
bliffement. Cette défenfe les ayant brouillés, Côr-
tez fut chargé de la conquête * & ne tarda pas à faire
repentir Vélafquez de fon choix.
Ce grand pays eft borné au nord par le nouveau
Mexique, à l’orient par le golfe du Mexique , & par
la mer du Nord, au midi par l’Amérique méridionale
, & par la mer du Sud, & à l’occident encore
par la mer du Sud.
Cette contrée eft divifée en 13 gouvernemens,
qui dépendent tous du viceroi du Mexique , dont la
rélidence eft dans la ville de Mexico, de forte qu’il
a plus de 400 lieues de pays fous fes ordres. Le roi
d’Efpagne lui donne cent mille ducats d’appointe-
mens, à prendre fur les deniers de l’épargne, outre
fon cafuel, qui n’eft guere moins confidérable , fi
l’avarice s’en mêle. L’exercice de fa viceroyauté
. eft ordinairement de cinq ans.
Voilà toute l’hiftoire de l'empire du Mexique; mais
je ne confeille à perfonne de fe former l’idée de la
conquête qu’en firent les Efpagnols, fur les mémoires
d’Antonio de Solis. ( D . J. )
Mexique tprovince de, ( Géog.) province principale
de l’Amérique feptentrionale dans l’empire du
. Mexique ou la nouvelle Efpagne. Elle eft bornée
au nord par la province de Panuco, à l’orient par
cette même province de Panuco, & par celle de
Tlafcala, au midi par la mer du Sud, & à l’occident
par la province de Méchoacan. Les deux
principaux lieux de cette province, en prenant du
nord au midi, font Mexico & Acapulco. Ce dernier
eft un bourg avec un port sûr, oit les vaiffeaux
des Philippines abordent d’ordinaire vers les mois
de Décembre & de Janvier, & en partent dans le
mois de Mars. Il arrive fouvent des tremblemens
de terre dans ce bourg. (D . J. )
MEXIQUE , le lac de, {Géog.') ou lac de Mexico.
On donne ce nom à un grand lac du Mexique, dans
lequel eft bâtie la ville de Mexico. Ce lac eft double
; l’un eft formé par une eau douce, bonne, fai*
ne, & tranquille ; & l’autre a une eau falée, ame-
re , avec flux & reflux, félon le vent qui fouffie.
Tout ce lac d’eau douce & falée peut avoir cinquante
deux lieues de circuit.
Il y a voit autrefois environ quatre-vingt bourgs
ou villes fur les bords de ce lac, & quelques-unes
contenoient trois à quatre mille familles ; préfen-
tement il n’y a pas trente bourgs ou villages dans
cette étendue de terrein ; & le plus grand bourg
contient à peine quatre cent cabanes d’Efpagnols
ou d’indiens. On prétend que la feule entreprise des
travaux pénibles auxquels on occupe les Mexi-
quains, pour empêcher l’eau du lac d’inonder la
ville de México, en a fait périr un million dans le
dernier fiecle : on ne peut épuifer le récit des différentes
maniérés dont les Efpagnols fe font joué
de la vie des Américains.
Mexique, le golfe du, (Gjog.) grand efpace de
mer fur la côte orientale de l’Amérique feptentrionale.
Il a au nord la côte de la Floride & l’île de
Cuba qui eft à fon embouchure, au midi la pref-
que île d’Incoftan & la nouvelle Efpagne, & à
l’occident la côte du Mexique, qui lui a donné fon
nom. M. Buache a mis au jour en 1730 une bonne
carte du golfe du Mexique.
Me x iq u e , nouveau, (Géog.) grand pays de
l’Amérique feptentrionale, découvert en 1553 par
Antoine Defpejo, natif de Cordoue & qui étoit
venu demeurer à Mexique. Ce pays eft habité par
des Sauvages. M. Deliflele place entre le z8 & 39
degré de latit. feptentrionale ; il l’étend au nord
juiqu’à Qui vira, & à l’orient jufqu’à la Louifiane ;
au midi, il lui donne pour bornes la nouvelle Efpagne;
& à l’occident la mer de Californie.
