cedent chacune egalement l.a baie de leur cylindre,
6c qui contre cette bafe ont tout au plus le même
diamètre que les trous des paillons que l’on veut
faire. La fig. 8. repréfente en pcrfpc&ive le côté du
eoupoir.
19. La matrice^ B étant loutenue folidement,
on applique fiir elle la face limé:c 6c plate de la lame,
comme on le voit dans la fig. c). enforte que deux
trous«, A, d’un même rang fi: trouvent, l’un a au
centre x du c:ercle,/#. 7 , 6c l’autre b, fig. 3 , au
centre r , fig. y ; puis abaiffant le eoupoir B ,fig. c),
enforte que le;s deux pointes e , n , enfilent les trous
a , b , on donne un coup de rnaillet fur la tête du
eoupoir, qui 1e fait entrer dansi le trou de la matrice
& couper nettement le paillon, lequel tombe fur la
matrice. On répété cette opération fur chaque couple
de trous de chaque rang de la lame, de forte
qu’à chaque coup de maillet on coupe 6c chafle un
paillon.
20. On comprend bien que pour le fuccès de cette
opération , il ne s’agit pas feulement d’enfiler les
deux trous de la lame par les deux pointes du eou-
poir , mais qu’il, faut de plus que le bout du eoupoir
correfponde 6c foit dirigé bien perpendiculairement
à l’ouverture de la matrice , fans quoi le eoupoir
n’y entreroit pas & ne couperoit pas le paillon.
21. Pour cet effet on a une efpece de petite enclume
, F G , fig. 11, d’environ deux pouces à deux
pouces 6c demi de longueur F G , qui s’attache à l’étau
par une languette H K. La fuperficie fupéricure
de cette enclume eft entaillée dans fa largeur pour
y larder avec force la matrice D E , & l’enclume eft
percée perpendiculairement 6c directement fous l’ouverture
a de la matrice, d’un trou un peu plus grand
que cette ouverture. L’enclume eft encore percée
perpendiculairement vers le milieu de fa furface fu-
périeure en B , d’un trou quarré ou de toute autre figure
que ronde : dans ce trou paffe très-juftement,
quoique librement, le bout d’un poinçon A B , qui.
porte un bras e f auquel eft attaché fortement en g le
eoupoir b g qui traverfe ce bras , 6c que Pon ajufte
folidement dans la direction que l’on a dit être nccef-
faire article ao. En L eft un talon qui comme le bras
e f eft d’une même piece avec le poinçon A B .j ce
talon fert à retenir folidement la tête du eoupoir qui
s’appuie contre.
21. Ainfi l’ouvrier tenant des doigts ,de fa main
gauche,non le eoupoir, mais le poinçon^ B auquel
il eft attaché , il le leve & baiffe à fa volonté , fans
que le bout B forte entièrement de fon trou ; de forte
que le bout b du eoupoir fe trouve toujours dirigé
parfaitement au trou a de la matrice, qui eft ce que
l’on demandoit.
23. L’ouvrier place un petit coffret ou petite boëte
ouverte entre les mâchoires de l’étau fous le trou
de la matrice , pour recevoir les paillons qui tombent.
Fabrique des crochets. 24. Pour faire les crochets
on pique des lames femblables à celles dont on fait
les paillons, & de la même épaiffeur ; on les pique,
dis-je, avec un poinçon A , fig. 12 , dont les deux
pointes A i ont entr’elles le même efpace.que la longueur
d’un crochet, comme on voit dans la figure
où l’on a exprimé la figure des crochets par des lignes
ponCluées. L’on pique d’abord les deux trous
a n àlafois & d’un feul coup de maillet; enfuite
mettant la pointe h dans le fécond trou n , la pointe i
par un fécond coup fait un troifieme trou g , & ainfi
du refte. On continue à piquer ; on. lime les bavures
, & on repique ces lames tout comme, on l’a dit
ci-devant des lames des paillons , articles 1 4 , rS ' iÇ. j
25. On coupe auffi les crochets par un infiniment
( fig. i J - ) femblable en toute chofe à celui des pail- j
Ions fig. 11, ayeç cette feule différence que le bout
du eoupoir A , fig, ,3 , & l’ouverture B de la ma-.
tn c e , au lieu d’avoir la figure du paillon comme ci-
devanjt, ont celle d’un crochet, 6c que le bout du
eoupoir ne porte qu’une pointe a qui entre dans le
bout de la lame qui doit être celui du crochet.
