviere de
Patôwmeck.
Le- golphe de Chofepeak qui eft navigable 7°
lieues, 6c par■ ou les vaiffeau x entrent en Virginie
& Mariland, traverfent cette derniere province par
le milieu , le terroir en eft très-fertile , on y cultive
beaucoup de tabac qui eft d’un grand débit en
Europe. On y trouve les mêmes animaux , oifeaux,
poiflons, fruits, plantes, racines & gommes, qu’en
Virginie.
Les naturels du pays ont le teint bafané, les cheveux
noirs, plats 6c pendans. Us font partagés en
tribus, indépendantes les unes des autres. Ce que
les Anglois poffedent eft divifé en dix cantons, 6c
comme ils ont accordé la liberté de religion à tous
les chrétiens qui voudroient s’aller établir à Mari-
land, ils ont fait en peu de tems de nombreufes recrues
, & des commencemens de villes âvantageu-
feinent fituées pour le commerce. On nomme Sainte
Marie , le lieu le plus conlidérable & la réfidence
du gouverneur.
Mariland eft fitué, entre le 37e degré 50 minutes
6c le 40 de lat. feptentrionale. Les chaleurs
y font modérées, tant par les vents, que par les
pluies, 6c l ’hiver y eft peu durable. (Z). 7.)
Marin, SEL. F o y e ^ Marin, acide. ( Chimie. )
Foyri^ Sel marin.
Marin, acide, (Chimie.y Foye^k l’article Sel
MARIN.
Marin , adj. ( Marine ) fe dit d’un homme qui va
fur mer , 6c qui eft attaché au fervice de la marine.
Marins , corps , ( Hifl. hat. Minéralogie ) nom
que l’on donne dans l’hiftoire naturelle aux coquilles,
coraux ou lithophytes, aux pôifforis , &c. que
l ’on trouve enfouis 6c pétrifiés dans le fein de la
terre. Foye^ Varticle Fossiles.
MARINADE, f. f. ( Cuijîne) e’eft une faumure,
ou une fauce, compofée ordinairement de fel , de
vinaigre, 6c. où l ’on ajoute quelquefois un peu d’épices
; elle fert à affaifonner & à conferver les mets,
les fruits, &c.
On prend àuffi ee mot fubftantivement pour un
fruit, une racine, une feuille, ou toute autre matière
végétale que l’on a préparés dans une marinade pour
s’en fervir comme d’une fauce, 6c. Foye1 Salade.
On marine avec de l’huile 6c du vinaigre mêlés
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énfemble, des artièh-aux , des mou fierons, efpëce
de champignons , des fruits d’épine - vinette , des
alperges, des fé v es, &c. des boutons de genêt, des
câpres & des olives. Foyeç Câpres , &c.
MARINAI, (Géog.) ouMa r ianAri ou Planina,
montagne de la Turquie en Europe, à l’orient de
l’Albanie, au midi de la Servie 6c de la Bulgarie ,
& au nord de la Macédoine : les anciéns l’appel«
leieni eroton ou f car dus. Le Drin , la Moràve 6c le
Vardar qui eft l’Aceius des anciens, y prennent leur
foiirce; (Z?. 7.)
MARINE , f. f. (Marine.') On entend parce mot
tout ce qui a rapport au fèrvice de la mer, foit pour
la navigation, la conftru&ion des vaifleaux , 6c le
' commerce maritime ; foit par rapport aux corps des'
officiers militaires , 6c ceux employés pour le fer-
vice des ports , arfenatix & armées navales : ainfi
cet article renvoie à une infinité d’autres qui regardent
les différentes parties de la marine.
L’hiftoire de la marine eft encore un renvoi de cet
article , mais qui jétteroit trop loin ; il fuffit d’indiquer
ici quelques livres qui peuvent donner des con-
rioiffances fur cette hiftoire , tels que l’Hiflo’tre générale
de la marine,’ Hifloire navale d.'Angleterre, de Le-
diard ; Hfioire de la navigation & du commerce des
anciens , par M. Huet ; Diÿertation concernant la navigation
des anciens, du chevalier Arbuthnot ; Hydrographie
; du P. Fournier; De re nâvali, Laz. B a if;
De militiâ nav-dli veterüm , Joannis Cheferi ; Or bis
maritimi hifloria generalis , C. B. Marifalh, &c.
La marine fut prefque oubliée en France après la
mort de Charlemagne depuis ce régné,les feigneurs*
particuliers avoient leurs amiraux, nommés patrimoniaux.
Elle commença à renaître fous S. Louis,
le premier de nos rois qui ait eu un officier principal
avec le titre d’amiral. La guerre avec l’Angleterre
rendit la marine plus conlidérable fous Charles
V. par les foins de fon amiral, Jean de Vienne. Les
régnésfuivans laifferent la marine dans l’oubli, ainfi
que le commerce, dont il n’étoit feulement pas quef-
tion ; mais l’un 6c l’autre reparurent fous le niinif-
tere du cardinal de Richelieu , 8c ont été portés
beaucoup plus loin par M. Colbert fous le régné de
Louis XIV.
