Première partie. Des marbres. Les marbres fe trouvant
expliques fort au long à l’article de la Maçonn
e r ie , nous nous contenterons ici de les défigner
Amplement par leurs noms.
Des marbres antiques.
Marbres antiques,
de lapis,
de porphyre.’
de ferpentin.
/"le blanc.
d’albâtre
le varié.
le moutahuto.
le violet,
le roquebrue.
d’Egypte.
d’Italie,
de Dauphiné.'
vert,
violet.
de granit.5
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de jafpe.
antique,
floride,
rouge & vert;
de Paros.
de vert antique,
blanc & noir,
de petit antique,
de brocatélle.
africain,
noir antique,
de cipolin.
< de Sienne.’
Jaune' c doré,
de bigionero.
de lumachello.
picefnifco.
de breche antique,
de breche antique d’Italie.
l’oriental,
le fleuri,
l’agatato.
Des marbres modernes.
Marbres blanc.
de Carare.
noir moderne,
de Dinan.
de Namur.
de theu.
blanc veiné. ... ..
de margoffe.
noir & blanc,
de Barbançon.
de Givet.
de Portor.
de Saint-Maximin.'
de ferpentin moderne.'
vert moderne 4 ^SyPtc*
c de mer.
jafpé.
de lumachello moderne,
de Brenne.
occhio di pavone.
porta fan&a ou ferena.'
fior di perfica.
del vefeovo.
de brocatelle.
de Boulogne,
de Champagne,
de Sainte-Baume,
de Tray.
di e L» angued, oc <e d,e CXTo fnue.' ^ £ de Narbonne,
de roquebrue.
de Caen.
de griotte,
de bleu turquin.
de ferancolin,
de balvacaire.
f blanc.
d, e caIm pan.c) rouge,
Lifabelle.
de Signan.
de Savoie.
deGauchenet.
de Leff.
de Hance.
■ de Balzato. -
d’Auvergne,
de Bourbon,
de Hpn.
dj e Sc i. cile. <ç anci,en.’ i moderne.
de SuifTe.
d ’Antin.
de Laval,
de Cerfontaine.
de Berg-op-zoom;
de Montbart.
de Malplaquet.
de Merlemont.
de Saint-Remi.
royal.
Des marbres dits brèches modernes\
Breche blanche,
noire,
dorée,
coraline.
violette,
ifâbelle.
des Pyrénées.'
groffe.
de Véronne.
fauveterre. I
faraveche.
faraveche petite,
fettebazi.
de Florence,
des Lolieres.
d’Alet.
I l Partie. De la maniéré de préparer le ftuc. Le Jlud
dont on fe fert pour ainfi dire par-tout mainte-,
nant, au-lieu de marbre, & qui eft une compo-
fition particulière qui l’imite parfaitement, eft
une efpece de maftic que l’on applique fur les murs
où l’on veut faire de la mofàique, & fur lequel on
pofe toutes les petites pièces de marbre qui réunies
enfemble, doivent imiter la peinture & former tableau.
Il s’en fait de plufieurs maniérés, félon l’in-
duftrie & le génie des ouvriers.
Celle dont on fe fervoit autrefois confiftoit dans
une portion de chaux éteinte (on appelle chaux
éteinte, celle qui a été amortie par l’eau), fur trois
de poudre de marbre, que l'on mêloit avec des
blancs d’oeufs & de l’eau ; ce qui formoit une maffe
que l’on appelloit mortier. Mais l’ufage & l’expérience
nous ont appris que ce maftic ne pouvoit nous
être d’aucun ufage, s’endurciflant fi promptement
que les ouvriers n’avoient pas le tems d’unir leurs
pierres enfemble.
