dans cet article, on y paffe dans le même fens avec
de l’huile une pierre à éguifer du levant, qui font de
ces pierres douces , dures 8c tranfparentes , dont
tous les Graveurs fe fervent pour éguifer leurs burins.
38. On attache enfuite à l’étau ,fig. 29 , un morceau
de bois A B , que l’on taille à-peu-près de la:
forme d’un burin, 8c fur le tranchant duquel l’on
étend un mélange d’huile d’olive 8c de poudre de la
fufdite pierre broyée tfès-fine, on met un peu d’huile
pure le long de la chaînette, 6c on la fait courir fur
le lieu de ce tranchant que l’on à couvert de cette'
composition , on la fait courir, dis-je , par fés:
deux côtésV
39. On la fait encore courir par les deux côtés5
fur un autre femblable bois, ou lur un lieu différent;
du même bois avec de la potée d’étain mêlée d’huil.e'
d’olive pour achever de la polir.
40. Enfin on la fait encore courir fur un Ken propre
8c net de ce bois avec de l’huile pure, 8c t ’ê'ft-là
la derniere opération.
41. Le bois dont il s’agit ici doit être doux 8C d’un
certain degré de dureté ; on prend pour cela celui
qu’on nomme vulgairement bois quarré, parce qu’il
a fur fon écorce quatre fils ou éminences dirigées
longitudinalement , 8e qu’il'porté un fruit rouge
en forme de bonnet de prêtre. C ’eft celui dont les
Horlogers font des pointes pour nettoyer les trous
des pivots, 8e duquel certains deffin.dteurs font leur
fiifin. ' . . " ■
Addition à f article x j. Lés cro’çKiets qui terminent
la chaînette fe font Souvent 1’iur8cTautre de fôm’ëbïe
forme qu’ils fdntrepréfènt.és'dans lés fig. 2;-; '4,; ‘3-
& ix ; mais Souvent auffi,-dn^dônne-à celui qui s’accroche
au barrillet de la montrera, figure qu’il a ffig:
3 0 , oii A B exprime une portion de la coupe circulaire
du barrillet-, le crochet Centre par un trou'dans
le barrillet, 8e il a un talon Ou épefpn a n qui sjapfc
pure immédiatement, ç entre la fùr’face extérieure7 8c
Circulaire de ce barillet. Çfâns la fig. 3 1 ,D G exprime
une portion de la circonférence de là. fuféé dans le
maffif de laquelle on fait un creux.,'8c dans le milieu!
de ce creux on y fixe un petit cylindre a que le bout
du crochet embrafle. PL & art. de M. S o u b e y r a n
de Genève.
Montre de seize p ie s , ( Jeu d'orgue.) ainlï
nommé de:ce qu-il eft expofé à la vue de ceux qui
regardent l ’orgue, eft un jeu d’étain , dont le plus
grand tuyau, qui fonnel’a rà l’o&ave au-deflbus du
plus bas ut des claveftins , a 16 piés de longueur.
Voyt{ la table du rapport & de V étendue des jeux de
l'orgue, 8e lesfig. 3 /. n°. 123. PL d'orgue , ÔC l'article
O r g u e , oùlafaâure eft expliquée.
Il y a deux fortes de tuyaux de montre : les uns
ont la bouche ovale ; les autres font en pointe : les
premiers fe mettent aux tourelles , ou avant-corps
du buffet d’orgue ; les autres dans les plates faces.
Ainfi qu’il eft obfervé dans la PL I. de l'orgue. On
obferve aufli de les placer avec fymmétrie les plus
gros au milieu & d’autres de groffeurs égales, à
côté : les piés de ces derniers doivent être de longueur
égale , afin que leurs bouches fe trouvent à la
même hauteur. Comme les tuyaux de montre ne font
point placés fur le fommier , on eft obligé de leur
porter le vent du fommier par un tuyau de plomb,
qui prend d’un bout à l’endroit du fommier oit le
tuyau devroit être placé , 8e de l’autre va au pié du
tuyau. Voye^la P tanche 1. On pratique la même chofe
pour tous les tuyaux qui, par leur volume, occu-
peroient trop de place fur le fommier.
Mo n t r e , ( Maréchallerie. ) la montre eft un endroit
choifi par un où plufieurs marchands pour y
faire voir aux acheteurs les chevaux qu’ils Ont à
vendre. La montre eft aufli une façon particulière
que les marchands ont d’effayer les chevaux, laquelle
n’eft bonne qu’à éblouir les yeux des fpeûa-
M'ONTRE^termes de rivières , voye^ TÉMOIN.