MEYEN, ou MEYN, (Géog.) petite yille d’AL
letrtagné dans l’éle&orat de Trêves, fur la rivieré
de Nette, affez près de Montreal. Henri de Finftin-
gen archevêque de Trêves bâtit cette place en 1 z8oj
O n la nomtnoit anciennement Magniacum, & elle
donnoit à la campagne voifine le nom de Meynfeldj
en latin magniacenfls ager. Ce petit pays qui s’appela
loit auparavant Ripuaria, à caufe des Ripuairesou
Ubiens qui habitoient entre le Rhin, la Meufe & la
Mofelle du tems des Francs* faifoit un duché, particulier
fous l’empereur Conrard le falique. (D . J .)
MEYENFELD, ( Géog. ) ville du pays des Gri-
fons, dans la ligue des dix jurifdiftions, chef-lieu de
la cinquième communauté. On l’appelle en latin
Majoevilla & Lupinum. Elle eft fur le Rhin dans une
campagne agréable & fertile, furtout en excellent
v in , à fix lieues N. E. de Coire. Longit. xy. i5a
lat. 47. 10. .
MEYRAN, ou MEYAN, (Géog.) cap de la mer
Méditerranée fur la côte de Provence, environ fept
à huit milles à l’eft du cap Couronne. C ’eft une
groffe pointe fort haute, & efcarpée de toutes parts<
Voye^ Michelot, Portulan, de la Méditerranée. (D. J .)
MEZAIL, f. m. (Blaf.) On appelle ainfidansle
Blafon , le devant ou le milieu du heaume. Borel,
qui rapporte ce mot comme un terme d’armoiries,
le fait venir du grec pteov, milieu.
MEZANINE, f. f. (Architecl.) terme dont fe
fervent quelques architectes, pour flgnifier un antique
ou petit étage qu’on met par occafion fur un
premier, pour y pratiquer une garde-robe ou autres
chofes femblables. Voye[ A t t iq u e .
Le mot eft emprunté des Italiens qui appellent
mélanines ces petites fenêtres moins hautes que
larges, qui fervent à donner du jour à un attique
ou entre-fol.
On appelle fenêtres mélanines celles qui fervent
à éclairer un étage d’entre-fol ou d’attique.
MEZDAGA, (Géog.) ville d’Afrique dans la
province de C u r t , au royaume de Fez. Elle eft
ancienne , & bâtie au pié du mont Atlas : Ptolo-
mée en met la long, à 10. 10. la lat. à 3 J . là làtU
tude eft affez jufte, mais la longitude doit être à
environ 1 3d. ( D . J. )
MEZELERIE, f. f. (Gram.) c’eft-à-direléproferie,
vieux terme d’ufage du tems de S. Louis, oit la
léproferie étoit fréquente parmi les François qui
l’avoient apportée de la Terre-fainte. Joinville raconte
dans la vie de ce prince, qu’un jour il lui fit
cette queftion. « Sénéchal, lui dit-il, une demande
» vous fais-je, fa voir, lequel vous aimeriez mieux,
» être mé\eau, ladre, ou avoir commis un pechié
n mortel : & moi qui onque lui voulus mentir, lui
» répondis que j ’aimerois mieux avoir commis tren-
» te pechiez mortels, que d’être méçeau; & , quand
» les freres furent départis de-là, il me rappella tout-
» feulet, me fit feoir à fes pieds, & me dit : com-
» ment avez-vous ofé dire ce que m’avez dit ? & je
» lui réponds que encore je le difoye ; & il me va di-
» re : Ha ! foui mufart, vous y êtes deceu ; car vous
» favez que nulle fi laide mé^ellerie n’eft comme être
» en pechié mortel ; & bien eft vrai, fit-il, car quand
» l’homme eft mort, il eft fane & guéri de fa meçel-
» lerie corporelle. Mais quand l’homme qui a fait
» pechié mortel meurt, il ne fait pas ni n’eft certain
» qu’il ait eu en fa vie une telle repentance que
» Dieu lui veuille pardonner. Par quoi grand paour
» doit-il avoir que cette mé^ellerie de pechie lui dure
» longuement ; pourtant vous prie, fit-il, que pour
» l’amour de Dieu premier, puis pour l’amour de
! » moi, vous refteigniez ce dit dans votre coeur, &
» que aimiez mieux que mé^ellerie & autres mef-
» chefs vous viennent au corps, que commettre un
» pechié mortel, qui eft fi infâme mé^ellerie, &c. »
Quel ro i! quel bon fentiment ! quelle Sainteté!