La matière que l’on emploie aéhiellement le plus
communément, & qui eft beaucoup meilleure que
la précédente, conufte dans une portion de chaux
éteinte, environ ce qu’ en peut contenir un infiniment
avec lequel on la porte en Italie appellé fehiffo
qui eft à-peu-pr.ès la valeur d’un pié cube, fur trois'
de poudre de marbre de Tibur, & non d’autre ef-
pece, comme le remarquent plufieurs auteurs, toê:
è enfemble, non avec de l'eau, mais avec de l’huile
de lin, que l’on remue tous les jours avec un morceau
de fer. La première quantité eft de 8o livres,
que l ’on augmente jufqu’à ce que le tout foit bien
pris ; ce qui fe connoît lorfque la maffe entieré devenant
unie, s’enfle de jour en jour en forme de
pyramide, & l’eau qui étoit dans la chaux s’évapore
: on y remet de l’huile tous les jours, de peur
qu’elle ne fe deffeche, ce qui arrive cependant plus
ou moins, félon la température des climats, des fai-
fons, &c. Cette maffe eft ordinairement en été dix-
huit ou vingt jours à acquérir fon degré de perfection
, 6c dans les autres tems de l’année davantage,
à proportion de l’humidité de l’air, & de la rigueur
des faifons ; de forte qu’en hiver un mois entier ne
fuflit quelquefois pas pour la fécher : ce degré fe
connoît lorfque le mélange ceffant de s’élever, l'eau
qui étoit dans la chaux étant évaporée, elle demeure
dans un état fixe, comme une efpece d’onguent ;
ce tems paffé l'huile de lin s’évapore à fon tour, &
la poudre de marbre mêlée avec la chaux demeurant
intimement liées, fe durciffent & ne font plus
qu’un corps folide.
Si l’on étoit preffé, on pourroit paîtrir dans fes
mains de la chaux éteinte réduite en poudre, avec
trois fois autant de poudre de marbre de Tibur, mêlée
d’huile de lin, avec quoi l’on feroit un maftic
femblable au précèdent.
De la manière de préparer le majlic. Pour préparer
les murs, pavés, & autres chofes femblables à recevoir
la mofàique, il faut y appliquer le maftic ; &
pour cet effet, on enfonce auparavant dans ces murs
de forts clous, à tête large, difpofés en échiquier
efpacés les uns des autres d’environ deux pouces à
deux & demi ; on les frotte enfuite avec un pinceau
trempé dans l’huile de lin: au bout de quelques heures
ou plus, félon l’humidité du tems, on garnit de
majlic le pourtour de la tête de ces clous par petits
morceaux , appliqués de plus en plus les uns fur les
autres, jufqu’à ce qu’étant bien liés fur les murs, ils
ne.forment plus qu’un tout que l’on dreffe alors à la
réglé ; on en tait environ 3 à 4 toifes au plus de
fuite, pour qu’il ne fe puiffe durcir avant que l’on
ait placé les petits morceaux de marbre que l’on
joint bien proprement les uns contre les autres en
les attachant au maftic ; lorfque tout l’ouvrage eft
bien pris, on le polit à la pierre-ponce bien également
par-tout.
Si le mur étoit en pierre dure, & que l’on ne pût
y enfoncer des clous, il faudroit alors y faire des
trous à queue d>arondt, c’eft-à-dire plus larges au
fond que fur les bords , d’environ un pouce en quar-
ré fur la même profondeur, efpacés les uns des autres
de deux pouces & demi à trois pouces, difpofés
en échiquier, que l ’on empliroit enfuite de majlic,
comme auparavant par petits morceaux les uns fur
les autres, & bien liés enfemble. Ces trous affez
près les uns des autres, à queue-d’aronde & remplis
d’un majlic qui, lorfqu’il eft dur, ne peut plus ref-
forrir, forment une elpece de chaîne qui retient très -
folidement la maffe.
On peut encore préparer ces murs d’une autre
maniéré , eh y appliquant des ceintures ou bandes
de fer entrelacées ; mais ce moyen augmente alors
confidérablement la dépenfe.
S’il arrivoit que l ’on voulût faire des portraits ,
payfages, hiftoires & autres tableaux portatifs, tels
que l’on en faifoit autrefois, ce qui s’exécute ordinairement
fur le bois, il faudroit y enfoncer des
clous à large tête, & y appliquer enfuite le majlic ,
delà maniéré que nous l’avons vu.