MONTRER , v. aô. ( Gram. ) c’eft expofer à la
vue ; comme dans cet exemple : la nature montre
des,merveilles de tous côtés à ’ceux qui favent l’ob-
fer.Ver. C ’eft indiquer, comme dans ce lu i-ci, on
5yÔus montrera le chëmiiï; c’eft enfeigner, comme
d£ns montrer à lire, à écrire ; c’eft prouver , comme
dans montrer à quelqu’un qu’on eft fon ami, &c.
Voy&i Montr e. •'
MONTREUlEy( Géog. ) en latin moderne, Mona
fiériolum \ 'villê^dé ’France fortifiée dans la baffe
Picardie , au cofcnré'de Ponthieu, élection de Dour-
lens, fuLUne colline, près de la Cariche , à trois
lieues-dé'là'mer, à quatre lieues N. O. d’Heidin ,
huit de Boulogne, 47 N. O. de Paris. Longit.
3% " .lat. 43. 3I?'. 33
Làntbin ('Denis'') , uii des plus favans humaniftes
du xvj. .fiecle, étoit natif ht Montreuil en Picardie,
Il demeura lông-tenis à Rome avec le cardinal de
Toùrnoni, fut fait à fon retôur profeffeur royal en
langue.grecque à Paris, & s’acquit une réputation
célébré par les commentaires fur Plaute, fur Lucrèce
, liir Cicéron , 8c fur-tout fur Horace. Il étoir fi
intimement lié d’amitié à Ramus, égorgé au malfa-
cre de faint Bàrthelemi, qu’il en mourut de chagrin
quelques femaines après, à l’âge de 56 ans.
MONfT^ÉUIL-BELLAY, ( Géog. ) ancienne pe-
; rite ville , ‘ Ou bourg de France en Anjou, fur la ri-
vierè de Toué , à quatre lieues de Saumur, 10 d’Angers,
6 ï dé Paris. Long. iy. 2G. lat. 47. 10.
Là fêi'^rtéürie de ce bourg eft confidérable ; elle
a plus de'.cent, valfaux qui lui portent hommage. Le
feignetaf de. Choùffée qui en releve, eft obligé lorf-
queîa.cîartiè'deMontreuil-Bellay va la première fois
à MoûtmàbBtlldy^ de la defeendre de fa haquenée,
chàriôfybà."Voiture, & de lui porter un fac de
moufle 'ès-lieux privés de fa chambre. Ce devoir eft
étâbli pàr un aveu de la terre de Montreuil, quife
trouvé Hans les rëgîtres du châtelet de Paris. Ces
forcés d’ùfages qu’on ne fuit plus, peignent toujours
: nos:anciennes fervitudes. ( D . J. )
; 'MONTROSS , ( Géog. ) ville d’Ecofle, dans la
province d’Angus, qui donne le titre de duc au chef
de la maifort de Graham ; c’eft un bon port de mèr
qui reçoit de gros vaiflèaux. Il eft finie du côté de
Merues, à l’embouchure de la riviere d’Esk, à iç
lieues N.- E. d’Edimbourg, huit de faint André. Long.
f i . 24. lia. S& .fS .
MONT-S ACRÉ, ( Géog. anc. & Hiß. rom. ) montagne
fitüéè'au-delà du Téveron , à trois milles de
Rome, aux confins des Sabins 8c des Latins, fur la
route qui mene à Cruftumérie : ce qui a donné lieu
à Varron d’appeller la fuite du peuple qui s’y rendit
, fecejjio crußiimerina-. Cette colline fut nommée
dans la fuite 1 ëmonefacrét ou parce que le peuple
après s’êtrë réconcilié avec les Patrices , y éleva un
autel à Jupiter qui infpire la terreur, en mémoire
de la frayeur dont il avoit été faifi en y arrivant,
ou parce que les lois qu’on y porta de l’accommodement,
devinrent fi refpeâables , que quiconque
auroit ofé attenter à la perfonne d’un tribun du peuplé
, étôit regardé comme l’objet de l’exécration publique,
& fa tête étoit proferite comme une viélime.
qu’il étôit permis à quiconque d’immoler à Jupiter.
MONT-SAINT-MICHEL - fur mer, {Géog. ) abb
ay e, château, 8c ville en-France, fur une roche,
ou fur une petite île adjacente à la Normandie.