-Voye{ M. Ducange , dans fes notes fur ce pajfagê de
Joinville. (D . J.)
Mezelerie , 1. f. (Commerce.) efpece de broca-
tc lle , qu’on connoît mieux fous le nom d’étoffe de
l ’apport de Paris : elle eft mêlée de laine & de loie. '
MEZERAY, (Géog.) village de France dans la
baffe Normandie , entre Argentan Sc Falaife. Il n’eft
connu, & nous n’en parlons ic i, que parce qu’il
a donné le jour à François Eudes -de Mr^eray, qui
s’éft fait un grand nom par fon hifoire de France. Il
publia le premier volume in-fol. en 1643, le fécond
en 1646, & le troifieme en 1651. Enfuite il donna
l’abregé de cette hiftoire en 1668, trois vol. i/z-4.
Comme il mit dans cet abrégé l’origine des impôts
du royaume, avec des réflexions, on lui fupprima
la penfion de 4000 liv. dont il avoit été gratifié ;
mais on n’a pas pu détruire le goût de préférencé
du public pour cet abrégé. Me^eray fut reçu à l’Académie
françoife en 1648, & mourut en 1683, à 73
ans. (D . J.)
MEZERÉON 0* BOIS-JOLI, f. m. (Jardin.) petit
arbriffeau que l’on nomme communément bois-joli.
Il fe trouve dans les bois de la partie feptentrionale
de l’Europe & jufque dans la Laponie. II s’élève
à environ quatre piés, donne peu de bran*
ches , à-moins qu’il n’y foit contraint par la taille.
Il fait une tige droite qui a du foutien, ainfi que
les branches. Son écorce eft liffe, épaiffe, jaunâtre.
Ses racines font jaunes, molaffes, courtes &
liffes, fans prefqu’aucunes fibres, ni chevelures. Sa
feuille eft longue, étroite, pointue, d’un verd-ten-
.dre en-deffus & bleuâtre en-deffous. Dès le mois de
Février, l’arbriffeau bien avant la venue des feuilles,
fe couvre de fleurs d’une couleur de pourpre
.violet : elles font belles, fort apparentes, de longue
durée, & d’une odeur agréable. Les fruits qui
leur Succèdent, font des baies rouges, pulpeufês,
rondes, de la groffeur d’un poids ; elles couvrent
un noyau qui renferme la femcnce; leur maturité
arrive au mois d’Août.
Le bois-joli refifte aux plus grands foids. Il fe plaît
aux expofitions du nord, dans les lieux froids &
élevés, dans les terres franches & humides; mêlées
de fable ou de pierrailles. Il vient fur-tout à l’ombre
& même fous les arbres.
On peut multiplier cet arbriffeau de bouture ou
de branches couchées ; mais ces méthodes font longues
&c incertaines. La voie la plus courte eft de
/aire prendre de jeunes plants d’environ un pié de
haut dans les bois, qu’il faudra tranfplantcr dès
la fin du mois d’Oélobre. A défaut de cette facilité
, il faut faire fenier les graines peu de tems
après leur maturité, qui eft à fa perfeâion lorf-
qu’elles commencent à tomber. En ce cas , eiles lèveront
au printems fuivant ; mais fi on ne les fe-
moit qu’après l’hiver , elles ne leveroient qu’à l’autre
printems. Il faut femer ces graines dans une terre
fraîche, à l’ombre d’un mur expofé au nord ou tout
au plus au foleil levant. Au.bout de deux ans, les
jeunes plants auront cinq à fix pouces, & feront en
état d’être tranfplantés, ce qu’il faudra faire: autant
que l’on pourra avec la motte de terre. Par. ce
moyen, les plants auront deux ans après environ
un'pié de haut, & commenceront a donner des
fleurs. Mais quand on tire des jeunes plants du
bois, il n’en reprend pas la dixième partie ; & ceux
qui réufliffent, font deux ou trois ans à reprendre
vigueur. Cependant il y a des terreins qui permettent
de les enlever avec la motte de terre, par ce
moyen on évite le retard & la langueur.