Cinquième operation. Faire les coapilles. 26. Pour
faire les coupilles on prend un nombre de fils d’acier
A B }f ig . '4 > d’une longueur arbitraire d’environ
cinq à lix pouces , 6c d’un diamètre un tant.foit peu
plus grand que celui des trous des paillons ; on fait
une pointe à chaque bout du fil d’une longueur A d
o u f B, d’environ deux à quatre lignes. Pour cet effet
on prend un bout G (fig. 16. n°. 1. ) d’un de ces fils
avec une tenaille ou pince G C dont les .mâchoires
fe ferrent par une vis E F , 6c dont la queue C entre
en B dans un manche de bois A B : on attache un
morceau de,buis ou d’os K à l’étau ; 6c après y avoir
fait une petite entaille en db pour y loger une partie
du diamètre du bout du fil, on tient de la main gauche
le manche A B de la pince, 6c en le pirouettant
fur fon ax e , on paffe & repaffe fur le bout du fil db-
une lime plate 6c douce que l ’on tient de la main
droite.
Sixième operation. Coupiller les paillons. 27. Ayant
préparé de cette maniéré les deux bouts d’un affez
grand nombre de fils , on s’en fert pour coupiller les
paillons de la maniéré fuivante : on tient, fig. iS. n.
2. entre les bouts du pouce 6c de l’indicef? 6c A de la
main gauche , un paillon ou , fi l’on v eu t, un crochet
E e ; enfuite avec une pointe C D , dont on
prend le manche F de la main droite, on enfile deux
paillons G H , dont il y en a un tas fur la table ou
établi de l’ouvrier, obfervanten les enfilant que les
faces plates del’un 6c de l’autre d’oii on a ôté les mamelons
, foient intérieures 6c fe regardent mutuellement.
On les porte ainfi entre les deux doigts de la
main gauche en g 6c h , enforte qu’ils embraffent en-
tr’eux le bout e du paillon ou crochet eE , 6c que les
trois trous qui doivent être coupilles enfemble foient
dans une même direction : alors ferrant des doigts
ces trois paillons dans cet état, on retire la pointe
; c d que l’on quitte pour prendre un des fils préparés
ci-devant article 2 6 , dont on paffe une de les poin-
■ tes par les trois trous, la faifant entrer par l’ouverture
m, l’on pouffe cette pointe auffi avant que l’on
peut avec les doigts ; mais comme les doigts feuls ne
peuvent pas la faire avancer affez fortement , on
prend de la main gauche ce fil, auquel tiennent pour
fors ces trois paillons , & on l’attache à l’étau de la
maniéré que lafigl if ile repréfente , laiffant un ef-
pace entre les mâchoires de l’étau 6c les paillons.
On applique enfuite fur ces paillons une efpece de
pince ou brucelle A B , fig. \y, de maniéré que la
pointe D du fil paffe entre fes deux jambes A B ,
A C ; puis tenant cette brucelle de la main gauche
par fa tête A , on donne un petit coup de marteau
fur cette brucelle, qui fait entrer le fil auffi avant
qu’il eft poffible dans les trous des paillons.
28. On ôte la brucelle , on détache le fil de l’étau ;
& tenant ce fil A B , fig. 18, de la main gauche, on
prend de la droite de petites tenailles à mâchoires
tranchantes, dont on coupe le fil de part & d’autre
des paillons contre leurs faces extérieures. Ici il faut
obferver que comme ces faces extérieures, ont été
rendues concaves autour de chaque.trou en perçant
ces trpus ( Voycç_ Varticle, i5 au commencement ) -, delà
il arrive qu’en appliquant le tranchant des mâchoires
A , fig. ic), contre les bords an de cette concavité
, on coupe la coupille en A à l’alignement de
ces bords a n : de forte que .les extrémités b , b de
cette coupille excédent k fond de cette concavité.,
qui fera remplie toutrà-L’heure par la têté que fon,
formera de cet excédent.