Cette abbaye devint célébré par les biens que lui
firent depuis 1709 les rois de France, ceux d’Angleterre,
les ducs de Bretagne, 8c de Normandie.
Elle eft occupée par des moines de S. Benoît , 8e
vaut
vaut à fon abbé 40 milles livres de rente. Cette abbaye
a donné lieu à l’inftittitiop de l’ordre militaire
de faint Michel, faire par Louis X I.
Le château & la ville du Mont-Jdint-Michel, font
fitués furie rocher ifo lé , d’environ Un demi-quart
de lieue de circuit, au milieu d’une baie que forme
en cet endroit les côtes de Normandie & de Bretagne
, dont les plus proches font éloignées d’une lieue
& demie de ce mont. Le flux delà mer y vient deux
fois en 24 heures, & répand fes eaux une grande
lieue avant dans les terres, en forte quftlfaut choifir
l’intervalle des marées pour y pouvoir arriver.
Le Mont faint* Michel eft une place importante ,
& très-forte ; les bourgeois la .gardent.en tems de
paix , mais on y met des troupes en tems de guerre.
C ’eft l’abbé qui elt gouverneur né de'cette forte-
reffe ; & en fon abfence, c’eft au prieur à qui l ’on '
porte les clefs t<ms les foirs. Elle eft à.quatre lieues
d’Avr'anches, 74 S. O. de Paris. Long, félon Cafîir
n i , VS. S i '. j o 41. lat. 48; -gS ia* u ■ '“.vota
MONT-SAUJEON , {.Géog. ) petite ville de France
, chef-lieu d’un petit pays de même nom dans la
Champagne. Cette ville eft à fix lieues de Langres,
& 58 de P »ns. Long. 22. SS. lat. 47. 3#.
MONT-SERRAT , Ç Géog. ) île de l’Amérique
feptentrionale, l’une des Antilles, découverte par 1
les Efpagnôls. Elle a trois lieues de long, 8c pref-
que autant de large ; le terroir y eftfertile. On prend
fur les côtes des diables de mer, des lamentins, 8c
des épées. Elle eft habitée principalement par des
Iriandois depuis 1688. Long. ^iS. z 5. lat. Jeptent.
environ i€. 40.
MonT'Serrat , Mons Serratus , { Géog. ) haute
montagne d’Efpagne, dans la Catalogne, célébré à
caufe d’un lieu de dévotion qui s’ÿ trouve, 8c qui
«ft un des fameux pèlerinages, après la maifon de
Lorette, 8c l’églife de faint Jacques. Ilne faut que
lire les rélations qu’on en donne, pour être affligé
des fuperftitions humaines. L’églife 8c le cloître font
bâtis fous un rocher penchant. ; 8c au lieu d’y porter
remede, on dit tous les jours la meffe dans cet endroit,
pour prier la fainte Vierge de ne-p’as permet-
ïre que ce rocher tombe fur fon églife, ni fur le cloître.
Ce malheur eft cependant arrivé une fois ; il fe
détacha un gros quartier de ce rocher au milieu du
xvj. fiecle, quirenverfa l’infirmerie, 8c y tua plu-
fieurs malades. Le Mont-Serrat eft à fept lieues de
Barcelone ; il peut avoir quatre lieues de tour, 8c
eft formé de rochers efearpés, pointus, 8c élevés
en maniéré de feie, d’où lui vient apparemment fon
nom, du mot latin ferra , une feie.
MONT-TRICHARD , ( Géog. ) ancienne petite
ville de France en Touraine ; Philippe Augufte la
prit après un long fiége. Elle eft fur une montagne
près du C her, à neuf lieues E. de Tours, 45 S. O.
de Paris. Long. 18. So.,lat. 2f.y. 20. .
MONT-VALÉRIEN le, { Géog. ) en latin moderne
, Mons- Valeriani ; coteau élevé près de Paris 8c
de Surenne. C ’eft un lieu de dévotion habité par
des hermites qui n’y font pas foütaires, 8c par une
communauté de prêtres lécuHers. La vue des ter-
rafles qui occupent le fommet du tertre eft admirable
pour fon étendue, 8c les beaux payfages des environs
de Paris. Tout le coteau eft couvert de vignes
, & contient une plâtriere aflez abondante.
