
vu ni ha hortenfis , verticillata, ocymi odort, C. B. p.
1 17 . c’eft - à-dire menthe des jardins verticillée , à
•odeur de bafilic ; en anglois ilte verùdllatci garden-
mint, with the frncll o f bajil.
Sa racine eft traçante 6c garnie de fibres, qui s’étendent
au loin de toutes parts. Elle pouffe des tiges
à la hauteur d’un pié & demi, quarrées, un peu velues
, roides, 6c rougeâtres. Ses feuilles font arrondies
, oppofées deux à deux, d’une odeur forte, af-
fez lemblabiés à celles du moyen bafilic ; mais plus
longues, plus pointues, 6c plus dentelées au bout de
M tige.
Des aiffclles des feuilles naiffent des anneaux fer-
Tés de petites fleurs en gueule purpurine , qui forment
un épi, 6c font découpées en deux levres courtes
, fendues de maniéré que ces fleurs femblent découpées
"à quatre fegmens, parce que les deux levres
paroiffent à peine.
Quatre graines menues fuccedent à chaque fleur,
dont lé piftil eft plus haut que dans le pouhot-thym,
6c d’une couleur plus pâle. Toute la plante a une
agréable odeur, balfamique , aromatique ; elle fleurit
en Juillet 6c Août.
La menthe frijée ou crépue, mentha crifpa , verticillata
, de C. B. p. 117. s’élève pour l’ordinaire à trois
piés, 6c ne diffère de la précédente que par fes feuilles
qui font ridées, crépues, & comme gaudron-
nées.
La menthe à épi 6c à feuilles étroites , par C . Bau-
hin , mèntha angujiifolia , fpicata , C . B. p. 1117. 6c
fes fleurs qui forment au haut de la tige 6c des branches
, un épi allongé. Elles font difpofées en gueule
, découpées en deux levres, blanchâtres, femées
<le petits points rouges. L’odeur de cette efpece eft
forte, fon goût eft âcre & aromatique.
La menthe aquatique , en latin mentha rotundifolia,
yalujiris, feu aquatica major , de C. B. p. 217. fe
plaît dans les lieux humides. Ses fleurs font ramaf-
fées en groffes têtes arrondies, 8ç d’un pourpre lavé.
Chaque fleur à quatre étamines faillantes à fom-
mets , d’un rouge plus foncé. Les graines font menues
6c noirâtres. Cette efpece de menthe eft d’une
odeur fort pénétrante.
La menthe aquatique à larges feuilles , eft la même
plante que prefque tous les Botaniftes nomment pou•
lio t, pouliot royal : pulegium, pulegium regium , 6c
par Tournefort, mentha aquatica ,five pulegium vul-
gare, I. R. H. 189. en anglois, the commen penny-
royal.
Ses feuilles approchent de celles de l’origan ; elles
font douces au toucher, noirâtres , d’un goût brûlant.
Ses fleurs font de couleur bleuâtre ou purpurine
, quelquefois blanches 6c quelquefois d’un rouge
pâle.Cette plante croît abondamment au bord des
lieux humides, fleurit en Juillet 6c Août ; & comme
elle eft plus aromatique quand elle eft en fleur ,
c’eft alors qu’il la faut cueillir. Son odeur eft très-
pénétrante , fa faveur très-âcre , 6c très-amere ; la
Medecine en fait un grand ufage.
La menthe fauvage ou le menthaftre, mentha fyU
yejlris , rotundiore folio , de C. B. p. 227. vient fans
culture , répand une odeur plus forte , mais moins
agréable que celle des menthes cultivées.
La menthe de quelque efpece qu’elle foit, contient
une grande quantité d’huile fubtile , confortative ,
& amie des nerfs ; cependant la vertu qu’elle a de
fortifier le ton de l ’eftomac 6c des inteftins, d’arrêter
le hoquet, le vomiffement, la diarrhée, qui naiffent
de l’affoibliffement des vifeeres, n’eft pas feulement
dûe à l’huile dont on vient de parler ; mais
encore à un principe terreftre, quelque peu aftrin-
gent. On tire de la menthe une eau fimple , un ef-
prit 6c une huile diftillée, qu’on trouve dans les
l>outiques. (D. J.)