I IP partie. Des ouvrages de mofàique. La mofàique
étant un compofé de petits morceaux de marbre de
diverfes formes joints enfemble, lés habiles ou-
Tome X .
vriers exigentque chacun d’eux foit d’une feule cou«
leur,de maniéré que les changemens & diminutions
de couleurs & de nuances, s’y faffent par différentes
pierres réunies les unes contre les autres, comme
elles fe font dans la tapifferie pardifférens points
dont chacun n’eft que d’une feule couleur. Aufli
eft-il néceffaire qu’ils foient travaillés Sc rejoints
avec beaucoup d’a rt, & que le génie de l’ouvrier
foit riche, pour produire l’agréable diverfité qui en
fait toute la beauté & le charme. On voit encore
en Italie, quantité de ces ouvrages. Ciampinus
a fait graver la plus grande partie de ceux qui lui
ont paru les plus beaux ; on voit aufli dans plufieurs
de nos m^ifons royales quelques portraits,
payfages , &c. encore exiftans de ces fortes d’ouvrages.
On divifoit anciennement les ouvrages de mofaU
que en trois efpeccs ; la première étoit de ceux que
l’on nommoit grands,qui avoient environ dix pies en
quarré au-moins; on les employoit à tout ce qu’on
pouvoit appeller pavé, expofé & non expofé aux
injures de l’air ; on n’y repréfentoit aucune figure
d’hommes ni d’animaux, mais feulement des peintures
femblables à celles que l’on nomme arabefques ;
on peut voir dans l’art de Marbrerie quantité de ces
fortes de pavés. La deuxieme efpece étoit de ceux
que l’on appelloit moyens, qui avoient au-moins
deux piés en quarré, & étoient compofés de pierres
moins grandes, par conféquent en plus grande
quantité, & exigeoient aufli plus de délicateffe &C
de propreté que les autres. La troifieme efpece
étoit de ceux que l’on nommoit puits, ces derniers
qui alloient jufqu’à un pié en quarré étoient
les plus compliqués par la petiteffe des pierres donc
ils etoient compofés,la difficulté de les affembler
avec propreté, & l’énorme quantité des figures qui
alloit jufqu’à deux millions.
Lu fig. /. PI. I. repréfente un payfage de la première
efpece, que le favant Marie Suarez, évêque
de Vaifon, contemporain de Ciampinus, a apporté
lui-même à Prenefte fa patrie ; on y voit fur le devant
un pêcheur monté fur fa barque parcourant
les bords du Nil.
La fig. a. PI. II. eft un autre payfage de la dernière
efpece, exécuté dans l’églife de S. Alexis à
Rome, dont le fond repréfente le palais d’un prince
fonverain fur les bord du Nil ou de quelque autre
grànd fleuve, au-devant duquel font deux barques-
de pêcheurs, dont l’une va à la voile.
La fig. 3 . repréfente un affemblage de quelques
animaux de diverfes efpeces exécutés fur le pilaftre
qui foutient l’arc de triomphe en face du fanc-
tuaire, dans l’églife de fainte Marie, au-delà du
Tibre.
La fig. 4. repréfente Europe, fille d’Agenor, roi
de Phénicie, enlevée par Jupiter changé en taureau,
trait affez connu dans Ovide. Ce tableau confervé
dans le palais du prince Barberin, porte environ
deux piés & demi en quarré, & a été trouvé dans
un lieu appellé communément V Aréione, proche les
les murs de la ville de Prénefte, parmi les débris
de marbre de différente façon, qu’on a employés
dans la fuite à décorer des colonnes de différens
ordres.
La fig. 5. PL III. eft une ftatue trouvée dans quelques
anciens monumens au-delà de la porte Afinaria,
appellée maintenant la rue Latine de S. Jean. Cette
figure plongée dans l’obfcurité, femble repréfenter
le Sommeil tenant en fa main gauche trois fleurs
appellées/»<m>«, attributs de cette divinité. A l’égard
de ce qu’elle tenoit de la main droite, & que
le tems a fait tomber ; On croit félon la fiéîion des
Poètes qu’elle portoit une corne qui contenoit de
l’eau du fleuve Lethé,
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