29. Pour former çes deux têtes , on tient les pail;,
Tons de la main gauche , fig. 20 , on les applique à
plat fur une des mâchoires de l’étau, de maniéré que
la coupille foit dans une fituation perpendiculaire à
l ’horifon , 6c s’appuie par un bout fur cette mâchoire
6c frappant à petits coups fur l’autre bout a de la coupille
; on lui fait prendre peu-à-peu la forme d’une
tête plate par-deffus , laquelle remplit ladite concavité
du paillon. On retourne enfuite ces paillons le
deffus deffous, pour en faire autant de l’autre côté
à l’autre bout de la coupille.
30. On vient de joindre 6c de river les deux paillons#
A, (fig. /J) au paillon ou crochet.# c. Maintenant
les deux paillons g , h , entre le pouce
6c l’indice de la main gauche , fig. 2 1 , on prend
avec la pointe CD un feul paillon k , que l’on porte
aux bouts des doigts & que l’on fait entrer entre les
deux paillons,#, A, enforte que les trois trous par où
doit paffer la coupille foit dans une même direction,
puis preffant des doigts ces trois paillons#, A, k, on
ote la pointe CD . On prend un des fils d’acier, dont
on enfonce la pointe dans ces trous par l’ouverture
m ; 6c du refte , on enfonce davantage cette pointe
avec les brucelles , on la coupe & on la rive tout
comme on la dit ci-deffus, art. 2 7 .2.8. 29.
Septième opération , égayer La chaînette. 31. La lime
d égayer A B .fig. 22 eft une lame d’acier d’environ
4 à 5 pouces de longueur , 6 lignes de largeur, 6c une
ligne & demie à 2 lignes d’épaiffeur. Sa coupe tranf-
verfale D N fait voir que les bords ou épaiffeur de
la lime font arrondis, 6c ils le font dans toute la longueur
de la lime. Cette lime eft improprement nommée
ainfi , car elle n’eft pas taillée. On attache cette
lime à l’étau dans la fituation où elle eft ici repré-
fentée, & après avoir mis lin peu d’huile d’olive le
long dè la chaînette , on la met à califourchon fur
cette limé. On prend deux lames de fer E F , E F ,
nommées poignées, ayant chacune environ 3 ou 4
pouces de longueur, 6,à 9 lignes de largeur 6c une
épaiffeur telle que l’on puiffe accrocher le crochet
des bouts de la chaînette à l’un des deux petits trous
qui font aux extrémités des poignées. Ayant donc
accroché ces poignées l’une à un bout de la chaîne
6c l’autre à l’autre, on prend une poignée de chaque
main 6c les tirant alternativement, on fait paffer
6c repaffer la chaînette fur le bord de la lime environ
line douzaine de fois de chaque côté de la chaînette
où elle reçoit un affez grand frottement. Tandis que
l ’on fait courir ainfi la chaînette fur la lime , elle fait
d’abord un angle d’environ 50 à 60 degrés dont le
fommet eft fur la lime, 6c peu-à-peu en rapprochant
les mains l’une de l’autre , l’angle diminue jufqu’à
environ 30 à 40 degrés , ce qui augmente le frottement.
Par cette opération, on égaye en effet, ou plutôt
.on commence à égayer 6c à adoucir le mouvement
de toutes les charnières formées par les paillons
6c les coupilles.
Huitième opération, limer là chaînette. 32. On attache
à l’étau le bâton à limer ; c’eft un cylindre de
bois de buis A B , fig. 23 , d’environ un pouce 6c
demi de diamètre , & d’une longueur excédant celle
de l a chaînette. A un bout B du bâton eft planté un
petit crochet, où l’on accroche un bout de la chaînette
, laquelle on tient tendue fur le bois cylindrique
en appuyant un doigt de la main gauche fur
l ’autre bout A de la chaînette ; puis de la droite, on
paffe une lime douce ordinaire C D fur toute fa longueur,
promenant cette lime parallèlement à elle-
même de A en B 6c de B en A, jufqu’à ce que toutes
les têtes des coupilles ne faffent qu’un feul 6c même
plan bien uni avec les faces des paillons. On fait
cette opéràtion fur chacune des deux faces de la
chaînette.
