qu’ils repréfentoient Dieu fous la figure humaine.
Nous femmes redevables à cette erreur de je né
fais combien de belles peintures du Pere - Éternel,
qui ont immortalifé le pinceau qui les a faites, dé-
corërif aajOitrd’hui plüfieürs autels, & fervent à fou-
tenir la foi & la piété des fîdeies, qui fou vent ont
befoin de ce fecôurs.
MANETS ou APPLETS, terme de pêche. Voye^
Maquereaux.
MANFÀLU, ( Géog. ) lés voyageurs écrivent ce
rfiot diverfement, les uns Monfalu, d’autres Maufe-
lou, d’àtifres Monftlout, d’autres Momfallot, 5ce.
Le fi'éur Lucas dit que c’eff une ville de cônféquence
dé la haute Égypte , fituée près du Nil à‘ l’oueft;
qü’élle eft fermée de murs, que tous lés bafars font
Couverts, c’éft-à-dire toutes les rues ; & que la plupart
désh'abitans y travaillent èn toiles. On la donne
pour être la capitale d’un des vingt-quatre gouver-
nemens de l’Egypte, 8c la réfidence d’un bey. Le
grand feignéur y fient des janiffaires & des fpahis en
garhifori , pour empêcher les incurfions des Arabes.
Elle eft à cinq Iiéùës au-deffous de Siouth. Long. 4 g ,
z y , lai. z C y éà. (D .J . )
MANFREDONIA, ( Géog. ) petite ville d’Italie,
au royaume de Naples , dans la Capitanate, ait pié
du iriont Saint-Ange, avec uri archevêché. Elle a été
bâtie èh 1256 par Mainfrôi, bâtard de l’empereur
Frédéric II. ôcs’eft accrue des ruines de ^ancienne
Siponte qui en étôrt à un mille. Les Turcs la prirent
en 1626 , 8c (’abandonnèrent après y avoir mis le
feu. Elle eft fur le golfe de même nom, connu des
Latins fous le nom de fipontinus Jînus, à 1 5 lieues
N. de Cirënza', 20 N. O. de Bàri, 40 N. E. de Naples.
Long. 33 j j j , lat. 41 , j o . ( Z) ./.)
MANGABA , f. m. {Hifi. nat. Bot.") grand arbre du
Èrefil, qui ne fe trouve qu’aux environs de la baie
de tous les Saints. Il a l ’ecorce du hêtre 8c la feuille
du. frêne. Ses feuilles font toujours vertes , & il ne
s’en dépouille jamais. Il porte du fruit deux fois par
année ; fes boutons font bons à manger, quand ils
s’ouvrent il en fort une fleur femblable au jafmin ,
8c qui ne lui cede point pour l’odeur. Le fruit eft
jaune 8c tacheté de noir, il renferme des pépins qui
fe mangent avec l’écorce ; le goût en eft charmant,
8c ce fruit eft d’une facile digeftion. Les Brafiliens en
font une liqueur femblable à du vin. Ses feuilles 8c
fon fruit, avant d’être mûr, donnent une liqueur
laïtëüfë , àmere 8c vifqueufe.
MANGAIBA, f.m. ( Botan. exot.) arbre du Bre-
f il, prunifere , à fruit de figure arrondie, contenant
un grand nombre de graines. Cet arbre très-beau
fleurit au mois d’Août, 8c eft chargé de fruits pendant
neuf mois de l’année. Il fe multiplie tellement
qu’il remplit des forêts. Il eft grand comme un de
nos pruniers, 8c fe cultive dans les terres graffes.
Ses feuilles font petites, oblongues , dures, rangées
l’une vis-à-vis de l’autre, fur une branche qui
en porte plufieurs. Elles font d’un beau verd marquées
dans leur longueur de plufieurs filions para-
lelles, très-menus. Ses fleurs font petites, blanches,
fort odorantes, 8c en étoile , comme celles du jafmin.
Son fruit eft rond, reffemblant à un abricot,
de couleur dorée/mélangée détachés rouges. Il eft
couvert d’une peau fine, 8c contient une pulpe moël-
leufe, fucculente, fondant dans la bouche, d’un
goût délicieux, contenant cinq ou fix petites graines
jaunes. Il achevé fa maturité après être tombé
de l’arbre. Si on le cueille avant le tems, il a un
goût ftyptique, amer , 8c eft aftringent ; mais quand
il eft mûr, il humeâe, appaifel’ardeur de la fievre,
8c lâche le ventre ; voyez Pifon, Marcgrave 8c Ray.