Il y auroit beaucoup de ehofes à faire pour la
perfeâion de notre marine ; l’objet eft important ,
8c nous avons penfé qu’on liroit ici avec plaifir un
extrait d’un petit ouvragé fort folide 6c fort rare ,
intitulé Réflexions d'un citoyen fur la marine. Cet
ouvrage eft d’un habitant de Dieppe , fils d’un libraire.
Cet enfant, dégoûté du métier dé fon pere ,
s’eft fait corfaire , a fervi fur des vaifleaux de r o i ,
a commandé des bâtimens qui lui appartenoient ,
6c parle ici d’une chofe qu’ il fait oii qu’il doit fa-
voir. Condamné au repos par les pertes qu’il a fai-'
tes dans cette derniere guerre , il s’eft mis à écrire
fes réflexions 6c k les imprimer. Il a préfenté fon
. ouvrage au miniftre qui a approuvé feS vues : l’édition
en a été fupprimée, 6c cet extrait eft fait fur
un des trois exemplaires qui exiftent.
Il n’y a point, à proprement parler , de guerre
maritime défenfive.
Dans les tems de guerre , il faut que les bâtimens
foient tous armés offenfivement.
Surles mers, on fe cherche fans fe trouver, on fe
trouve fans fe chercher. L’audace, la rufe & le ha-
' fard décident des fucçès.
Se contenter de couvrir fes poffeffions, & n’armer
qu’à cet effet, e’eft précisément jouer avec le
hafard de perdre, fans avoir jamais celui de gagner.
De la caufe dei maladies fur les vttiffeaux, 6 des
moyensd*y remédier. On attribue affez légèrement les
maladies des équipages, au climat & aux mauvais
vivres.
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J’ai fervi, dit l’au teu r fou s M. le ducd^Ànville^
dans fon expédition fur les côtes d’Acadie , notre
équipage étoit çompofé de fix cens hommes.,
Après un féjour d’un mois dans la baie de Chibouc-
tou, aujourd’hui H a l i f a x , à peine reftoit-il affez de
inonde pour manoeuvrer, nous n’étions plus que
deux cens en arrivant à Lorient. Ce ne fut point
l’influence du climat qui caufa ee ravage, car il n ’y
eut aucune proportion entre le nombre des officiers
malades 6c celui des matelots. Les vivres n’y contribuèrent
point ; car il ne mourut prefque perfonne
à bord des vaifleaux marchands, approvifionnes de
la même maniéré que les vaiffeaux de roi.
D ’où naît la différence ?
1. Du peu de foin qu’on a des équipages à bord
des vaifteaux de guerre.
2. Du peu d’aifance forcé par la quantité des do-
meftiques, provifions & beftiaux, embarqués pour
la commodité de l’état major.
3. De la malpropreté d’entre les ponts , dont on
n’ouvre prefque jamais les. fabords, malgré l’air in-
fefté par les beftiaux, & refpiré par ceux que leur
trifte fort y renferme.
Sans les foins de l’officier , le foldat périroit de
mifere. Sans ces foins •, le matelot eft encore plus
malheureux : il reçoit dans les ports fes avances,
qu’il diffipe. Il s’embarque prefque nud, la punition
luit de près la faute ; mais il n’y a pas de reroede.
Point dç facilité de pourvoir aux befoins, on
n’endure pas fans fuite fâcheufe , le froid & la mifere.
Le feorbut naît, & fc répand dans tout l’équipage.
11 faut donc embarquer des hardes, pour en fournir
au matelot. L’écrivain , perfonnage oifif, fera
note de ce qui lui fera délivré , pour être retenu
fur fes gages au dëfarmement.
Il faut au matelot la petite perruque de peau d’agneau
, la vefte un peu ample , le petit bufle. en
foubre-vefte, & le manteau à la turque avec le capuchon.
Un matelot bien équipé néglige de changer de
linge 6c d’habit,fe couche mouillé au fortir du quart,
& gagne par fa pareffe le feorbut, comme un autre
par manque de vêtement.
Dans la marine françoife , le matelot appartient
uniquement à l’état. S’il meurt, il eft remplacé fans
qu’il en coûte à l’officier; pourquoi celui-ci veillera
t-il à fa confervation ?
Faites des réglemens , tant qu’il vous plaira ; le
feul bon, c’eft celui que liera l’officier par fon intérêt
, faites donc des loldats matelots. Qu’un matelot
ne publie périr fans qu’il en coûte un homme à
’ l ’officier de m a r in e*
On a trois cens mille hommes de troupes de terre.
Il faut trente mille matelots ; mais il les faut enrégimentés.