MeNTHE , ( Chimie, Pharmacie , & Mat. medic. )
menthe crépue des jardins : cette plante eft très-aromatique
, 6c a une faveur âcre 6c amere ; elle donne
dans la diftillation une bonne quantité d’huile effen-
tielle, qui eft d’abord jaune, qui prend bien-tôt une
couleur rougeâtre , 6c qui devient enfin d’un rouge
très-foncé. M. Cartheufer a retiré d’une livre de
feuilles feche^de menthe, cueillie dans le tems convenable
, c’cft-à dire , lorfqu’elle commence à montrer
quelques fleurs, environ trois gros d’huile ; ce
qui eft beaucoup. L’eau diftillée qu’on en retire
dans la même opération eft très-chargée de parties
aromatiques, fur-tout lorlqu’elle a été convenablement
cohobée ; on peut en retirer aufli une eau diftillée
effentielle, très-chargée des mêmes principes.
V o y e^ Eau distillée.
C ’eft aux principes volatils dont nous venons cle
faire mention, que la menthe doit évidemment fes
qualités medicamenteufes ; car M. Cartheufer n’a
retiré de cette plante qu’un extrait qui n’annonce
aucune aûivité , 6c une teinture qui étant rapprochée
n’a fourni qu’une très-petite quantité d’un principe
réfineux.
La menthe tient un rang diftingué, peut-être même
le premier rang parmi les remedes ftomachiques;
c’eft fon eau diftillée que l’on emploie principalement
pour cette vertu : deux autres onces de bonne
eau de menthe font un fecours prefque affuré pour
arrêter le vomiffement, fortifier l’eltomac , en ap-
paifer les douléprs. On la donne encore dans les
mêmes cas en infufion, principalement dans le vin à
la dofe d’une ou de deux pincées ; l’eau diftillée 8c
l’infulion de menthe font aufli de très-grands remedes
contre les coliques venteufes , les coliques 6c les
autres affeôions hyftériques , 6c la fuppreflion des
réglés ; elles lont aufli très-efficaces contre les vers.
L’application de la menthe en forme de cataplaf*
me fur Jes mamelles eft donnée par plufieurs auteurs
comme un remede éprouvé, pour refoudre le lait
coagulé dans ces parties ; quelques gouttes d’huile
effentielle foit feule , foit mêlée à un peu d’huile
d’olive peut en temperer l’âcreté qui feroit capable
d’enflammer la peau ; cette efpece d’épithème, dis-
je , eft recommandé contre les foiblefl'es d’eftomac
6c le vomiffement habituel. Une pareille application
fur la région hypogaftrique paffe pour capable
de rétablir l ’écoulement des réglés ; l’huile par in--
fufion qu’on prépare avec cette plante , pofl’ede à-
peu-près les mêmes vertus que le mélange dont nous
venons de parler , mais dans un degré inférieur.
Cette huile par infufion eft véritablement chargée
des principes médicamenteux de la plante ; elle doit
être mife au rang des remedes extérieurs puiffam-
ment refolutifs 6c propres à appailer les douleurs.
On trouve dans les boutiques un fyrop fimple de
menthe, qui, s’il eft préparé comme il doit l’être par
la diftillation, poffede les vertus réunies de l’infitf
fion 6c de l’eau diftillée, confiderablement affoiblies
cependant par le fucre, ce qui le rend moins propre
aux ufages principaux & eflëntiels de la menthe.
Les feuilles de cette plante entrent dans l’orviétan
, l’eau vulnéraire, l’eau de lait alexitere, l’eau
générale, l’élixir de vitriol, la poudre contre la rage
, la plante feche entre dans les tablettes ftoma-
chiques , les fleurs dans le vinaigre prophylattique,
6c le baume tranquille, le fuc dans l’emplâtre de be-
toine, le fyrop dans les pillules fine quibu s l’huile
effentielle dans le baume nervin 6c l’emplâtre fto-
machal. (b)
Nota, c’eft par inadvertance qu’on a renvoyé de
Yart. Eaux distillées à celui-ci, pour y trouver
dans la defeription de l’eau de menthe compofée, un
exemple d’une eau diftillée compofée , proprement
dite. L’eau de menthe , compofée des boutiques, eft
fpiritueufe
M Ë N
fpiritueufe comme l’eau de meliffe compofée, 6c
toutes les.eaux diftillées compofées, ufuelles.