On peut tirer grand parti de cet arbriffeau dans
les jardins, pour l’agrément. Il eft très-fufceptible
d une forme régulière; on peut lui faire prendre
,une tige droite de deux piés de hauteur, avec une
Tome X j
tête bien arrangée. On peut le mettre en paliffade
contre un mur expofé au midi, où il fleurira dès
le mois de Janvier. On peut en faire des haies de
deux à trois piés de haut. En le taillant tous les ans,
au printems, il fe garnira de branches & il donnera
quantité de fleurs, dont la beauté, la durée & la
bonne odeur feront un ornement, dans une faifon
où la nature eft encore dans l’engourdiffement pour
le plus grand nombre des végétaux.
Toutes les parties du bois jo li , à l’exception des
fleurs, font d’une âcreté fi exceflive qu’elles brûlent
la bouche. Les fruits ne font pas de mauvais goût
& n’ont rien d’âcre en les mangeant; mais ils font
fi mordicans & fi cauftiques, que quelque tems
après on fent à la gorge une chaleur extraordinaire
qui caufe pendant environ douze heures une
ardeur des plus vives & très-incommode. Ce fruit
eft un violent* purgatif ; cependant les oifeaux en
mangent,^fans qu’il en réfulte d’inconvénient ; ils
en lonr même très-avides. Linnæus rapporte qu’en
Suede on prend les loups & les renards, en leur
faifant manger de ce fruit caché fous l’appât des
charognes, & qu’ils en meurent fubitement.
On connoît quelques variétés de cet arbriffeau.
i° . Le bois-joli à fleurs rouges ; c’eft celui qui eft
le plus commun.
z°. Le boisrjoli à fleurs rougeâtres; c’eft une moindre
teinte de couleur, dont le mérite eft de contribuer
à la variété.
3°. Le bois-joli à feuilles panachées de blanc ; autre
variété qui eft plus rare que belle. On peut la multiplier
par la greffe en approche ou en écuffon fur
l’efpecè commune.
40. Le bois jo li à fleurs blanches ; cette variété eft
très-rare & d’une grande beauté. Sa fleur eft un
peu plus grande que celle des autres bois jo li ; mais
l’odeur en eft plus délicieufe : elle tient du jafmin
& de la jonquille. Son fruit eft jaune, & les plants
qui en viennent, donnent la même variété à fleurs
blanches ; on peut aufli la multiplier par la greffe
fur l’efpece commune.
On peut encore multiplier toutes ces variétés,'
en Jes, .greffant; en écuffon ou en approche fur le
laureole ou gafon , qui eft un arbriffeau toujours
verd, du même genre. Voye{ Laureole. Article
de M. DAUBENTON le fubdélégué.
MÉZIERES, en latin moderne Macerice, (Géog.) •
vilie de France en Champagne, avec une citadelle.
Méfier es appartenoit dans le x. fiecle. à l’églife de
Reims ; voye^ l ’abbé de Longuerue, & Baugier,
Mém. hifl. de Champagne. Une puiffante armée de
l’empereur Charles- Quint fut obligée d’en lever le
fiege en 15 1 1 , par la belle réfiftance du chevalier
Bayard. Elle eft bâtie en partie fur une colline, en
partie dans un vallon , fur la Meufe , à 8 lieues de
Rhétel, 5 N. E. de Sedan, 1 S. E. de Charleville,
51 N. E. de Paris. Long. 22,d. 2g1. j 5".-lat. S g i. 44'.
- w f c - •
MÈZILLE, (Geog.) petite rivière de France; elle
a fa (burce dans le pays appellé Puifaye, au-deffus
du bourg de Méfiée, & fe perd dans le Loin, auprès
de Montargis. (D . J.:) .
MÉZUNE, (Géogr.) ancienne ville d’Afrique,'
dans la province de Ténex, au royaume de Tréme-.
cen, entre Ténex & Moftagan, à 11 milles dé la
Méditerranée. On y trouve encore de beaux vefti-
ges des Romains, quoique les Arabes ayent ruiné
cette ville, & contraint les habitans d’aller s’établir
ailleurs. Ptolomée en parle fous le nom dOpidoneum
colonia, & lui donne de long. i(x*. & de lat. 23. 40.'
. MÊZUZOTH, f. m., (Théol. rabbin.) c’eft ainfi que
les Juifs appellent certains morceaux_ de parchem n.
écrits qu’ils mettent aux poteaux, des portes de leurs
niaifons, prenant à la. lettre ce qui eft preferit au
P p p *i