33• Après avoir ainfi limé les deux faces de la
chaînette, on lime très-légerement fes deux côtés ,
& pour cela on fe fert d’une petite lime cylindrique
A B ,fiig. 2 4 , terminée à l’un de fes bouts par un
bouton. Cette lime qui eft taillée très-finement tout-
autour , a environ une ligne 6c demie à deux lignes
de diamètre. On l’attache par le bout B à l’étau , &
on fait courir la chaînette fur cette lime de la même
maniefe qu’on la fait courir ci-devant fur la lime à
égayer, art. 3 1, mais très-légerement, 6c feulement
une ou deux fois de chaque côté de la chaînette.
34; En limant ainfi la chaînette fur fes faces 6c fur
fes côtés, on a formé des bavures qu’il faut ôter ;.
on a auffi un peu déformé les paillons qu’il faudra
reformer. Les bavures font fur le fommet des angles
plans formés par les faces & les côtés de la
chaînette. O r , pour les abattre, on remet la chaînette
fur la lime à égayer dont on a parlé ci-deffus, art. 31
la pofant dans une coche g , fig. 26, femblable à celle
C , 6c pratiquée fur le bord de la lime ; & tandis
qu’une perfonne fait courir la chainette dans cette
coche , une fécondé perfonne tient une lime plate
extrêmement douce A B qu’il appuie par un point b
d’un de fes angles plans fur le bord de la lime à
égayer, & par un point a d’une de fes faces fur un
des angles plans de la chaînette très-légerement. La
coche dans laquelle court la chaînette, l’empêche de
fuir fimpreffion de la lime A B. Cette impreflion
doit etre fort legere, 6c la chaînette ne doit courir
qu’une ou deux fois pour chacun de fes quatre angles
; après avoir fait cette opération fur l’un de ces
quatre angles , on fent bien de quelle façon il faut
tourner la chaînette pour la faire fur les autres.
3 5. Pour reformer les.paillons, on attache à l’étau
la lime à reformer D F , fig. 2C, qui eft à-peu-près
de la même longueur , largeur 6c épaiffeur que la
lime à egayer , art. 31 ; mais dont la différence eft
telle que la lime à égayer eft par-tout de même épaiffeur
, ayant feulement fes bords arrondis , comme
la repréfente fa coupe tranfverfale a b , au lieu que
la lime à reformer diminue d’épaiffeur depuis le milieu
de fa largeur jufque à fes bords qui fontprefque
tranchans, comme les repréfente fa coupe tranfverfale
d f. De plus, la lime à reformer eft taillée comme
une Lime très-douce, au lieu que l’autre ne l’eft
pas du tout. On fait courir la chaîne quatre, cinq ou
fix fois légèrement de chaque côté fur le tranchant
de cette lime. On fe fert indifféremment de certe
lime ou du tranchant A B ,'fig. 2 7 , d’un burin ordinaire.
Neuvième opération , tremper la chaînette. 36. Maintenant
la chaînette eft faire , il ne s’agit plus que de
la tremper, la revenir & la polir. Pour la tremper ,
on la roule en fpirale autour d’un chalumeau comme
on le voit fig. 2 8. On la fait gliffer ainfi roulée
jufqu’au. petit bout^du chalumeau, pour l’en fortir
6c la mettre en cet état dans un creux pratiqué dans
un gros charbon noir de fapin ; enfuite avec le chalumeau
on fouille la flamme d’une chandelle dans
ce creux qui fait rougir la chaînette , jufqu’au degré
que les ouvriers appellent couleur de cerife ; alors on
la jette dans un vafe contenant une affez grande
quantité d’huile d’olive , pour qu’elle fumage fur la
chaînette : on retire enfuite cette chaînette toujours
enveloppée fur elle-même, on la fufpend en cet état
dans la flamme de la chandelle qui alume J’huile
dont elle eft couverte , & c’eft ce que Tes ouvriers
appellent revenir la chaînette ; l’ayant laiffé brider
un moment, on la rejette dans l’huile. Cette opération
eft délicate , car félon que la chaînette fera trop
ou trop peu revenue,elle fera trop molle ou trop dure
pour l’ufage.
Dixième opération , polir la chaînette, y j. On fort
la chainette de l’huile ; & fans l’effuyer, on l’étend
fur le bois à limer , art. 32. 6cfig. 23 ; & au lieu de
paffer une lime fur les deux faces, comme l’on a fait