Menthe SAUVAGE ( Matière med.~j menthajlre.
La menthe fauvage tue les vers comme les autres menthes
; elle eft utile dans J’afthme, peut provoquer les
mois, 6c „contre la dureté de l’ouie. Elle entrevauili
dans les bains utérins 6c nèrvins ; phifieurs àppii
quent.dans la feiatique cette plante pilée en maniéré
de cataplamé fur la partie malade : on affure qu’elle
y excite des veflîes., qui venant à erevêr, calment
la douleur. Tournefort dans fon hijloire des plantes
des environs de Paris , dit .que la tïfane de cette
menthe eft bonne pour les vapeurs. Suite de la matière
medicale de Geoffroy,
Les Médecins ne fe.fervent.prefque,point de cette
plante, quoiqu’elle.foit très-bonne contre les-vers;
cette vertu eft prouvée par l’experience confiante
des pavfans de plufieurs provinces qui en font prendre
le fuc à leurs enfans attaqués de vers, avec beaucoup
de fiiccès , & qui la leur appliquent aufli pilée
fur l’eftomac dans le même cas , moins utilement
que beaucoup de médecins ne feront tentes de le
penfer.
Cette plante entre dans l’éleéluaife de baies de
laurier 6c dans les trochifques de myrrhe. (Æ)
MENTHE-COQ, ( Botan. ) efpece de tanaifie ,
comme fous les noms vulgairesde menthe-coq-, herbe
de coq, ou coq des jardins, coflus hortorum de:> boutiques
, mais par Tournefort, tanaceturn hortenfe ,
foins & odore mentha.
La racine de cette petite plante eft aufli affez fem-
blable à celle de la menthe, oblique , ronde, garnie
de plufieurs fibres. Elle pouffe des tiges à la hau teur
d’environ deux piés,-cannelées, velues, ra-
meufes, de couleur pâle; fes feuilles font oblon-
gues, approchantes de celles delà pafferage, dentelées
dans leurs bords, de la même couleur que les
tiges, rarement découpées, d’une odeur forte 6c
agréable, d’un goût amer & aromatique.
Ses fleurs naiffent comme celles de la tanaifie en
bouquets, ou petites ombelles , aux fommets des
tiges 6c dès branches, ramaffées & jointes enfemble
en rond, d’une couleur jaune dorée. Quand ces
fleurs font tombées, il leur fuccede des femences
menues & fans aigrette, oblongues , applaties, enfermées
dans le fond du calice de la fleur.
^ Cette plante fe trouve dans prefque tous les jardins
où l’on fe plaît à la cultiver, & où eliefe multiplie
fort aifément. Elle fleurit en été, mais affez
tard, 6c fubfifteenfin jufqu’à la fin de l’automne. On
tire quelquefois de cette plante une eau diftillée , 6c
une huile par infufion, qu’on nomme improprement
huile de baume. ( D. J.')
M ENTHE- COQ, ( Mat.méd. ) coq , herbe du coq, coq
des jardins, grand baume. Cette plante a beaucoup
d’analogie avec la tanaifie 6c avec l’abfynthe , auxquels
on la fubftitue quelquefois .dans tous les cas.
Mais elle eft principalement & particulièrement
connue comme fervant à préparer une huile par
infufion , appellee à Paris huile de baume, qui eft
un remede populaire 6c domeftique des plaies &
des contufions, 6c qui vaut autant , mais non pas
mieux que toute autre huile par infufion , chargée
du parfum & de l’huile effentielle d’une ou de plufieurs
plantes aromatiques.
L'herbe du coq eft employée aufli quelquefois à titre
d’affaifonnement dans, quelques ragoûts vulgaires.