É M
MANGALIS, f. m. ( Comm.) petit poids des Indes
orientales qui pefe environ cinq grains. On ne s’en
fert que pour pefer les diamans, les émeraudes Sc
les autres pierreries fe pefant par catis dé trois
grains chacun. Le mangalis eft different du mangdin.
V?yeç ci-après MANGELIN. Diclionn. deComm. (G}
MaNGALOR ou M ANGUELOR, ( Géog. ) ville
de l’Inde. fur la côte de Malabar, appartenant au roi
de Banguel.Long, g z , 4 J , lac. / j , <T, félon les PP.
Thomas 8c Cla v a , jéfuites.(Z>. J. }
MANGANESE, MAGALAISE , MAGNÉSIE ,
MAGNÉSE , f. f. ( Hiß. nat. Minéralogie. )“ magne-
fia , fubftance minérale affez femblable à l’aimant;
elle eft d’un gris noirâtre, compofée à l’intérieur de
ftries comme l’antimoine,,fans que la mafie totale
ait une figure reguliere ÔC déterminée. Wallerius en
compté quatre efpeces ; fa voir , r°’. la manganefe
ou magnifie compa&e ou folidé, la manganefe ftriée,
la mariganefe par écailles , 8c la manganefe dont les
parties -font cubiques. Quelques gens ont diffingué
h. manganefe en mâle ôc en femelle, mais la différence
étoit uniquement fondée furie plus ouïe moins
de longueur des ftries dont elle éfoit compofée.
Cette fubftance fe trouve- en Piémont ; il s’en
rencontre aulîi en Styrie, en Mifnie , en Bohème ,
en Siléfie, en Norvège Sc en Angleterre, &.c. Quelques
auteurs François femblent avoir confondu la
manganefe avec le périgueux qui eft une pierre noire ;
d’autres Pont confondue avec le cobalt ou le laffre.
Henckel 8c Wallerius ont cru que la manganefe était
une mine de fer qui en contenoit très-peu à la véri*
té ; mais M. Pott a fait voir dans les mijcellaneabero-
liiienfia, année /740 , que cette fubftance pure ne
contient pas le moindre atome de fer , 8c lorfqu’il
s’y en trouve ce n’eft qu’accidentellement, 8c ce
métal n’eft point effentiel à fa compofition. Voyez la
Lithogéog no(îe , tome II. p. z£i.
L,e plus grand ufage de la manganefe ou magnifie eft
dans les verreries ; ort s’en fert pour nettoyer le
verre , & le dégager de la couleur verte qui lui eft
très-ordinaire , voilà pourquoi on l’a quelquefois
appellée le favon du verre. Mais pour que la manganefe
produite cet effet, il faut avoir grand foin de
prendre un jufte milieu, 8c de n’en mêler ni trop, ni
trop peu, à la fritte, c’eft-à-dire, à la compofition
du verre ; en effet, en en mettant trop, le verre de-
viendroit d’une couleur brune 8c enfumée, en en
mettant trop peu, il feroit trop blanc ; c’eft de-là ,
fuivant M. Henckel, que vient la différence qui fe
trouve entre le verre de Venife , qui eft ordinairement
noirâtre parce qu’on y fait entrer trop de manganefe
, 8c le verre de Bohème qui eft blanc comme
du cryftal. Î1 faut auffi obferver de laiffer le verre
affez long-tems en fufion , pour que la manganefe ait
le tems de le nettoyer 8c de le débarraffer parfaitement
de fa verdeur. Avant que d’employer cette
fubftance à cet ufage on aura foin de la calciner, ou
de la griller parfaitement pour la dégager des matières
étrangères qui pourroient nuire à la couleur du
verre. En mêlant une certaine quantité de cette manganefe
grillée avec du verre ,- on pourra lui donner
une couleur d’un très-beau rouge. Les potiers fe fervent
aulîi de la manganefe pour donner un vernis ou
une couverte noire à leurs poteries.
Les Alchimiftes, accoutumés à pervertir toutes
les dénominations, ont donné le nom latin de ma-
gnefia à plufieurs fubftances qui n’ont aucun rapport
avec celle que l’on vient de décrire. C’eft ainfique
Rulandus dit que la magnifie efi la même chofe que la
marcajjite , qui fe combine avec le mercure & qui forme
avec lui une maffe blanche & caffante ; dans un autre
endroit il dit que c ’eft la matière de La pierre philofo-
phale, enfin il la confond avec le bifmuth. D ’autres
auteurs ont entendu par-là le mercure tant véritable
que celui des métaux ; d’autres ont défigné fous ce
nom le cobalt 8c la pyrite, Voyef& Pyrithologie, ch. i f
Il ne faut point confondre la fubftance dont il s’agit
ici avec celle que les Chimiftes appellent magnifia
ou magnifie blanche , qui eft un produit de l’art.