MONTUEUX, adj. ( Gram. ) ilfe dit d’une contrée
que des collines, des montagnes, des monticules
, en un mot, des inégalités, coupent 8c rendent
pénibles au voyageur. Les Sevennes font un pays
montueux.
MONTUNATES, ( Géog. anc. ) peuples d’Italie
, dans le territoire de Milan. Ils habitoient, félon
Mérula , le village aujourd’hui nommé Galerato,
( D - J 4
Tome X %
MONTURE , f. f terme de Commerce, qui n’eft
guère en ufage que dans les provinces de France
voifines cîe l’Efpagne,, particulièrement du côte de
laGafcogne, pour lignifier la charge d’un mulet,
compofée de deux balles de nwehandifes de cent-
cinquante livres chacune. Ainfi lorfcju’un marchand
mande à fon correfpondant, oii un commiflionnaire
à fon commettant, qu’il lui envoyé fix montures de
laine, cela doit s’entendre de dix-huit-ccns livres
de laines partagées en douze balles fur fix mulets.
Dictionnaire de Çommerce.
Mo nture, ( Marine. ) c’eft la mértie chofe qu’<zr-
'mément, Voyc{ Armement.
• ; Mo n tu r e, en terme £ EverliailUjles , font des bâtons
ou verges de bois d’inde, d’ivoire, de baleine ,
•de rofeau, fur lefquels la feuille eft montée.
MONTURE , en terme d'Orfévre en grojjerie , c’eft le
corps ou la branche d’un chandelier fait fur différens
deffeins. Tous les acceftoires d’un ouvfage d’orfèvrerie
quelconque en font la monture, tels que les
ornemens qui font fur les chandeliers, écuelles, terrines
, pqt-à-oille, &c.
- Mo ntu re, fe dit de toutes les bêtes fur le dos
defquelles on monte. La mule eft une monture fort
.commode.
MON UMENT, f. m. {Ans.) on appelle monument,
.tout ouvrage d’Architefture 8c de Sculpture, fait
'pour çonlërver la mémoire des hommes illuftres,
ou des grands évépemens, comme un maufoléc,
une pyramide , un arc de triomphé, 8c autres fem-
blabLes;.
Les ..premiers monumens que ies hommes ayent
érigés, n’étoient autre chofe que des pierres en-
taflees, tantôt dans une campagne, pour cpnferver
je fou venir d’une viâoire, tantôt fur une fépulture
pour honorer un particulier. Enfuite l’induftrie a
ajouté infenfiblement à ces conftruérions groflieres,
:& roiivrier eft enfin parvenu^quelquefois à fe rendre
lui-même plus illuftre par la beauté de fon ouvrage
, que le fait ou la perfonne dont il travailloit
à célébrer la mémoire. La ville d’Athènes étoit fi
féconde en monumens hiftoriques , que pài-tout où
l’on pafloit, dit Cicéron, on marchoit fur l’Hiftoire ;
mais toutes ces chofes ont péri ; quelque nombreux
8t quelque fomptueux que. foient les monumens
élevés par la main des hommes, ils n’ont pas plus
de privilège que les villes entières, qui fe conver-
tifîent en ruines 8c en folitudes. C’eit pourquoi il
n’y eut jamais de monument dont la magnificence
ait égalé celle du tombeau de Thémiftoçle, en l’honneur
de qui on d it , que toute la Grece leroit fon
monument. {D . J.')
Monum ent, {.m.{Architecl.') ce motfignifi®
en particulier un tombeau , quia monet mentem.
Voye{ T ombeau. Je me contenterai de donner en
paffant l’interprétation de quelques abréviations
qu’on voit fou vent gravées fur les monumens ; tel-
leS\font les fuivant'es.
Ab V . C. Ab Urbe Cond.itâ.
A. A. A. F. F. Auro, Argento, Ære, Flando , Fe-
riundo.
A d A .L .M . Ad Agrum Locum Monumenti.
A. F. P .R .C . Aclum Fide Publica Rutili Confulis.
Cicéron l’inrerpreta plaifam-
ment, Andronicus Fecit, Pleclitur
Rutilius.
D. D. Dedicaverunt, ou Dono Dédit, ou
Dto Domefiico.
D . M. Diis Manibus, ou Diva, Memoria.
B. M. P. Bene Merenti P-ofuit.
P. P. Pofuerunt.
P .C . Ponendum Curavit. .»
M. H. P. Monumentum Haredes Pofuerunt.
H. S .V . F. M. Hoc Sibi Kiyens Fieri Mandavit.
T T t t