Elle entre dans l’onguent martiatum 6c dans le
baume tranquille. ( b )
MENTION, f. f. ( Gram. ) témoignage ou rapport
par écrit ou de vive voix. Combien de grands
hommes dont les noms font tombés dans l’ojubli, 6c
à qui nous ne donnons ni larmes ni regrets, parce
Jyme <3T<
M E N 3 Ai
qu il ne s eft trouve auctin homme facréqui en ait fait
mention. Cet homme facré, c’eft lepoëfe ou l’hifto-
nen. il y a tel perfonnage aujourd’hui qui fe pfo'met
do longues pages dans 1 hiftoire, & qui n’y occupera
pas une ligne fi elle eft bien faite. Qu’a-r-.l fait pour
qu on tranlmetie fon nom à la poftérité ? Il y en a
tel autre qui rie s’eft fignalé que par des forfait s , qui
leroit trop heureux s’il pouvoit fe promettre de mourir
tout entier, 6c qu’on he fera non plus mention de
lui que s’il n’eût pas exiftéi
MEN T O N , f. m. (Anatomie. ) c’eft la partie
moyenne de la mâchoire interieuret Poyc? Ma-
Menton , f Jardinage. ) ce font les trois feuilles
de la fleur d’iris qui s’inclinent vers la terre. V. Iris.
Menton , ( Maréchal. ) on appelle ainfi dans lè
cheval la partie de la mâchoire inférieure qui eft immédiatement
fous la barbe» f^oye^ Barbe*
• Menton, ( Géog.) petite ville d’Italie, clans la
principauté de Monaco. Elle eft près de }i-mer, fur
la côte occidentale de la riviere de Gènës* à 5 lieues
de Vintimiglia , 6c 1 de Monaco* dont elle dépend
depuis 1346, que Charles Grimaldi * gouVerrteur dë
Provence 6c amiral de Genes, en fit l’achat. Long-,
-iS. 10. lati félon le pere Laval , 43**. sa!, a i --.
( & . j :) 4
MENTONNIERE, adj. eh Anatomie; fe dit des
parties relatives au menton.
Le trou mentonnier antérieur. Le trou mentohnier
poftérieur. /^ « {M âcho ire.
L’artere mentonnière. Voyc{ Maxillaire*
Mentonnière,-{Docimaflique. ) on nomme ainfi
une plaque de fer, placée horizontalement au-devant
& au-bas de l’entrée de la moufle dans le fourneau
d’efiai. Cetre plaqué fert à fupporter des charbons
ardens qu’oncmjt à c< tte entrée bii bouche,
lorfqu on veut augmenter , par ce moyen , la chaleur
intérieure de la moufle. On y pofe aufli les efi*
fais, pour les refroidir lente ment à mefure qu’on les
retire. Tiré du Jchlutter de M.Hel ot.
MEN f ZELE, men^elia, ( Botan. ) genre de plante
à fleur enrôle , compofée de plnfieurs-pétaleS dif-
poiés en rond, êclbulenus par Un calice dont le piftrl
devient dans la fuite unfrnit en ibrme.de tuyau îfienr-
braneux 6c rempli de petites femences. Plumier, nova
plant, amer. gen. Poye^ Plante.
MENU., adj. ( Gram. ) terme relatif à la maffe4
.C’eft l’oppofé de gros 6c de groffier. On réduit les
corps en poudres menues ou groffieres. On dit* ces
parties de l’édifice font trop menues; alors il eft fÿ-
nonymé à maigre. Foye^ , dans les articles fuivans *
d’autres acceptions de c c mot.
Menues dîmes. ( Jurifpmd. ) Foyt{ au mot Dîmes
Y article Menues dîmes.
Menus plaisirs ou Jlmplement Menus, (^JJill*
mod.) c’eft chez le roi le fonds deftiné à l’entretien
de la mufique tant de la chapelle que du concert de
la reine, aux frais des fpe&acles, bals , 6c autres
fêtes de la cour.
Il y a un intendant, un tréforier , un contrôleur,
6c un caiflier des menus , dont chacun en droit foi
eft chargé de l’ordonnance des fêtes, d’en arrêter ,
vifer 6c payer les dépenfes.
Menu , ( Comm. ) on entend par c e terme, dans
les bureaux du convoi à Bordeaux, toutes les mar-
chandifes .généralement quelconques qui doivent
droit au convoi, 6c qui fe chargent fur les vaiffeaux
à petites parties.
On appelle regijlre du menu un des regiftres du receveur
du convoi, où on enregiftre toutes ces marcha
ndifes & les droits qu’elles payent.
On nomme aufli ijfue du menu les droits deforfie,
qui font dûs pour les marchandifes qui fortent en petite
quantité.
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