Voye^ Magnésie. ( — )
. MANGARZAHOC, 1. m.{Hifi.nat.) grand animal
quadrupède de l’îlede Madagafcar, que l’on regarde
comme un onagre ou ânefauvage, 8c qui fait braire
comme lui.
MANGAS, f. m. ( Hifi. nat. Bot.') fruit des Indes
orientales, qui eft très-commun dans l’île de Java.
Son goût furpaffe celui de nos meilleures pêches ;
l’arbre qui le produit reffemble à un n oyer, mais
dont les branches font peu touffues 8c chargées de
feuilles. Ce fruit eft oblong, d’un verd jaunâtre, t irant
quelquefois fur le rouge; il renferme un noyau
très-amer, mais qui rôti fur les charbons, ou confit
dans dufucre perd fon amertume ; on vante fa vertu
contre le flux de fang & contre les vers. Il y a encore
une efpece de mangas, que l’on regarde comme
un poifon très-fubtil.
MANGASEJA.(Géog.) Le Brun écrit Mungafeja ;
ville de Tempire ruflien dans la partie feptentrionale
de la Sibérie , dans la province de Jenifcéa, fur la
droite de la riviere de Jenifcéa vers le cercle polaire ,
au 105 degré de longitude. { D . J. )
MANGELIN , f. m. ( Commerce. ) poids dont on
fe fert pour pefer les diamans aux mines de Raolcon-
da 8c de G an i, autrement Coulours. Le mangelin de
ces deux mines pefe un carat outrois quarts de carat,
c ’eft-à-dire , fept grains. Il y a auffi dans les royaumes
de Golconda & de Vilapour des mangelins qui
pefent un carat & trois huitièmes de carat. Les mangelins
de Goa dont fe fervent les Portugais,ne pefent
que cinq grains. On les nomme plus ordinairement
mangalis. Voye{ MANGALIS. Qictionnaire de Commerce.
{ G )
MANGEOIRE ou CRECHE , f. f. ( Marechaliere. )
auge des chevaux qui eft appliquée fous le râtelier ,
oii l’on met l’avoine, le fon , ou autre chofe qu’on
leur donne à manger. On met des anneaux de fer de
diftanceendiftance au-devant ou à la devanture de
la mangeoire en-dehors, dont les uns fervent à attacher
les longes du licou de chaque cheval, & les autres
à arrêter les cordes d’un bout des barres qui fé-
parent les chevaux les uns des autres. Devanture de
mangeoire, c’eft l’élévation ou bord de là mangeoire
du côté du poitrail des chevaux. Enfonçure de la
mangeoire , eft le creux ou le canal de la mangeoire ,
dans lequel on met le fon , l’avoine, &c.
MANGER, verbe ou f. m. ( Méd. Dicte. ) fe dit de
l’a&ion de prendre des alimens folides pour fe nourrir
: cette aâion fe fait par l’intrufion dans la bouche,
fuivie de la maftication, de la déglutition 8c de la
digeftion.
On ne peut pas dire que ce foit manger, que de
prendre par la bouche & d’avaler même des matières
qui ne font pas fufceptibles d’être digérées : ainfi
ce n’eft qu’improprement qu’on peut dire de quelqu’un
, qu’il mange de la terre, de la craie, des
pierres, du charbon, &c. parce que ces différentes
matières ne peuvent être prifes comme aliment : il
n ’y a que celles qui font alibiles,qui foient la matière
du manger, comme les fluides convenables font
celle du boire : quoiqu’on dife auffi très-improprement
que l’on boit du fang, de l ’urine , &c. c’eft ,
dans l’un 8c l’autre cas, pour exprimer que Ton
prend ces différentes chofes par la bouche, 8t que
Ton les avale par le même méchanifme qui fert à
■ manger 8c à boire. Voye[ ALIMENT, NOURRITURE,
Ma s t ic a t io n , D ég lu t it io n , D ig est io n.
Le manger 8c le boire font une des fix cnofes
qu’on appelle, dans les écoles,- non-naturelles. Voye^
Non-naturelles , chofes, Hygiene , Régime.