Qu’ils foient répandus dans la Bretagne
, la Provence & le pays d’Aunis , 6c qu’en un
clin d’oeil ils puiftent être raffemblés.
Que les compagnies foient recrutées, qu de matelots
ou de novices.
Sur une compagnie de cent hommes, il faudroit
en ordonner vingt-cinq qui n’euflent point navigué.
Comme ils travailleront dans les ports aux arméniens
, défarmemens 6c entretiens des navires , il
leur faut une forte paye.
Qu’il y ait des fergens , gens expérimentés dans
la manoeuvre.
Que ces fergens repréfentent à bord les officiers-
mariniers.
Q u ’ils ayentinfpeéHon 6c fur le devoir & fur l’entretien
, comme il fe pratique dans les troupes de
terre.
Que les capitaines gardent leurs compagnies ,
J'orne X .
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tant qu'ils ne feront que lieutenans de vaifteaux.
Le foldat de marine eft un peu mieux que le matelot
, on s’apperçoit q,u’il eft protégé ; mais il eft
encore mal. Pourquoi? C ’eft que l’officicr convaincu
qu’on lui retirera fàcompagnie, pour peu qu’il avance
, il s’y regarde comme étranger. Il n’y voit qu’un
moyen d’augmenter fa p aye, il fait bien qu’en quelque
mauvais état qu’elle foit, fon confrère la recevra
fans difeuter.
Qu’on débute par créer cinq ou fix régimens,
comme je les propofe, 6c l’on verra l’effet de l ’intérêt
perfonnel.
S’il eft difficile de changer à ce point les ufages,
je demande feulement que les commiffaires dés
claffes faflent des efeouades de huit hommes.
^ Que ces hommes foient commandés par un offi*
cier-marinier.
Que cet officier vifite les hardes avant le départ.
Qu’en campagne cette troupe ait fes hamacs tendus
l’un à côté de l’autre.
Qu’elle foit tenue proprement ; .qu’on rafe ceux
qui auront de la vermine ; qu’on fafle changer les
hardes, quand elles feront mouillées; qu’on les oblige
à les mettre au fec ; qu’on leur donne du lin^e
une fois la femaine ; que le linge fale foit lavé ;
qu’on faffe des revues ; qu’on punifle les noncha-
lans; qu’au retour, les efeouades foient vifitéespar
le commiflaire des claffes ; que le commiflaire rende
compte au fecrétaire d’é tat, &c.
Après l’expédient de l’incorporation , point de
plus fin? moyen de prévenir les maladies.
Autre inconvénient dans les vaifleaux de guerre;
le gaillard d’avant eft occupé par les cuifines ; le
gaillard d’arriere par les gardes marine , les domefti-
ques 6c l’office; l’ entrepont,par les canonniers & les
foldats ; entre les ponts, des canoniers font à leur
aife , les officiers-mariniers enfermés avec de la toile
; au milieu de ces entreponts eft un grand parc
aux moutons ; le refte eft pour le matelot, c’eft-à-
dire, que les trois quarts de l’équipage , la claffe la
plus néçeftaire , eft entaffée dans la partie la plus
étroite 6c la moins commode de l’entrepont. C ’eft
de ce lieu auffi dangereux que dégoûtant, de cette
étuvç qu’il va à, la pluie , au vent 6c à la grêle, ferrer
une voile au haut d’un mât. Quel tempérament
peut réfifter à ces alternatives fubites de chaleur &
de froid ?
Joignez à cela les viandes falées, quelquefois le
manque d’eau.
Si l’on fe propofoit d’engendrer le feorbut, s’y
prendroit-on mieux ?
Le pofte qui convient au matelot eft fous le gaillard
d’arriere ; il eft à portée de fon fervice ; il eft
en plein air ; plus de viciflitudes extrêmes ; l’office
fera aufîi-bien entre-pont que fous le gaillard.
Que les matelots malades foient defeendus en
entre-pont dans un lieu deftiné à cet effet ; qu’on
écarte de-là les valétudinaires ; que dans ce pofte
les fabords puiffent refter ouverts plus long-tems :
que fi cela ne fe peut, on y.ouvre deux fenêtres
plus élevées ; que les fains & les malades ne reftent
plus confondus ; que rien ne ferve de prétexte au
chirurgien ; que fes vifites foient exactes ; qu’il foit
à portée de reconnoître les fainéans, 6c. .
Qu’on excite les matelots à l’amufement dans le
beau tems ; qu’il y ait toûjQurs à bord d’un vaifTeau
quelque infiniment ; celui qui rira de cette attention
n’a pas d’humanité ; la vie de la mer eft mélancolique
; la mufique 6c la danfe font les principaux
moyens dans les voyages, de la côte de Guinée ,
d’entretenir la fanté des negres.
Lorfqu’on fera dans le cas de retrancher d’eau les
équipages , qu’on ordonne aux capitaines de fe défaire
des trois quarts de leurs,moutons, volailles,
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