Manger. ( Marine, ) Ce terme n’eft en ufage
Tome X .
qu au paffif. On dit être mangé parla mer, pour dirè
que la mer étant extrêmement agitée entre par les
Hauts du vaiffeau, fans qu’on puiffe s’en garantir.
Manger du fable : avoir mangé du fable. Cela fô
dit du timonnier qui, étant au gouvernail, a fecoué
le fable de l’horloge pour le faire palier plus promptement
, ou qui a tourné le fablier trop-tôt 8c avant
que tout le fable foit paffé.
MANGERA , ( Géog. ) petite île de la mer du
Sud, entre les terres baffes du golfe d’AnapalIa 8c
la pointe de Cafwina ; on lui donne environ deux
lieues de circuit; elle n’a qu’un bourg habité par des
Indiens. ( D. J. )
MANGEUR DE FOURMIS , PI. V I . fig. 3 ;
( Hifi. nat. ) voyeçFoURMiLLlER.M. Briffon diftin-
gue quatre efpeces de fourmillier. i°. Le fourmillier
à la defeription duquel nous renvoyons, 8c qu’il
appelle fourmillier tamanoir, voyez Fourmillier.
20. Le fourmillier tamandua-i qui eft plus petit de
moitié que le fourmillier tamanoir ; fa queue eft pref-
que rafe , la tête, les jambes, les piés, la queue 8c
toute la partie antérieure du corps font de couleur de
paille ; la partie poftérieure a une couleur brune ,
rouffâtre, qui couvre la poitrine tranfverfalement,
qui paffe fur les côtés 8c s’étend jufque fur le dos :
cet animal fe trouve dans la Guyane 8c au Bfefil. 30.
Le fourmillier à longues oreilles; il a trois doigts aux
piés de devant 8c un à ceux de derrière. L’ongle
du doigt du milieu des piés de devant eft beaucoup
plus long que les autres ; les oreilles font longues 8c
pendantes ; le corps eft couvert de longs poils d’un,
châtain clair en-deffus , 8c d’un brun plus foncé en-
deffous : c & fourmillier eft dans les Indes occidentales«'
40. Le petit fourmillier ; il n’a qu’en viron quinze pouces
de longueur depuis le bout du mufeau jufqu’à
l’extrémité de la queue qui eft plus longue que le
corps 8c la tête. Il n’a que deux doigts aux piés de
devant 8c quatre à ceux de derrière ; l’ongle extérieur
des piés de devant eft très-grand. Le poil eft
doux-comme de la foie, 8c de couleur jaunâtre mêlée
de gris. Cet animal fe trouve dans la Guyane.
Voye^ le régné animal, 8cc. pag. 2$ & fuiv. Voye£
Q uà DR'UPEDE.
Mangeur de feu , {Hifi. mod.) Nous avons une
grande quantité de charlatans qui ont excité l’attention
8c l’étonnement du public en mangeant du feu ,
en marchant dans le feU, en fe lavant les mains avec
du plomb fondu , &c.
Le plus célébré eft un anglois nommé Richardfon,
dont la réputation s’eft étendue au loin. Son fecret,
qui eft rapporté dans le journal des Sdv ans de l'année
1C80, confiftoit en un peu d’efprit de foufre pur
dont il fe frottoit les mains 8c les parties qui étoient
deftinées à toucher le feu ; cet efprit de foufre brûlant
l’épiderme , endurciffoit la peau 8c la rendoit
capable de réfifter à l’aftion du feu.
A la vérité ce fecret n’eft pas nouveau. Ambroife
Paré nous affure qu’il a éprouvé par lui-même qu’a*
près s’être lavé les mains dans fa propre urine ou
avec de l’onguent d’o r , on peut en fureté les laver
avec du plomb fondu.
Il ajoute qu’en fe lavant les mains avec le jus d’oignon,
on peut porterdeffus une pelle rouge, tandis
qu’elle fait diftiller du lard.
M ANGEURES, f. f. ( Vénerie. ) ce font les pâtures
des loups 8c fangliers.
MANGI, {Géog. ) contrée de I’Afie à l’extrémité
orientale du continent. Marco Polo , vénitien, nous
donne une idée charmante de fes habitans. Lé Mangi
eft la partie méridionale de la Chine, comme le Ca-
thai eft la partie feptentrionale. {D . J. )
MANGLE, f. m. {Botan.) genre de plante à fleur
monopétale en forme d’entonnoir, tubulée 8c profondément
découpée, de même que le calice, du-
C i j